mardi 19 novembre 2024 14:36

La Banque Populaire s'allie au ministère chargé des MRE. Abdellatif Maâzouz et Mohamed Benchaâboun ont en effet signé une convention de partenariat destinée à "mobiliser les compétences marocaines de l'étranger; en les encourageant dans leurs projets d'investissements au Maroc" …Suite

Bonne nouvelle pour les étudiants marocains à l'étranger qui souhaitent rentrer au Maroc pour travailler. Le gouvernement a décidé de simplifier la procédure d'équivalence des diplômes pour accéder à la fonction publique…Suite

Ils peuvent être blonds ou bruns, parler espagnol ou français, le fait est qu'ils ne passent pas toujours inaperçus. Ils, ce sont ces étrangers qui viennent travailler au Maroc dans le cadre d'une mission exigée par leur entreprise: les expatriés…Suite

Les places se font rares sur le tapis de la mosquée de Limoilou, le vendredi midi, moment de la semaine consacré à la prière chez les musulmans du monde entier.

(Une centaine d'hommes s'entassent dans la grande salle de prière de la mosquée de Limoilou; certains s'installent sur leurs genoux, d'autres s'assoient en indien. Les places se font rares sur le tapis le vendredi midi, moment de la semaine consacré à la prière chez les musulmans du monde entier.

À Québec, les lieux de culte islamiques se sont multipliés au cours des dernières années. En plus de celui de Limoilou, on en trouve trois à Sainte-Foy ainsi qu'un au centre-ville. Bien qu'elles soient pleines à craquer, ces mosquées ne sont fréquentées que par environ 20 % des quelque 7000 musulmans en provenance d'une dizaine de pays qui habitent la capitale nationale.

La plupart d'entre eux sont d'origine maghrébine. Ceux qui ne sont pas nés en Algérie, en Tunisie ou au Maroc viennent d'Afrique subsaharienne. Une poignée a quitté l'Iran, l'Irak ou encore l'Égypte pour s'installer à Québec.

«Salam Alikoum!» Peu importe leurs origines, les fidèles se saluent cordialement et échangent quelques mots avant le début du rituel sacré. L'imam, un Marocain âgé de 32 ans installé en ville depuis deux mois, est l'un des derniers à entrer dans la pièce aménagée au premier étage d'un édifice à logements de la 1re Avenue.

La représentante du Soleil est invitée à se joindre aux «soeurs» qui doivent emprunter une autre porte pour accéder à l'intérieur du bâtiment. Nous nous retrouvons avec quatre autres femmes, voilées pour l'occasion, dans un petit espace à l'écart des hommes et aménagé à l'arrière de la salle. On nous expliquera plus tard que c'est pour ne pas être détourné de Dieu pendant le moment sacré que les sexes sont séparés à la prière.

Après un discours d'une vingtaine de minutes, le groupe dirigé par Idriss Bashir entame la prière. Debout, incliné, prosterné, à genoux : les gestes sont exécutés dans une synchronie parfaite. Seul le froissement des vêtements tranche avec la récitation des chapitres du Coran par l'imam.

Un représentant de la Mosquée de la Capitale prend ensuite la parole pour partager les nouvelles. L'organisation derrière le projet de nouvelle mosquée dans le quartier Saint-Sauveur vient tout juste d'obtenir le statut officiel d'organisme sans but lucratif. Cela qui signifie que des reçus fiscaux pourront désormais être délivrés à ceux qui lui verseront des dons. Ces derniers sont d'ailleurs grandement sollicités auprès des fidèles pour transformer en lieu de culte musulman l'ancien salon funéraire acheté au coût d'un million de dollars rue Marie-de-l'Incarnation.

Méfiance

L'assemblée citoyenne tenue au début du mois de mars à ce sujet avait été houleuse alors que des citoyens de la basse ville avaient manifesté leurs craintes de voir une mosquée s'installer à un jet de pierre de l'église Saint-Malo. D'autres étaient préoccupés du trafic que cela allait engendrer.

Les futurs occupants de l'immeuble se disent conscients des inquiétudes que leur projet suscite et, surtout, de la méfiance exprimée à l'égard de leur religion. «Les gens pensent que les musulmans sont tous des terroristes qui aiment le sang», avance Ibrahim Abbi, rencontré devant la mosquée de Limoilou avant la prière du vendredi. Le Marocain de 31 ans immigré à Québec depuis deux ans n'en tient cependant pas rigueur aux Québécois qu'il qualifie «d'un peu conservateurs», sauf pour les jeunes qui, selon lui, font exception à la règle. «Mais cela me fait mal d'entendre que l'islam est une religion de violence», admet celui qui explique qu'au contraire, en arabe, le mot islam signifie «paix».

«Les gens qui ont commis les attentats du 11 septembre ne faisaient pas leur prière!» souligne quant à lui Souheil Hassine, un Tunisien âgé de 35 ans qui ne rate jamais celle du vendredi à la mosquée. Ce fonctionnaire du gouvernement provincial est arrivé à Québec en 1998 pour faire un MBA en finances à l'Université Laval. Comme bon nombre d'étudiants maghrébins, il a décidé de faire son nid dans sa ville d'adoption, où il habite désormais avec sa femme et ses enfants.

«Je pense comme vous qu'en Ontario, celui qui a tué sa femme et ses filles [Mohammad Shafia], c'est un malade», s'exclame M. Hassine, qui déplore que tous les musulmans soient mis dans le même panier.

Une opinion partagée par le cofondateur d'Informatique EBR, Mohamed Elkhyat, rencontré en fin d'après-midi dans un restaurant de Sainte-Foy avant qu'il ne se sauve pour un souper d'affaires. «Les Québécois n'ont pas peur de l'islam, ils ont peur des terroristes!» nuance l'entrepreneur arrivé à Québec en 1987. «Moi aussi, j'ai peur des intégristes. Chaque fois que dans le monde un Mohamed fait sauter une bombe, je viens de reculer de trois pas», explique ce Marocain souvent cité en exemple par la Ville et le gouvernement provincial comme un modèle de réussite et d'intégration.

«La meilleure façon de combattre le terrorisme, c'est dans une mosquée parce que s'il y a des fanatiques, ils seront dénoncés», ajoute celui qui ne fréquente pourtant pas les établissements religieux de sa communauté.

Les deux hommes s'entendent également pour dire que les risques de repli identitaire chez les immigrants musulmans sont plus élevés lorsque ceux-ci n'occupent pas d'emploi. Le taux de chômage dans la communauté dépasse les 20 % alors que la plupart de ses membres ont des diplômes universitaires en poche, se désole l'ancien président et cofondateur du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Boufeldja Benabdallah.

«Certains vont se réfugier dans la religion. Mais dès qu'ils trouvent du boulot, qu'ils côtoient des Québécois, tout ça se règle», soutient Souheil Hassine. Il croit que sa société d'accueil doit également faire son bout de chemin et comprendre les différentes embûches que rencontrent les immigrants à leur arrivée et les choix déchirants qu'ils doivent faire, comme celui, pour les femmes, d'abandonner leur voile si elles veulent mettre toutes les chances de leur côté pour se trouver un emploi. «On nous demande de venir s'installer ici, de vivre et mourir ici», rappelle-t-il.

Bon voisinage

M. Elkhyat nous montre plusieurs photos de M'diq, son village natal qui compte 5000 habitants, dont 99 % sont musulmans. «Regarde, il y a une église catholique juste en face de la mosquée et c'est la Ville qui entretient son terrain et ses fleurs, souligne-t-il fièrement. Ils ne font pas juste cohabiter, il n'y a aucune différence entre les deux!»

Cette notion de «bon voisinage» est très importante dans l'islam, soulignent plusieurs musulmans rencontrés. Dans un de ses récents discours, l'imam de la Grande Mosquée de Sainte-Foy, Benaïssa Abdelbasset, a rappelé à son auditoire l'importance des bonnes relations à entretenir avec ses voisins, soulignant par exemple qu'il était inacceptable que les fidèles stationnent leurs voitures n'importe où lorsqu'ils se rendent à la prière. M. Abdelbasset dit avoir tenu à aborder ce sujet d'actualité à la suite des reportages consacrés à la nouvelle mosquée de Saint-Sauveur.

«Le voisinage, c'est sacré dans l'islam. Tu n'es pas croyant si tu ne respectes pas ce principe», tranche quant à lui l'imam de la mosquée située sur la rue de la Couronne dans le centre-ville, Mohamed Allani.

Idriss Bashir, qui deviendra l'imam de la mosquée de la rue Marie-de-l'Incarnation, est quant à lui optimiste quant aux relations que ses fidèles et lui entretiendront avec les résidants de la basse ville. Après avoir vécu six ans en Malaisie, ce jeune doctorant en études islamiques a été impressionné par l'accueil reçu au Canada. Il souligne par exemple que les démarches administratives pour obtenir ses papiers d'immigration se sont déroulées rondement et mentionne à la blague que sa récente visite au garage pour faire réparer sa voiture a été concluante.

«Lorsque j'ai soumis ma candidature à l'immigration, ils m'ont dit que le Canada était basé sur la pluralité. Alors si les citoyens [de Québec] sont vraiment honnêtes envers eux-mêmes, ils vont nous accepter sans problème dans leur quartier», conclut-il.

7/3/2012, Annie Mathieu

Source : Le Soleil/ Presse.ca

Ils viennent du Mexique, du Guatemala, des Antilles, des Philippines. Longtemps cantonnés aux travaux agricoles, les travailleurs étrangers temporaires sont aujourd'hui recrutés notamment par les hôtels, restaurants, boucheries et abattoirs du Québec. Leur permis de travail, qui les lie exclusivement à un emploi, est le sésame qui leur donne le droit d'être au Canada. Pour lui, ils acceptent d'être au bas de l'échelle.

Pour travailler au Canada, Antu , 35 ans, a consenti à bien des sacrifices. Partir loin de sa femme et de ses jeunes enfants, s'endetter pour verser 6000$ à une «agence» canadienne chargée de lui trouver un employeur. Accepter, enfin, de signer un contrat de travail en deçà des normes canadiennes.

Une fois au Canada, il a toutefois dû se rendre à l'évidence. Ce n'était pas assez.

Pendant près d'un an, Antu n'a eu aucun jour de congé. Il s'est échiné dans les cuisines d'un restaurant du nord de Montréal près de 50 heures par semaine. Le tout, pour un salaire hebdomadaire oscillant entre 225 et 275$.

Son patron, qui l'a hébergé pendant plusieurs mois, lui a aussi imposé quelques travaux horticoles et ménagers dans sa résidence montréalaise.

Il a été congédié pour insubordination, quand il s'est étonné de devoir verser 730$ au restaurateur pour renouveler son permis de travail, et qu'il a pris un seul jour de congé de maladie.

Il a perdu son travail et son statut légal au Canada. Pendant ce temps, dans son Bangladesh natal, ceux à qui il a emprunté ses 6000$ réclament leur dû.

Pas de tristesse ni d'amertume chez Antu. Mais le sentiment de s'être fait avoir, quelque part, sur la route de ce qu'il pensait être une vie meilleure.

«Je suis dans le vide, et je n'ai rien sur quoi m'appuyer», constate-t-il.

Les immigrants temporaires sont de plus en plus nombreux au Canada. Depuis quatre ans, ils dépassent même le nombre des immigrants permanents.

Au Québec, le nombre de travailleurs temporaires arrivant chaque année a presque doublé au cours des 10 dernières années: ils sont maintenant près de 30 000.

Parmi eux, 7000 sont des travailleurs «peu spécialisés»; ils occupent des emplois non qualifiés et peu rémunérés. Ottawa comme Québec ciblent, dans leur pays d'origine (Mexique, Honduras, Guatemala, Philippines), les travailleurs saisonniers agricoles ou les aides familiales résidantes.

Aux côtés de ces deux catégories de travailleurs, émerge toutefois un nouveau groupe de travailleurs temporaires peu spécialisés. Ils sont recherchés dans l'hôtellerie, la restauration, le paysagisme, mais aussi dans les restaurants ou les abattoirs.

Pour les employer, une entreprise doit prouver qu'elle a d'abord offert ce poste aux Québécois, mais qu'elle n'a pas trouvé preneur. Elle doit ensuite démontrer que le contrat de travail de sa recrue correspond aux normes québécoises. Ensuite, le travailleur reçoit un permis de travail pour une durée limitée, et pour cet emploi seulement.

Pour tous, les chances d'obtenir la résidence permanente sont paradoxalement très minces: s'ils comblent un appétit du marché du travail, ils ne sont pas jugés assez qualifiés pour s'installer au Québec.

Par ignorance, isolement, méconnaissance des lois ou par crainte d'être renvoyés dans leur pays, les travailleurs immigrants temporaires les moins spécialisés hésitent à se plaindre des mauvais traitements ou des arnaques dont ils sont victimes.

Selon André Jacob, professeur associé de l'École de travail social et chercheur à la chaire de recherche en immigration de l'UQAM2, l'exploitation est patente.

«Souvent, ça arrange l'employeur de faire venir des étrangers et d'avoir une main-d'oeuvre peu chère et captive. C'est une forme d'esclavage moderne», estime-t-il.

La Commission des droits de la personne a dénoncé elle aussi à plusieurs reprises - et notamment dans un avis rendu en février dernier - la discrimination «systémique» dont sont victimes ces immigrés à durée déterminée.

«Les normes des programmes qui les concernent, leur pays d'origine, leur travail, la loi les mettent en état de vulnérabilité», explique le président de la Commission, Gaétan Cousineau.

Ainsi, les immigrés embauchés par des exploitations agricoles sont contraints de loger chez leur employeur. La frontière entre la vie privée et la vie professionnelle devient alors très poreuse. Bien évidemment, les Québécois ne sont pas soumis à une telle exigence.

De même, l'accès aux soins et aux indemnités en cas d'accident de travail ne va pas toujours de soi.

Tout récemment, l'Union des travailleurs et travailleuses accidentés de Montréal (UTTAM) a aidé un ouvrier agricole saisonnier d'origine mexicaine à faire reconnaître une blessure comme une lésion professionnelle. Son patron, qui retenait sa carte d'assurance maladie, l'avait pourtant poussé à continuer à travailler, blessé.

«C'est important: c'est son avenir, et sans doute celui de sa famille, qui est en jeu», croit Christiane Gadoury, de l'UTTAM.

Mais tous n'ont pas ce cran ou cette chance: certains employeurs n'hésitent pas à remettre dans un vol de retour des travailleurs temporaires blessés, constate Mme Gadoury.

L'organisme FERME, spécialisé dans le recrutement de la main-d'oeuvre étrangère notamment agricole, réfute ces critiques.

«Les conditions que les travailleurs obtiennent ici sont parmi les meilleures sur la planète. Mais on a toujours tendance à voir l'enfer. Ces travailleurs sont essentiels, et on essaie de leur donner les meilleures conditions de travail, dans les conditions actuelles du marché», soutient René Mantha, directeur général de FERME.

M. Mantha ne le cache pas: les critiques de la Commission des droits de la personne, des syndicats et des universitaires l'exaspèrent.

«Combien de personnes sont venues sur le terrain? Il y a plein de gens qui écrivent n'importe quoi.»

Les difficultés éprouvées par les travailleurs temporaires sont bien connues à la Commission des normes du travail. Depuis 2008, la Commission mène chaque année des activités de sensibilisation et d'information auprès des employés, et aussi des employeurs.

Limitées aux travailleurs agricoles et aux aides familiales, ces activités s'attaqueront dès cette année aux nouveaux secteurs problématiques: la transformation de la viande, mais aussi les agences de placement.

Mais les immigrés qui travaillent pour de petites entreprises peuvent échapper aux mailles du filet.

«On est responsables de l'application des normes du travail pour 3 millions de travailleurs au Québec. On peut difficilement faire une vérification pour l'ensemble des contrats», admet Robert Rivest, directeur général des affaires juridiques de la Commission.

Alfredo (1) espère que les démarches qu'il vient d'entamer aux Normes du travail lui permettront de récupérer son dû.

Pendant trois ans et demi, il a été boucher pour un petit entrepreneur montréalais, 11 heures par jour. Il n'a connu ni week-end, ni vacances, ni jour férié.

De pareilles conditions, il en est certain, aucun Canadien ne les aurait acceptées.

Mais pour ce Mexicain proche de la quarantaine, qui venait de passer près de deux décennies à cheval entre le Mexique et les États-Unis, à passer et repasser la frontière dans le coffre d'un «coyote» (passeur, NDLR), un permis de travail et bonne et due forme était une aubaine: la promesse d'un avenir meilleur.

Il laisse à son patron son passeport, pour qu'il règle les formulaires administratifs. «Je lui étais reconnaissant», dit-il.

Alfredo a payé cher son permis de travail: il n'a pu récupérer ses papiers et sa carte de guichet qu'après avoir rendu son tablier. À la banque, il découvre que son compte ne contient que quelques milliers de dollars, 10 fois moins que ce à quoi il s'attendait.

«Je n'aurais jamais cru que ce genre de chose arrivait au Canada», fulmine-t-il.

Pour la première fois de sa vie, il ne sait pas comment il va pouvoir manger.

Il n'a plus d'emploi et n'a pas le droit de travailler pour une autre personne que son ancien patron.

«Les gens viennent ici, ils travaillent comme des ânes et, en plus, ils doivent se taire, soupire-t-il. On peut perdre son travail, mais pas en plus sa dignité.»

Pour éviter la précarité des travailleurs immigrés temporaires, Jill Hanley, professeure de l'École de service social de l'Université McGill et cofondatrice du Centre des travailleurs immigrants, croit qu'un visa de travail accordé pour un secteur et non un employeur serait un pas dans la bonne direction.

C'est aussi l'une des recommandations de la Commission des normes du travail. Le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles étudie cette proposition, qui éviterait aussi que des immigrés paient des agences chargées de leur trouver un employeur canadien: une pratique illégale, mais réelle.

Au moment de payer 6000$ - une somme qui permet de faire vivre sa famille pendant un an au Bangladesh -, Antu croyait que la pratique était normale. Il reste encore convaincu que c'est un sacrifice nécessaire pour venir au Canada.

«Je sais maintenant que ce n'était pas légal, mais je ne vois pas comment j'aurais pu trouver du travail autrement», dit-il.

La chaire de recherche en immigration, citoyenneté et ethnicité de l'UQAM organise, dans le cadre de la semaine d'actions contre le racisme, un débat public sur la situation des travailleurs migrants temporaires, au coeur des enjeux de citoyenneté et de justice sociale. Le jeudi 22 mars, à l'UQAM. www.crieq.uqam.ca

18/3/2012

Source : La presse.ca

La hausse de l’immigration suscite des inquiétudes en Suisse et pose la question d’une éventuelle activation de la «clause de sauvegarde» contenue dans les accords de libre circulation. Une telle mesure aurait toutefois des effets limités.

Quelque 75'000 personnes ont immigré en Suisse en 2011, soit environ 15% de plus que l’année précédente. Depuis mai 2011, les citoyens de huit nouveaux pays de l’UE – Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie et Hongrie –bénéficient de la libre circulation des personnes. 4700 personnes provenant de ces pays se sont installées en Suisse en 2011, soit 10% de plus que la moyenne des trois années précédentes.
Cette progression justifierait l’utilisation de la clause de sauvegarde prévue dans les accords sur la libre circulation avec l’Union européenne. Elle ne pourrait toutefois s’appliquer qu’aux huit nouveaux membres de l’UE et serait limitée au 31 mai 2014. Selon certaines estimations, elle réduirait l’immigration de quelque 1200 personnes.

Préférence nationale

Si elle est appliquée, la clause de ventilation signifiera le retour des contingents, explique Irene Tschopp, porte-parole de l’Office de l’économie et du travail du canton de Zurich, interrogée par swissinfo.ch. «Il faudra à nouveau recourir à la préférence nationale, comme avec les ressortissants d’Etats tiers, ce qui veut dire que les employeurs doivent prouver qu’ils n’ont pas pu trouver un employé adéquat en Suisse ou dans les autres pays de l’UE.»
Pour les autorités, l’application de cette clause ne comporterait pas de charge administrative supplémentaire, remarque Irene Tschopp. Ce fardeau additionnel finirait plutôt sur les épaules des employeurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ceux-ci sont dans leur majorité favorables à la libre circulation des personnes et opposés aux contingents.
Conscients des craintes de la population vis-à-vis de l’immigration, les associations d’employeurs ne contestent cependant pas vraiment l’activation de la clause de ventilation. Ainsi, l’association faîtière economiesuisse et l’Union patronale ont laissé entendre qu’elles accepteraient un plafonnement provisoire des permis pour les travailleurs en provenance des pays de l’Est.

Surtout symbolique

L’Union suisse des arts et métiers va même jusqu’à réclamer l’application de la clause. «Lorsqu’on regarde les chiffres, il est clair que l’immigration n’est pas assez contrôlée», affirme le directeur Hans-Ulrich Bigler. «Dans un sondage récent, les petites et moyennes entreprises se sont certes exprimées nettement en faveur de la libre circulation des personnes, mais il existe aussi au sein des PME une certaine inquiétude à cause de l’immigration.» C’est pourquoi, selon lui, il est important de donner un signal montrant que l’on prend ces inquiétudes au sérieux.

La population se satisfera-t-elle d’une mesure plus symbolique que réellement efficace? «La clause permettra de nous ménager un temps de réflexion pour analyser les problèmes de mobilité et ceux du logement et du marché du travail.» Ces problèmes ne sont cependant pas causés par l’immigration, mais par la situation suisse elle-même, souligne Hans-Ulrich Bigler.

Du côté des partis, une majorité du groupe parlementaire libéral-radical, proche de l’économie, s’est prononcée en faveur de la clause de ventilation, même si personne n’est vraiment convaincu de son efficacité pour freiner l’immigration. «Mais elle pourrait éloigner un peu la pression et faire souffler un vent contraire sur l’initiative de la droite conservatrice contre l’immigration de masse», explique le député Andrea Caroni.

«La mesure pourrait cependant être excessive», poursuit ce membre de la minorité du groupe PLR opposée à la clause. «En faisant fi de notre principe d’ouverture, on ne récolte rien d’autre que des contingents inefficaces.» Andrea Caroni est opposé aux régulations étatiques du marché du travail et «profondément convaincu que la libre circulation est un succès. Grâce à elle, des travailleurs peuvent venir en Suisse quand l’économie a besoin d’eux. Ils contribuent ainsi à la croissance.»

Chômage faible

Pour Andrea Caroni, l’immigration n’est pas un problème «tant que les personnes venant en Suisse ont envie de s’intégrer, travaillent, respectent notre droit, n’abusent pas de l’Etat social et, surtout, trouvent un emploi.» Or, il se trouve que le chômage est, en Suisse, extrêmement bas, en comparaison internationale, fait remarquer Andrea Caroni.
«Dans les secteurs qui ont le sentiment d’être envahis par les étrangers, les mesures d’accompagnement sont un garde-fou, affirme Andrea Caroni. Nous pouvons aussi veiller à ce que les gens ne reçoivent pas une autorisation de séjour de 5 ans dès leur arrivée en Suisse. Le rapprochement familial devrait également être bien contrôlé.»

Le groupe socialiste aux Chambres fédérales ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la clause de ventilation. Dans plusieurs interviews, le président du PS, Christian Levrat, a toutefois déclaré qu’il n’excluait pas son application.

«Poudre aux yeux»

En matière d’immigration, l’Union démocratique du centre (UDC) est toujours en première ligne. A propos de la clause de ventilation, le député Ulrich Schlüer écrit dans la revue Schweizerzeit, dont il est le rédacteur en chef, que «la classe politique continue à perdre un temps infini avec des mesures qui ne sont que de la poudre aux yeux.»
«Dans les faits, la clause de ventilation ne permettra que de réduire l’immigration de 1200 personnes, ce qui fera passer le nombre annuel d’immigrés des pays concernés de 5000 à 3800, calcule Ulrich Schlüer. Tout cela n’est qu’une manœuvre pour cacher l’inaction de Berne vis-à-vis de l’immigration de masse.»

Le gouvernement pourrait décider en mai d'introduire ou non des contingents.

18/3/2012, Peter Siegenthaler

Source :  swissinfo.ch

“Sciences, technologie, innovation et développement solidaire: Quelle contribution des compétences marocaines dans le monde ?”, tel était le thème du séminaire organisé samedi à Rabat par la Conseil de la communauté marocaine à l'étranger. Il en ressort qu'il urge de mobiliser les compétences marocaines à l'étranger pour le développement socio-économique du pays.

Le développement socio-économique du Maroc ne peut se concevoir sans la participation de tous les citoyens d'ici et d'ailleurs, a affirmé samedi à Rabat le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.

Intervenant lors d'un séminaire organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) sur le thème “Sciences, technologie, innovation et développement solidaire: Quelle contribution des compétences marocaines dans le monde ?”, le ministre a souligné l'importance de la diaspora à forte valeur ajoutée.

Le Maroc et sa diaspora

M. Maâzouz a plaidé pour l'accélération du processus de rapprochement entre le Maroc et sa diaspora, relevant que le Royaume s'active depuis plusieurs années à mettre en place une stratégie nationale permettant la mobilisation de ces compétences pour le développement socio-économique du pays.

Pour M. Maâzouz, la réussite de la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées au profit du développement national requiert, entre autres, l'identification des parties impliquées dans ce domaine.

Le ministre a, en outre souligné l'importance des pays d'accueil qui sont des partenaires pour mener à bien la politique de mobilisation des compétences expatriées.

Cette implication doit s'appuyer sur la mise en place d'instruments institutionnels qui appréhendent les transferts de savoirs des migrants qualifiés comme un domaine de potentiel de coopération gagnant-gagnant entre le pays de résidence et le Maroc, a dit le ministre.

Université marocaine

De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a fait savoir que le Maroc a un besoin pressant de ses compétences résidant à l'étranger.

Soulignant la nécessité d'une mise à niveau de l'université marocaine, le ministre a déploré “la défaillance” de la recherche scientifique universitaire. L'université marocaine va s'ouvrir sur l'environnement international, a dit le ministre, indiquant que son département est en cours de négociations avec des universités étrangères notamment coréennes et allemandes.

Appelant les compétences marocaines du monde à aider à l'implantation d'universités étrangères dans le pays, le ministre a loué l'apport de grandes écoles et de formateurs de qualité au pays, et exhorté à l'optimisation des moyens, car le Maroc n'a d'autres choix de s'inscrire sur le plan sociétal dans la mondialisation.

3 millions

Pour le président du CCME, M. Driss El Yazami, plus de 3 millions d'hommes et de femmes d'origine marocaine évoluent aujourd'hui à travers le monde.

Des connections entre la communauté marocaine à l'étranger et son pays d'origine ont toujours existé, a ajouté M. El Yazami, donnant à cet égard un aperçu sur l'implication des MRE dans la contribution au développement du Maroc.

De 1990 à aujourd'hui, la mobilisation des compétences de la communauté marocaine de l'étranger a montré un intérêt manifeste pour le Maroc pionnier en la matière, a souligné le président du CCME, citant dans ce cadre les nombreux programmes et initiatives lancés par une pluralité d'acteurs publics et tissus associatifs. Il a également mis en lumière la réalisation d'actions porteuses, comme Hmemsa aux Etats-Unis, DMK en Allemagne ainsi que l'élaboration de projets citoyens.

Affirmant qu'il est aujourd'hui urgent, au vu des réalisations accomplies, de réfléchir à la question de la mobilisation des compétences, M. El Yazami a précisé que le CCME, instance d'analyse et de prospective, entend participer à ce débat national nécessaire, d'où le but de ce séminaire international qui est l'aboutissement d'une série de rencontres organisées ces dernières années dans les pays d'accueil.

18/3/2012

Source : aufait avec MAP

Une saison culturelle visant à mettre en avant la culture contemporaine marocaine en Belgique..Suite

A travers une analyse des rapports de la femme marocaine avec sa société d'accueil en Espagne, il est possible de connaître son statut en tant que femme au foyer, travailleuse, épouse ou vecteur de transmission de valeurs culturelles…Suite

Lors de la visite du candidat socialiste François Hollande  le 8 mars au quartier  Croix-Rouge à Reims, Rachid Alaoui, président de l'Association Agora des 2 Rives, a présenté  au candidat quatre  propositions sur  les questions  de la discrimination.
Propositions

L'ethnologue et passionnée de la gastronomie marocaine, Fatema Hal a présenté, mardi soir, à une audience hétéroclite les secrets, la diversité et le savoir-faire ancestral de l'art culinaire du Royaume, "symbole du syncrétisme culturel", lors d'une rencontre qu'elle a animée dans la prestigieuse université Georgetown à Washington.
La cuisine marocaine a été classée 3-eme dans le monde, après celles de la Chine et de la France, tirant ainsi son importance des techniques ancestrales qu'elle a su conserver à travers les temps, souligne, en guise d'introduction, cette auteure de plusieurs ouvrages, décorée en France de la légion d'honneur.
"Le Maroc tient à ses traditions et est connu par sa diversité", a affirmé Fatema Hal lors de cette rencontre, organisée avec le soutien du Service culturel de l'ambassade du Maroc aux Etats-Unis.
A travers un récit attachant, parsemé d'anecdotes, elle a donné un aperçu de l'élégance, de la convivialité et de l'art de la table marocaine, dans sa volonté d'accueillir l'Autre.
Pour cette native d'Oujda, qui considère l'art culinaire comme "un creuset de civilisation, le réceptacle de l'histoire grâce aux ingrédients et ustensiles qu'elle utilise mais aussi aux liens qui se nouent lors d'un bon repas", la cuisine marocaine est au centre même de l'histoire de la Méditerranée. Et d'expliquer qu'à travers la gastronomie, on peut raconter l'histoire des amazighes, des arabes, des musulmans, des juifs, ainsi que l'histoire la plus récente de la France et de sa présence au Royaume.
La cuisine permet aux talents et inventions de se rencontrer et de cohabiter d'une manière extraordinaire, confie à la MAP, Fatema Hal. "L'histoire de chaque produit nous renseigne sur nous-mêmes, sur nos voisins et sur les civilisations qui se sont rencontrées à travers les temps plus que ne le font les livres", estime l'ethnologue.
"On dit que la musique adoucit les mÂœurs. La cuisine, elle, facilite la rencontre et le langage. Connaitre l'histoire de la nourriture est un outil pour rapprocher les peuples", soutient cette ambassadrice de la cuisine marocaine, qui voue un engouement immodéré pour l'art culinaire de son pays d'origine.
A ses yeux, la gastronomie est plus que des recettes, c'est une manière de partager, de communiquer, et de tisser des liens entre les gens. La cuisine est "un des meilleurs outils diplomatiques, le moyen de connaître une culture différente", argue cette franco-marocaine, enchainant que "la nourriture raconte la culture d'un peuple, la résistance à l'envahisseur, les alliances".
C'est à juste titre que Fatema Hal a été qualifiée par Time Magazine de "chef conciliatrice et ambassadrice non seulement de la cuisine marocaine qu'elle travaille à faire partager et aussi à réinventer mais de la cuisine comme lien et comme partage au travers des frontières nationales".
Sur le rapport entre cuisine et identité, Fatema Hal, qui a immigré depuis plusieurs années en France, commente que c'est pas un pur hasard que dans les pays d'accueil, on cuisine très souvent beaucoup plus les plats traditionnels que dans les pays d'origine mêmes. "C'est une manière de montrer qui nous sommes", fait-elle valoir.
Fatema Hal a fait des études d'ethnologie à l'Ecole pratique des Hautes études de Paris, avant d'ouvrir un célèbre restaurant marocain au coeur de Paris. Passionnée de cuisine et de transmission culinaire, elle recueille et conserve les recettes du Maroc, dans les ouvrages qu'elle écrit.
Outre un récit intitulé "Fille des frontières", elle est auteure de nombreux ouvrages dont un publié chez Hachette Pratique, en l'occurrence "Le Grand Livre de la cuisine marocaine". Elle a écrit aussi "Les saveurs et les gestes: cuisines et traditions du Maroc" et "Ramadan: la cuisine du partage".
Fatema Hal doit également animer jeudi soir à l'ambassade de France à Washington, un séminaire organisé sous le thème: "Le Maroc sur la route des épices", dans le cadre du Festival culturel de la Francophonie (6 mars-5 avril) qui réunit plus de 35 pays.
15/03/2012
Source : MAP

Le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger, Abdelatif Maazouz, indique que le nombre des Marocains qui demandent d'être évacués de la Syrie ne dépasse pas quarante personnes, et fait savoir qu'une commission a été mise en place pour le suivi de la situation de la communauté marocaine établie à Damas et nie être informé du décès d'un ressortissant marocain dans ce pays.
16/3/2012
Source : Revue de presse de la MAP

Le Parlement européen a fermement condamné jeudi la création par un parti d'extrême droite néerlandais d'un site internet contraire "au droit à la non-discrimination", et appelé "instamment" le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte à s'en "désolidariser".
Le Parti pour la liberté (PVV), membre de la coalition gouvernementale des Pays-Bas, a mis en ligne le 8 février un site incitant les Néerlandais à signaler les "nuisances" qu'ils subiraient au quotidien de la part de ressortissants d'Europe de l'Est ou centrale.
Le gouvernement néerlandais, qui a besoin du soutien du PVV pour détenir une majorité parlementaire, a dit à plusieurs reprises qu'il ne condamnerait pas l'initiative de Geert Wilders, arguant qu'il s'agissait "du site d'un parti" et non d'un site gouvernemental.
Le Parlement européen a adopté jeudi à main levée une résolution commune dans laquelle il "condamne résolument le site internet lancé par le PVV", qui "porte atteinte à la libre circulation des personnes et au droit à la non-discrimination".
Il appelle en outre "instamment M. Mark Rutte (...) à condamner cette déplorable initiative et à s'en désolidariser au nom du gouvernement néerlandais", et demande "aux autorités néerlandaises de s'employer à établir si cette initiative est constitutive d'une incitation à la haine et aux discriminations".
Le Parlement "invite" par ailleurs le Conseil européen -l'instance où siègent les ministres des Etats membres- "à condamner officiellement le site de dénonciation du PVV, car il (...) outrage les valeurs et principes européens".
Lors du débat dans l'hémicycle strasbourgeois mardi, le représentant de la présidence danoise Nicolai Wammen a expliqué que le conseil n'avait "pas eu l'occasion d'évoquer cette question", mais qu'il escomptait "que tous les Etats membres prennent les mesures nécessaires pour veiller à ce que les libertés et droits fondamentaux des citoyens soient respectés au sein de l'Union européenne".
La vice-présidente de la Commission en charge de la Justice Viviane Reding a quant à elle rappelé qu'il appartenait aux autorités néerlandaises d'examiner la légalité du site.
15 mars 2012
Source : AFP

Afin de renforcer sa présence en Europe et accompagner plus activement les Marocains résidents l’étranger (MRE), Mohamed Benchaaboun, président directeur général du groupe Banque Centrale Populaire (BCP), leader sur le segment des MRE, a annoncé des négociations avec des investisseurs pour une entrée dans le capital de la banque à hauteur de 5 à 10%. L’opération pourrait être finalisée cette année.
Le groupe a réalisé en 2011 un produit net bancaire consolidé de 10,2 milliards de dirhams (1 dirham = 0,09 €) en progression de 9,8% pour un résultat de 1,83 milliard.
Ces performances ont permis d’enregistrer une rentabilité de 12,2% et de consolider les fonds propres à 27,9 milliards.
La banque occupe désormais 28,1% de part de marché des dépôts avec 181,7 milliards collectés auprès de la clientèle et 24,4% du marché des crédits avec un concours global de 167,2 milliards.
Par rapport à la collecte des MRE la banque a accentué sa domination avec 71 milliards mobilisé soit une part de marché de 53,14 %
16/3/2012
16/3/2012
Source : Ecofin Finance

Il encourage les alternatives à la rétention pour les illégaux avec enfants. Au risque, dit la droite, de créer un appel d'air.
L'immigration cristallise une fois de plus les oppositions entre la gauche et la droite à la veille de la présidentielle. Dans une lettre adressée à l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE) ainsi qu'au Réseau éducation sans frontières (RESF), François Hollande dit vouloir adoucir les conditions de séjour des étrangers en situation illégale. «Je veux prendre l'engagement, si je suis élu à la présidence de la République, à mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants», écrit-il. Le candidat socialiste ajoute: «Des alternatives existent, comme l'assignation à résidence. De nouvelles solutions pourraient être imaginées, en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés (magistrats, associations, avocats) afin de déterminer les choix les plus adaptés aux situations réelles».
Un «signal inquiétant»
Il n'en fallait pas moins pour que, dans la majorité, des voix s'élèvent pour dénoncer un «signal inquiétant», selon l'expression d'Éric Ciotti, le député UMP des Alpes-Maritimes. «C'est une mesure très démagogique», tranche ce membre de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. Selon lui, «elle s'inscrit dans la démarche globale de François Hollande visant à régulariser, à termes, les clandestins de façon massive».
«Habillé de bonnes intentions, comme toujours, la gauche va faire exploser l'immigration irrégulière, car ces annonces, poursuit-il, vont faire l'effet d'une pompe aspirante pour tous les candidats au séjour.» À le croire, «si le seul fait de se trouver sur le territoire national avec enfants suffit à y rester, la France va devenir le réceptacle de tous les clandestins d'Europe.» Une crainte partagée par Claude Guéant, au ministère de l'Intérieur, où l'on fait valoir que «le système actuel est très respectueux des droits de la personne et sévèrement contrôlé».
L'an dernier sur 33.000 éloignements de clandestins, 21.000 ont été placés en centre de rétention administrative, dont seulement 350 mineurs accompagnant leurs parents.
La loi française interdit en effet qu'un mineur isolé fasse l'objet d'une obligation de quitter le territoire ou d'une mesure de reconduite à la frontière. Elle est sur ce point plus protectrice que la législation européenne, puisque la directive du 16 février 2008 autorise le retour d'un mineur isolé dans son pays.
En revanche, les parents clandestins peuvent être placés en centre de rétention avec leurs enfants, la convention internationale des droits de l'enfant interdisant de séparer les familles.
En décembre 2010, par deux fois, la Cour de cassation a réaffirmé que le fait de placer un mineur accompagné en rétention ne constituait pas en soi un traitement inhumain et dégradant. D'autant que ce public est orienté essentiellement vers des centres spécialement aménagés, avec chambres familiales, espaces de jeux et livres pour enfants (9 centres sur les 23 existants).
«Les centres de rétention ne sont pas des prisons, se défend un préfet, avant d'être frappé par le droit de réserve, le 23 mars prochain: ils ont été créés sous Mitterrand en octobre 1981, précisément pour offrir une solution adaptée. Quant aux chambres familiales, elles ont vu le jour sous Jospin en 2001.»
L'assignation à résidence, prônée par François Hollande, a été créée par Claude Guéant depuis juin dernier, mais à titre exceptionnel. Éric Ciotti, pour sa part, s'interroge: «Si elle devait s'étendre, faudrait-il encore payer des nuits d'hôtels par centaines, par milliers? Et qui mettrait la main à la poche?» La question des coûts, pour l'heure, ne trouve pas de réponse.
16/3/2012, Jean-Marc Leclerc
Source : Le Figaro

La Ligue des droits de l'homme (LDH) et du Groupe d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti) demandent jeudi le retrait de la circulaire Guéant du 12 janvier 2012 devant le Conseil d'État. De leur côté les étudiants étrangers rassemblés au sein du Collectif du 31 mai ont organisé mardi une cérémonie de parrainage. VIDÉO.
La circulaire du 12 janvier 2012 « revalorise le prix des taxes à verser lors d'une demande de titre de séjour » afin de « dissuader les étrangers en situation irrégulière d'introduire un dossier de régularisation », dénonce un communiqué de La Ligue des droits de l'homme (LDH) et du Groupe d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti). Les deux associations ont demandé au Conseil d'Etat d'annuler cette circulaire qui augmente les taxes liées à l'immigration. « Non seulement la somme totale dont devra s'acquitter le demandeur atteint un montant très dissuasif » de 689 euros, « mais surtout la circulaire prévoit, comme condition de recevabilité de la demande, le versement de 110 euros non remboursables et exigibles lors de tout nouveau dossier déposé ultérieurement », ajoute le texte. Après avoir noté que « les ressortissants étrangers sont dans une situation de précarité », la LDH et le Gisti estiment que « le ministère de l'Intérieur entend les taxer indûment » par le biais de cette circulaire qui découle de la loi de finances 2012. Les taxes constituent la principale source de financement de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).
Les étudiants étrangers en lutte contre une circulaire "absurde"
Mardi, une cérémonie de parrainages d'étudiants et de diplômés étrangers menacés d'expulsion a été organisée pour dénoncer « l'absurdité » de la circulaire Guéant, qui réglemente le séjour des étudiants étrangers. Cette cérémonie était organisée à l'Université Paris VI Pierre et Marie Curie par le Collectif du 31 mai, du nom de la première circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui restreignait les possibilités d'embauche en France à l'issue du diplôme, et le collectif Université Universelle, regroupant des personnalités du monde intellectuel. Chaque année 10.000 diplômés étrangers demandent leur changement de statut mais se heurtent à l'administration préfectorale, a indiqué Fatima Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai.

15/3/2012
Source : France Soir

L’accord franco-gabonais signé en 2007 a été revisité hier en vue de son adaptation aux réalités vécues dans son application, à la faveur de la deuxième session du comité de suivi de cet accord dont les travaux se sont ouverts hier au ministère des Affaires étrangères à Libreville.
Dans le cadre de la préservation des relations de coopération qui unissent la France et le Gabon, les travaux de la deuxième session du comité de suivi de l’accord franco-gabonais de 2007 relatif à la gestion des flux migratoires et de co-développement se sont ouverts hier à Libreville. Ces travaux qui se tiennent sous la direction du ministère gabonais, ont pour objectif d’insuffler une nouvelle dimension à cet accord, en vue de l’adapter aux réalités vécues dans son applicabilité. La nécessité de cette adaptation découle entre autres, des récriminations portées par plusieurs compatriotes sur la politique d’immigration française. Ouvrant les travaux en lieu et place du ministre gabonais titulaire des affaires étrangères Emmanuel Issoze Ngondet, le ministre délégué Dominique Guy Noel Nguieno est revenu sur la qualité des relations qui lient la France et le Gabon. Dans cette optique, il a affirmé que les liens d’amitié entre les deux pays ont un caractère séculaire, au regard de leur partenariat traditionnel sanctionné par des relations étroites et privilégiées. Ce qui justifie, a poursuivi le ministre gabonais, l’importante présence de 15.000 français immatriculés à ce jour ainsi que leur implication dans plusieurs secteurs de l’économie gabonaise. Aussi, le ministre délégué gabonais des affaires étrangères a également précisé que ces relations exceptionnelles se manifestent également à travers le nombre et la qualité des accords qui unissent les deux pays dans de nombreux domaines. Pour cela, il a dit que la rencontre qui se tient actuellement à Libreville témoigne à souhait de la volonté commune des deux parties de procéder à la réactualisation du cadre de coopération à travers un suivi permanent et responsable. Selon le membre du Gouvernement gabonais, l’accord sur la gestion concertée des flux migratoires et de co-développement constitue le reflet d’une volonté partagée de réévaluer et d’améliorer le partenariat, en lui insufflant une dimension nouvelle et adaptée aux réalités d’un monde en perpétuel mouvement. S’agissant proprement de l’accord, il a indiqué que les présentes assises paraissent déterminantes pour le Gabon, en ce sens que l’accord devrait contribuer à l’atteinte des trois objectifs. Il s’agit de la facilitation de la circulation des personnes entre les deux pays, le renforcement de la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre l’immigration irrégulière et le soutien des initiatives de co-développement, au profit du développement du Gabon. Aussi, pour le ministre délégué gabonais des affaires étrangères, cet accord parait également déterminant dès lors qu’elle permettra à examiner ensemble, l’état de mise en œuvre de l’accord du 5 juillet 2007 dans sa capacité à favoriser la mobilité des compétences, à renforcer la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine et à soutenir les actions de co-développement entre la France et le Gabon. Tout en reconnaissant l’effort qui a été fait dans le cadre de la circulation des personnes et des biens, Dominique Guy Noël Nguieno a dit qu’il semble néanmoins indispensable d’examiner au cours de cette rencontre , la possibilité de mettre en place un mode opératoire plus efficient pour une mobilité plus harmonieuse des compétences, et une stratégie de co-développement mieux adaptée, en donnant une meilleure visibilité aux actions bilatérales ou multilatérales à mettre en œuvre en faveur du Gabon. Tout cela, afin de proposer des solutions concrètes, efficaces et durables au défi des flux migratoires régulées par des mécanismes d’aide au retour. Pour terminer, le membre du gouvernement gabonais a réaffirmé l’attachement du président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, à une vision globale des migrations qui intègre les préoccupations de sécurité des gabonais où qu’ils se trouvent ainsi qu’à une maîtrise des flux migratoires et des préoccupations de développement, dans le but de rassurer les migrants qui aspireraient au retour et à la réinsertion. Les travaux, qui ont débuté hier par la signature du relevé des premières conclusions de l’accord, s’achèvent aujourd’hui. Ils sont axés sur les visas, les titres de séjour, la coopération immigration, les migrations professionnelles, la réadmission, la réinsertion, le retour migrants et des actions de co-développement.
15/3/2012, Stéphane Nguéma
Source : Agence gabonaise de presse

La justice belge a définitivement interdit jeudi à la mouvance d'extrême droite belge d'utiliser le nom Front National, à la demande du Front National en France qui souhaitait rompre ses relations avec son homologue belge miné par les divisions.
La Cour d'appel de Liège (sud-est) a confirmé un jugement qui interdisait au Front National belge d'utiliser le nom, le sigle FN et son logo, fixant à 10.000 euros par jour l'astreinte en cas d'infraction, a rapporté l'agence de presse Belga.
La justice avait été saisie par le parti dirigé par Marine Le Pen, qui souhaitait mettre fin à une expérience lancée dans les années 1980 pour faire bénéficier la mouvance belge de la popularité de Jean-Marie Le Pen.
Malgré l'absence de leader charismatique, le FN belge, fondé en 1985, avait réussi à séduire jusqu'à 8% des électeurs de Wallonie (sud) dans les années 1990.
Son audience a depuis fortement reculé et il ne compte plus que quelques élus municipaux. Miné par les luttes intestines, il s'est en outre scindé en plusieurs formations concurrentes qui affirment tous être "le réel FN".
La décision de justice "signifie que le FN belge et ses dissidences n'existent et n'existeront plus en Belgique. Ces derniers militants et partisans sont condamnés à la +groupusculisation+ ou à la disparition politique", a réagi l'Observatoire belge de l'extrême droite sur son site Résistances.be.
Cette association engagée avait mis en lumière, dans plusieurs enquêtes, "les liens du FN réunifié belge avec un groupuscule national-solidariste belge lié en France à des mouvements d'extrême droite dissidents, concurrents et hostiles au Front national français et à sa présidente", rappelle-t-elle.
15 mars 2012
Source : AFP

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a réaffirmé jeudi que le site du parti de Geert Wilders appelant à dénoncer des Européens de l'Est était une "initiative de parti", alors que les députés européens lui ont demandé de le condamner.
"Le gouvernement a toujours souligné que le site est l'initiative d'un parti politique, le PVV", le Parti pour la Liberté du chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders, indique Mark Rutte dans une lettre envoyée à la chambre basse du Parlement.
"Le site ne reflète en rien les vues ou la politique du gouvernement en matière de migration du travail d'Europe centrale et Europe de l'Est", assure M. Rutte dans le texte, co-signé par le ministre néerlandais des Affaires étrangères.
Le gouvernement n'a pas à "commenter les mesures des partis politiques", poursuit le texte.
Le Parlement européen a adopté jeudi à main levée une résolution commune dans laquelle il "condamne résolument le site internet lancé par le PVV", qui "porte atteinte à la libre circulation des personnes et au droit à la non-discrimination".
Les députés ont par ailleurs "instamment" appelé Mark Rutte, qui n'était pas présent lors du débat qui a eu lieu mardi à Strasbourg, à se "désolidariser" du site.
Le Parti pour la liberté (PVV) avait mis en ligne le 8 février un site incitant les Néerlandais à signaler les "nuisances" qu'ils subiraient au quotidien de la part de ressortissants d'Europe de l'Est ou centrale.
Le gouvernement néerlandais, qui a besoin du soutien du PVV pour détenir une majorité parlementaire, avait dit à plusieurs reprises qu'il ne condamnerait pas l'initiative de Geert Wilders, arguant qu'il s'agissait "du site d'un parti" et non d'un site gouvernemental.
15 mars 2012
Source : AFP

Des défenseurs des droits de l'Homme ont exprimé jeudi leur indignation au lendemain du suicide d'une domestique éthiopienne frappée par un homme, son recruteur selon la presse, une scène qui avait été filmée et diffusée sur une chaîne de télévision libanaise.
Alem Desisa, 34 ans, s'est pendue mercredi avec un drap dans un hôpital psychiatrique libanais, où elle avait été amenée par la police après avoir été frappée il y a trois semaines.
La vidéo, montrant un homme tirant Mme Desisa par les cheveux et la sortant du consulat éthiopien, a provoqué l'indignation dans le pays.
Selon des informations de presse, cet homme est le propriétaire de l'agence de recrutement qui l'avait embauchée.
"La presse parle de +suicide+, mais les conditions qui ont mené à ce geste en font un meurtre", a affirmé dans un communiqué le Mouvement anti-racisme, un groupe local.
Betty Barakat, de l'organisation Caritas, a affirmé à l'AFP avoir été choquée d'apprendre le suicide de Mme Desisa qui était, selon elle, "heureuse et se portait bien lors de ma dernière visite lundi".
Environ 200.000 immigrants travaillent au Liban, principalement venus du Sri Lanka, d'Ethiopie, des Philippines et du Népal.
De nombreux employeurs confisquent leur passeport à leur arrivée au Liban et les gardent enfermés dans les maisons.
Selon un rapport d'Human Rights Watch publié en 2010, quatre travailleurs domestiques se suicident chaque mois au Liban.
15 mars 2012
Source : AFP

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