lundi 25 novembre 2024 01:17

Refoulés maliens de Libye : un premier convoi arrive a Bamako

Ils sont au total 204 de nos compatriotes en situation irrégulière (sans papiers), que la Lybie a décidé de refouler de son territoire. 164 de ces Maliens, majoritairement des jeunes originaires de Kayes et 4 mineurs, sont arrivés mercredi soir à l'aéroport international de Bamako- Sénou. Les autres reviendront par des vols commerciaux et réguliers, selon une source présente à l'aéroport.

Il était 20h 55, quand le vol spécial libyen, un Boeing 737-800 transportant nos compatriotes, s'immobilisait sur le tarmac de Sénou. Au bas de la passerelle, les membres du comité d'accueil officiel, avec à leur tête le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique, Mamadou Frankaly Keïta, représentant son homologue des Maliens de l'extérieur. On notait la présence de représentants de l'Organisation internationale des migrations (OIM), du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur, de la Croix rouge malienne et des éléments de la police et de la gendarmerie.

Un représentant de l'OIM Libye, organisation qui a porté assistance - transport, nourriture et premiers soins – à nos compatriotes, descend de l'avion et remet des documents à un responsable malien. Ensuite, les refoulés, tous vêtus en survêtement de sport, descendent les uns après les autres. Malades, fatigués, ils faisaient peine à voir. Les plus chanceux portaient de maigres baluchons.

Il régnait au sein du groupe une atmosphère de tristesse et de désolation, même si certains étaient heureux de ce retour forcé au bercail. C'est le cas de ce jeune qui a serré la main d'un de ses camarades d'infortune avec un sourire en disant : Dieu merci mon frère, nous sommes bien arrivés sur la terre de nos ancêtres. L'un d'entre eux, fait deux rakats sur le tarmac pour rendre hommage à Dieu qui l'avoir gardé en vie pour vivre cet instant.

Selon une source, certains de ces compatriotes résidaient depuis plusieurs années en Libye, tandis que d'autres étaient candidats à l'immigration clandestine vers l'Europe. Ces Maliens, pour la plupart ressortissants de Bamako et des régions de Ségou et Sikasso, auraient subi des mauvais traitements dans les geôles libyennes. Ils ont été raflés, emprisonnés, torturés avant d'être dépouillés de leur argent laborieusement gagné. Certains souffrent même de diverses maladies.

Après le cérémonial d'accueil officiel, le ministre Keïta tente de les réconforter. « Nous n'avons pas voulu cela. Beaucoup d'entre vous ont perdu la vie là bas. Gardez espoir », a recommandé Mamadou Frankaly Keïta en expliquant être venu les accueillir dans la solidarité et la fraternité au nom du gouvernement.

Le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique a insisté sur l'importance de la migration régulière. « Nous recommandons aux compatriotes qui souhaitent partir à l'immigration de prendre les dispositions directes en règle avant le voyage et de tout faire pour respecter les législations des pays d'accueil », a-t-il préconisé. « Notre souhait n'est pas d'accueillir des Maliens dans des conditions semblables. Nous encourageons la migration responsable, normale, celle qui respecte la dignité de la personne, de la famille et surtout l'image de notre pays », a indiqué le ministre Keïta.

Que prévoient les pouvoirs publics pour insérer ces refoulés dans la vie active ? « Le Mali a changé et nous redémarrons avec les nouvelles autorités, avec un nouveau programme. Ce programme permettra d'insérer ces bras valides dont le pays à besoin », a expliqué Mamadou Frankaly Keïta. Il a remercié l'OIM pour ses efforts en faveur de la régularisation de la migration dan notre pays.

Selon le chef de mission de l'OIM, Bakary Doumbia, l'opération a été effectuée avec l'initiative du gouvernement malien et le concours des équipes de l'OIM Lybie et Bamako.

Il a réitéré la disponibilité et le soutien de son organisation aux autorités pour que la migration soit de plus en plus régulière, car précise-t-il, une migration régulière est bénéfique pour les migrants, leur pays d'origine et le pays d'accueil. Les 164 refoulés sont actuellement au centre de transit de la protection civile de Sogoniko où ils devraient passer 72 heures avant que des dispositions pratiques ne soient prises pour assurer leur transport dans leurs localités d'origine.

13/12/2013, S. TANGARA

Source : malijet.com/ l'Essor

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