vendredi 5 juillet 2024 00:29

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) soutient la sixième édition du Festival de Casablanca qui se tiendra du 15 au 18 juillet 2010.

L'émission Macharif, diffusée chaque mercredi à 22h45, prête sa voix aux Marocains du monde et plus précisément aux médiateurs culturels d'entre eux pour s'exprimer. Ceux -là même qui jettent les ponts de communication et d'amitié dans un cadre d'altérité incontournable…Suite

Le Conseil de la communauté marocaine à l'Etranger et le Ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger se sont heureusement associés aux amis d'Abdelmalek Sayad et à l'Agence française pour la cohésion sociale et légalité des chances afin de donner à lire les actes du colloque international qui regroupe les études et de témoignages permettant de prendre .toute la mesure des travaux de ce grand sociologue algérien…Suite

La loi antiburqa a franchi le cap de l'Assemblée nationale. Vingt députés de gauche (dont 14 socialistes, 4 radicaux de gauche, le communiste André Gerin et le chevènementiste Jacques Desallangre) ont voté mardi le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public. Michèle Alliot-Marie n'y est pas étrangère. La garde des sceaux a adressé de nombreux signes aux dirigeants socialistes.

Le texte a été adopté à une écrasante majorité (335 voix), seul un député non inscrit, Daniel Garrigue (villepiniste, ex-UMP), votant contre. Les villepinistes Marc Bernier, François Goulard, Jean-Pierre Grand et Marie-Anne Montchamp, eux, n'ont pas participé au vote.

Ce résultat est une victoire pour Jean-François Copé, le patron des députés UMP, ardent partisan de ce texte. La quasi-totalité de la droite (UMP et Nouveau Centre) a voté pour, de même que le président du MoDem François Bayrou, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et les villiéristes Véronique Besse et Dominique Souchet.

À l'inverse, le groupe socialiste, dont le président, Jean-Marc Ayrault, préconisait la non-participation au vote, s'est finalement divisé. L'ancienne ministre des Droits de la femme, Yvette Roudy (PS), qui ne siège plus au Parlement, s'est insurgée contre les consignes données aux élus PS de ne pas prendre part au vote sur ce texte. «Les fondamentalistes ne sont pas fous. Ils commencent fort intelligemment par la burqa (…) mais ensuite ils demanderont des temps de piscine distincts, des classes séparées», écrit Roudy à Ayrault. «Ce sera l'apartheid .» C'est aussi l'opinion des socialistes Aurélie Filippetti et Manuel Valls, qui ont voté ce projet sans état d'âme. En séance, Jean Glavany a cherché à justifier la non-participation au vote par le «risque juridique» d'une interdiction totale, estimant qu'une censure du texte serait «un cadeau inestimable pour les intégristes que nous combattons tous».

Persuadé de la «solidité juridique» du projet, Jean-François Copé a demandé à ce qu'il soit transmis au Conseil constitutionnel avant sa promulgation. Et le président de l'Assemblée Bernard Accoyer a annoncé qu'il allait saisir les Sages.

Surprise verte

Fidèle à ses convictions, le député communiste du Rhône André Gerin a déploré que «la gauche aille à reculons parce que cette loi est plébiscitée en France». Chez les écologistes, la surprise est venue de la nouvelle députée des Yvelines, Anny Poursinoff, qui a convaincu les trois autres députés Verts de ne pas prendre part au vote, alors qu'ils voulaient voter contre. Cette ancienne responsable de la commission féministe des Verts a jugé que la position des écolos était «incompréhensible dans l'opinion publique». Ce qui n'a pas empêché François de Rugy de critiquer violemment le gouvernement. «Avec ce projet de loi d'affichage, vous jetez de l'huile sur le feu, vous ravivez les tensions dans des buts strictement électoralistes », a lancé le député Vert.

Le texte sera examiné en septembre au Sénat. Le gouvernement espère que la Haute Assemblée ne le modifiera pas, ce qui entraînerait son adoption définitive.

Source : Le Figaro

La Commission européenne a présenté mardi une proposition de directive pour l'établissement d'une procédure commune d'entrée et de séjour dans l'Union européenne pour les travailleurs saisonniers originaires de pays tiers, et la définition de leurs droits juridiques.

La directive proposée concerne les ressortissants de pays non membres de l'UE se rendant dans un Etat membre de l'Union pour un emploi saisonnier. Le travail sera effectué dans le cadre d'un ou plusieurs contrats de travail à durée déterminée conclu(s) directement entre le travailleur de pays tiers et l'employeur établi dans un Etat membre.

Concrètement, la proposition établit une procédure d'entrée plus simple pour l'admission des travailleurs saisonniers non originaires de l'UE, fondée sur des définitions et des critères communs, notamment l'existence d'un contrat de travail ou d'une offre d'emploi ferme précisant le salaire.

Elle établit une limite à la durée du travail saisonnier dans toute l'Union (six mois par année civile) et prévoit un permis de travail pluri-saisonnier, valable trois ans, ou une procédure simplifiée de réadmission pour les saisons suivantes.

La directive définit également des dispositions juridiques régissant les conditions de travail des saisonniers.

Elle confère aux travailleurs saisonniers le droit à l'égalité de traitement avec les ressortissants des Etats membres dans certains domaines spécifiques (notamment la liberté d'association et d'adhésion, régimes de sécurité sociale, droits acquis en matière de pension légale liés à des revenus, accès aux biens et services ).

Cette directive laisse aux Etats membres de l'UE la latitude de procéder à un examen du marché du travail et de décider du nombre de travailleurs saisonniers admis sur leur territoire.

"Nous devons fournir aux travailleurs saisonniers, qui sont souvent vulnérables et exposés, de meilleures conditions d'emploi et un statut juridique sûr, pour les protéger de l'exploitation", a affirmé la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmstrom, ajoutant que cette nouvelle directive contribuera à une gestion efficace des flux migratoires saisonniers.
La proposition fait partie d'un train de mesures proposées dans le cadre du Programme d'action relatif à l'immigration légale de 2005, et par le Programme de Stockholm adopté par le Conseil européen en décembre 2009, qui appelle à la mise en place d'une politique européenne globale en matière de migrations.

Source : Casafree.com

13/7/2010

Prévue du 14 au 21 juillet, la septième édition du Raid des Marocains du Monde se veut le rallye de la découverte, de la rencontre et de l’échange. Initiée par le ministère chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, la compétition offre cette année un circuit exceptionnel à travers les provinces du sud du royaume. Plus de 150 MRE et amis du Maroc participent à cet évènement sportif, avec comme invités d’honneur des élus d’origine marocaine.

Prévue du 14 au 21 juillet, la septième édition du Raid des Marocains du Monde se veut le rallye de la découverte, de la rencontre et de l’échange. Initiée par le ministère chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, la compétition offre cette année un circuit exceptionnel à travers les provinces du sud du royaume. Plus de 150 MRE et amis du Maroc participent à cet évènement sportif, avec comme invités d’honneur des élus d’origine marocaine.
Si l’un des objectifs de ce raid est de faire vivre des moments inédits, le pari semble d’ores et déjà gagné au vu de l’itinéraire des plus attrayants. Agadir, la perle du Souss est choisie comme point de départ de l’épreuve qui se décline en 8 étapes contre 5 ou 6 précédemment. C’est dire toute l’envergure. Après une pause à Mirleft, les participants campent à Guelmime, sillonnent les villes de Tarfaya, Laâyoune, Boujdour et Ichtoukan. Un parcours haut en couleur et en authenticité, où les amoureux du désert ne se lasseront pas d’admirer les splendeurs naturelles de la région. Dans la deuxième partie de l’épreuve, les 150 raiders doivent parcourir la distance entre Ichtoukan et Dakhla avant de rejoindre Tan Tan, puis Tafraout pour boucler la boucle en revenant à Agadir, soit un total de plus de 2300 km.

L’une des ambitions du Raid des Marocains du Monde est de mettre en exergue la richesse culturelle du Sud. Chaque étape est marquée par diverses manifestations, accompagnées le plus souvent de soirées artistiques en présence de troupes folkloriques régionales. A Tarfaya, une soirée thématique en commémoration de la « Marche Verte », dévoilant une exposition de photographies, constitue l’un des points d’orgue de ce raid. Autre moment fort attendu, la signature à Laâyoune d’une convention entre les associations locales et le Ministère de la Jeunesse et des Sports, en vue de promouvoir les équipes de jeunes. Sans oublier la visite de grands chantiers pour apprécier l’ampleur du développement de ces provinces ainsi que ses potentialités touristiques et économiques.

« Le Raid des Marocains du Monde » vise également à informer les participants, notamment les élus d’origine marocaine et leurs homologues étrangers, du projet d’autonomie proposé par le gouvernement marocain. Les tables rondes prévues à cet effet seront animées par des spécialistes du Sahara et par des personnalités telles que Omar Azziman, à la tête de la Commission Consultative de la régionalisation (CCR). Le circuit est ponctué de rencontres avec les chefs de tribus sahraouis, ainsi qu’avec les membres de la société civile de la région et ceux du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes(CORCAS).
Autant de moyens mis en œuvre pour intégrer les MRE dans la dynamique initiée par le Roi Mohamed VI, en vue de promouvoir et de développer les provinces du Sud. Les innovations de l’édition 2010, en direction des 2ème et 3ème générations des « Marocains du Monde », confirment le souci constant du Maroc de renforcer les liens qui l’unissent à ses ressortissants résidant à l’étranger.

Source : Atlas info


Chaque année, le Service national pour les relations avec l’islam (SRI) organise une session de formation d’une semaine à l’islam. Parmi les participants, de plus en plus de personnes concernées par le dialogue avec les musulmans

Quatre religieuses, quatre séminaristes, sept prêtres et plus d’une trentaine de laïcs. La session de « formation à l’islam », organisée chaque année début juillet par le Service national pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques, a réuni 51 personnes la semaine dernière, hommes et femmes à quasi-parité, au séminaire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Parmi ces laïcs, certains sont venus à titre professionnel (engagés à l’hôpital, dans l’enseignement ou en prison, envoyés par leur diocèse ou leur paroisse), d’autres à titre personnel, intéressés par le dialogue islamo-chrétien ou, de plus en plus souvent, concernés eux-mêmes ou dans leur entourage par un mariage mixte.

« C’est une tendance que l’on voit monter depuis quelques années, confirme le P. Roger Michel, l’un des animateurs de la session depuis une quinzaine d’années. Au départ, les prêtres, religieux et religieuses, notamment missionnaires, étaient les plus nombreux. Désormais, les participants sont surtout des laïcs et parmi eux, on voit beaucoup de couples dont l’un des enfants a épousé un ou une musulman(e). »

« J'ai découvert de nouvelles réalités »

À l’occasion d’échanges informels ou de séances de questions-réponses en fin de cours, un couple et une mère de famille ont raconté comment leur fils avait dû – sous la pression de la belle-famille – se convertir à l’islam pour pouvoir épouser une jeune musulmane.
Une autre mère a fait état de sa difficulté à dialoguer avec sa fille, convertie et mariée à un musulman rigoriste. « Quand nous nous voyons, je ne peux absolument pas parler de ma religion, il faut absolument que la nourriture soit halal. Je me pose des questions surtout sur l’éducation de mes trois petites-filles », a-t-elle reconnu.

Dans d’autres cas heureusement, la situation est moins conflictuelle, comme pour ces deux catholiques mariées à des musulmans (sans s’être converties) à qui la session du SRI a permis de mieux découvrir la religion de leur mari. « Pour inventer une éducation basée sur des valeurs communes à nos deux religions », a indiqué l’une, mère d’un bébé de 10 mois.
« Pour témoigner, après trente ans de vie commune, que c’est possible, a résumé la seconde. Tout ce que j’ai appris ici correspond tout à fait à ce que m’a toujours dit mon mari. Mais j’ai découvert de nouvelles réalités, comme le soufisme, cet islam plus spirituel, et je vais aussi pouvoir reprendre certaines choses avec mes filles, élevées dans la religion musulmane mais qui ont du mal avec la présentation qu’en fait leur père sous forme de permis/interdit. »

Faire vivre le dialogue islamo-chrétien

Si le programme des cours ne change pas – présentation des fondamentaux de l’islam le matin, des bases du dialogue islamo-chrétien l’après-midi –, les carrefours et ateliers ont permis de tenir compte de cette nouvelle réalité, les thèmes étant fixés à la demande des participants.

L’un d’eux s’est tenu le samedi 10 juillet, animé par le P. Christophe Roucou, directeur du SRI, sur le thème de la conversion, autour de cette question très délicate : que peut dire l’Église à un jeune catholique qui ne peut se marier qu’à la condition de se convertir ? La question a également été abordée, mardi 12 juilllet, lors de la rencontre avec des couples mixtes.

« Le profil des participants a beaucoup changé : le renouvellement et le rajeunissement sont réels, constate Cathy Desfray-Chopick, membre du SRI depuis vingt-deux ans. Le seul inconvénient c’est que nous perdons le plus souvent la trace de ces participants venus pour des raisons personnelles une fois la session terminée. » Les itinéraires peuvent toutefois se croiser.

Venue de l’Ouest et mariée à un Palestinien, Élodie envisage, après avoir vécu longtemps « à distance de l’Église », d’y prendre une responsabilité. Pour faire vivre le dialogue islamo-chrétien dans son diocèse et « témoigner de tout ce qu’elle a reçu » pendant toutes ces années de mariage.

Source : La Croix

En décidant d’intenter une action en justice contre l’Arizona, le président fait d’une pierre deux coups. Il montre qu’il se préoccupe de ce thème sans pour autant se lancer dans une grande réforme.

En avril, Jan Brewer, gouverneur de l'Arizona, a ratifié la nouvelle loi de son Etat, très stricte, sur l'immigration. Cette loi a soulevé une vive polémique, ses détracteurs arguant qu'elle encouragerait un injuste profilage racial. Le président Obama s'y est notamment opposé. Il a décidé que l'Etat fédéral intenterait une action en justice afin d'invalider ce texte. Il l'a effectivement fait le 6 juillet, sans toutefois mentionner dans la plainte le risque de profilage racial. En revanche, le gouvernement fédéral a dénoncé le caractère inconstitutionnel de la nouvelle mesure, qui selon lui empiète sur la législation fédérale régissant l'immigration. En définitive, cette distinction n'est qu'un détail. Obama veut changer les fondamentaux d'une loi qu'il juge injuste, mais sa décision n'est pas dénuée d'arrière-pensées politiques. En effet, que le ministère de la Justice gagne ou perde le procès, le gouvernement Obama en sortira vainqueur sur au moins un point : il fait taire les critiques selon lesquelles il n'a rien fait sur le front de l'immigration.

Depuis la prise de fonctions d'Obama, les défenseurs des immigrés ont pu le voir mener à bien sa réforme du système de santé et entreprendre de réformer le système financier. Ils l'ont également vu lancer un plan de grande ampleur pour relancer l'économie et engager une nouvelle politique énergétique. Mais il a fallu attendre début juillet pour qu'il prononce son premier discours officiel sur l'immigration. Et encore, il ne l'a fait qu'en termes très généraux, en notant qu'il n'y aurait de changement possible sur cette question que s'il disposait d'un large soutien au Congrès, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.

Mais s'attaquer à la loi de l'Arizona permet à Obama de durcir le ton et de marquer des points, même s'il n'obtient pas gain de cause devant les tribunaux. "Les Latinos et les autres attendent toujours que le gouvernement agisse [sur le front de l'immigration]. Maintenant il agit, en quelque sorte", commente Stephen Hess, chercheur à la Brookings Institution. La loi de l'Arizona devrait entrer en vigueur le 29 juillet. Elle stipule entre autres que la police peut "procéder légalement à l'interpellation, à la détention ou à l'arrestation" d'une personne pour contrôler ses papiers si elle a des raisons de suspecter que celle-ci est entrée illégalement dans le pays. Contrairement à la plupart des critiques émises à l'égard de cette mesure, le ministère de la Justice ne l'accuse pas de prendre spécialement les Latinos pour cible. En revanche, il souligne le fait que la réglementation sur l'immigration doit s'appliquer uniformément dans le pays. Or, le fait est que la loi de l'Arizona est plus stricte que la législation fédérale à de nombreux égards. Par exemple, elle considère comme un délit le fait qu'un sans-papiers puisse postuler à un travail dans une entreprise alors qu'au niveau fédéral c'est la personne qui embauche l'immigré clandestin qui est coupable, non le salarié.

Les républicains ne manquent pas de souligner la popularité de la loi de l'Arizona, attestée par de nombreux sondages, d'où, selon eux, le risque à court terme que représente ce procès pour les démocrates. Les candidats républicains de l'Arizona et d'autres Etats se lèchent déjà les babines à la perspective de pouvoir dénoncer la faiblesse des démocrates sur les questions d'immigration lors des élections législatives de mi-mandat, en novembre prochain. Trois députés démocrates briguant un nouveau mandat en Arizona ont dit du procès qu'il détournait l'attention de la question plus large d'une réforme de l'immigration au niveau fédéral. Le procès ne fait pas non plus l'unanimité chez les groupes de défense des immigrés. Ainsi, le président d'Immigration Works USA, une organisation qui milite en faveur d'une réforme, a-t-il assuré au site Politico que l'action en justice était "une véritable bombe nucléaire" lâchée sur le sénateur de l'Arizona, Jon Kyl, chef de file du groupe républicain au Sénat, qui aurait pu s'allier aux démocrates pour voter une réforme fédérale sur l'immigration. Néanmoins, Obama dispose du soutien de plusieurs associations de défense des libertés, comme l'America Civil Liberties Union, le National Immigration Law Center, le National Day Laborer Organizing Network, et d'autres organisations selon lesquelles la loi de l'Arizona nourrit les préjugés.

Par ailleurs, il n'est pas certain que les républicains soient en mesure de mobiliser l'opinion sur cette question en dehors de l'Arizona. L'immigration est traditionnellement un thème électoral porteur auprès des conservateurs et des Latinos, "mais pour les autres ce n'est pas un souci majeur", affirme Simon Rosenberg, de NDN, un centre de réflexion progressiste. Pour lui, le soutien à la loi de l'Arizona s'érodera à mesure que la bataille juridique traînera en longueur et la classe politique dans son ensemble risque de se voir accusée de faire de la politique politicienne plutôt que d'entreprendre une véritable réforme de l'immigration. Toute cette affaire finira peut-être devant la Cour suprême mais, quel que soit le verdict, nul ne pourra reprocher à Obama de ne pas être monté au créneau.

Source : Le Courrier international

Le ministre de l'Immigration a reçu un rapport sur la promotion de la diversité et la lutte contre les discriminations, notamment à l'embauche, réalisé par le cabinet Deloitte.

La rentrée sera consacrée à la défense du projet de loi visant à mieux lutter contre l'immigration irrégulière. Mais pour l'heure, Eric Besson a choisi de se pencher sur les problèmes d'intégration que peuvent rencontrer les immigrés et leurs descendants. Un rapport du cabinet Deloitte (La promotion de la diversité dans les entreprises. Les meilleures expériences en France et à l'étranger. Deloitte, juin 2010), commandé par le Centre d'analyse stratégique et remis mardi au ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, fait ainsi le point sur les discriminations, notamment dans l'accès à l'emploi.

Premier constat : le taux de chômage des personnes immigrées est de 15,2% contre 7,3% pour les non immigrés, alors que la proportion des immigrés diplômés de l'enseignement supérieur a quadruplé depuis 1982, passant de 6 à 24%, un niveau très proche de celui des non-immigrés (29%). Ces difficultés se retrouvent aussi chez les jeunes descendants d'immigrés qui rencontrent plus de difficultés à trouver un emploi rapidement et durablement que les autres, indépendamment de leur niveau d'études et du secteur d'emploi. Les jeunes de 15 à 24 ans vivant dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), qui sont pour partie issus de l'immigration, sont ainsi deux fois plus touchés par le chômage (22% contre 11,6% sur la même tranche d'âge au niveau national).

Une liste de 15 propositions

Plusieurs entreprises ont déjà pris conscience de ce problème, même si le rapport note qu' «il existe un déséquilibre manifeste entre l'engagement général des grandes entreprises en faveur de la diversité et la traduction de cet engagement en actions concrètes». Pour les aider à concrétiser leurs bonnes intentions, le ministère a déjà mis en place depuis 2008 un label diversité certifié par l'Afnor que 90 entreprises publiques ou privées ont déjà obtenu. Pour inciter davantage d'organismes à se pencher sur ce sujet, le rapport dresse une liste de 15 propositions, dont certains ont été reprises par le ministre.

L'une des plus importantes est l'introduction de lieu de résidence dans les critères de discriminations définis par la loi du 16 novembre 2001. Ce texte prévoit 18 cas de discriminations, dont les principaux sont l'âge, l'origine, la religion, le sexe, l'engagement syndical. Mais il n'existe pas d'infraction en cas de discrimination dite « à l'adresse », par exemple lorsqu'un candidat voit son CV écarté parce qu'il habite dans une banlieue sensible. Ce type de discrimination est très difficile à prouver, mais la Halde est elle aussi en train de réfléchir à ce sujet.

Modifier le code des marchés publics

Eric Besson a également annoncé qu'un amendement législatif serait présenté à l'automne, «rendant obligatoire, pour l'ensemble des entreprises cotées, la présentation des actions qu'elles conduisent en faveur de la diversité et de la lutte contre les discriminations». Une proposition qui s'inspire d'un article du projet de loi sur les retraites prévoyant une pénalité financière équivalente à 1% de la masse salariale pour les entreprises de plus de 300 salariés qui ne publieraient pas un rapport de situation comparée entre les hommes et les femmes.

Pour finir, le ministre de l'Immigration s'est déclaré favorable à ce que le code des marchés publics soit modifié pour y introduire des objectifs de promotion de la diversité. Un puissant levier d'action, lorsque l'on sait que le montant annuel des marchés publics passés par l'Etat atteint chaque année en moyenne 15 milliards d'euros.

Source : Les Echos.fr

C'était l'occasion ou jamais et Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de la saisir. Alors que les troupes de treize anciennes colonies françaises doivent défiler demain sur les Champs-Elysées, le président de la République a annoncé, ce midi, lors d'un déjeuner avec les dirigeants de ces pays, que "pour témoigner de notre reconnaissance indéfectible envers les anciens combattants originaires de vos pays, nous souhaitons les voir bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d'armes français".

Cette déclaration met fin à ce que l'on appelle la "cristallisation des pensions" décidées après les indépendances. Selon l'Elysée, un projet de loi devrait être déposé à cette fin devant le Parlement "dès la rentrée prochaine". Environ 30.000 personnes seraient concernées, essentiellement en Afrique. Le cout de cette mesure est estimé à 150 millions d'euros par an.

Cette décision, qui sera bien accueillie par les intéressés et par les associations d'anciens combattants, doit toutefois être un peu explicitée et quelque peu relativisée.

En effet, en 2006, Jacques Chirac avait déjà décidé de la "décristallisation" de la "retraite du combattant" dont bénéficient les anciens combattants. En revanche, n'étaient pas concernés par cette mesure, les anciens militaires qui peuvent jouir d'une "pension de retraite" après quinze ans de services.

Il fauten effet distinguer ces deux catégories : on peut avoir été un ancien combattant (c'est-à-dire avoir fait la guerre) sans être un ancien militaire ayant quinze ans de service. A contrario, on peut être ancien militaire et n'avoir jamais entendu un coup de feu à la guerre. On peut bien sûr cumuler les deux.

La décision du chef de l'Etat était dans les tuyaux depuis la décisions du Conseil constitutionnel du 28 mai dernier, comme nous l'expliquions alors. Au nom du principe d'égalité, inscrit dans la Constitution, les Sages estimaient que la loi  «ne pouvait établir de différences selon la nationalité entre titulaires d’une pension […] résidant dans un même pays étranger». Un citoyen français habitant au Sénégal ne perçoit pas, jusqu'à aujourd'hui, la même pension qu'un citoyen sénégalais.

Le gouvernement n'avait pas d'autre choix que de mettre la loi en conformité avec la Constitution. Pour conserver "ce principe d'égalité", il pouvait certes décider de baisser la pension des Français résidant à l'étranger, car le Conseil constitutionnel ne conteste pas le droit de «fonder une différence de traitement sur le lieu de résidence en tenant compte des différences de pouvoir d’achat». C'était évidemment une décision politique impossible à prendre. Le bon sens l'a emporté.

Source : Libération

Le flux migratoire est en recul au sein des pays de l'OCDE, à cause d'un marché de l'emploi difficile. Mais à contre-courant, l’immigration a continué à augmenter à l’intérieur des frontières belges.

Sur l’année 2008, 4,4 millions de migrants se sont installés dans un des pays de l’OCDE. En un an, le flux migratoire a reculé de 6%. Un  retrait directement lié à la crise économique internationale. Au cours des cinq années précédentes, le mouvement avait connu une croissance annuelle moyenne de 11%.

Pour l’Organisation de coopération et de développement économiques, le reflux est lié à la baisse de la demande de travailleurs étrangers dans les entreprises des pays industrialisés. "La tendance s’est poursuivie en 2009 et ne devrait pas s’inverser avant 2011, note John Martin, responsable emploi et affaires sociales auprès de  l’organisation. Le climat économique a beau s’améliorer, le marché de l’emploi reste mauvais."

Dans la nouvelle édition des "Perspectives des migrations internationales" présentée hier, l’OCDE constate que les travailleurs migrants ont plus souffert de la détérioration de l’emploi. Et parmi eux, les plus touchés ont été les jeunes et les hommes. Mais le constat n’est pas uniforme. Les pays où les flux sont traditionnellement plus importants comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne ont plus souffert. Et les secteurs qui emploient plus de main d’oeuvre immigrée comme la construction ont aussi été ceux qui ont le plus subi la crise.

"Si l’emploi masculin a trinqué, on constate dans la plupart des pays une augmentation de l’emploi immigré féminin, note le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria. Les femmes se sont mises en quête d’un travail pour compenser la perte de revenu de leurs conjoints."

Mais si l’OCDE et, à travers elle, l’Union européenne s’inquiètent, c’est parce que le vieillissement de nos populations rendra ces mouvements nécessaires pour combler les demandes des entreprises en termes d’emploi une fois la croissance repartie.

"Les gouvernements gèrent assez mal le problème des migrations en période de crise en adoptant des politiques plus restrictives, il faut regarder sur le long terme", observe Angel Gurria. Et selon l’étude de l’OCDE, une des mesures les plus importantes à prendre est de faciliter l’accès aux naturalisations.

Et en Belgique?

Contrairement au mouvement enregistré au sein des pays de l’OCDE, l’immigration a continué à augmenter à l’intérieur des frontières belges. En 2008, 43.900 personnes ont obtenu un permis de résidence contre 40.300 un an plus tôt. C’est 9% de plus. Malgré cela, la migration nette en Belgique reste inférieure à la moyenne OCDE.

La migration liée au travail reste aussi en hausse. En 2008, dernière année de statistiques complètes, la Belgique a accordé 25.000 permis de travail, 8% de plus en un an et, précise le rapport, un quasi doublement depuis 2006. Il s’agit pour la plupart de permis pour des travailleurs peu qualifiés et essentiellement originaires des nouveaux pays membres de l’Union européenne. La moitié de ces "visas de travail" a été accordée à des ressortissants polonais, 5.500 à des Bulgares et des Roumains.

Les travailleurs hautement qualifiés sont proportionnellement en recul. Ils ne représentent plus qu’un sixième des migrants pour raisons professionnelles alors qu’ils étaient encore un tiers en 2006. Parmi ceux-ci,on compte 2.000 Indiens, 700 Américains, 500 Japonais et 350 Chinois.

Même avec un taux assez faible par rapport à l’ensemble de la population, le phénomène migratoire assure, en Belgique, 70% de la croissance démographique de ces dernières années. Mais les nouveaux entrants connaissent toujours plus de difficultés à s’intégrer dans le monde du travail.

En 2008, le chômage chez les hommes nés hors du territoire belge atteignait 15,3% contre seulement 5,5% parmi ceux qui sont nés en Belgique. Au niveau des femmes, les chiffres sont encore un peu plus élevés (15,7% contre 6,8%). En poussant l’analyse plus loin, on constate aussi que les ressortissants de l’UE sont moins atteints par le chômage (9%) que ceux qui sont nés hors de l’espace communautaire (20,7%).

Source : L’Echo.be

A 31 ans, il vient d’ouvrir Hal’shop, premier supermarché halal de France. On y trouve des produits du bled, mais aussi toute la gamme alimentaire française garantie halal. Objectif: séduire la nouvelle génération de Français musulmans.

Rachid Bakhalq, propriétaire du Hal'shop, premier supermarché halal de France./DR

Pourquoi ouvrir un supermarché halal, alors que les épiceries, les boucheries et les grandes surfaces vendent déjà des produits halal ? Telle est la question que l’on pourrait se poser en apprenant qu’un jeune entrepreneur vient d’ouvrir le premier supermarché halal de France à Nanterre, à quelques kilomètres de Paris.

Et pourtant, le projet s’est bel et bien concrétisé sous la forme d’un supermarché de 200 mètres carrés où le client peut trouver des produits de qualité et souvent originaux. Il y trouve aussi la plupart des ingrédients ou des spécialités que consomment au quotidien les Français, quelles que soient leurs convictions. Des surgelés, des sandwichs, des plats cuisinés en barquette prêts à passer au four micro-ondes, de la viande fraîche, de la charcuterie, des boissons, des confiseries, des produits d’épicerie…

Les produits d’Afrique du nord sont bien là, mais curieusement pas ceux que l’on trouve habituellement dans les épiceries orientales. Par exemple toute la gamme des thés et infusion Sultan, ou encore les différentes spécialités de confitures ou de conserves Aïcha. Avant de se lancer, Rachid a d’abord voulu vérifier sa propre intuition: les Français musulmans mangent comme tous les Français. Leurs exigences et leurs habitudes de consommation diffèrent profondément de celles de leurs parents venus du bled.

“La communauté musulmane a complètement changé depuis l’époque de nos parents. Aujourd’hui, leurs enfants sont nés en France et consomment comme le reste de la population, à la différence qu’ils veulent respecter leurs traditions”, pense-t-il. Seule difficulté: trouver dans le commerce des produits halal de qualité et en grande variété.

“Quand vous êtes gourmand, que vous venez du Limousin, une région gastronomique, et que vous aimez cuisiner des plats traditionnels français, c’est plutôt compliqué d’y arriver en respectant les préceptes de l’Islam. Personnellement, j’en avais assez de courir aux quatre coins de Paris pour y arriver… D’où l’idée de rassembler dans un même lieu des produits que les clients peuvent acheter les yeux fermés, dans se poser des questions ou éplucher la liste des ingrédients.”

Rachid Bakhalq, propriétaire du Hal'shop, premier supermarché halal de France

Car, d’après Rachid, le principal souci posé par l’alimentation halal en France est son absence de sérieux. Il estime que la plupart des aliments dits “licites” ne le sont pas en réalité. Et surtout que les certifications les plus souvent mises en avant ne sont pas rigoureuses. Du coup, les consommateurs se montrent de plus en plus méfiants et ne se contentent plus de faire confiance à leur boucher, comme par le passé.

C’est pourquoi il a décidé de rassembler autour de lui une équipe de professionnels chargés de vérifier par eux-mêmes le respect des normes. Pour au final ne retenir qu’un nombre restreint d’industriels considérés comme vraiment sérieux.

Se nourrir d'ambition

Même s’il est trop tôt pour parler de success story – le magasin vient d’ouvrir il y a trois mois – il n’empêche que Rachid est satisfait des premiers résultats et espère bien pourvoir démultiplier son concept de magasin halal “qualitatif”, ailleurs en France. Son idée consiste à ouvrir d’autres magasins en propre dans les mois qui viennent, puis à se développer sous forme de franchise.

Le jeune entrepreneur affirme avoir la fibre entrepreunariale et s’est toujours senti à l’étroit dans les différents postes qu’il a occupés. A tout juste 31 ans, il a déjà derrière lui une belle carrière: après ses classes prépa et son cursus à Sup' de Co' Bordeaux, Rachid a enchaîné les postes en tant qu’acheteur chez General Motors, les laboratoires Mercket le géant de l’agro-alimentaire Danone.

Même si sa vie est aujourd’hui clairement en région parisienne, il garde toutefois un lien très fort avec ses frères et sœurs et ses parents restés à Limoges, mais aussi avec le Maroc. “Chaque année, je vais une fois dans ma famille originaire de Kenifra et Azrou, et une autre fois pour faire du tourisme”. Sauf peut-être cette année où cela risque d’être “un peu compliqué” avec le lancement d’Hal’Shop.

Source : Aufait

Crise ou pas, la diaspora continue de remplir les caisses de l’Etat. Ces transferts qui se sont situés à 50,22 milliards de DH en 209, selon les dernières statistiques de l’Office de changes ont augmenté de 11,9 %...Suite

Entretien avec M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME)

- Comment se sent la génération d'aujourd'hui, n'étant ni marocaine à 100%, ni européenne à 100% ?

Driss El Yazami : Même s’il faut toujours se garder des approches trop globales, on pourrait dire que la principale caractéristique des nouvelles générations nées et socialisées dans les pays de résidence est cette double appartenance, qui peut être gérée par les individus de manière plus ou moins harmonieuse, en fonction des histoires familiales, de la réussite socioprofessionnelle, du débat public sur l’immigration dans tel ou tel pays, etc. De manière générale, on constate, y compris à la deuxième et à la troisième génération un  maintien d’un attachement fort au Maroc. Ceci étant dit, iI y a au moins deux problématiques  centrales : comment, d’une part, agir pour aider ces générations à mieux réussir leur parcours scolaire et affronter les discriminations, souvent invisibles au niveau professionnel ? Et, d’autre part, comment amplifier l’offre culturelle marocaine en leur direction ? Il y a dans ce domaine de très fortes attentes.

- Quel est le nouveau profil des MRE (niveau de vie, formation,...) ?

Driss El Yazami : L’émigration marocaine a connu et connaît toujours des mutations radicales dont une féminisation croissante, une expansion démographique importante depuis le milieu des années 1990, une mondialisation continue en termes de pays d’installation, le rajeunissement d’un côté et le vieillissement de l’autre, l’extension du phénomène migratoire à toutes les couches sociales et à toutes les régions du pays et enfin la progression du niveau socioculturel des migrants marocains. Ainsi, on parle beaucoup de l’émigration illégale des Marocains, mais on évoque beaucoup moins la migration  légale des cadres hautement qualifiés qui participent à ce que l’on appelle la circulation internationale des élites professionnelles. Ce phénomène, encore mal mesuré, touche probablement quelques milliers de Marocains par an.

- Quelles sont leurs attentes?

Driss El Yazami : Ces attentes sont nécessairement diversifiées en raison de la diversité même des populations concernées, de leur statut professionnel dans les pays de résidence, de leur itinéraire migratoire, etc. Mais on peut faire l’hypothèse que ces attentes se situent au moins à deux niveaux. A l’égard des gouvernements des pays de résidence, dont ces Marocains sont de plus en plus des citoyens, il ya de fortes demandes en termes d’égalité de traitement ; à l’égard du Maroc, il est clair qu’il y a des attentes considérables dans le domaine religieux et culturel. Pour les parents, l’enjeu est celui de la transmission à leurs enfants du patrimoine culturel et de l’éducation qu’ils ont reçus en héritage. Et pour les jeunes, la question est bien celle de la gestion de cette double appartenance, question lancinante qu’ils se posent et que les sociétés des pays de résidence leur posent. Le sondage réalisé l’été dernier par notre Conseil auprès d’un échantillon significatif de Marocains d’Europe avait montré qu’il  y a en outre de fortes attentes en direction de l’administration marocaine, de la justice, etc.

- Ressentent-ils toujours le besoin de rentrer à leur pays d'origine?

Driss El Yazami : Ce même sondage avait montré un pourcentage important de Marocains, y compris à la deuxième génération, qui disent ne pas exclure de rentrer une fois la retraite venue et l’observation empirique montre qu’il y a un nombre de plus en plus important, même s’il reste minime par rapport à l’ensemble de la population émigrée, de personnes qui tentent l’expérience du retour. Ceci étant, il est probable que la majorité de la population est appelée à s’enraciner dans les pays d’immigration. Ce qui est un phénomène général qui touche toutes les populations émigrées.

- Quels sont les divers problèmes qu'ils rencontrent lors de l'exercice de leur religion dans les pays laïcs?

Driss El Yazami : Le défi est justement de pouvoir pratiquer sa religion dans des pays laïques, même si les traditions nationales en la matière varient d’un pays d’immigration à l’autre, dans un climat d’islamophobie croissante et où l’islam suscite de fortes interrogations. En théorie, les lois de tous ces pays garantissent le libre exercice des cultes, mais on peut noter ici et là des discriminations dans la pratique comme l’a encore rappelé un rapport récent de l’Agence européenne des droits fondamentaux. Les musulmans doivent aussi faire l’apprentissage de la vie dans des sociétés profondément sécularisées et  pluralistes. Ce qui exige une meilleure connaissance des traditions historique des pays où ils résident, des cadres associatifs compétents, de meilleures capacités d’organisation et des aptitudes accrues pour répondre à des questionnements théologiques inédits.

- Existe-t-il toujours autant de discriminations envers les MRE?

Driss El Yazami : Plus graves que le racisme, il y a en effet les discriminations qui ont souvent un caractère pernicieux, invisible, et qui restent difficiles à combattre malgré les dispositifs publics mis en place par pratiquement tous les pays d’immigration, Comme la « Equality and Human Rights Commission » au Royaume-Uni, le Centre pour l’égalité des chances en Belgique ou la HALDE en France. La crise actuelle et l’instrumentalisation politicienne de la question de l’immigration accroissent les risques et la déstabilisation des communautés immigrées. Mais il y a deux facteurs d’espoir : la prise de conscience des communautés qui revendiquent leurs droits et l’existence dans ces sociétés de forces démocratiques qui refusent ces discriminations et la xénophobie.

Source: L'Economiste magazine

Dans le cadre du programme d~accompagnement des marocains du monde durant la période estivale, le ministère Chargé de la communauté marocaine résidant à I’ étranger organise, du 14 au 21 Juillet 2010, la septième édition du Raid des Marocains du Monde…Suite

Dans l'entretien accordé au «Matin», le chercheur appelle pour une stratégie de mobilisation des compétences établies à l'étranger.

Du 14 au 21 juillet, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger organise «le Raid des Marocains du Monde» qui devrait entamer ce périple par Agadir, Guelmim, Tarfaya, Laâyoune, Ichtoukane, Dakhla, Boujdour Tantan et Tiznit.

LE MATIN : En terme d'analyse, et il faut rendre hommage aux responsables actuels, l'émigration n'est plus perçue comme une perte, comme un exode des cerveaux .Elle exige une véritable stratégie de mobilisation des compétences, à laquelle le Maroc s'est attelé. Partagez-vous cette idée ?

MOHAMMED CHARAF: Jusqu'à la fin des années 1980, les politiques nationales et internationales, se sont focalisées en terme d'analyse, sur la notion du "capital humain". Logiquement, la personne qualifiée, résultat d'un investissement, est considérée comme un bien capital et sa migration une perte sèche pour les pays d'origine. Aujourd'hui, le mode de saisie d'un tel phénomène a évolué au cours des années. Faisant que désormais on souligne plus ‘le gain de compétence' que sont censées devoir constituer des élites intellectuelles et scientifiques expatriées pour le pays de départ. Il y a eu une évolution dans la conception de la mobilité des compétences, à tel point que de nos jours on insiste plus sur le "brain gain" (gain de compétences), basé sur l'idée que la population qualifiée expatriée peut être considérée comme un avantage potentiel plutôt qu'une perte définitive.

Tout recours postérieur à ce type de compétences à fort capital en valeur ajoutée ne pouvant qu'entraîner un avantage comparatif certain pour le pays d'origine n'ayant pas à charge de former cette élite sur le plan du savoir pratique. Pour ce faire, il serait en mesure théoriquement de recourir à un retour programmé sur le plan institutionnel et préparé techniquement par ces dernières ; comme déjà concrétisé pour certains pays asiatiques. Encouragent leur retour et leur insertion dans un tissu technico-industriel, conséquent, de sorte, qu'ils puissent participer aux activités de recherche-développement et apporter leur savoir faire Comme ce fut le cas notamment en Chine, en Corée et à Singapour, par contre ce fut un échec total dans les pays subsahariens . Il y a aussi, la possibilité de mobiliser à distance cette "diaspora scientifico-technique" et à solliciter sa contribution au développement du pays d'origine. Sans retour physique permanent, il suffit d'inciter pour ce faire, d'encourager la création de réseaux et de développer des liens à travers lesquels elle pourrait être connectée effectivement au pays et à son développement au sens large. Une telle approche est avantageuse, dans la mesure ou non seulement elle laisse le libre arbitre au migrant, sans aucune contrainte, mais aussi, elle permet au pays d'origine de capitaliser sur des ressources préexistantes, sans nécessité d'investissement infrastructurel préalable important. Ceci d'autant plus que les compétences, peuvent à la fois baigner dans des structures de recherches pointues, être au courant de nouvelles découvertes et de nouveaux projets et développer par la même des relations de coopérations avec leurs compatriotes dans les pays d'origines

A voir ce phénomène de retour des RME dans leur pays d'origine pour des vacances, on peut mesurer, la force du lien qui attache les RME au Maroc ?

Même si les RME sont intégrés aux pays d'installation, ils n'en continuent pas moins à se sentir concernés par le pays d'origine ; ne serait-ce qu'à travers le tissu dense des relations privées toujours entretenues. Ce lien reste très fort, mais cela ne suffit pas , il faut une véritable stratégie de mobilisation des compétences à laquelle s'est attelée Mr Ameur.

Comment peut-on mobiliser la diaspora scientifique au service du développement du Maroc ?

La circulation des personnes n'étaient jusque là abordée que sous l'angle du contrôle de l'émigration et de la surveillance des frontières. Or, la circulation humaine, dans ses différents aspects migratoire, scientifique ou touristique, participe de façon décisive à la dynamisation des espaces économiques, que ce soit à travers les transferts d'argent des émigrés à leur famille, les diverses formes d'investissement ou les pratiques touristiques saisonnières. Dans ces conditions, il apparaît nécessaire de s'intéresser de plus près au potentiel que représentent les acteurs économiques migrants dans l'évolution économique du Maroc. Dans son rapport de mai 2006 sur la migration internationale et le développement, le Secrétaire général des Nations unies insiste sur la capacité des communautés transnationales d'apporter un soutien très efficace au niveau des transferts de fonds à l'échelle locale, les transferts de technologie, la facilitation d'investissements et de développement d'entreprises, et la mise en place d'institutions de gouvernance démocratique dans les pays d'origine. Généralement les réseaux "d'expatriés de la connaissance" identifiés, sont classés en 5 catégories: réseaux étudiants/académiques, associations locales d'expatriés qualifiés, groupes d'experts d'assistance à travers le programme de transfert des connaissances par les ressortissants expatriés (TOKTEN) programme du PNUD et enfin les réseaux diasporas scientifiques/intellectuels. Ces réseaux sont facilités par les techniques modernes de communication comme Internet et par la connexion devenue habituelle, à travers le monde, entre chercheurs de la même discipline.

Pouvez-vous nous donner un exemple de diaspora scientifique particulièrement bien réussi dans le monde ?

Le plus connu et le plus ancien de ces réseaux constitutifs d'une diaspora scientifique et technique est sans doute le réseau colombien CALDAS qui réunissait 1000 scientifiques et étudiants expatriés, en 1995. Le but est, à travers ces réseaux, de maintenir les liens avec les nationaux pour parfaire l'information scientifique et technique dans le pays, contribuer à l'internationalisation des communautés scientifiques nationales. et on peut également faire appel aux expatriés en cas de besoin. Ainsi le "brain overflow" devient un "brain pool", une réserve. Pour revenir au Maroc ,dés le milieu des années quatre vingt dix, se sont constitués les premiers réseaux de Marocains comme celui de l'Association virtuelle des Étudiants marocains à Montréal (ww.geocities.com / Collège Park / Library / 1593 / index.htm), des scientifiques (biologistes) marocains en Belgique (dbm.ulb.ac.be / biomatec / Biomatec.html) ou de l'association des centraliens (WWW. ecp. fr/ clubs / marocasc/). Il faut souligner aussi la présence de quelques associations, comme l'Amicale des Travailleurs Marocains du Bassin de la Sambre (WWW. geocities. com/ CapitolHill / 5967/) ou l'Association jeunesse et développement. De nombreuses réunions ont eu lieu, notamment à Marrakech en 1995, pour tenter de structurer les compétences marocaines à l'étranger, autour du programme TOKTEN qui vise justement à favoriser la « mobilité des cerveaux ». Ce fut une grand- messe sans lendemain, il y avait beaucoup de déceptions. En 2006, une nouvelle expérience est lancée, à partir de la même philosophie FINCOM. qui est toujours en cours. De leur côté les pays d'installation, cherchent à résoudre certaines difficultés et problèmes d'immigration, en mettant parfois en avant "Migration et développement" ou "migrations et co-développement".

L'objectif final du projet est de permettre le retour effectif ou à distance pouvant avoir des effets positifs tant sur la vie professionnelle des bénéficiaires que sur le développement économique et social de leur pays d'origine.

La gestion de l'émigration a beaucoup évolué au Maroc. D'une gestion de peur et de contrôle, nous sommes passés à une gestion qui rend hommage à cette partie du Maroc. Que pensez vous de ce changement de perception ?

Le Conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI, André Azoulay, avait témoigné de cette évolution devant le Sommet des intellectuels de l'Afrique et de la Diaspora qui s'est tenu à Bahia de Salvador du 12 au 15 juillet 2006 Il avait déclaré :que "les Nations, après s'être longtemps méfiées de leurs diasporas, étaient en train de prendre conscience des atouts et de la force d'une réalité historique, démographique et politique qui s'impose désormais aux décideurs en Afrique, en Europe et dans les Amériques et en Asie".La force de la diaspora marocaine , ses compétences peuvent être perçues à travers les multiples réseaux comme celui de l'Association Maroc Entrepreneurs, le plus grand réseau d'étudiants et jeunes diplômés issus des grandes écoles françaises (6393 membres); l'Association des Informaticiens marocains en France (environ 200 membres), l'Association Marocaine des Biologistes en France, l'Association Marocaine des Biologistes aux Etats Unis , la «Moroccan Academic Research Scientists » (USA), le Réseau des Intellectuels Marocains en Europe, l'association «Savoir et Développement»,… L'AMGE-Caravane (Association des Marocains dans les grandes écoles) a été créée au début des années 90 avec près de 2 200 membres, l’association baptisée «ESSEC-Maroc».

C'est une véritable force de frappe, dites-vous. Dans quel sens ?

C'est une étude intéressante qui constatait que" l'une des principales caractéristiques du développement économique de ces vingt dernières années réside dans sa dépendance de plus en plus forte à l'égard de la production et de l'utilisation de nouvelles connaissances. Ainsi la part des produits considérés comme de haute technologie dans le commerce mondial est-elle passée de 8% en 1976 à 23% en 2000, les exportations de produits liés aux technologies de l'information et de la communication connaissant la plus forte progression sur la période 1985-2000. Cet avènement d'une économie de la connaissance s'est traduit par une croissance importante de la demande en personnels qualifiés, notamment de chercheurs et d'ingénieurs. De ce fait, Il a pu conduire à des pénuries de main d'oeuvre qualifiée dans plusieurs branches de haute technologie des pays industrialisés. De tels manques ont par conséquent favorisé l'intégration internationale du marché du travail des personnels scientifiques et techniques". Dans ce contexte, il est clair que le Maroc est placé face à des défis majeurs. Et cela, non seulement pour arrimer et impliquer ses compétences à l'étranger dans les mutations socio-économiques en cours, mais aussi pour atténuer la fuite de nouvelles compétences et pourquoi pas, en attirer à partir d'autres pays. Ce sont là des enjeux vitaux pour, tout à la fois renforcer sa dynamique économique, stimuler son système d'enseignement supérieur et activer le secteur de la recherche.

Les pays d'accueil sont eux aussi concernés par la problématique de l'exode des cerveaux. Faute de quoi, et à défaut de développement durable, les pays à forte émigration peuvent multiplier les capacités de nuisances ?

Il semble qu'il faille désormais ne concevoir de solution réelle et réalisable que dans la perspective d'un accompagnement et un arrimage au sein duquel les trois partenaires que sont le pays de départ, celui d'installation et le migrant, fonctionneraient de concert et trouveraient de ce fait chacun la concrétisation de leur satisfaction. Chose ne pouvant être réalisée et réalisable que dans le cadre d'une mobilité bien comprise et assumée par toutes les parties en question. Dans le cadre également d'une promotion de la recherche, l'innovation et le développement dans les pays de la rive sud, tout en mettant en place des structures d'information pour les jeunes chercheurs maghrébins, désireux de poursuivre leurs études et recherches en Europe.

Il est nécessaire de mener une politique de motivation ou d'incitation pour que les jeunes élites se sentent véritablement valorisées et respectées, au sein de leur domaine de compétence. En faisant du savoir, non plus le seul objectif de la réussite socio-économique ou de l'accès à une sécurité de l'emploi par le fonctionnariat ; mais l'appartenance à un monde du savoir et de la connaissance, reconnus comme vraies valeurs sociétales, avec par exemple la création de "trophées de recherches".. Avec les responsables européens , il faut gommer aussi les disparités criantes entre "l'épicentre scientifique " et une certaine "périphérie " régionale.

En remédiant pour ce faire, au manque de moyens financiers, à l'absence d'autonomie de gestion et de décision, au surpeuplement pléthorique et à la mobilité limitée des enseignants chercheurs.

La question des visas est au centre des discussions avec la publication du dernier rapport de la CIMADE qui pointe du doigt les dysfonctionnements des consulats. Que faudrait-il faire pour fluidifier la circulation ?

Certains ont proposé la mise en place d'un visa scientifique, tendant à favoriser et faciliter la mobilité des étudiants et des chercheurs en leur simplifiant les démarches administratives; en attribuant des visas de longue durée qui évitent ainsi aux chercheurs les nombreux allers et retours de type administratifs. En fait, il faut par le dialogue sensibiliser toutes les parties prenantes sur la question de la migration dans la région ; en développant l'idée centrale que la migration est l'un des facteurs majeurs de toute intégration régionale et du développement et que chaque partie est partie prenante du processus de ce développement.

Source : Le Matin

Mauvais accueil, procédure de délivrance opaque, informations erronées, corruption…

Une enquête réalisée en 2009 met à nu les dysfonctionnements des consulats de France dans six pays dont le Maroc.

L’activité visa est un business juteux pour l’Etat français : 130 M€ en 2008 dont 10% ont été versés par les demandeurs sans obtenir de visa.

Absence d’information ou diffusion d’informations erronées, délais d’attente très variables entre pays, décisions de refus non justifiées, liste de documents à fournir interminable, coût prohibitif du visa, mauvais accueil, procédure de délivrance de visa floue et opaque, corruption… la liste des dysfonctionnements est longue». La Cimade, une organisation non gouvernementale de solidarité avec les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, tire à boulets rouges sur les consulats de France à l’étranger. Une enquête sur les pratiques des consulats menée en 2009 dans six pays à savoir l’Ukraine, la Turquie, le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et le Mali et dont les résultats ont été rendus publics vendredi dernier, dresse un constat accablant. Un véritable labyrinthe administratif dans lequel se perdent les demandeurs de visas pour pouvoir obtenir le sésame d’entrée en France. D’emblée, les acteurs de la mission d’observation de la Cimade critiquent le manque de transparence dans la procédure de délivrance du visa. «L’insuffisance de règles et de critères clairs et précis rend ce dispositif très opaque», dénoncent-ils. Les auteurs du rapport d’observation veulent pour argument la liste des pièces justificatives à fournir à l’appui d’une demande de visa, qui selon eux, symbolise parfaitement cette opacité.

D’ Absence d’information ou diffusion d’informations erronées, délais d’attente très variables entre pays, décisions de refus non justifiées, liste de documents à fournir interminable, coût prohibitif du visa, mauvais accueil, procédure de délivrance de visa floue et opaque, corruption… la liste des dysfonctionnements est longue». La Cimade, une organisation non gouvernementale de solidarité avec les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, tire à boulets rouges sur les consulats de France à l’étranger. Une enquête sur les pratiques des consulats menée en 2009 dans six pays à savoir l’Ukraine, la Turquie, le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et le Mali et dont les résultats ont été rendus publics vendredi dernier, dresse un constat accablant. Un véritable labyrinthe administratif dans lequel se perdent les demandeurs de visas pour pouvoir obtenir le sésame d’entrée en France. D’emblée, les acteurs de la mission d’observation de la Cimade critiquent le manque de transparence dans la procédure de délivrance du visa. «L’insuffisance de règles et de critères clairs et précis rend ce dispositif très opaque», dénoncent-ils. Les auteurs du rapport d’observation veulent pour argument la liste des pièces justificatives à fournir à l’appui d’une demande de visa, qui selon eux, symbolise parfaitement cette opacité. après le rapport, aucune liste nationale n’existe et la réglementation  reste muette sur cette question. Résultat : les consulats établissent eux-mêmes ces listes, sans aucun encadrement législatif. Pis encore, «des documents sont exigés alors qu’ils n’ont aucun rapport avec le motif de la demande». Les chances d’obtenir un visa ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre puisque les demandeurs ne sont pas confrontés aux mêmes exigences. De grandes disparités existent entre pays voire entre différents consulats d’un même pays, parfois au sein du même consulat. Le témoignage de M.B illustre cet état de fait. «Avant de déposer sa demande de visa en tant que conjoint de Français, M. B. cherche des renseignements sur le site Internet des consulats de France au Maroc. Elle y trouve une liste de pièces justificatives à fournir et un formulaire de demande de visa à télécharger, qu’elle remplit. Elle se présente au consulat de France à Fès munie de ces documents, après avoir pris rendez-vous». Quelle fut sa surprise lorsqu’on lui fournit une liste de pièces justificatives différente de celle qu’elle avait trouvées sur Internet et un autre formulaire de demande de visa ? Déception et colère. M.B doit donc prendre un nouveau rendez-vous au consulat pour déposer son dossier. Il lui aura fallu attendre 45 jours pour obtenir son premier rendez-vous, puis 15 jours pour obtenir de France les nouveaux documents exigés par le consulat, puis encore 45 jours pour obtenir le second rendez-vous.

«Humiliation», tel est le mot utilisé dans les témoignages des demandeurs de visas recueillis par la Cimade. Ces derniers dénoncent le mauvais accueil que leur accordent les consulats. Des pratiques qui découragent les gens à demander un visa.

En somme, obtenir un rendez-vous est synonyme de parcours de combattant, et nombreux sont ceux qui ont renoncé à tenter l’aventure. C’est ce qui explique la baisse des demandes de visas. En 2008, les ambassades et consulats de France ont traité

2.336.779 demandes de visas contre 2.508.052 en 2003, soit une diminution de 6,8%. En 2009, la diminution est encore plus marquée puisqu’on enregistre une baisse de 10,8% par rapport au premier semestre 2008.

Autre grief formulé par la Cimade : les délais d’instruction sont extrêmement variables. Certains consulats instruisent les demandes en quelques jours, d’autres en plusieurs mois. A titre d’exemples, la demande est traitée en 24 ou 48 heures à Tunis, en 3 jours à Hong Kong et à Macao, entre 1 jour et trois semaines à Montréal, en trois semaines maximum pour les visas de court séjour et en trois mois maximum pour les visas de long séjour à Toronto. La loi française prévoit un délai légal de deux mois mais le non respect de ces délais n’implique aucune sanction pour l’administration… Au-delà de cette échéance, la demande est considérée comme implicitement rejetée, déplorent les auteurs du rapport, puisque le demandeur de visa est la seule partie qui pâtit. En somme, soulignent les auteurs de l’étude, «en l’absence de cadre précis dans la réglementation française de la demande de visa et de son instruction, le demandeur est soumis aux aléas et aux disparités des pratiques consulaires». En d’autres termes, l’obtention du sésame d’entrée en France dépend tout simplement du bon-vouloir des consulats, chacun édicte sa propre «loi».

En outre, la Cimade critique l’absence de justification des décisions de refus et la difficulté pour les intéressés de contester le rejet. Les auteurs du rapport n’ont pas manqué à ce sujet d’indiquer que deux nouvelles dispositions entreront en vigueur le 5 avril 2011 pour plus de transparence. Il s’agit de motiver tous les refus de visa de court séjour et d’indiquer les voies et délais de recours. Cette  mesure est une obligation  introduite par le Code communautaire des visas,  adopté le 29 juin 2009 par le Conseil de l’Union européenne.

En attendant cette réforme, les dysfonctionnements de la procédure de délivrance de visa par les consulats de France dans les six pays cibles de l’étude ne sont pas sans conséquences néfastes. Cette situation «encourage la fraude et la corruption et le développement de réseaux… qui rendent encore plus prohibitif le coût d’une demande de visa, déjà hautement dissuasif», selon le rapport de la Cimade. Et de poursuivre : «Il est de notoriété publique qu’il existe de la corruption dans un certain nombre de consulats français… Face au manque d’information et aux difficultés pour rencontrer un interlocuteur, les demandeurs de visa sont tentés d’acheter de faux documents, de payer un intermédiaire ou encore de faire appel à des personnes mieux placées pour obtenir des faveurs».

Il suffit de faire un petit tour aux abords du consulat de Casablanca pour se rendre compte de cette réalité. Des intermédiaires abordent les demandeurs au vu et au su de tous. «Tout s’achète : un renseignement, un formulaire, la liste des pièces à fournir, des justificatifs… voire même un visa». La corruption est devenue un véritable casse-tête pour la France. Une mission d’enquête a été même dépêchée au nom de la commission des Finances, bien avant la mission d’observation de la Cimade, plus précisément en 2007. «Pas un consulat que votre rapporteur spécial a visité depuis 2005 n’a été épargné par des cas de corruption d’agents, en relation avec la demande de visas», écrit Adrien Gouteyron, sénateur UM dans le rapport.

Le business des visas symboliques

L’activité visa représente pour l’Etat français une source de revenu et une manne financière importante. Jugez-en vous même :  En 2008, 2 millions de demandeurs de visas ont versé environ 130 M€ aux consulats de France. Sur cette somme, près de 13 M€ ont été versés généreusement par les demandeurs puisqu’ils n’ont finalement pas obtenu leur visa. C’est la règle : que le demandeur obtient ou non son visa, il doit s’acquitter des frais d’instruction des dossiers. Le Maroc qui figure parmi les 15 pays où ont été délivrés le plus grand nombre de visas en 2008 est placé 2e (151.909 visas délivrés) après la Russie (341.393). La France fixe le coût des visas de long séjour à 99 €. Alors que les visas de court séjour Schengen coûtent 60 € ou 35 € dans le cadre des accords de facilitation. La France justifie ces frais par le fait que ces sommes payées par les postulants servent à couvrir les dépenses engagées par l’Etat pour instruire les demandes de visas. Or, dans son rapport de 2007, le sénateur Gouteyron affirme que les frais versés par les demandeurs seraient bien supérieurs au coût réel de l’instruction des dossiers.

Bonne nouvelle pour les demandeurs de visa Schengen, à partir de l’année prochaine, ils ne paieront les frais qu’après avoir obtenu leur visa.

Source : Le Soir échos

Encore une fois le syndicat anglais Unite sonne le tocsin et prend la défense des droits de quelque 1.200 travailleurs marocains résidants dans le Rocher.

Unite, critique la manière avec laquelle le gouvernement de Gibraltar applique ses lois «arbitraires et capricieuses» sur l’immigration et la résidence.

Le 10 août est la Journée nationale de l’immigré. Loin des fastes de cette date et des laïus de circonstances, plus d’un millier de Marocains résidents à Gibraltar souffrent la discrimination et l’arbitraire. Depuis des années, c’est devenu le lot quotidien de ces MRE. Ce n’est malheureusement pas le constat du département de Mohamed Ameur ou d’une quelconque ONG marocaine, mais c’est encore une fois le syndicat anglais Unite qui sonne le tocsin et prend, comme à son habitude, la défense des droits de quelque 1.200 travailleurs marocains résidents dans le Rocher. Dans des déclarations à la presse, Kévin Coyne, le responsable de Unite, critique la manière avec laquelle le gouvernement de Gibraltar applique ses lois d’immigration et de résidence, qu’il a qualifiées d’ailleurs au passage d’«arbitraires et capricieuses».

«1.200 Marocains souffrent de la discrimination des autorités du Rocher, lesquelles ne leur permettent même pas de voter lors des élections locales ou d’accéder à des maisons publiques», souligne Unite dans un communiqué de presse. Dans ce contexte, le syndicat anglais annonce par ailleurs dans les prochains jours le lancement d’une forte campagne de mobilisation en faveur des travailleurs marocains de Gibraltar afin qu’ils bénéficient de la justice et des droits humains les plus élementaires.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le syndicat Unite  défend les travailleurs marocains contre Peter Caruana, le ministre principal du Rocher. La langue de bois mise en sourdine, en janvier de cette année, Unite monte au créneau et dénonce la politique de Caruana à l’égard des Marocains de Gibraltar qui équivaut à celle menée par les Etats-Unis avec les Afro-américains. Unite avait dans un communiqué salué le travail de la communauté marocaine qui vivait en paix sur le Rocher depuis plus de 40 ans. Une époque durant laquelle, «les Marocains ont joué un rôle très important dans l’économie de Gibraltar et le maintien de la base militaire». Il faut rappeler qu’après la décision, 1966, du dictateur Franco de fermer les frontières avec le Rocher, l’économie locale pour ne pas tomber dans l’asphyxie souhaitée par Franco, s’était tournée vers la main d’oeuvre marocaine. A partir de cette date, commence alors l’immigration des Marocains vers le Rocher.

Après le communiqué de Unite, Mohamed Ameur, le ministre chargé des MRE, nous avait déclaré que «notre communauté à Gibraltar compte un peu plus de 1.000 résidents. C’est une communauté qui connaît une situation spéciale. Pour cela, ses préoccupations doivent être traitées d’une manière spéciale. Notre consulat général d’Algésiras s’occupe de manière régulière de toutes les prestations administratives de cette communauté. Donc à ce problème, cela ne pose aucun problème». Le ministre dans ses réponses par mail, avait même annoncé la tenue d’ un rendez-vous avec les représentants de cette communauté en janvier dernier. Depuis ses déclarations de bonnes intentions,  il semble que la situation des MRE de Gibraltar n’a guère évolué. Mais en l’absence du gouvernement marocain, Unite prend la défense des Marocains de Gibraltar. En juin de l’année dernière, le syndicat anglais a présenté une plainte à Caruana dans laquelle il dénonce les mesures discriminatoires qui frappent les Marocains au même titre que les membres des communautés non-européennes lorsqu’ils sollicitent des permis de résidences ou encore demandent aux services de l’administration des certificats d’hébergement, le sésame sans lequel leurs proches ne peuvent leur rendre visite. Lors de sa déclaration devant les deux Chambres du Parlement, Abbas El Fassi ne s’est pas attardé sur la situation des MRE, se contentant d’évoquer l’Opération Marhaba et les colonies de vacances pour les enfants des MRE. Deux points qui ne s’inscrivent pas dans la listes des préoccupations des travailleurs marocains de Gibralatr.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le syndicat Unite défend les travailleurs marocains contre Peter Caruana, le ministre principal du Rocher.

Source : Le Soir échos

Le département d'Etat américain procédera à l'augmentation des frais des services consulaires à partir du mardi 13 juillet, indique lundi un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis à Rabat.

Ces frais concernent les passeports américains, les visas immigrant et autres services consulaires, précise la même source, ajoutant que les frais couvriront toutes les dépenses opérationnelles concernant les 301 postes consulaires basés à l'étranger et les 23 agences locales qui délivrent les passeports aux Américains, ainsi que tous les autres centres consulaires qui fournissent des services aux Américains et aux étrangers.

L'étude du coût de traitement des services consulaires réalisée en juin 2009 par le Bureau d'affaires consulaires a conduit le département d'Etat américain à fixer le coût réel des 27 services consulaires qui doivent être réajustés, conformément à la loi.

Les frais d'application pour un visa de non-immigrant (140 dollars US ou son équivalent en dirhams) doivent être versés auprès d'une agence de la Banque marocaine pour le commerce et l'industrie (BMCI).

Les autres frais, y compris ceux relatifs à un passeport américain, doivent être versés directement au consulat américain à Casablanca qui accepte les dollars américains, les dirhams et les cartes de crédit, selon la même source.

Source : MAP

L'intellectuel marocain, Abdelhaq Azzouzi, sera honoré par le ministère français de la culture et de la communication et récompensé par l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), apprend-on lundi auprès du Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI).

Lors d'une cérémonie prévue, fin juillet, à Paris, M. Azzouzi, président du CMIESI et directeur de la fondation esprit de Fès, recevra l'insigne de Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres des mains de Frédéric Mitterrand, ministre français de la culture et de la communication, précise-t-on de même source.

M. Azzouzi, également président du Forum de Fès sur l'Union pour la Méditerranée et président du Forum de Fès sur l'Alliance des civilisations et la diversité culturelle, sera ainsi récompensé pour "son engagement au service de la culture, en France et dans le monde".

L'ordre des Arts et des Lettres est l'un des quatre ordres ministériels de la République Française et, en conséquence, l'une de ses principales distinctions honorifiques.

L'APM, quant à elle, récompense M. Azzouzi pour son engagement notamment en faveur pour le développement de la culture, de l'éducation et de la paix entre les peuples en Méditerranée.

Cette récompense de l'APM "est avant tout un honneur pour mon pays le Maroc, qui Œuvre, sous la Haute conduite de SM le Roi Mohammed VI, pour l'instauration d'une culture du dialogue et de paix à travers le Monde ", a déclaré à la MAP, M. Azzouzi.

Cette distinction a été annoncée lors des travaux de la troisième commission permanente de l'APM, qui ont eu lieu du 24 au 26 juin dernier à Belgrade.

La cérémonie de remise des prix APM 2010 aura lieu lors de la 5-ème session plénière de l'APM, prévue à Rabat du 29 au 30 octobre prochain.

Abdelhak Azzouzi (31 ans) est docteur en sciences politiques et relations internationales de l'Université des Sciences politiques de Toulouse. Il est parmi les fondateurs du Groupe d'Etudes et de Recherches sur le Continent Africain (GERCA) attaché à l'IEP de Toulouse.

Actuellement, il est professeur à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales relevant de l'université Sidi Mohamed ben Abdellah de Fès.

Il est également membre consultant auprès de plusieurs organismes nationaux et internationaux. Il a participé à plusieurs rencontres, forums et animé plusieurs conférences au Maroc et à l'Etranger.

M. Azzouzi a contribué largement au débat sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). Il est engagé dans des projets du développement durable à travers la culture et l'éducation au Maroc et dans le bassin méditerranéen.

Il a publié chez la Maison d'édition l'Harmattan " Autoritarisme et aléas de la transition démocratiques dans les pays du Maghreb " (406 pages). Il a édité sous sa direction neuf volumes sur l'Alliance des civilisations et la diversité culturelle (2393 pages en 2008 et 2009, en arabe, en français et en anglais) chez la Maison d'édition l'Harmattan.

Ses travaux portent, entre autres, sur l'immigration, la politique étrangère des pays arabes, les rapports entre les Etats-Unis, l'Europe et les Etats arabes, sur le politique et la société dans le monde arabo-musulman, (régimes politiques, société civile, élites partisanes..), sur le rapport entre le politique et le religieux, sur l'histoire politique et constitutionnelle des Etats arabes et sur les rapports entre les deux rives de la Méditerranée.

Source : MAP

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