samedi 30 novembre 2024 04:47

Transfert d’argent des migrants: la BAD veut réduire les couts d’envoi

L’ambition de la Banque africaine de développement est de permettre aux diasporas d’accroitre les investissements dans leurs pays d’origine.

La constatation est à la fois de la Bad et de l’Agence française de développement (Afd), principal partenaire de la Bad dans son combat pour la réduction des coûts de transferts des migrants. Les transferts d’argent constituent des leviers efficaces pour la réduction de la pauvreté et le développement humain. Ils représentent aussi un mécanisme essentiel de financement de l’économie et des balances de paiement courants, y compris en période de crise. « Il arrive fréquemment que les migrants, véritables acteurs de développement réalisent des investissements dans leur pays d’origine », souligne le directeur adjoint de l’Afd au Cameroun. D’après Martin Parent, ces investissements sont de différentes natures. « Ils peuvent être des projets de développement (construction d’une école, d’un réseau d’eau potable ou d’un centre de santé), mais aussi, et de plus en plus, ils visent à créer une entreprise », poursuit le Français. La diaspora camerounaise, apprend-on, est particulièrement dynamique à cet égard. Celle-ci vient d’ailleurs de mettre en place un réseau mondial des compétences baptisé « Casa-net ». Malgré cet engouement, la triste réalité est-là. « Les transferts coûtent cher, encore trop cher », déplore Martin Parent. « La part de ces transferts consacrée à l’investissement productif pourrait être accrue. Les commissions prélevées par les intermédiaires financiers sont encore beaucoup trop importantes. Il en résulte non seulement un manque à gagner pour les migrants et partant pour le développement, mais également des risques liés au recours aux réseaux parallèles informels et peu sûrs », fait-il observer. C’est fort de cela que la Bad, en partenariat avec l’Afd, ont commandé une étude, afin de trouver des voies et moyens pouvant remédier à la situation.

Recommandations
L’étude en question a été réalisée par Epargne sans frontière, avec comme principal objet, proposer des mesures d’actualisation du cadre réglementaire et législatif régissant les transferts et formuler des propositions de nouveaux produits financiers dédiés aux migrants. Les travaux, pilotés par un groupe de travail associant notamment à l’Afd et à la Bad le trésor français et le ministère des Affaires étrangères, sont désormais achevés et ont débouché sur un rapport intitulé « Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : outils et produits financiers pour le Magreb central et la zone franc ». Ce rapport a été présenté ce 22 février 2013 à Douala, au cours d’un atelier organisé par la Bad. D’après le représentant résident de la Bad, cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’initiative migration et développement de la Bad, qui a pour objectifs d’appuyer les efforts des diasporas africaines au service du développement de leurs pays. « Les objectifs premiers du Fonds migration et développement sont la diminution des coûts des transferts des migrants et la mobilisation des ressources des diasporas dans le cadre du développement local des zones d’émigration et au-delà des pays concernés », situe Racine Kane. Avec les acteurs du secteur, banques, établissements de microfinance, la Bad et ses partenaires ont donc identifié les pistes pour mettre en œuvre les recommandations du rapport, ainsi que les projets susceptibles d’être financés. Dans l’ensemble, les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de dollars américains, soit 2% du Bib. En moyenne annuelle, la zone Franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions de dollars, avec un taux d’accroissement annuel de 28%.

25 Février 2013

Source : La Nouvelle Expression

Google+ Google+