mercredi 25 décembre 2024 18:27

Maroc : trois personnes emprisonnées après le meurtre d'un Sénégalais (justice)

Trois personnes ont été arrêtées et placées en détention dans le cadre de l'enquête sur le meurtre d'un Sénégalais le week-end dernier à Tanger (nord), ont annoncé mardi les autorités marocaines, un fait divers qui a suscité l'émoi parmi la communauté africaine du royaume.

Un ressortissant sénégalais a été tué et 14 personnes ont été blessées dans des heurts entre résidents marocains et migrants d'un quartier périphérique de Tanger, ville située sur le détroit de Gibraltar, dans la nuit de vendredi à samedi.

Trois personnes soupçonnées d'être impliquées dans ce décès ont été "arrêtées et placées en détention", a annoncé mardi le procureur général du roi près la cour d'appel de Tanger, cité par l'agence MAP, selon qui l'enquête se poursuit.

L'origine de ces affrontements fait l'objet de récits contradictoires, dans le cadre de la difficile cohabitation entre résidents marocains et migrants du quartier Boukhalef de Tanger.

Contacté par l'AFP, Hicham Rachidi, un responsable du Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et des migrants (Gadem), avait exprimé samedi son inquiétude, qualifiant les heurts de "récurrents". Mi-août, cinq personnes avaient été blessées dans des affrontements similaires, d'après lui.

Fin 2013, deux migrants originaires d'Afrique subsaharienne étaient déjà morts dans des circonstances confuses, entraînant de vives tensions dans le quartier.

Mardi, plusieurs dizaines de migrants se sont rassemblés devant des représentations diplomatiques de pays africains à Rabat, brandissant des photos de la victime sénégalaise, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le gouvernement marocain n'a jusqu'ici fait aucun commentaire.

Interrogé par le site de l'hebdomadaire Tel Quel, un responsable de l'opposition parlementaire, Mehdi Bensaïd, a fustigé un acte "raciste".

"Nous autres Marocains sommes schizophrènes: nous réclamons les même droits pour les Marocains résidents à l'étranger (que les habitants de ces pays) mais notre société se comporte de la même manière que le Front national en France face à l'immigration", a-t-il estimé.

Confronté à un afflux aux portes de l'Europe en même temps qu'aux critiques d'ONG, Rabat a entrepris une vaste opération de régularisation en 2014 parmi les 30.000 migrants qui se trouveraient sur son sol.

2 sept 2014

Source : AFP

 

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