En s'appuyant sur ses liens cultuels ancestraux avec les pays du Sahel, sur le statut de la Commanderie des Croyants et sur l'expérience réussie de la réforme de son champ religieux, le Maroc s'investit dans la protection et la promotion de l'Islam sunnite, modéré, tolérant et ouvert, prévalant historiquement dans la région.
A cet égard, le programme de formation, au Maroc, de 500 Imams maliens, a déjà été initié, dans le strict respect des préceptes communs du juste milieu et du rite malékite en partage.
Parallèlement, il conviendrait de promouvoir des modes de gouvernance territoriale ouverts et inclusifs qui préservent et promeuvent les spécificités culturelles des populations locales, dans le respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale des Etats.Mesdames et Messieurs,.
La mise en œuvre de toute stratégie de stabilité durable en Afrique devrait être fondée sur le rôle primordial des organisations sous-régionales.
Ces organisations sous-régionales devraient être le pivot de tout plan d'action émanant de nos débats, la clé de voûte de toute stratégie de stabilité et de développement dans le Continent, le cadre de toute entreprise d'intégration économique et la plateforme de coordination pour relever les défis liés au changement climatique et au développement durable.
Dès lors, le rôle des Organisations régionales africaines mérite d'être davantage valorisé et soutenu. Piliers fondamentaux de l'intégration africaine souhaitée, ces organisations constituent les cadres pertinents d'une réponse efficace aux crises spécifiques dans chacune de nos sous régions.
A cet égard, nous nous félicitons de l'action déterminante de la CEDEAO au Mali et encourageons, aujourd'hui, celle de la CEEAC en République de Centrafrique, en relation avec la France et les Nations Unies.
C'est dans ce cadre que le Maroc œuvre à dynamiser l'UMA, à donner une nouvelle orientation à la CEN-SAD et à développer une coopération interrégionale, notamment avec la CEDEAO et la CEMAC.Excellences, Mesdames et Messieurs,.
Les stratégies de stabilité et de développement n'ont de sens, de portée et de légitimité, que si elles placent l'homme au cœur de leurs objectifs.
Le partenariat que nous souhaitons construire ensemble requiert également une approche volontariste pour faciliter la mobilité et la libre circulation des personnes. Face au phénomène de la migration, souvent source de drames humains et d'insécurité, il convient de développer une nouvelle approche basée sur une démarche volontariste, généreuse et humaniste, tout en prenant en considération les impératifs sécuritaires.
La gestion de ce phénomène nécessite, comme cela a été souligné dès la Conférence euro-africaine de Rabat sur la Migration et le Développement en 2006, la mise en œuvre d'une stratégie globale et intégrée, associant une fluidité des flux migratoires légaux, une lutte contre les réseaux de traite des êtres humains et une politique de co-développement.
Le Royaume du Maroc, pays d'origine, puis de transit est devenu, depuis quelques années, une destination privilégiée de nombreux migrants clandestins d'Afrique subsaharienne. Par devoir de solidarité et fidèle à sa tradition d'hospitalité et d'accueil, le Maroc a récemment mis en place une nouvelle politique migratoire.
Dans le strict respect de ses engagements internationaux, le Maroc a ainsi fait le pari d'adopter une politique nationale, pionnière dans la région, humaniste dans son approche, responsable dans sa démarche et scrupuleusement attentive aux droits fondamentaux des migrants et des réfugiés dans ses objectifs.
Je Me félicite des soutiens appuyés, notamment africains et européens, à cette Initiative et réitère, ici, la proposition marocaine d'organiser, sur cette base, une Alliance africaine pour la migration et le développement, cadre fédérateur autour des risques de la migration clandestine, des réelles possibilités de l'immigration régulière et du nécessaire co-développement, reflet de la responsabilité partagée, en la matière, entre l'Europe et l'Afrique.Excellences, Mesdames et Messieurs,.
Terre d'opportunités et de défis, et espace en pleine expansion, l'Afrique s'investit, sur des bases nouvelles, dans une relation avec la France tournée vers l'avenir, autour d'intérêts mutuels bien compris.
Je suis persuadé que la mutualisation de nos efforts et le renforcement de notre dialogue contribueront à la consolidation de la paix et de la liberté et à la promotion d'un développement humain durable.
Au-delà de ses mérites propres, la plateforme afro-française qui se dégagera du Sommet de l'Elysée servira notre action au sein d'autres instances internationales.
8/12/2013
Source : MAP