L’appel à manifestation d’intérêt n°2 vient d’être lancé pour l’exploitation de plusieurs lignes de transport maritime entre le Maroc et le Sud de l’Europe. Seules les compagnies marocaines peuvent postuler. Mais, problème, il n’en existe pratiquement plus.
La Direction de la marine marchande vient de lancer un nouvel appel à manifestation d’intérêt pour l’exploitation de lignes maritimes en vue du transport de passagers et de transport mixte. Cette fois, la compétition est exclusivement ouverte aux opérateurs nationaux, conformément aux dispositions des accords liant le Maroc à ses voisins nord-méditerranéens. Celles-ci prévoient en effet «une répartition égalitaire et équilibrée dans le trafic maritime bilatéral». Ainsi, le peu de compagnies marocaines encore en vie peut concourir pour l’exploitation des lignes. Il s’agit de plusieurs liaisons entre Tanger Med et les ports espagnols d’Algésiras, Barcelone ou encore les ports français de Sète et Marseille et italien qu'est Gênes. D’autres lignes sont également prévues entre Nador et Almeria, Sète, Barcelone, Motril ou Malaga. Quant aux ports d’Al Hoceima, d’Agadir, Lâayoune et Tarfaya, des lignes y sont prévues à destination des Îles Canaries, de Motril ou encore de Malaga. La Direction de la marine marchande (DMM), qui relève du département d’Abdelaziz Rabbah, offre cette fois un large choix aux armateurs nationaux. «Un candidat peut soumissionner à plusieurs lignes» ou «proposer dans son offre, pour l’exploitation d’une ligne, d’inclure d’autres ports non spécifiés» dans l’appel à manifestation d’intérêt. L’année dernière, une restriction dans ce sens avait provoqué l’ire des compagnies maritimes avant qu’un assouplissement ne soit obtenu.
Recours aux sociétés de façade ?
Les flux maritimes entre le Maroc et le Sud de l’Europe avoisinent annuellement 4 millions de passagers et 967.000 voitures, à en croire la DMM. Le trafic dans le détroit de Gibraltar en représente 70%. Par ailleurs, il faut souligner que cet appel à manifestation d’intérêt n°2 intervient lui aussi dans un contexte de déclin continu du pavillon national. Pour certains experts, on risque de faire appel à des «sociétés marocaines de façade pour postuler, sachant qu’il n’existe pratiquement plus d’armateurs nationaux». Dernier exemple de ce naufrage, le retour à Casablanca ces derniers jours du fameux ferry le Marrakech, ex-propriété de la défunte Comarit-Comanav. Après deux ans d’immobilisation au port de Sète, le bateau devient finalement propriété de la Marine royale. Selon les professionnels du secteur, celle-ci l’a acquis via une société marocaine dénommée Prodomo, à hauteur de 1,24 million d’euros. Un autre ferry est abandonné par la Comarit-Comanav à Sète: le Bni Nsar, datant de 1972. Il pourrait être mis aux enchères dès le mois de juin prochain.
25-05-2014, Oumar Baldé
Source : leseco.ma