vendredi 29 novembre 2024 15:39

M. Daoudi appelle à conjuguer les efforts pour positionner le Maroc comme un "hub universitaire"

Le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a appelé, samedi à Paris, les compétences marocaines établis en France à contribuer aux efforts en cours visant à positionner le Maroc comme un "hub universitaire".

Le Maroc veut devenir "un hub universitaire, une terre d'accueil pour des étudiants africains et étrangers. On doit absolument conjuguer nos efforts pour relever ce défi qui va nous permettre d'attirer les investissements", a-t-il déclaré à la MAP, en marge de sa participation au premier Forum des compétences franco-marocaines qui s'est déroulé à l'école supérieure des Mines ParisTech.

"On a placé le pays sur une nouvelle orbite au niveau démocratique. Il faut absolument qu'on le place sur une nouvelle orbite au niveau scientifique et économique", a-t-il plaidé.

"Au rythme de 300.000 étudiants, nous n'allons pas vers l'économie du savoir. Le Maroc a besoin d'au moins un million d'étudiants dans les cinq prochaines années", a-t-il constaté, notant qu'il faut travailler sur le quantitatif et le qualitatif pour renverser la tendance.

Selon le ministre, le Maroc pourrait attirer davantage de capitaux, en formant des cadres compétents, mais aussi en élargissant les palettes de son offre et en garantissant aux Marocains des offres de formation conformes à leurs souhaits.

"Beaucoup d'entre eux ne trouvent plus de place dans nos universités et grandes écoles et partent à l'étranger, donc il faut qu'on sorte de ce goulot d'étranglement qui bloque la recherche et les investissements au Maroc", a-t-il expliqué.

Il a, à cet égard, fait état de la signature de plusieurs accords de partenariat avec de grandes universités internationales qui vont délocaliser au Maroc, à l'image de l'Ecole Centrale de Paris (Casablanca), la Polytechnique de Barcelone, la Faculté des sciences de la Santé de Grenade (Settat), la Polytechnique de Turin (Khouribga) et la faculté de médecine d'Ottawa.

Les Allemands et les Russes ne sont pas en reste. Quatorze universités russes veulent créer une université à Casablanca, a ajouté le ministre.

Pour ce qui est de la recherche scientifique, M. Daoudi s'est dit rassuré après la décision du Centre national de Recherche scientifique français (CNRS) de délocaliser une partie de sa recherche au Maroc.

Il s'agit, selon M. Daoudi, d'"une nouvelle dynamique de colocalisation où tout le monde est gagnant". La compétition internationale, impose aux européens de délocaliser des formations et même des productions s'ils veulent rester compétitifs en Afrique. "Les Européens, notamment les Français ont bien compris cette démarche gagnant-gagnant. Cela permettra de créer de l'emploi en France et au Maroc", a-t-il expliqué.

S'agissant de la place des compétences marocaine dans cette nouvelle donne, le ministre s'est félicité de la diversité de formations dont elles sont issues. "Dans beaucoup de créneaux on a besoin de ces génies. On a recensé des capacités dont on ne dispose pas, notamment dans la médecine, la science et les technologies et nous comptons sur les Marocains de l'étranger pour développer ces spécialités", a-t-il relevé.

"Cela nous encourage à aller de l'avant pour diversifier l'offre au Maroc, parce qu'il ne suffit pas de construire des bâtiments, mais il faut aussi proposer des offres, des disciplines porteuses pour demain. On peut donc développer des filières avec ces gens qui viendraient dans le cadre de séjours courts ou longs", a-t-il suggéré.

Il a estimé que les Marocains du Monde ont "montré une forte capacité de mobilisation en faveur de leur pays. C'est à nous autres marocains qui se trouvent au pays d'assumer nos responsabilités, de changer les lois et de préparer un cadre compatible avec ce type de coopération", a-t-il conclu.

Au cours de ce premier forum des compétences marocaines en France, organisé par l'association "Transferts et compétences" en collaboration avec le Conseil franco-marocain des ingénieurs et scientifiques, avec le soutien de plusieurs partenaires institutionnels marocains, un hommage appuyé a été rendu à feu Abdelaziz Meziane Belfkih, ancien Conseiller de SM le Roi, pour son rôle dans la mobilisation des compétences marocaines établies à l'étranger.

Cette journée, initiée avec le soutien du ministère chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger, du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger (CCME), de la Fondation Hassan II pour les MRE, de l'Agence de l'Oriental et des Consulats du Maroc à Paris et à Pontoise, avait également pour objectif de faire le bilan des politiques publiques de mobilisation des compétences initiées depuis les années 1990. Plus de 160 institutions ont pris part à cet événement qui se veut un rendez-vous annuel.

16 déc. 2012

Source : MAP

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