«En prenant l'initiative d'appeler à la création d'une Alliance africaine pour la migration et le développement, le Royaume du Maroc prouve encore une fois son leadership régional en matière d'action et de plaidoyer en faveur d'une politique migratoire globale basée sur le principe de la responsabilité partagée entre les pays d'origine, de transit et d'accueil et sur la corrélation entre la gestion efficace et durable de la question migratoire et la problématique du développement», a affirmé à Sofia, l'ambassadeur du Maroc en Bulgarie, Latifa Akharbach.
Intervenant, vendredi, lors d'une table ronde organisée par Le Groupe bulgare de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) sur le thème «Lost boundaries the new asylum and immigration policy of the EU», la diplomate a, également, mis en exergue la nouvelle vision du Maroc en matière de migration et de droit d'asile, initiée par S.M. le Roi Mohammed VI, en concertation avec le Conseil national des droits de l'homme, prévoyant un plan d'action concret et inclusif puisque les ONG, les élus, les militants des droits de l'Homme seront largement impliqués.
La coopération avec le Bureau du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés est également partie de cette nouvelle démarche dont le but est d'instaurer une gouvernance rénovée et sensibles aux droits de l'Homme en matière de gestion des questions migratoires, a poursuivi l'ambassadeur.
En informant les participants à cette rencontre que le Maroc a, déjà, commencé à mettre en œuvre cette nouvelle vision puisque le gouvernement a annoncé le 12 novembre dernier l'organisation, au cours de l'année 2014, d'une campagne de régularisation de 25.000 migrants en situation irrégulière, elle a affirmé que «cette opération est sans précédent et le Royaume est le premier pays dans la région et dans le monde arabe à prendre une telle initiative».
Réagissant à l'intervention de Serguei Stanishev, président du Parti socialiste européen et Secrétaire général du Parti socialiste bulgare, sur la nécessité d'une politique européenne unifiée et transparente en matière de migration et de droit d'asile, Latifa Akharbach a fait observer qu'«en tant que partenaire de l'UE et en tant que pays africain, le Maroc croît à la double nécessité d'une politique européenne transparente et cohérente et d'une vision africaine partagée et basée sur la coopération régionale et sous régionale».
«Comment prétendre par exemple lutter efficacement contre le trafic des êtres humains et les réseaux qui organisent la migration clandestine si ces deux visions ne se répondent pas et ne se rejoignent pas et si la coopération sous régionale est défaillante comme c'est le cas au Maghreb par retard d'intégration et manque de confiance ?» s'est-elle interrogée en guise de conclusion.
Cette table ronde s'est déroulée en présence de cinq membres du Gouvernement bulgare, des députés européens, les représentants des agences des Nations unies en charge des questions des réfugiés et de l'action humanitaire ainsi que plusieurs ONG bulgare de droits de l'Homme.
Il est à rappeler que la question des migrants et des réfugiés est au centre d'un débat politique houleux en Bulgarie, qui affronte un afflux de réfugiés syriens et de migrants clandestins de plusieurs pays, jamais vu dans l'histoire du pays. Non préparé logistiquement et socialement à cet afflux, le gouvernement bulgare a dû demander le soutien de l'UE qui vient d'accepter de lui octroyer une aide exceptionnelle de 18 millions d'euros.
23 novembre 2013
Source : MAP
