lundi 25 novembre 2024 02:55

UE : la « migration de la pauvreté » au centre des débats

Bruxelles les ministres de l’Intérieur des pays membres de l’UE ont discuté le rapport de la Commission Européenne sur les problèmes migratoires. Ce rapport est en quelque sorte une réponse aux propos du ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich, soutenu par ses collègues d’Autriche et des Pays-Bas, selon lesquels les migrants de Bulgarie et de Roumanie cherchent à rejoindre l’Europe occidentale pour y bénéficier d’avantages sociaux. Car à partir du 1er janvier 2014 les citoyens pourront accéder librement au marché du travail de l’UE. La Commission Européenne récuse les accusations gratuites formulées contre les habitants des Etat « pauvres » de l’UE.

En présentant le rapport, Viviane Reding, commissaire européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, a rejeté les accusations visant les migrants des pays « pauvres ». Selon les statistiques, précise le rapport, les citoyens « mobiles » de l’UE trouvent plus souvent un emploi que les résidents des Etats plus prospères. Il est fréquent que ces migrants payent plus d’impôts et de taxes sociales qu’ils ne reçoivent d’avantages de la part de l’Etat. En outre, cette main d’œuvre séjourne rarement plus de 3 mois.

Il est significatif que les débats au sein de l’UE au sujet de la « migration de la pauvreté » se déroulent sur fond des données sur le niveau de bien-être des citoyens de l’UE, publiées par l’agence Eurostat il y a quelques jours. Les conclusions tirées par les experts d’Eurostat sont peu réconfortantes. 124,5 millions d’habitants de l’Europe unie, soit un sur quatre, vivent à la limite du seuil de pauvreté. En 2012, ce chiffre était de 24,8 %, contre 24,3 % en 2011. Le retard de la Bulgarie et de la Roumanie – respectivement 49,3 % et 41,7 % - sur leurs voisins du continent n’était pas tellement important. En Lettonie, par exemple, le nombre de personnes se trouvant à limite du seuil de pauvreté a représenté 36,6 %, en Grèce - 34,6 %, en Lituanie – 32,5 %, et en Hongrie - 32,4 %.

Il est vrai que la situation n’est pas partout la même, estime Sergueï Outkine, expert du Centre de l’analyse de situation auprès de l’Académie russe des sciences.

« D’abord, la situation varie suivant les pays, tout est une question de comparaison,dit l’expert. Le tableau que présente l’UE par rapport à d’autres régions du monde, surtout à problèmes, paraît, en somme, assez avantageux. Mais, bien entendu, les gens sont préoccupés par les problèmes de bien-être précisément dans le contexte de la crise. »

Le problème de la pauvreté attire l’attention aussi d’Anette Riedel, observatrice à la radio Deutschlandfunk.

« La migration de la pauvreté dans l’UE n’est pas un problème lié à la liberté de déplacements, mais un problème de diversification sociale et de discrimination de certains groupes de population,a dit Mme Riedel à la radio. – On ne peut pas le résoudre en le passant sous silence ou en l’exagérant artificiellement. Il va progressivement disparaître au fur et à mesure de l’amélioration du bien-être de toutes les couches de la population dans les pays à problèmes. »

On peut bien sûr se demander qui jalouse qui en Europe. Mais il est peu probable qu’on puisse résoudre isolément ce problème qui est commun. T

10/12/2013

Source : french.ruvr.ru

 

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