Les participants à des journées d'étude sur "les migrants et la nouvelle constitution au Maroc" ont plaidé, mardi à Rabat, pour une réforme globale de la politique de l'immigration en vue de la rendre plus juste et humaine, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution.
Le Maroc, terre d'accueil depuis des générations ou espace de transit pour bon nombre de migrants, est contraint aujourd'hui de modifier sa politique de migration car il est devenu une terre de résidence pour plusieurs milliers de migrants qui, à défaut de pouvoir passer l'autre côté de la Méditerranée, s'y installent durablement voire définitivement, ont-ils expliqué à l'ouverture de cette rencontre de deux jours.
La nouvelle Constitution aborde la problématique de l'immigration selon une approche globale en stipulant un certain nombre de droits et de dispositions très avancées en faveur des étrangers résidant au Maroc, dont le droit de participation aux élections locales sous réserve de réciprocité avec leur pays d'origine, d'où l'importance de réfléchir sur une nouvelle politique de l'immigration, a souligné le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami.
Après avoir relevé que le Royaume, toujours considéré comme un pays d'émigration, est passé à une terre de transit pour devenir un pays d'immigration à part entière, M. El Yazami a affirmé que cette période de transition que traverse le Maroc interpelle la révision de la politique de l'immigration tout en prenant en considération les intérêts stratégiques du Maroc, les besoins de l'économie nationale et les principes des droits de l'Homme.
Le Maroc, qui avait ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, ne peut demander la protection des droits des Marocains résidant à l'étranger et ne pas engager une réflexion sereine et sérieuse sur les politiques migratoires du pays pour faciliter l'accès des migrants en situation irrégulière à leurs droits élémentaires, a-t-il dit.
Même son de cloche chez Ali Lotfi, secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail (ODT), partie organisatrice de cette rencontre, qui a plaidé pour une réforme globale de la politique de l'immigration et proposé une feuille de route qui prône la régularisation de la situation de tous les sans-papiers et l'arrêt des expulsions, l'égalité des droits, la non-discrimination, la libre circulation et la libre installation.
L'organisation de cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des migrants, vise à sensibiliser les décideurs politiques aux conditions de vie des personnes migrantes et faire valoir leurs droits, a fait savoir M. Lotfi, pour qui l'accès aux prestations des services de santé et de l'enseignement et le droit à l'intégrité physique et au travail doivent être garanties aux personnes migrants et à leurs enfants.
Proclamée par l'Assemblée générale de l'ONU en 2000, la journée internationale des migrants est une occasion pour réaffirmer et promouvoir les droits des migrants. Selon l'ONU, plus de 200 millions de personnes vivent aujourd'hui en dehors de leur pays. Ce chiffre recouvre des situations extrêmement variées : de l'ingénieur informatique qualifié à l'agriculteur qui travaille illégalement, de la femme victime de la traite au réfugié contraint par la violence ou les catastrophes naturelles de quitter son foyer.
18 déc. 2012
Source : MAP
Plaidoyer à Rabat pour une réforme globale de la politique de l'immigration
Publié dans Médias et migration
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