vendredi 27 décembre 2024 01:46

Samira Kadiri aux «Nuits d'Orient» de Dijon

Accompagnée par sa formation Arabesque, la cantatrice Samira Kadiri s'est produite, récemment, dans le cadre du festival des «Nuits d'Orient».

Sa prestation de dimanche dernier au Théâtre de la Fontaine d'Ouche a été des plus réussies où elle a offert au nombreux public présent une nouveauté de son riche répertoire qu'elle a intitulée «Andalusiat, d'une rive à l'autre», délivrant un message des plus forts : celui de la paix et du dialogue entre les peuples. Son souci le plus profond est de ressusciter les trésors de musiques et de chants lyriques, où un savant mélange de chants andalous se trouve enraciné dans la culture du bassin méditerranéen.
Cette culture que maîtrise parfaitement la chanteuse lyrique Samira Kadiri, menant, à chaque fois, son public dans de beaux voyages, tout en le subjuguant avec sa voix pure et sa sensibilité profonde, dénotant d'un grand talent artistique.
Son slogan est de donner le meilleur d'elle-même dans tout ce qu'elle entreprend dans sa vie, car pour Samira la femme a beaucoup de compétences qu'elle doit mettre au service des autres.

«L'organisation du Festival « Voix de femmes » est une réponse claire pour dire que les femmes seules peuvent, elles aussi, être à la hauteur d'un grand événement et possèdent tous les atouts pour le réussir », souligne-t-elle, ajoutant qu'elle se considère comme une ambassadrice qui a pour message essentiel celui du respect des potentialités de la femme, puis d'un fort dialogue culturel entre tous les peuples de la planète ».

«Andalusiat, d'une rive à l'autre » véhicule tout à fait ce message proposant un répertoire très diversifié et riche en différentes langues, dans l'objectif de réhabiliter une tradition andalouse commune aux trois grandes cultures (juive, chrétienne et musulmane), la situant plus exactement à l'époque médiévale et à la Renaissance.

Ce sont, donc, des mélodies arabo-andalouses en arabe, des romances et des ballades séfarades en latino, des cantigas du roi Alfonso en espagnol, des chants troubadours en langue d'oc qu'interprète Samira Kadiri avec sensibilité grâce à sa voix cristalline qui porte bien ces messages.

Sa longue recherche effectuée pour la réalisation de ce projet fut récompensée. «C'est un travail que j'ai mené avec beaucoup d'ambition et de volonté en fouillant dans des manuscrits à la bibliothèque de Madrid, puis en cherchant sur des miniatures religieuses qui révèlent que la musique andalouse existe dans plusieurs traditions. J'ai eu le coup de foudre pour les cantigas,
j'ai constaté qu'il y a beaucoup de connections et de ressemblance entre tous ces chants, prouvant que ces traditions sont de la même culture», précise Samira.

En effet, on retrouve ces mêmes morceaux de musique traditionnels de l'époque médiévale au Maroc, en Espagne, en Grèce, en Turquie, en Syrie, en France, en Italie... et que Samira Kadiri fait revivre en s'accompagnant d'instruments à cordes classiques, comme le violon et le violoncelle, et d'autres orientaux tels le oud, le qanun, le nay et la percussion). Un brassage des plus exceptionnels entre l'Orient et l'Occident.

Avec ce projet de «Andalusiat, d'une rive à l'autre», la chanteuse lyrique prouve encore une fois sa passion pour ce genre musical et sa capacité de le répandre un peu partout dans le monde pour offrir des moments de partage et de communion.
Son agenda ne désemplit plus, car après sa prestation en Espagne, dans le cadre des Rencontres maroco-espagnoles, et celle de Dijon en France, d'autres projets l'attendent pour cette fin d'année, dont celui de l'orchestre philharmonique du Maroc avec sa formation Arabesque.

Une artiste très ambitieuse

Chanteuse lyrique, comédienne et chercheuse en musicologie, cette soprano de renommée internationale occupe plusieurs postes de responsabilité, notamment celui de directrice du Festival international «Voix de Femmes» de Tétouan, directrice de la Maison de la Culture de Tétouan et présidente de l'association «Ecume au Maroc» pour favoriser les échanges intellectuels en Méditerranée. Samira Kadiri a, aussi, à son actif plusieurs distinctions comme celle de première femme de l'année 2007 décernée par le Lobby européen des femmes, puis sa consécration, en 2008, par le Prix «Al Farabi» remis par le Comité national de la musique du Maroc, relevant du Conseil international de la musique de l'UNESCO.

Un parcours qu'elle a tracé à pas sûrs et avec une réflexion très profonde.

Source : Le Matin

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