Femmes avec leurs enfants, des jeunes et des plus âgés, des filles portant le foulard ou les cheveux lâchés avec un décolleté d'été, des jeunes de banlieue et des cadres, ils sont sortis dans toutes les villes de France pour dénoncer la boucherie de Gaza, le drapeau palestinien porté haut, pour crier d'une seule voix  «Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine!».  Mais pas seulement, d'autres slogans sont plus politiques, déçus de la position du gouvernement socialiste en faveur d'Israël, ils dénoncent son manque de courage et d'humanité et promettent de sanctionner le pouvoir en place aux prochaines élections.
Sur les réseaux sociaux, le débat fait rage, on dénonce l'abjecte y compris par la diffusion des images insoutenables d'enfants palestiniens déchiquetés; on analyse et on répond aux contres vérités des médias officiels; on reprend des infos auprès des médias arabes et on les traduit en français; on rediffuse les images de la manifestation des pacifistes israéliens de Tel Aviv; on ressort les arguments historiques et l'histoire de la spoliation des palestiniens de leur terre, on fait place aux déclarations de juifs anti-sionistes qui dénoncent la sauvagerie d'israël.
En plein été, une période non propice, depuis bientôt 4 semaines, une véritable mobilisation est née sans faiblir et témoigne d'une véritable prise de conscience politique, au delà des motifs qui relèvent de la compassion humaniste devant une population injustement assiégée et meurtrie. Dans les manif on a ressorti le Keffieh et le drapeau palestinien, qui côtoient le drapeau français et les drapeaux marocain, algérien et tunisien. Derrière cet acte de solidarité, l'expression forte d'une double appartenance. Beaucoup vont  jusqu'à conditionner leur prochain vote en fonction de la position des uns et des autres à l'égard de la tragédie de Gaza.   Certains affirment ouvertement, et pour la première fois, qu'ils pourraient voter FN en désespoir de cause, comme cet internaute... Elias S. " l'UMP et le PS me dégoutent..ils veulent nous pousser aux extrêmes, plutôt voter FN que voter pour eux..". Est-ce le fait d'une colère passagère ou une conviction réelle née du désespoir de l'impasse politique des maghrébins de France à trouver un allié politique, le même désespoir qui pousse de plus en plus un électorat français dit ''déçu des partis traditionnels'' à voter pour l'extrême droite.
Une chose est sûre, eu égard aux relations historiques, économiques et culturelles qu'entretient la France avec les pays arabes, c'est aussi dans l'intérêt de la France de prendre en compte sa composante arabo-musulmane interne, Il y'a encore quelques jours on croyait que c'était acquis...
Hamid Soussany