mardi 26 novembre 2024 19:24

La manne que représentent les transferts des diasporas attise les convoitises en France.  Dans ce sens, la Banque Postale veut se positionner come un acteur majeur en France pour les transferts d'argent internationaux auprès des particuliers avec près de 10,4 millions d'opérations traitées en 2009, pour un montant global de près de 6 milliards d'euros (+4,20 % / 2008). Pour envoyer de l'argent à l'étranger, La Banque Postale propose des solutions adaptées à tous les besoins, tant en termes de rapidité que de prix. Cette gamme se compose de 4 niveaux de service à sa voir le Virement international : moyen rapide de transférer des fonds de compte à compte.

Les fonds sont crédités sur le compte du bénéficiaire sous 3 à 5 jours ; le Mandat ordinaire international : moyen le plus économique d'envoyer de l'argent vers plus de 130 pays dans le monde. Acheminé par courrier, la mise à disposition des fonds transférés varie de 4 à 15 jours selon le pays destinataire ; le Mandat express international : moyen simple et rapide d'envoyer de l'argent vers 20 des pays les plus demandés à partir de la France. Les fonds sont disponibles sous 2 jours dans les réseaux postaux des pays partenaires ; le Transfert d'argent Western Union : moyen très rapide pour l'envoi d'argent immédiat partout dans le monde, reconnu mondialement pour sa fiabilité et sa performance. Les fonds sont disponibles en quelques minutes grâce à un réseau de 420 000 points de vente dans plus de 200 pays.  Notons que le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, a lancé, récemment , un site de comparaison des coûts de transferts de devises par les immigrés impliquant 12 établissements et couvrant 21 pays, essentiellement en Afrique. Le site envoidargent.fr, mis en ligne à titre expérimental, en 2007, avec seulement cinq pays, vise en priorité à diminuer le coût des transferts de fonds évalués à huit milliards d'euros en France, sur un montant global de 300 milliards dans le monde. "Ces transferts de fonds constituent notre principal outil de développement solidaire" et "illustrent l'intimité du lien entre immigration et développement", a déclaré le ministre, selon lequel ces transferts représentent jusqu'à 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) de pays comme le Sénégal ou le Togo. Le dispositif actuel de transfert n'est pas "attractif", a jugé M. Besson devant les ambassadeurs des pays impliqués.

Pour lui, le coût "reste trop élevé, dépassant bien souvent de 8 à 10% des sommes transférées, et approchant quelquefois les 20%". A titre d'illustration, il a indiqué que pour transférer 100 euros en espèces en Algérie il fallait payer des commissions de 8 à 19 euros. Pour transférer 500 euros de compte à compte vers le Cameroun, le montant varie entre 10 et 17 euros. "A l'utilisateur de jouer le jeu de la concurrence", a-t-il recommandé lors de la réunion à laquelle participaient les représentants des établissements partenaires dont la Western Union qui détient 18% du marché de transferts de fonds dans le monde. L'objectif fixé par le ministre est de faire baisser de moitié le niveau de ces commissions d'ici à cinq ans. Pour y parvenir, pas de mesures contraignante. Eric Besson préfère parier sur les vertus de la transparence et de la concurrence en mettant en ligne, en partenariat avec l'Agence française du développement (AFD), un tableau comparatif des différents tarifs pratiqués par les banques vers 21 pays de destination. " Ce tableau sera mis à jour en permanence," assure-t-on au cabinet du ministre, "et il permettra de distinguer les bons élèves et les mauvais." Une mise au ban que certains experts nuancent toutefois car le montant des commissions est très variable selon le service rendu. Si le migrant accepte que son transfert soit différé de vingt-quatre ou quarante-huit heures, le coût peut être divisé par deux. De même, les transferts de compte à compte sont beaucoup moins onéreux que d'espèce à espèce. Certains organismes bancaires font enfin valoir l'important maillage territorial de leur réseau qui représente un service supplémentaire, et donc un coût. En faisant baisser le coût des transferts, les autorités publiques espèrent aussi rapatrier une partie des flux informels vers les réseaux bancaires. Selon un spécialiste des migrations à l'AFD, " la plupart des transferts se font de manière informelle ". D'où la difficulté d'évaluer la contribution des capitaux envoyés par les émigrés au développement de leur pays d'origine. Autre objectif assigné aux banques par le ministre : mieux valoriser l'épargne dite de " co-développement. " Depuis la création du compte épargne co-développement en 2007, on en dénombre une vingtaine à peine. Un chiffre dérisoire au regard des enjeux, qui s'explique notamment par le faible taux de rémunération proposé par les banques. Notons que la Banque africaine de développement le gouvernement français et le Fonds international de développement agricole (FIDA) ont lancé, le 23 octobre dernier, à Paris un fonds fiduciaire multilatéral dédié aux transferts de fonds des migrants. Administré et géré par la BAD, ce fonds, avec une dotation initiale de plus de 6 millions d'euros, est ouvert à d'autres donateurs (Etats ou institutions).

Il vise à fournir des financements pour l'amélioration des connaissances sur les transferts des fonds des migrants en Afrique, par la réalisation d'études thématiques et sectorielles ; l'amélioration des cadres règlementaires et des conditions de transfert, visant une réduction des coûts de transfert,  offrir des produits financiers répondant mieux aux besoins des migrants et de leurs familles ; encourager les diasporas à investir dans les projets productifs individuels et dans le développement local des pays d'origine des migrants. L'Afrique reçoit chaque année près de 40 milliards de dollars de fonds en provenance du monde entier, transférés par ses migrants. Un récent rapport du fonds international de développement, agricole, publié récemment, estime toutefois que ces montants pourraient être nettement supérieurs si certains obstacles venaient à être levés. Le principal concerne le coût élevé des transferts facturés par les sociétés de transfert. Les plus importantes sont western union et Money Gram. Selon le rapport, elles contrôlent près de 65% des points de paiement où les envois de fonds sont encaissés. Ce qui est énorme. Mais le plus grave est qu'elles imposent des coûts de transfert très élevés. Dans certains pays d'Afrique, les montants des commissions peuvent atteindre jusqu'à 25% du montant transféré. Il est également utile de relever que selon la Banque Mondiale, près de 9 milliards d'euros ont été envoyés par des travailleurs immigrés en France vers leurs pays d'origine en 2007. Les flux partants de France sont principalement destinés à l'Algérie, au Mali, au Maroc, au Sénégal, à la Tunisie et aux Comores. Une somme que la crise est cependant venue affecter. Les transferts de fonds ont baissé  de 6,1% en 2009.

Source : Lemaghreb

La part de la capitalisation boursière détenue par les étrangers demeure presque inchangée, en comparaison avec l’année 2008. Elle évolue toujours aux alentours de 28,5%, représentant un montant global de 145 milliards DH. Le léger recul de 0,4% constaté en 2009 «n’est pas dû à un désengagement des investisseurs étrangers de la Place casablancaise», écrit le CDVM dans son nouveau rapport, rendu public cette semaine.

L’autorité du marché explique que «le poids des étrangers et MRE dans la capitalisation boursière, à prix constants, aurait atteint 29,6% à fin 2009, pour un montant de 157 milliards DH». Les analystes du CDVM expliquent que «l’effet prix contribue ainsi  fortement  à  la  baisse  du  taux  de  détention,  surtout  que  59%  des  portefeuilles détenus par les investisseurs se composent des titres CDM, Itissalat Al Maghrib, Ciments du Maroc et Samir qui ont connu un fléchissement nettement supérieur à celui de la  bourse  (-4,92%).  Les  cours  de  ces  derniers ont reculé respectivement de 20,73%, 12,52%, 6,3% et 5,7%».

Durant les cinq dernières années, l’évolution de la part de l’investissement étranger dans la capitalisation boursière fait ressortir deux tendances, note le CDVM. Après une baisse accusée entre 2005 et 2007 (de 42% en 2005 à 27% en 2007), le taux de détention par les étrangers et les MRE entre dans une phase de stagnation, oscillant autour de 29%. Néanmoins, la baisse du taux de détention entre 2005 et 2007, fait-on remarquer, n’est pas due à une décroissance du montant  investi par  les étrangers et  les MRE dans les actions cotées. Au contraire, ce taux a évolué positivement mais à un rythme inférieur  comparé à l’évolution de la capitalisation boursière qui s’est distinguée par une hausse plus importante suite à la dynamique des introductions que la Bourse a enregistrée entre 2005 et 2007.

Le noyau stratégique reste stable

Selon le CDVM, le montant de l’investissement étranger en actions cotées reste dominé à hauteur de 91,3% par les participations stratégiques. En pourcentage de la capitalisation boursière, le poids des participations stratégiques est resté quasiment stable. La baisse du montant de l’investissement des étrangers et des  MRE en  valeur absolue a été accompagnée par une contre-performance de même  ampleur que le marché. Le régulateur du marché rappelle, par ailleurs, que l’allégement  de  la  participation de quelques investisseurs, comme Santusa Holding dans le capital de Attijariwafa bank, a été  compensé  par le renforcement  opéré par d’autres investisseurs, notamment, la Banque  Fédérative  du  Crédit  Mutuel  et  le  Crédit  Agricole  France  qui  ont  haussé respectivement leurs participations de 15,04% à 19,9% dans le capital de la BMCE et de 52,6% à 76,7% dans le capital du Crédit du Maroc.

Le rapport du CDVM signale que la participation des  investisseurs étrangers dans  le capital des sociétés cotées reste stable. Elle est toujours dominée par le poids des investisseurs européens (26,17% de la capitalisation boursière) et plus particulièrement par les investisseurs français qui représentent à eux seuls 78,2% de l’investissement  européen. Dans une moindre mesure, on trouve les pays du Moyen-Orient en seconde position (1,07%), devançant les pays africains (0,41%) et ceux de  l’Amérique du Nord (0,61%). Ces derniers, bien que timidement, s’intéressent de plus en plus à la bourse casablancaise.

Prépondérance française

L’analyse de la structure de l’investissement étranger par nationalité et par type d’investisseurs montre une prépondérance des institutionnels français. En tête du peloton, ces derniers monopolisent 112 milliards DH, talonnés par les Espagnols qui détiennent 6 milliards DH. La part des personnes morales françaises non-résidentes dans  l’investissement des personnes morales étrangères non-résidentes est passée de 75,4% en 2008 à 78,4% en 2009 et la part des personnes morales espagnoles non-résidentes a baissé de 3,3 points en  tombant de 7,7% en 2008 à  4,4%. Cette  baisse  est  due  à  l’allégement, faut-il le rappeler, de la participation de Santusa Holding dans le capital de Attijariwafa bank.

S’agissant du  flottant détenu par  les étrangers et les MRE, quoiqu’en légère hausse en 2009, demeure faible dans la mesure où  il  ne  représente  que  2,5%  de  la  capitalisation  boursière  à  fin  décembre 2009 contre 2,3% en 2008 et 1,8% en 2007. Quant au nombre des  investisseurs étrangers et MRE,  il est passé de 8.645 personnes en 2008 à 9.524 en 2009, soit une augmentation de 10,2%. Les MRE  viennent  en  tête  avec  71%  du  nombre  total,  suivis  par  les investisseurs français avec 12,1%, précise le rapport

Enfin,  l’investissement étranger en  titres d’OPCVM s’élève à 1,38 milliard DH en 2009, en augmentation de 17,7% par rapport à  l’année 2008. La prépondérance  des  MRE  dans  l’investissement  en  titres  d’OPCVM  s’est atténuée  (de  49,1%  en  2008  à  36,7%  en  2009)  au  profit  des  personnes morales étrangères résidentes (de 4,8% en 2008 à 28% en 2009), ajoute le rapport.

Trois faits majeurs en 2009

Pendant  l’année 2009,  l’investissement étranger à  la Bourse de Casablanca a été marqué principalement par la radiation de la valeur «La Marocaine Vie», filiale de la Société Générale, et par les changements significatifs dans la structure du capital des deux banques : Crédit du Maroc et Attijariwafa bank. En effet, en décembre 2009, le Crédit Agricole français a déclaré avoir acquis 2.002.456 actions Crédit du Maroc, portant sa participation dans le capital de cette dernière de 52,6% à 76,7%. De même, la  société Santusa Holding a déclaré avoir cédé 19.299.596 actions Attijariwafa bank, ramenant sa participation dans le capital de cette dernière de 14,6% à 4,6%.

Source : Libération

La BMCE Bank a été présélectionnée parmi trois banques africaines pour le Prix de la Banque Durable des Marchés Emergeants pour la Région Afrique/MENA, octroyé par le groupe britannique The Financial Times.

Il s'agit d'une première pour une banque marocaine et une reconnaissance de son engagement en faveur du développement durable, dans le cadre d'une stratégie mise en oeuvre dès la privatisation de la banque en 1995, notamment par la création de la Fondation BMCE Bank pour l'Education et l'Environnement.

BMCE Bank a été la première banque africaine ayant signé en 2000 la déclaration financière sur l'Environnement et le Développement Durable du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (UENP-FI). Depuis 2008, BMCE Bank a mis en place un système de gestion sociale et environnementale dans le cadre d'une convention scellée avec l'IFC, filiale de la Banque Mondiale.

En mai dernier, BMCE Bank a franchi un autre pas par l'adhésion aux Principes de l'Equateur, rejoignant ainsi 67 autres institutions financières qui se sont engagées à appliquer les meilleurs standards dans le domaine de financement de projets.

Le prix du Financial Times reconnait les banques et autres institutions financières qui ont fait montre de leadership et d'innovation en intégrant des considérations sociales, environnementales et de gouvernance d'entreprise au sein de leurs opérations.

Source : MAP

Le ministre de l'intérieur et ancien ministre de l'immigration, Brice Hortefeux, a été condamné vendredi 4 juin à une amende de 750 euros pour avoir tenu en septembre 2009 des propos jugés "outrageants" envers les personnes d'origine arabe.
"M. Hortefeux a décidé d'en faire immédatement appel", a déclaré dans la foulée l'un de ses conseils, Me Nicolas Bénoit.
"C'est une grande grande victoire pour la justice et contre le racisme", lui a répondu Me Pierre Mairat, l'avocat du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples. Partie civile, le Mrap s'est vu octroyer vendredi 2.000 euros de dommages et intérêts.

L'avocat a également salué l'attitude du tribunal, qui "n'a pas ménagé ses mots pour stigmatiser la gravité de ces propos (...) absolument inadmissibles".

"Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes"

La polémique est née en septembre, avec la diffusion par lemonde.fr d'une vidéo où Brice Hortefeux tenait des propos ambigus pendant qu'il posait avec un jeune militant, Amine, né de père algérien, lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse, dans les Landes.
Dans l'échange incriminé, une militante expliquait au ministre qu'Amine mangeait du cochon et buvait de la bière, ce à quoi il a rétorqué : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype". Il a ensuite ajouté : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".

Interrogé sur ces propos, Brice Hortefeux avait assuré n'avoir voulu faire "aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite". Plus tard, il avait laissé entendre que les propos incriminés concernaient les Auvergnats.

"Des personnes "présentées négativement, du seul fait de leur origine"

En dépit d'un jugement très critique à l'égard du ministre, la 17e chambre correctionnelle, présidée par Joël Boyer, l'a relaxé pour la première phrase. Si ce propos, "de nature à favoriser les idées reçues", est "contestable" dit le tribunal, il "ne saurait être regardé comme outrageant".

En revanche, les magistrats ont considéré que la seconde sortie - "c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes" - était "incontestablement outrageante, sinon méprisante" pour les personnes concernées, "présentées (...) négativement, du seul fait de leur origine".

A l'audience, le 16 avril, le procureur François Cordier avait reconnu que ces paroles étaient bien "outrageantes" mais n'avait pas requis de condamnation, en considérant que l'échange n'avait rien de public.

Vendredi, le tribunal a lui aussi reconnu que les propos reprochés avaient été tenus "lors d'un échange informel". Mais a choisi lui de maintenir l'injure et de n'abandonner que le qualificatif de "public".

Brice Hortefeux ne pouvant "être pénalement comptable d'un propos non destiné à être entendu", le tribunal a requalifié le délit en simple contravention de 4e classe et a condamné le ministre à l'amende maximale. Le jugement devra être publié dans un périodique.
Source : La Croix/AFP

Une société repliée sur elle-même ? Vraiment pas. A Anvers, ville du Belang, la Flandre fait, sans complexe, de l’ “inburgering”.

Au mur, des cartes du monde, de la Belgique et un plan d’Anvers. Une devise, aussi, écrite dans les deux langues : "Le travail ne se donne pas, le travail se gagne".

Nous sommes dans une école de la Prins Leopoldstraat, en plein cœur de Borgerhout, le quartier à dominante immigrée d’Anvers. Aujourd’hui, c’est Paty Kilozo qui officie. Etudiant congolais, il était venu en Belgique dans les années 90 avec l’intention de revenir au pays. De fil en aiguille, il s’est enraciné, et ce matin, il donne cours d’orientation sociale, en français, à une dizaine de migrants venus du Rwanda, du Sénégal, de Guinée ou du Niger.

Paty Kilozo explique l’architecture institutionnelle de la Belgique, ses communautés, ses transferts de compétence, sa décentralisation, ses ministres présidents, et même sa communauté germanophone. Il explique que les Wallons et les Flamands se sont disputés sur la question de la langue, mais que maintenant "la guerre, c’est sur l’argent". Il n’y va pas par le dos de la cuiller. "Les Flamands veulent obtenir la sécurité sociale. Votre chômage sera un jour payé par la Flandre. Si cela ne vous convient pas, vous pouvez aller à Charleroi. Il y a un train toutes les quinze minutes."

Vient le coup de grâce. "Si vous ne connaissez pas la langue", demande-t-il, "comment allez-vous communiquer avec les écoles de vos enfants ? Parler, c’est ouvrir les portes. La décision vous revient. C’est à prendre ou à laisser." Les élèves opinent de la tête.

Ce cours accéléré sur la Belgique, dans le langage direct d’un ex-immigré, fait partie de l’arsenal de la Flandre pour accueillir et intégrer les nouveaux migrants. Il s’inscrit dans le programme d’inburgering adopté par décret par la Flandre en 2004. Il n’a nul pareil en Wallonie, mais existe aussi aux Pays-Bas et, de plus en plus, dans d’autres pays d’Europe. L’idée est qu’il faut préparer les migrants à s’adapter aux sociétés dans lesquelles ils s’installent et leur donner une chance. Chaque année, près de 20000 nieuwkomers, immigrants légaux, s’installent en Flandre, soit la taille d’une commune comme Huy.

Que ce cours soit donné en français, avec l’argent de la ville d’Anvers et de la Flandre, peut paraître incongru aux francophones. Pourtant, c’est une décision mûrement réfléchie des autorités flamandes. "Les Flamands ont compris", explique Paty Kilozo, "que l’important, c’est que les gens comprennent le système dès leur arrivée en Belgique."

Au bureau d’accueil Inburgering d’Anvers, une quarantaine d’"accompagnateurs" accueillent les nouveaux venus dans une quinzaine de langues différentes, jusqu’au swahili. Ils l’appellent "la langue de contact". Soixante pourcent des premiers contacts se font en arabe, en anglais ou en français. Le bureau est situé Carnotstraat, toujours dans le district de Borgerhout, parmi des maisons de thé, des vendeurs de tissus, des restos marocains et des boutiques où le ravier de fraises ne dépasse pas les 1,20 euros.

Au premier étage, Sagna, 47 ans, patiente avec son épouse et son fils fraîchement arrivés du Sénégal dans le cadre d’un regroupement familial. Il ne tarit pas d’éloges sur l’inburgering, un programme nécessaire selon lui. "Cela fait longtemps que je suis ici. Zestien jaren ", dit-il dans un mélange de français et de néerlandais. "Si tu parles seulement le moedertaal, alors tu as des problèmes. Si tu viens en Belgique et que tu ne connais rien, tu es comme un mouton. Tu ne sais pas où tu es. Ici, on t’aide."

A Anvers, les participants au programme suivent environ 60 heures d’orientation sociale, 120 heures d’apprentissage du néerlandais et de 15 à 30 heures de cours d’orientation professionnelle. Ils signent au début du programme un " contrat" d’engagement et au bout du compte, ils reçoivent une "attestation d’intégration" prouvant qu’ils ont suivi le programme des autorités flamandes.

L’inburgering est obligatoire pour les primo arrivants venus d’un pays hors de l’UE, de Suisse ou de l’Espace économique européen, de même que pour ceux qui sont devenus Belges à l’étranger. De nombreuses exemptions existent, en particulier pour les personnes âgées de moins de 18 ans et de plus de 65 ans. "Le principe général est que tout le monde est obligé de suivre ces cours", explique Hassan Boujedaïn, le coordinateur général du bureau d’Anvers. "Les gens mariés à un Néerlandais ne sont pas obligés. En r e vanche, s’ils sont mariés à un Belge, ils le sont. En réalité, seuls 30 à 35 % des nouveaux arrivants sont obligés de suivre ce programme. L’obligation est un moyen, pas un but."

Jusqu’en 2009, les procureurs avaient la possibilité de poursuivre les contrevenants, sur une base pénale. Aucun ne le fit, considérant que ce n’était pas une priorité. Mais en 2009, les autorités flamandes ont adopté un nouveau décret remplaçant la sanction pénale par des sanctions administratives. Toute personne qui ne suit pas le programme d’inburgering peut donc écoper d’une amende de 100 à 150 euros. La Flandre est stricte, car ellle considère que l’inburgering est un investissement et un prérequis à l’intégration.

Hassan Boujedaïn, qui travaille dans l’accueil des immigrés à Anvers depuis de nombreuses années, estime que la Flandre cherche, à travers ces cours d’intégration, à trouver l’équilibre entre les droits et les devoirs des nouveaux arrivants et à les aider à se sentir bien et à l’aise dans leur nouveau quartier. L’inburgering n’a de sens, selon lui, que s’il est accompagné d’autres politiques, par exemple en matière d’habitat. "Il y a une très grande évolution dans la société", dit-il. "Quand on voit qu’il y a 6 000 nouveaux arrivants chaque année dans une ville de 400 000 habitants comme Anvers, ce n’est pas rien. C’est 60 000 personnes en dix ans. La fertilité des familles nouvellement arrivées est plus grande. Nous voyons aussi à Anvers la problématique des mariages arrangés, des immigrants venus de l’Espagne en crise ou des Pays-Bas où la législation est bien plus sévère. Nous devons pouvoir parler des problèmes sans crier au racisme."

Aux élections communales de 2006, le Vlaams Belang avait échoué de peu, avec 33,51 % des voix, à prendre le contrôle de la seconde ville de Belgique. Les socialistes, avec 35,28 % des voix, avaient dès lors constitué une alliance avec les partis démocratiques. Certains estiment que la majorité communale prospère sur le terrain de l’extrême droite, mais d’autres soulignent au contraire que Patrick Janssens, le bourgmestre socialiste, a réussi à battre le Vlaams Belang sur son terrain.

Mohamed Chakkar, le coordinateur de la Fédération des associations marocaines d’Anvers, fait partie de la première catégorie. Pour lui, les partis s’enhardissent dans la ville portuaire et développent une politique d’intimidation. Le foulard est interdit dans les écoles et les bâtiments de la ville. Surtout, la communauté immigrée subit de plein fouet le chômage. "Je suis d’accord pour condamner les abus du système social", dit-il, "mais il ne faut pas généraliser ces abus à tous les immigrés. Les échevins parlent d’allochtones et d’Anversois. La sémantique dit beaucoup... Cela fait trente ans que je vis à Anvers. Mon papa y avait un travail. A Borgerhout, aujourd’hui, il y a presque 40 pc de chômeurs. Près de 35 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L’inburgering, c’est très bien. La Flandre s’est enfin dotée d’un système d’accueil. Mais sur le plan social, cela ne va pas."

Nous sommes allés voir Monica de Coninck, la présidente du CPAS et l’échevine des affaires sociales, pour tirer l’affaire au clair. C’est un tout autre discours que tient cette socialiste déterminée, en cinquième position sur la liste SP.A du Sénat. Elle reçoit dans un bel immeuble de la Lange Gasthuisstraat. "Moi", dit-elle, "je ne fais pas de différence entre les migrants et les gens qui sont nés à Anvers. Tout le monde doit avoir une chance. Je dis aux migrants: nous sommes prêts à vous aider mais vous, quels efforts pouvez-vous fournir ? L’inburgering est une sorte de contrat. Le plus important, c’est la langue. Car sans connaissance de la langue, vous ne pouvez pas a voir un travail, gagner de l’ar gent et vous occuper de vos enfants... Nous payons pour investir en vous."

Monica de Coninck a gagné sa réputation en réduisant de façon draconienne les dossiers d’assistance sociale, de 15000 lorsqu’elle devient la présidente du CPAS en 2001 à 8000 aujourd’hui. Sa politique est de chasser sans pitié les abus, pour aider ceux qui en ont vraiment besoin. Soixante pourcent de ses dossiers sont liés à l’immigration. La ville a innové en matière sociale, en lançant des programmes de maquillage pour mettre en valeur les femmes au chômage. Elle gère aussi quatre restaurants sociaux et un kotmadam pour les enfants d’immigrés souhaitant entreprendre des études supérieures.

"Nous avons été trop mous dans le secteur social en Flandre", dit l’échevine. "Mon souci est que le système de sécurité sociale n’explose pas et qu’il survive. Il faut que tous les gens qui ont des mains et des yeux travaillent. L’argent se gagne. Pour nos enfants, l’argent vient des murs, des Bancontact. Et la Belgique s’est fait la réputation d’un pays où on va à un guichet et on obtient de l’argent."

Anvers la cosmopolite, qui a grandi grâce à l’immigration et à son port, qui a ouvert son premier resto chinois en 1923, serait-elle en train de se raidir ? Ou au contraire, de se sauver ?

Source : Lalibre.be

Le Sénat français a ratifié la convention d'extradition entre la France et le Maroc et approuvé les textes des conventions portant sur l'entraide judiciaire et la sécurité sociale entre les deux pays, a-t-on appris vendredi à Paris.

Les textes déjà approuvés par l'Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement français) sont relatifs à la procédure d'extradition et à l'entraide judiciaire en matière pénale entre les deux pays, signés à Rabat le 18 avril 2008.

Ces deux instruments juridiques distincts remplacent et mettent à jour la convention d'entraide entre les deux pays, datant de 1957, dans l'objectif d'améliorer l'entraide pénale et l'extradition.

Quant à la convention de sécurité sociale, elle a été signée par les deux pays à Marrakech en octobre 2007. Elle comporte un protocole annexe relatif au libre transfert des cotisations à la Caisse des Français de l'étranger.

Elle actualise et simplifie la convention générale de sécurité sociale franco-marocaine du 9 juillet 1965 du fait du changement du profil démographique et social des bénéficiaires, les Français établis au Maroc (quelque 40.000 personnes) et des Marocains résidant en France (800.000).

Elle couvre les champs de l'assurance maladie, des allocations familiales, des pensions vieillesse, décès et retraites.

Selon le rapporteur de cette convention, les flux financiers en matière de soins de santé sont limités : Le Maroc a notifié à la France des dettes d'un montant de 16.117,16 euros en 2008, et 30.745,83 euros en 2007. A titre comparatif, les créances présentées par la France sont quasi-inexistantes (2.937,75 euros en 2007).

En matière de prestations familiales transférées par la France pour les enfants résidant au Maroc, le montant s'élève, tous régimes confondus, à 3,1 millions euros pour 6.412 bénéficiaires en 2008.

Les pensions de vieillesse (82.624 bénéficiaires) ont atteint le montant de 267 millions euros.

Source : Le Matin/MAP

La préfecture du Nord/Pas-de-Calais a justifié cette décision soulignant que l'article R412-6 du code de la route dit que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent".

Une conductrice a été verbalisée mercredi par la police parce qu'elle portait un niqab au volant, dans la région de Maubeuge (Nord), a-t-on appris jeudi 3 juin. Confirmant une information de la Voix du Nord, la préfecture a expliqué que la verbalisation est survenue alors que les policiers effectuaient des contrôles d'alcoolémie.

L'automobiliste a été verbalisée en raison de l'article R412-6 du code de la route qui dit que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent", a également indiqué la préfecture. Elle a ainsi reçu une amende de 22 euros (deuxième classe).

"L'affaire Lies Hebbadj"

Cette affaire survient quelques semaines après la verbalisation d'une femme pour le même motif, qui avait par la suite déclenché une vive polémique.

Le 2 avril dernier, alors qu'elle circule dans les rues de Nantes au volant de sa voiture, Anne (prénom d'emprunt), qui porte un niqab ne laissant voir que ses yeux, est arrêtée par la police dans le cadre d'un contrôle routier. Elle écope d'une amende de 22 euros pour "circulation dans des conditions non aisées" (article 412-6 du Code la route).

La femme dénonce les faits quelques jours plus tard à la presse. On apprend qu'elle est de nationalité française, qu'elle est âgée de 31 ans et qu'elle porte le niqab depuis neuf ans.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux demande alors à son collègue de l'Immigration, Eric Besson, de se pencher sur la situation du conjoint de la jeune femme. Selon le ministre de l'Intérieur, cet homme, Lies Hebbadj , "né à Alger et ayant acquis la nationalité française par mariage en 1999", appartiendrait à la mouvance "radicale" du "Tabligh" et "vivrait en situation de polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu douze enfants". Ces quatre femmes, ajoute Brice Hortefeux dans une lettre à son collègue "bénéficieraient de l'allocation de parent isolé [et] porteraient le voile intégral".

"Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir faire étudier les conditions dans lesquelles, si ces faits étaient confirmés, l'intéressé pourrait être déchu de la nationalité française", demande enfin Brice Hortefeux à Eric Besson.
Lors d'une conférence de presse, Lies Hebbadj, répond au ministre de l'Intérieur, affirmant "à ce que je sache, les maîtresses ne sont pas interdites en France, ni par l'islam."

La polémique enfle. Les mosquées de Nantes s'indignent d'une "stigmatisation systématique", dénonçant dans un communiqué "l'islamisation de l'événement", alors que l'UMP et le Front national font bloc derrière le ministre de l'Intérieur. La gauche, elle, est outrée.

Brice Hortefeux, assure, lui, que l'affaire Lies Hebbadj ira "jusqu'à son terme"

Source : Le Nouvel Observateur

Alors qu’il usait encore ses culottes courtes sur les bancs de l’école, Ouadih Dada caressait déjà le rêve de présenter le journal télévisé. Il l’a réalisé il y a quatre ans. Il n’avait alors que 25 ans et un mastère de journalisme en poche. Depuis sa Drôme natale (sud-est de la France), il recherchait un stage. Il avait envoyé des CV un peu partout en France, et n’avait postulé qu’auprès d’une seule chaîne au Maroc : 2M. Il collectionnait, au mieux, des réponses négatives, quand arriva un courrier l’informant qu’il était le bienvenu à Casablanca.

La capitale économique du royaume, il n’y avait jamais mis les pieds. Il ne connaissait du Maroc que Bhalil, la bourgade natale de ses parents. Quand il les informe de son départ, sa mère écrase une larme, et son père le met en garde contre l’insécurité qui règne dans ce “Chicago” marocain. Il les rassure et s’envole pour l’inconnu.

Sur le plan professionnel, « l’accueil a été génial », et l’ascension fulgurante. Après un stage de cinq mois, on lui propose de présenter le journal. Le soir de sa « première », il est submergé par le trac. Mais à Pierrelatte, sa ville natale, où toute sa famille le regarde sur le petit écran, c’est l’euphorie. Si son insertion professionnelle n’a pas posé de problème majeur, il avoue que s’adapter à Casablanca et à ses habitants n’a pas été aisé. « Je me sens et je me sentirai toujours en décalage, confie-t-il. C’est en arrivant au Maroc que le mot intégration, que j’entendais en France, a pris toute sa dimension. C’était assez déstabilisant. Et il m’a fallu trois ans et demi pour trouver un équilibre dans mes rapports avec les gens. Au début, je circulais en taxi, je me disais que je ne pourrais jamais conduire ici. Maintenant, je conduis comme eux. »

Mais il y a des comportements auxquels il ne se fera jamais, comme se dispenser de faire la queue. Et puis il y a des petits plaisirs de sa douce France qui lui manquent : « flâner et se poser sur une terrasse ». S’il devait dresser un bilan ? « J’ai réalisé mon rêve professionnel et j’ai rencontré ma femme ici. Je déteste Casablanca, mais j’adore le Maroc, sinon je ne serais pas resté. Le pays évolue de manière extraordinaire, et j’en suis d’autant plus conscient que je suis au cœur de la mécanique qui relaie ce qui se fait. Indéniablement, il y a des dysfonctionnements, mais une dynamique a été enclenchée et rien ne l’arrêtera.»

Aujourd’hui, Dada a encore deux rêves : s’offrir une Porsche et greffer Avignon à Casablanca.

Source : Jeune Afrique

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