mercredi 27 novembre 2024 15:44

Migrants: tractations difficiles en vue entre Européens sur le plan d'action avec la Turquie

La Commission européenne a adopté mardi un cadre juridique pour financer une aide de l'UE à la Turquie, visant à freiner le flux migratoire vers l'Europe, mais les discussions entre Etats européens s'annoncent difficiles pour réunir les 3 milliards d'euros promis, selon des sources européennes.

Un sommet UE-Turquie doit avoir lieu dimanche à Bruxelles pour finaliser le plan d'action que l'UE souhaite conclure avec Ankara. Selon la Commission, les deux parties se sont déjà mises d'accord sur les grandes lignes du plan, mais des questions restent à régler, notamment sur le plan financier.

Le fonds pour la Turquie, pour financer ce plan, "coordonnera un montant total de trois milliards d'euros" et "commencera à fournir des subventions et d'autres soutiens financiers à partir du 1er janvier 2016", a indiqué l'exécutif européen dans un communiqué.

La Turquie et l'UE ont "besoin de travailler ensemble et de mettre en oeuvre le plan d'action conjoint qui mettra de l'ordre dans les flux migratoires et contribuera à endiguer la migration irrégulière", a estimé le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, cité dans le communiqué de l'exécutif.
Le fonds de 3 milliards d'euros doit notamment permettre de financer des projets permettant "d'améliorer les conditions de vie des Syriens" en Turquie, où sont accueillis plus de 2 millions de réfugiés, a-t-il souligné.

La Commission européenne a déjà proposé d'apporter 500 millions d'euros, issus du budget de l'UE, et demande à tous les Etats membres de verser des contributions de leur côté, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, pour atteindre un total de 3 milliards.

L'exécutif a proposé une clé de répartition des contributions des Etats, en fonction de leur poids économique, mais ceux-ci sont encore loin d'avoir approuvé ce schéma.

"Pour l'instant, rien n'a été validé", a indiqué à l'AFP une source européenne.

"Cela va faire l'objet d'une discussion assez difficile", a assuré une autre source européenne, indiquant que les Etats membres n'étaient "globalement pas d'accord pour devoir verser 2,5 milliards d'euros", préférant augmenter la part issue du budget de l'UE.

L'UE demande à la Turquie de freiner le flux de réfugiés, en lui donnant les moyens financiers d'en accueillir davantage et dans de meilleurs conditions sur son territoire. Les Européens lui demandent également de rendre sa frontière avec l'UE plus imperméable et d'accepter davantage de "réadmissions" de migrants entrés irrégulièrement en Europe via la Turquie.

En contrepartie, la Turquie insiste pour que l'aide financière européenne soit substantielle. Elle veut aussi accélérer les discussions sur une "libéralisation" des visas pour les citoyens turcs voyageant dans l'UE et obtenir une relance des négociations d'adhésion.

24 nov. 2015

Source : AFP

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