Une juge parisienne a estimé vendredi que l'armée française n'avait pas de responsabilité dans la mort de 63 migrants sur leur embarcation en Méditerranée au moment de l'intervention en Libye en 2011, a appris l'AFP de source judiciaire.
Deux survivants d'une embarcation de fortune fuyant la Libye pour rallier l'Europe avaient déposé en juin à Paris une plainte avec constitution de partie civile pour "non assistance à personne en danger".
Soutenus par quatre ONG, ils estimaient que plusieurs armées européennes engagées en Libye, et la marine française en particulier, avaient eu connaissance du péril pesant sur leur canot en panne.
La juge d'instruction Sabine Kheris a cependant rendu vendredi une ordonnance de non-lieu, comme l'avait requis le parquet mi-novembre.
La magistrate a considéré que les faits dénoncés par les plaignants ne pouvaient avoir été commis par un bâtiment français, selon la source judiciaire.
Le 26 mars 2011, peu après le début du conflit libyen, 70 Africains âgés de 20 à 25 ans et deux bébés avaient embarqué à bord d'un fragile canot pneumatique dans l'espoir d'atteindre les côtes européennes.
A court de carburant le 28 au matin, le bateau avait dérivé jusqu'à son échouement sur les côtes libyennes à la suite d'une tempête le 10 avril. Seules neuf personnes ont survécu.
Les plaignants affirmaient que pendant les deux semaines de leur dérive cauchemardesque, l'embarcation avait été photographiée par un avion de patrouille français, survolée à deux reprises par un hélicoptère et qu'ils avaient croisé au moins deux bateaux de pêche et plusieurs autres navires, dans une zone que surveillaient des dizaines de bâtiments de plusieurs marines.
06 déc 2013
Source : AFP