dimanche 24 novembre 2024 19:37

Maroc : 21 sénégalais devant la barre

53 ressortissants sénégalais en attente d'expulsion de Brazzaville, 21 autres prévenus au Maroc ont amené le Forum social sénégalais et le Réseau migration et développement (REMIDEV), en collaboration avec l'Institut Panos Afrique de l'Ouest (IPAO), à lancer un véritable SOS aux autorités sénégalaises hier, mercredi 5 mai, à Dakar.

Le Forum social sénégalais et le Réseau Migration et développement (REMIDEV), en collaboration avec l'institut PANOS ont lancé un véritable SOS aux autorités sénégalaises pour qu'elles réagissent vite à la situation alarmante que vivent leurs ressortissants de l'extérieur de manière générale et en particulier au Maroc, ou vingt et un Sénégalais ont été arrêtés après que l'ambassadeur du Sénégal a Rabat a demandé aux forces de l'ordre marocaines d'intervenir dans son enceinte pour évacuer des manifestants.

Ces derniers seront édifiés sur leur sort par le procureur, ce vendredi 7 juin. «Une situation qui découlerait de la descente musclée de la police marocaine au centre ville de Rabat pour arrêter les marchands ambulants Sénégalais qui occupaient illégalement les lieux. Ces rafles et la déportation de ces personnes à la frontière, ont amené les migrants à s'organiser naturellement pour se défendre. Alors, les manifestants sont allés se plaindre à l'ambassade du Sénégal et c'est de là que des affrontements ont éclaté entre eux et les forces de l'ordre à qui l'Ambassadeur à fait appel», a déclaré Mamadou Mignane Diouf, coordinateur du Forum social Sénégalais. Et de poursuivre «au moment des faits, l'Ambassadeur était absent mais il a autorisé les forces de l'ordre marocaines à se déployer à l'intérieur de l'Ambassade pour les évacuer. De violents affrontements ont alors opposé ces manifestants aux forces de l'ordre».

Après avoir été amenés devant le procureur, le vendredi 31 mai, leurs avocats ont demandé un report, le temps de préparer la défense d'autant plus qu'ils n'avaient pas encore accès au dossier. Parmi les détenus, se trouvent quatre femmes qui ont laissé leurs enfants au foyer. Les charges qui pèsent sur eux sont entre autres, participation à un rassemblement armé, outrage aux fonctionnaires publics pendant l'exercice de leurs missions, dégradations volontaires des biens appartenant à autrui, séjour irrégulier, etc., de l'avis de Maître Lemseguem, membres du pool d'avocats de ces 21 personnes arrêtées et gardées à vue à la police, ils attendant tristement leur sort ce vendredi 7 juin.

«Le plus irritant dans cette affaire, c'est la passivité qu'ont fait montre les responsables de la diplomatie sénégalaise, malgré les appels lancés», a conclu monsieur Diouf.

Pour Abi Sarr, coordinatrice du Réseau Migration et développement (REMIDEV) et Fatimata Sy, directrice de la vie associative «aujourd'hui, encore 53 sénégalais sont en détention à Brazzaville pour défaut de carte de séjour, dans l'attente de leur refoulement». De même «qu'en Bolivie et ailleurs dans le monde». «Alors suffisant pour que les décideurs fassent comme les Américains ou les Français qui lorsque un des leurs est en difficulté dans un pays, c'est tout l'appareil d'Etat qui est mobilisé pour le libérer et à tout prix.»

Elles ont regretté l'attitude déplorable des autorités et dénoncé l'existence d'un ministère des Sénégalais de l'Extérieur qui en réalité ne milite que pour les campagnes électorales.

06/06/2013, Jean Pierre MALOU

Source : Sud Quotidien

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