jeudi 28 novembre 2024 01:48

« Perspectives des migrations internationales 2015 » de l’OCDE : La nouvelle donne des réfugiés

L’OCDE (Organisation de coopération et de développement en Europe) vient de publier la trente-neuvième édition du rapport du Système d’observation permanente des migrations internationales intitulé « Perspectives des migrations internationales 2015 ». Ce rapport présente dans son premier et deuxième chapitres les tendances récentes des flux et des politiques migratoires, ainsi qu’une analyse de la situation des immigrés au regard de l’emploi et met en évidence les changements majeurs dans les politiques de soutien à l’intégration des immigrés et de leurs enfants.

La publication de ce rapport intervient à un moment crucial marqué par l’afflux massif des réfugiés en Europe et la crise humanitaire conséquente à leur exode et à laquelle font face les pays de l’OCDE où, en 2014, plus de 800 000 demandes d’asile ont été enregistrées, un niveau jamais atteint depuis 1992. Le chiffre pour 2015 sera encore bien plus élevé.

La crise humanitaire qui sévit à l’intérieur des frontières de l’Europe marquera profondément les aspects du phénomène de la migration que connaissent l’Europe et le monde, celui-ci induisant des bouleversements dans les économies et les sociétés dans le monde, ainsi que dans les politiques dans ce domaine.

S’agissant de l’emploi des immigrés et celui des personnes nées dans le pays n’ont pas suivi la même trajectoire durant la reprise. Dans la zone de l’OCDE dans son ensemble, la croissance de l’emploi a été plus élevée parmi les personnes nées à l’étranger que parmi celles nées dans le pays. Cet écart s’explique cependant dans une large mesure par une différence au niveau de l’évolution de la population active, la population active née à l’étranger augmentant en raison de facteurs démographiques et de nouvelles arrivées tandis que la population active née dans le pays diminue sous l’effet du vieillissement.

Dans certains pays, la reprise se fait attendre, en particulier pour les migrants
Les évolutions récentes sont très différentes selon les pays, des signes évidents de redressement étant observés sur le marché du travail de certains d’entre eux. Au cours de la deuxième moitié de la période étudiée (2011-14), beaucoup de pays de l’OCDE ont vu leur situation s’améliorer en termes de niveau du chômage. Dans environ un tiers d’entre eux, le taux de chômage a baissé tant pour les personnes nées dans le pays que pour celles nées à l’étranger entre 2011 et 2014. Il s’agit là d’une tendance fort différente de celle observée au cours de la première moitié de la période, ultérieure à la crise, durant laquelle la plupart des pays étaient confrontés à une forte hausse du chômage au sein de ces deux catégories de la population. Au cours de la seconde moitié de la période, le taux de chômage a reculé très sensiblement dans des pays tels que l’Estonie, la Hongrie, les États-Unis et l’Irlande, et il a connu une baisse légèrement plus forte parmi les immigrés que parmi les personnes nées dans le pays dans tous les pays engagés sur la voie de la reprise. Dans la grande majorité des pays, la situation des immigrés et de leurs homologues nés dans le pays sur le marché de l’emploi s’est stabilisée, les hausses supplémentaires du taux de chômage ayant été limitées (c’est par exemple le cas en Finlande, en France, en Suède et en Turquie). Dans la plupart de ces pays, il n’est pas observé de différence importante entre les deux groupes, même si quelques pays font exception, à l’instar du Portugal, où la hausse du taux de chômage n’a concerné que les personnes nées dans le pays, et la Pologne, où elle n’a touché que les migrants. Néanmoins, quelques pays ont connu une récession de longue durée et ont vu le taux de chômage augmenter de façon ininterrompue parmi ces deux catégories de population (Grèce, Italie et Espagne).

L’examen de l’évolution du taux d’emploi des immigrés et des personnes nées dans le pays au cours de la même période (2011-14) aboutit à des conclusions similaires, bien que des écarts plus importants soient observés entre les trajectoires des différents pays. Seuls sept pays ont vu le taux d’emploi reculer à la fois parmi les immigrés et parmi leurs homologues nés dans le pays (contre la moitié des pays au cours de la période 2007-11), tandis que dans les autres pays, le taux d’emploi s’est amélioré pour l’un de ces deux groupes au moins. En règle générale, les pays qui ont enregistré une croissance riche en emplois ont affiché, en termes de taux d’emploi, une meilleure performance parmi les migrants que parmi les autres.

3/10/2015

Source : L’Opinion

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