L'Association des Mineurs Marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN), organise les 20, 21 et 22 novembre 2009 prochains, à la cité minière d'Aniche (Nord), la rencontre nationale des luttes de l'immigration, apprend-t-on d'un communiqué de presse de l'association.
Selon l'AMMN, plus de 200 personnes dont une grande majorité de militants et militantes des luttes de l'immigration en France se retrouveront autour de son président fondateur, Abdellah Samate. Ce dernier, promu au grade de Chevalier l'ordre national de la Légion d'Honneur en début d'année, au même titre que Simone Veil et Zinedine Zidane, recevra sa médaille lors d'une cérémonie prévue le samedi à 17h30 à la salle des fêtes Claudine Normand d'Aniche.
Cet événement aura lieu en présence notamment du préfet du Nord-Pas-de-Calais et de Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
Saïd Bouamama, sociologue, co-auteur du livre sur les mineurs marocains du Nord - « Du bled aux corons: un rêve trahi » - et Mustapha Kharmoudi, écrivain, auteur du roman « Ô Besançon- Une jeunesse 70 », animeront des débats autour de l'avenir pour les luttes de l'immigration, ainsi que le militantisme dans l'immigration maghrébine en France.
Source : Yabiladi
Onze organisations, parmi lesquelles la CGT, la CFDT, la FSU, l'UNSA et Solidaires, ont réclamé jeudi 19 novembre la poursuite des négociations avec le gouvernement sur les critères de régularisation des salariés sans-papiers engagés dans un nouveau mouvement de grève depuis début octobre.
"Le ministère de l'Immigration vient de faire parvenir aux organisations syndicales un 'document de synthèse' censé (...) faire le point'', sur les négociations, déclarent les onze organisations dans un communiqué commun.
"Ce texte contient certaines avancées, mais ne saurait être considéré en l'état comme satisfaisant'', ajoutent-ils dans leur communiqué. Les organisations rappellent que la grève des travailleurs sans-papiers entre dans sa sixième semaine et l'on compte aujourd'hui plus de 5.000 grévistes répartis sur 40 sites''.
"Le ministère de l'Immigration semble considérer que son document constitue un 'aboutissement' et une 'version finale'. Or il est clair que si la circulaire (de régularisation) à venir était fondée sur la rédaction actuelle du document de synthèse, elle ne serait pas susceptible de résoudre les situations'', préviennent les syndicats.
Pour les onze organisations, ôôles discussions doivent continuer, et le ministère du Travail doit désormais s'y associer pleinement, puisque les questions posées sont par excellence de sa compétence''
Source : Chalanges.fr
La communauté marocaine résidant à l'étranger est aujourd'hui considérée, pour la partie des migrants qualifiés, à la fois comme agent de développement dans les pays d'origine et de changements positifs dans les sociétés d'accueil.
Elle joue un rôle important dans le renforcement de la coopération entre les sociétés d'origine et les sociétés d'accueil. Elle y apporte des contributions positives. À l'heure de la mondialisation, les migrants qualifiés représentent un potentiel inexploité pour la croissance de leur pays d'origine, à laquelle elles sont disposées à participer. Dans des pays comme le Maroc, cette catégorie de migrants qualifiés, est fort peu explorée.
Les pouvoirs publics ont pris conscience que le nombre élevé d'expatriés et le changement de statut économique représentent un potentiel de développement. Ils mettent en place des stratégies et des programmes visant à inverser la fuite des cerveaux et à retenir les professionnels qualifiés dans leur pays, ou du moins leur permettre de contribuer au développement de leur pays.
Le Maroc ne fait pas exception en matière de mobilisation de compétences puisqu'il est victime d'un exode massif des cerveaux marocains vers l'étranger. Ces dernières années le Maroc affiche sa volonté à mobiliser les ressources de sa communauté, plus particulièrement, celles relatives aux compétences à mobiliser au service du développement du pays. Cette nouvelle approche «traduit le nouveau regard porté par le gouvernement aux ressortissants marocains résidant à l'étranger qui ne sont plus considérés comme simples pourvoyeurs de fonds pour le pays d'origine, mais comme de véritables acteurs du développement économique et social. Cette mobilisation repose sur la mise en réseau des compétences». Aussi, pour le Maroc, la communauté des Marocains résidant à l'Etranger, constitue une richesse fondamentale. Cette richesse est d'abord et avant tout humaine, car c'est de l'enrichissement mutuel des différentes cultures et des différentes expériences que participe aussi le développement humain.
Au-delà des contributions fortement positives que les MRE ont déjà apportées et qu'ils continuent d'apporter, il s'agit de mettre à contribution leurs expertises pour la concrétisation des programmes de développement du Maroc. Fort de ces constats, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, a choisi de faire de la mobilisation des compétences l'un des axes prioritaires de son plan quinquennal 2008-2012. Dans cette optique, et sur la base d'une étude achevée en Juin 2009, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a engagé la relance de sa stratégie de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger.
Celle-ci a pour but de promouvoir le rôle de la communauté marocaine résidant à l'étranger dans le développement économique et social du pays. Elle s'appuie sur l'élaboration d'un plan d'actions visant à mobiliser les compétences nationales émigrées et à valoriser leur savoir-faire et leurs expériences professionnelles, au profit du Maroc. La première Université d´automne des compétences Marocaines d'Allemagne marquera le lancement officiel de ladite stratégie qui vise à impliquer de manière concrète, durable et efficace, les compétences marocaines à l'étranger dans le processus de développement du Royaume.
LE MATIN : Pourquoi organisez-vous cette manifestation aujourd'hui, quels en sont les objectifs ?
MOHAMED AMEUR : Trois ans après le lancement, par le ministère, de son programme sur la mobilisation des compétences des Marocains résidant à l'étranger, notamment avec le portail FINCOME, il nous a semblé nécessaire de dresser un premier bilan et de proposer, sur cette base, des pistes d'actions qui doivent renforcer notre stratégie dans ce domaine et la rendre plus efficace. Pour ce faire, une étude d'évaluation de l'expérience FINCOME a été réalisée par le ministère avec l'appui de l'OIM qui a permis de recadrer notre stratégie et de la rendre plus opérationnelle. Pour rappel, le FINCOME, lancé en 2007, se fixe pour objectif de mobiliser les membres de la communauté marocaine qualifiée et d'amplifier ses activités d'expertise au Maroc. Il consiste à faire appel aux différentes compétences et experts marocains pour accomplir des missions, depuis l'étranger ou sur place au Maroc sur la base du volontariat. C'est donc forts des résultats de cette étude que nous avons décidé d'expérimenter sa mise en œuvre à travers l'organisation de L'Université d'Automne des Compétences Marocaines en Allemagne (UCMA). Cette rencontre a pour objectif de tirer profit de l'expérience et du savoir des compétences marocaines installées en Allemagne, notamment dans les technologies de pointe telles les technologies de l´information, l'aéronautique, l'automobile, les énergies renouvelables et l'environnement, la médecine, le développement social et économique durable.
Organisée en ateliers de travail, l'université sera l'occasion de présenter les projets de partenariat soumis par les compétences maroco-allemandes et de mobiliser de façon opérationnelle les différents acteurs nationaux, publics et privés. Différents bailleurs, notamment la coopération allemande, participent à cette rencontre afin de s'impliquer dans le montage financier du programme de projets qui sera retenu.
Vous parlez de stratégie du ministère en matière de mobilisation des compétences, pouvez-vous nous en parler plus en détail ?
Etant persuadés que les transferts d'expertise peuvent devenir plus efficaces s'ils s'insèrent dans une vision globale d'intégration dans le développement, comme c'est le cas en Chine où l'implication de la diaspora chinoise apparait explicitement dans les programmes de développement quinquennaux du pays, nous pensons que la participation des compétences expatriées peut prendre plusieurs formes et qu'il faudrait essayer de diversifier les modalités des transferts et éviter de les canaliser en une seule voie institutionnelle. La nouvelle stratégie se veut nationale et transversale. Elle ne doit pas seulement être l'affaire du ministère en charge de la communauté marocaine mais doit impliquer et responsabiliser, dans le cadre d'un partenariat opérationnel, l'ensemble des acteurs publics et privés qui œuvrent dans le domaine du développement économique et social du Royaume. C'est le postulat de départ de notre stratégie ; partant de là, et pour rendre opérationnelle cette stratégie, nous en avons défini la forme, l'approche et les outils. Une première forme possible d'intégration des compétences expatriées, consiste à conclure des alliances avec l'ensemble des associations actives dans les domaines des transferts de compétences, selon les champs de transferts ou le pays de résidence. Cela ne peut se réaliser qu'à travers un engagement à long terme entre les pouvoirs publics chargés de la gestion des questions migratoires et des politiques de développement, par le biais de l'intégration des associations de professionnels dans les différentes phases de formulation des politiques sectorielles de développement. Les agendas de coopération doivent être clairs afin de créer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les associations indépendantes qui insistent beaucoup sur leur autonomie. Une seconde forme possible, proche de la première, vise à appuyer les projets et programmes de transferts de savoirs collectifs initiés ou mis en œuvre par les organisations des membres de la communauté, selon leurs champs de compétences ou leur pays de résidence. Ces actions une fois répertoriées peuvent faire l'objet d'un appui institutionnel immédiat. Cela suppose la mise en place d'une politique de communication permanente entre les associations de la communauté et les institutions marocaines en charge des questions migratoires et des politiques de développement. C'est dans cette optique que s'inscrit cette rencontre.
Quelle est en définitive la méthode que vous préconisez ?
L'approche que nous préconisons est une approche sectorielle. Pour chaque plan sectoriel, des recommandations spécifiques pourraient être proposées mais des recommandations communes peuvent être identifiées qui reflètent une approche commune à adopter pour chacun des plans.
La première étape est de répertorier les compétences des MRE par pays de résidence et par secteur. Le travail d'identification peut être fait avec les conseillers économiques des ambassades et les associations professionnelles de la communauté dans le pays de résidence. Cette cartographie ou « qui est qui » servira de base pour toutes les démarches suivantes.
La deuxième étape est celle d'exprimer les besoins en capacités humaines par rapport aux différents secteurs analysés ci-dessus. L'analyse du rôle potentiel des MRE pour chaque secteur, combinée avec l'analyse des compétences disponibles permettra d'identifier les besoins. La plateforme FINCOME constitue l'outil existant utile pour exprimer les besoins identifiés dans les différents secteurs, puisque sa mission consiste à faire appel aux différentes compétences de la communauté marocaine, pour accomplir des missions, sur place et / ou à distance, en appui ou dans le cadre des programmes de développement, le FINCOME peut également servir comme base pour diffuser de l'information concernant tous les plans sectoriels du gouvernement.
Pourquoi vous intéressez-vous tout particulièrement à cette frange de la communauté, qui sont les compétences MRE ?
Le Maroc dispose, en la personne de ses ressortissants expatriés, d'un gisement de compétences dont la diversité, la vitalité et la haute qualification, de plus en plus avérée, constituent des atouts plaidant pour une meilleure intégration de leurs capacités dans la comptabilisation des ressources sur lesquelles peut et doit compter notre pays. La nature de l'émigration a beaucoup changé ces dernières décennies. La communauté marocaine résidant à l'étranger est de plus en plus formée et qualifiée. Mieux intégrée, elle participe de plus en plus à la vie économique, sociale, culturelle, intellectuelle des pays d'accueil. Désormais, les professions scientifiques, intellectuelles et managériales très qualifiées occupent 17% des MRE actifs, tandis que 54% s'activent dans des emplois intermédiaires dans des domaines tels que l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Les postes sans ou à basse qualification ne représentent plus que 28% de l'effectif. Les compétences scientifiques expatriées participent fortement, ces dernières années, aux "transferts inverses" au profit du Maroc, dans les domaines de la formation et de la recherche. De même que sur le plan de l'investissement et de la création de l'emploi, où l'apport de la communauté MRE se révèle essentiel. Toutes ces raisons font que nous ne pouvons occulter ce potentiel de savoir-faire, de solidarités, de ressources humaines et d'investissements pour le Maroc. Les réseaux marocains à l'étranger, nombreux et souvent bien organisés, tissent des liens étroits avec leur pays d'origine. Ils constituent un maillage efficace sur lequel doit se baser toute action de mobilisation, ou de réintégration, des compétences de Marocains résidant à l'étranger, chaque Marocain, où qu'il soit, doit pouvoir être informé de l'ensemble de ces programmes et, s'il le souhaite, être associé aux dynamiques économiques et sociales en cours dans son pays.
Quels sont les résultats attendus de cette rencontre ?
Cette rencontre aura permis la réalisation d'un annuaire des compétences marocaines en Allemagne et c'est une première qui va servir de stimulant pour d'autres réseaux dans d'autres pays. Cette action revêt une importance capitale pour notre ministère parce qu'elle va permettre l'élaboration progressive d'une cartographie des compétences MRE qui constituera un outil précieux dans nos prises de décision et dans la programmation de nos activités.
Par ailleurs, et dans l'immédiat elle va permettre :
-La conclusion de huit conventions de partenariats
-Leur montage technique, institutionnel et financier
-L'élaboration d'un programme d'actions opérationnel visant la mise en œuvre des projets retenus
-Le renforcement de la coopération bilatérale maroco-allemande dans différents domaines d'activités stratégiques pour le MarocEnfin, et à court terme elle va déboucher sur le déclenchement d'une dynamique entre les différentes parties prenantes et la connexion entre elles sur la base de démarches et procédures concertées. Nous aurons ainsi atteint l'objectif central visé par notre stratégie.
Quelles sont les perspectives du ministère en matière de mobilisation des compétences MRE ?
A travers cette université, qui réunit plus de 300 participants, dont 150 personnalités maroco-allemandes, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger actera la relance effective de sa stratégie en matière de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger. Dans le prolongement de cet événement, d'autres manifestations similaires seront programmées dans les années qui viennent avec les compétences installées dans d'autres pays. De nombreuses demandes nous ont été faites dans ce sens et nous nous préparons à y répondre.
Deux autres manifestations sont déjà inscrites au programme du Ministère en 2010, probablement avec les compétences marocaines en France et au Canada et début 2010, le ministère, en lien avec ses partenaires nationaux, lancera son nouveau portail de mobilisation de compétences marocaines à l'étranger et fera connaître son programme d'actions pour les 4 années à venir.
Source: Le Matin
Une série de conférences-débats autour de la culture marocaine sera organisée, du 19 au 28 novembre, au prestigieux palais des Beaux-arts (Bozar) de Bruxelles dans le cadre du festival ''Moussem'' dédié à la musique, aux arts de la scène et au cinéma des pays arabes.
Plusieurs rencontres vont ponctuer ce rendez-vous culturel portant sur le parcours de groupes de musique mythiques marocains (Nass El Ghiwane, Jil Jilala et Lamchaheb), sur l'amazighité et la diversité culturelle au Maghreb et dans l'immigration, ainsi que sur le Maroc en transition.
Les débats seront animés par une pléiade de femmes et hommes de lettres notamment la sociologue et universitaire, Soumia Naamane Gessous, le critique d'art et universitaire, Moulim El Aroussi, le fondateur du groupe Jil Jilala, Mly Taher El Asbahani, et enfin l'universitaire et secrétaire général de l'Association marocaine de science politique, Abderrahim El Maslouhi.
Source : MAP
Le long-métrage "Les Barons" du réalisateur belgo-marocain Nabil Ben Yadir cartonne en Belgique, entamant sa deuxième semaine de succès dans les salles obscures à Bruxelles, en Wallonie mais aussi en Flandre.
Dans cet opus, le réalisateur Ben Yadir décrit le quotidien des jeunes Marocains de Bruxelles (Maroxellois) dans le quartier de la capitale belge Molenbeek, sous un angle comique.
Ce premier long-métrage du jeune metteur en scène Ben Yadir a rencontré un succès inattendu et a été bien accueilli par les critiques qui estiment que la capitale belge "jamais, peut-être, n'a été aussi bien filmée".
Premier film de Nabil Ben Yadir, "Les Barons" est projeté depuis le 4 novembre en Belgique. Il a été retenu en compétition officielle au Festival international du film d'Amiens (France).
Source : MAP
"Al Jaliya Nayda" est la nouvelle publication qui vient de voir le jour à Bruxelles pour répondre tant soi peu aux attentes de la communauté marocaine établie en Belgique.
Ce mensuel d'informations générales créée par une équipe de journalistes d'origine marocaine travaillant à Bruxelles notamment, MM. Aziz Belcaïd et Ahmed Mahou respectivement directeur et rédacteur en chef, vient compléter le nombre déjà important des publications intéressant de près la communauté marocaine de Belgique. Il a pour vocation de traiter du simple fait divers, à l'actualité politique intéressant les deux pays, en accordant une part aussi à la culture et aux débats d'opinions.
Son créneau sera essentiellement axé sur l'enquête et le reportage mais également sur le portrait, ceux par exemple des Marocains issus de l'immigration et qui se sont distingués par leur compétences dans la capitale européenne.
D'ailleurs, le premier numéro de cette revue aborde dans un style léger et accessible à tous, divers évènements qui se sont déroulés récemment à Bruxelles, notamment le tournage du film marocain "Les oubliés de l'histoire" de Hassan Benjelloun. Il donne un aperçu sur le parcours de musiciens marocains vivant dans la capitale belge, évoque la création et l'évolution de l'histoire d'une radio arabe en Belgique et met en lumière l'importance de certains cafés maures historiques de la ville, en tant que canal d'informations et carrefour de rencontres.
Cette publication d'informations générales, selon ses responsables, a pour objectif de débattre de ''sujets aussi brûlants que traditionnels dans le sens où la communauté marocaine doit faire face à des questions essentielles qui touchent à son existence, son avenir et celui de générations montantes ainsi que de son rapport vis-à-vis de son pays d'origine et celui où elle vit'', d'où la nécessité de la création d'un tel outil de communication ''fiable et objectif''.
Source : MAP
Le vernissage de l'exposition "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", organisée par l'association "Génériques", a eu lieu mardi soir à Paris en présence de nombreuses personnalités issues de divers horizons.
Présentée sous la forme d'une rétrospective, cette exposition se poursuivra jusqu'au 18 avril 2010 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.
Pour M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et commissaire de l'exposition, cette manifestation est un hommage à tous les pionniers, venus du Maghreb pour s'installer en France depuis la moitié du XIX siècle.
M. El Yazami, également délégué général de l'association "Génériques", a ajouté que cette manifestation raconte, à travers des dizaines de fonds d'archives inédites dont une grande majorité est issue de collections privées, l'histoire du long et complexe processus d'enracinement des Maghrébins en France.
De son côté, Mme Fadela Amara, secrétaire d'Etat française chargée de la Politique de la ville, a salué en cette exposition "l'hommage rendu à nos pères et mères" qui ont quitté leurs pays et sont venus s'installer et chercher un avenir meilleur en France.
Ces gens, qui avec "leurs fameuses cartes de séjours", ont participé et bâti la France de l'égalité, a ajouté la responsable française tout en soulignant, sur un ton enthousiaste, "l'identité nationale de la France, c'est nous".
L'exposition "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", retrace à travers la musique, le cinéma, la littérature, les arts plastiques, le théâtre, mais également la vie politique, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France. Une histoire imbibée de métissage, de traditions et de coutumes.
Plusieurs photographies, documents sonores et visuels ainsi que des affiches de spectacles emmènent les visiteurs dans un voyage dans le temps, le temps de se souvenir de ces pionniers qui ont bâti la France de l'après-guerre.
Créée en 1987, l'association "Génériques" ambitionne d'entreprendre et de soutenir toute action permettant d'améliorer la connaissance des phénomènes migratoires en France et dans le monde, par des activités tant scientifiques que culturelles.
Cette association s'est attachée depuis sa création à inventorier et à rendre accessibles les sources d'archives publiques sur les étrangers en France. Cette action s'est concrétisée par la publication de l'ouvrage "Les Etrangers en France: Guide des sources d'archives publiques et privées aux XIXe-XXe siècles".
Cet ouvrage est mis en ligne sous forme de base de données, permettant une recherche multicritères.
Le vernissage de cette exposition a été l'occasion de réunir une pléiade de personnalités dont la secrétaire d'Etat française chargée des Aînés, Mme Nora Berra, l'ambassadeur du Maroc en France, M. El Mostafa Sahel, et M. Jacques Toubon, Président du Conseil d'orientation de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.
Source : MAP
La longue histoire de l'enracinement des Maghrébins de France fait l'objet d'une grande exposition : Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France rassemble des photos d'époque, des documents sonores et des vidéos d'archives. De la passion d'Abdelkader à Wesh Wesh, sept périodes aux couleurs musicales différentes qui font la part belle "aux" histoires et à la richesse des identités.
Naïma Yahi est historienne et commissaire de l'exposition.
Quelle est l'origine de cette exposition ?
L'idée de faire une exposition sur la présence culturelle maghrébine en France est née il y a 20 ans chez les fondateurs de l'association Génériques. Jusque là, la question de la mémoire n'était pas dans l'air du temps. Il a fallu attendre 2005 pour que les conditions de réalisation d'une telle exposition puissent être réunies. La demande sociale est très forte ces dernières années.
Que peut apporter cet évenement en plein débat sur "l'identité nationale" ?
En 2005, quand nous avons commencé à travailler sur cette exposition, le ministère de l'immigration et de l'identité nationale n'existait pas encore. Nous n'avons donc pas été influencé par un quelcquonque contexte politique. Cela dit, il est légitime de revaloriser l'apport des immigrés dans le patrimoine culturel français. Rappelons que nous partageons un héritage politique et culturel commun qui fonde une identité franco-magrhrébine.
La colonisation a voulu opposer français et maghrébins, alors qu'il n'y a pas de contradiction à revendiquer la double appartenance. Il y a bien une spécificité des populations maghrébines en France, mais aussi une immense diversité dans cette population. J'aime parler de « l'anormale normalité » de ces populations. De toutes façons nous sommes historiens, nous n'adoptons pas une posture idéologique, nous nous intéressons aux faits.
Quel est l'apport de l'immigration pour le patrimoine culturel français ?
Il est sous évalué, puisque la plupart des gens ne connaissent que les artistes qui ont pignon sur rues. Les oeuvres de Kateb Yacine sont par exemple enseignées en France, Nedjma est même au programme des concours. Mais on entend assez peu parler des auteurs qui écrivent en langue arabe. On peut à cet égard citer Slimane Azem, poète et chanteur algérien de musique kabyle, Mohamed Jamoussi, auteur compositeur interprète tunisien, ou encore Ahmed Cherkaoui, célèbre peintre marocain.
Tout ces artistes d'origine maghrébine ont vécu à un moment en France : leur production artistique a été influencée par un double héritage à la fois français et maghrébin. Le résultat du mélange est riche, même si le contexte de l'émergence des ces paroles est souvent violent (guerre, colonisation). Sans les immigrés maghrébins, les chansons sur l'exil sur lesquelles tout le monde danse en boite de nuit n'existeraient pas !
On a l'impression que l'histoire de l'immigration est un peu coincée entre commémoration excessive et amnésie ?
Encore une fois, nous sommes historiens, nous ne sommes pas là pour faire de la commémoration, mais pour raconter une histoire. Une histoire que nous pensions connaître, mais que nous avons aussi découvert en préparant l'exposition. Par exemple, nous sommes allés fouiller dans les fonds du ministère de la culture et nous avons découvert une soixantaine de photos de célébrités maghrébines qui se sont fait brosser le portrait par les studio Harcourt. Or, personne ne connaissait l'existence de ces photos.
Nous avions aussi à coeur de mettre en avant des des destins particuliers. Ainsi, nous avons pris contact avec le petit fils de Chérif Cadi, le premier musulman algérien à entrer à l'école Polytechnique. C'était un personnage fascinant, un agent diplomatique français dans les pays musulmans, il a d'ailleurs cotoyé Laurence d'Arabie. Son petit fils nous a donné des photos de lui en mission.
De nombreux personnages maghrébins ont joué un rôle clé dans l'Histoire et sont inconnus du grand public. Cette exposition tente de réparer cette injustice tout en revendiquant la richesse culturelle des artistes maghrébins immigrés en France.
Source : Paris.fr
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