lundi 25 novembre 2024 18:33

Vernissage à Essaouira de l’exposition « un siècle d’histoire des maghrébins en France »

« Un siècle d’histoire des Maghrébins en France par l’affiche » est l’intitulé d’une exposition inaugurée, mercredi soir à Essaouira, en marge du colloque international sur la migration juive au Maghreb organisé du 18 au 20 mars dans la cité des Alizes.

Réalisée par l’association française « Génériques », cette exposition évoque à travers une soixantaine d’affiches, en partie inédites, les grands moments et dynamiques de l’enracinement de l’immigration maghrébine en France depuis la fin du 19-eme siècle : de la représentation de l’exotisme indigène dans la première moitié du XXe siècle à l’émergence des artistes beurs dans les années 80, en passant par les luttes sociales et politiques dans les années 70.

« L’exposition rappelle la manière et la façon avec lesquelles la société française parle des et aux Maghrébins », a expliqué la commissaire de l’exposition, Naima Yahi, historienne d’origine algérienne.

Les affiches évoquent aussi comment les syndicats et autres institutions s’adressent aux maghrébins, et comment les maghrébins eux-mêmes s’adressent aux Français, a-t-elle ajouté.

« Choisir d’évoquer par l’affiche la figure du Maghrébin, objet de représentation tout au long du XXe siècle, c’est cerner les stéréotypes à travers un moyen d’expression quotidien ayant tendance à disparaître », a-t-elle poursuivi.

« Génériques » a été créée fin 1987 avec pour objectif d’entreprendre et de soutenir toute action permettant d’améliorer la connaissance des phénomènes migratoires en France et dans le monde, par des activités tant scientifiques que culturelles.

Le vernissage de l’exposition s’est déroulé en présence du Président du Conseil consultatif des Droits de l’homme, M. Ahmed Herzenni, du Président du Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger, M. Driss El Yazami, du Secrétaire Général du Conseil des Communautés israélites du Maroc, M. Serge Berdigo, ainsi que de nombreuses autres personnalités.

A cette occasion, M. Fredéric Abecassis, du comité d’organisation du colloque, a rendu compte de la genèse de ce colloque, de son montage scientifique et institutionnel et des conditions de sa préparation.

Dans ce sens, M. Abecassis a affirmé que s’il y avait un pays où un colloque sur les migrations juives du Maghreb pouvait se tenir, et avoir du sens, c’est le Maroc.

« Ce colloque est né d’un deuil collectif devant le véritable naufrage du judaïsme maghrébin, et si ce n’est sa disparition, du moins son effacement des terres qui l’ont vu naître et s’épanouir », a-t-il dit.

Pour sa part, M. Yazami a qualifié de « parallèles » la tenue de ce colloque et le travail que le Maroc a entrepris depuis de nombreuses années.

« Il s’agit de revisiter une étape essentielle, centrale et ancestrale de l’histoire, d’une manière éclairée et pluraliste axée sur une longue durée », a-t-il souligné.

« Sans revisiter cette étape avec un esprit ouvert sur l’avenir, nous ne pouvons pas avancer », a-t-il indiqué plaçant l’organisation de cette exposition dans le cadre des efforts de renouvellement, de réforme et de rassemblement des relations du Royaume et son immigration.

Le programme de ce colloque de trois jours, organisé sous le thème « les migrations juives : identité et modernité au Maghreb », comporte un hommage à l’écrivain marocain Edmond Amran El Maleh.

La deuxième journée est consacrée aux trajectoires de ces migrations et les ruptures qui les ont accompagnées, parce que les migrations sont faites de ces itinéraires individuels ou collectifs.

La dernière journée est réservée à l’identité pour rappeler comment les migrations et les assignations construisent et recomposent les identités communautaires.

Par ailleurs, le colloque compte trois expositions, au Bastion- Bab Marrakech, à l’Alliance franco-marocaine et à Dar Souiri. De même, deux tables rondes en soirée s’articuleront autour de « la mémoire et du patrimoine » et de « l’identité et Dialogue, d’hier à demain ».

Samedi soir, sera projeté le film « Pour une nouvelle Séville » de son réalisateur Kathy Wazana, Canadienne d’origine marocaine.

Le colloque est organisé à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et du centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales au Maroc.

Source : MAP

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