La ville de Toulouse semble frappée par la malédiction djihadiste, le 6 janvier 2014 le journal la Dépêche du midi retraçait le parcours singulier de deux français convertis, deux frères, qui sont allés mourir sur le front du conflit Syrien, venus prêter main forte à leurs '' frères'' jihadistes. Le plus jeune âgé de 22 ans et le cadet d'à peine 30 ans.
Le 17 janvier dernier, un père toulousain d'origine maghrébine, donnait une interview au même journal, pour alerter l'opinion et les autorités françaises sur le sort de son fils de 15 ans, parti avec son copain du même âge rejoindre les escadrons de la mort sur le front syrien. Meurtri dans sa chair de père, mais très lucide, je cite :"on souhaite alerter les pouvoirs publics et sensibiliser toutes les familles..Il y a des recruteurs, ici, comme partout en France. Il existe des réseaux de recrutement et d’endoctrinement structurés qui forment des jeunes et les envoient au front. Il faut en avoir conscience et ne pas se dire que cela n’arrive qu’aux autres...Nous sommes des parents effondrés par ce qui nous arrive et les pouvoirs publics doivent lutter contre le fléau du terrorisme comme ils le font pour lutter contre l’insécurité routière ou d’autres dangers qui menacent la jeunesse...Ces gens, à la tête de ces réseaux, je les hais, ils salissent l’islam et les musulmans...".
La sensation djihadiste remplace celle des jeux en réseau
Nous sommes bien devant un fléau, qui menace la jeunesse, celui des terroristes sanguinaires sans scrupule, qui n'hésitent pas à exploiter la ''crise d'adolescence'' chez les jeunes pour les envoyer à la mort: la faille, semble être internet!
D'après des témoignages concordants, internet est utilisé par les filières terroristes, comme un moyen de propagande et de connexion avec des jeunes en mal de repère identitaire ou à la recherche d'un idéal ou d'une spiritualité pour redonner un sens à leurs vies. Les islamistes terroristes sont aux aguets, ils guettent leurs proies, ils savent où les trouver.
Le fléau ne connait pas de frontières, il est partout et s'adapte à toutes les situations. Les services spécialisés en France estiment le nombre de jeunes français sur le front syrien entre 250 et 300 !! Un chiffre relativement inquiétant, lorsqu'on connait les dégâts à Toulouse en mars 2012..Encore Toulouse..D'une seule personne, un certain Mohamed Merah qui présentait le même profil de par son jeune âge, son vécu et son passage par une autre zone de conflit, l'Afghanistan.
D'autres pays européens n'échappent pas au fléau: la Belgique par exemple revendique un chiffre entre 50 et 80 de jeunes musulmans partis combattre d'autres musulmans..et mourir.
Au Maroc, autre société paisible, la presse ne cesse de faire état ici et là de jeunes marocains partis mourir sur le front syrien.
A 15 ans on doit écrire des poèmes d'amour
Le père Toulousain a raison de dire que les pouvoirs publics doivent combattre ce fléau comme ils le font face aux grands fléaux qui menacent la jeunesse, bien entendu la répression doit faire son travail et les pouvoirs publics doivent réagir sévèrement mais aussi et surtout la prévention doit prendre toute sa place, par l'éducation, y compris dans les manuels scolaires et au sein des établissements d'enseignement sans exception, sans oublier le rôle des parents qui doivent également prendre leur responsabilité d'éducateurs, de se pencher sur l'activité internet de leurs enfants, de leur inculquer les valeurs de tolérance, d'amour et du vivre ensemble. Car, à 15 ans on doit écrire des poèmes d'amour et rêver à sa vie future.
Internet est une grande fenêtre ouverte sur le monde, au service du savoir, du divertissement et de l'échange mais cette fenêtre peut être détournée et ouverte sur l'enfer.
Hamid SOUSSANY