mercredi 27 novembre 2024 09:45

Plus de 400 actes antimusulmans recensés en France en 2015

Pus de 400 actes antimusulmans ont été recensés en 2015 en France, soit une augmentation de 200 % par rapport aux 133 comptabilisés l'année précédente, rapporte mercredi le quotidien le Parisien.

Selon les chiffres de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra), "ces actes se résument en insultes, menaces et incendie de mosquées", indique le quotidien de la capitale qui s'inquiète de l'augmentation de ces actes anti-islam qui se sont multipliés par trois.

"C'est une hausse spectaculaire et très inquiétante, qui s'explique essentiellement par la flambée des actes qui ont suivi les attentats de janvier" (contre le journal Charlie Hebdo), observe Gilles Clavreul, le patron de la Dilcra, cité par le Parisien.

Le point d'orgue de ces actes qui ont montré cette montée en puissance est la descente punitive, vendredi dernier à Ajaccio (Corse), où plus de 300 personnes ont saccagé une mosquée et brûlé des exemplaires du Coran.

Selon les mêmes chiffres, 2015 a été l'année qui a vu de très nombreux lieux de culte (1.000 sur 2.500 sont actuellement protégés par les services de l'Etat) pris pour cible, avec comme panoplie : "graffitis, dépôt de têtes et abattis de cochon, jets de cocktails Molotov ou incendie."

Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, a déploré pour sa part que "les groupuscules identitaires s'en sont pris à des femmes parce qu'elles étaient voilées. Certaines ont vu leur foulard arraché, une autre a même été violemment frappée. L'inquiétude est très vive dans la communauté religieuse."

"Et encore, environ 15 % des gens ne portent pas plainte, parce qu'ils ont intégré l'idée que cela ne servait à rien", a-t-il ajouté.

Le Parisien souligne que ces chiffres recensés de l'islamophobie ne disent pas tout du climat général, alimenté par une libération de la parole raciste, dans la rue ou sur les réseaux sociaux.

"Une unité de lutte contre la haine sur Internet (NDLR : police judiciaire) est en place depuis cet automne. Aujourd'hui, c'est insuffisamment réprimé. Mais cela va changer, nous allons mener un combat sans relâche", promet Gilles Clavreul, de la Dilcra, dotée au printemps d'un budget de 100 millions d'euros sur trois ans.

Placée, depuis novembre 2014, sous l'autorité du Premier ministre, la Dilcra a pour mission de donner une nouvelle impulsion à l'action publique en matière de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

31 décembre 2015

Source : APS

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