mercredi 3 juillet 2024 08:28
Le Ministère de la Culture organise un colloque sur la littérature des voyages, en partenariat avec le Conseil de la Communauté Marocaine résidant à l'étranger. Cette rencontre met en exergue la position du Maroc qui a joué un rôle pionnier dans la consécration de la littérature des voyages, favorisant les échanges entre les civilisations et les cultures, et le développement des connaissances géographiques.

Une activité culturelle riche est un signe de bonne santé pour une ville ou une région. Agadir s'est enrichie de plusieurs manifestations culturelles ces dernières années.

Des mémoires de Renault aux Mémoires Vives ...

De l'exposition à la caravane ...

La caravane Mémoires vives, présentera tout au long du mois d'Avril 2009 l'exposition Mémoires de Renault, le film documentaire Retour sur l'Ile Seguin (Mehdi Lallaoui - 52min- France - 2003) et offrira un espace de rencontres et de débats.


 

Madame le Ministre

Monsieur le Ministre

Mesdames et messieurs les élus

Mesdames et messieurs

Chers amis


Je suis très honorée et ravie de vous accueillir dans cette ville magique et millénaire qu'est Marrakech, à cette première rencontre publique intitulée « Marocaines d'ici et d'ailleurs : mutations, défis et trajectoires» initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) placée sous le Haut patronage de sa majesté Mohamed VI, en partenariat avec le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et l'Association pour la célébration au 1200ème anniversaire de la Fondation de Fès.

Ce n'est pas un hasard si le conseil a choisi pour sa première manifestation d'envergure la question de la femme marocaine d'ici et d'ailleurs. Depuis sa création, le Conseil a fait de ''l'approche genre et nouvelles générations'' une de ses priorités, notamment par la mise en place d'un groupe de travail transversal qui a pour mission de mener des activités et une réflexion propres, mais aussi de veiller à ce que cette dimension soit systématiquement intégrée dans l'ensemble des activités du Conseil. En effet, une féminisation croissante de l'émigration marocaine impose au Conseil de tenir particulièrement compte des défis spécifiques que cette mutation profonde et durable induit.

Prendre en compte la problématique du genre n'est ni une question de mode ni de slogan. Elle est placée au cœur du développement social des sociétés. C'est une question politique et une priorité du temps.

Elles sont nombreuses de Zayneb qui a fondé Marrakech, de Fatima El Fihria, fondatrice de la première et aujourd'hui la plus ancienne Université, Al Karaouine, à toutes ces Marocaines du monde qui ont œuvré par petites ou grandes touches à faire un Maroc nouveau enraciné dans la tradition et résolument tourné vers l'avenir.

La question et le rôle des femmes de l'émigration ont pris depuis quelques temps un relief nouveau aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Jusqu'à cette prise de conscience récente, les hommes apparaissaient comme les acteurs principaux des migrations et les femmes ou leurs filles, étaient les grandes oubliées des statistiques et de l'histoire.

Or l'émigration est en pleine mutation. Un certain nombre de constats peuvent être faits et seront développés dans les différents espaces durant ces deux jours : en moins de quatre décennies, l'émigration marocaine s'est profondément transformée. Elle connaît en particulier une très forte féminisation (près d'un émigré marocain sur 2 est une femme) et l'émergence des nouvelles générations.


Elle se caractérise par une grande diversité des profils migratoires et des parcours : développement d'une migration de travail de femmes seules, émergence de femmes politiques issues de l'immigration, travailleuses retraitées et chefs de famille mais aussi des domestiques en situation illégale et des femmes victimes de l'exploitation sexuelle dans certains pays.

Aujourd'hui, elles contribuent, de façon de plus en plus significative aussi bien dans le pays d'origine que dans le pays d'accueil au développement économique, social et culturel.

Ce sont autant de facteurs qui mettent en lumière les tendances lourdes de l'émigration marocaine au féminin et qui questionnent la capacité du pays d'origine et des pays de résidence à prendre en compte cette nouvelle donne.


Mais nombreuses sont les femmes de l'émigration qui ont su construire leur propre voie et s'inscrire avec succès dans des parcours de mobilité sociale. Performance et talents se conjuguent là aussi au féminin. Il n'en reste pas moins que pour bon nombre d'entre elles, les droits à la dignité, au respect, à l'intégrité de leur corps ne sont pas effectifs tandis que dans le monde du travail elles subissent le plus souvent encore une double discrimination en raison de leur origine et de leur sexe.

Le Maroc a entrepris de nombreux chantiers dans tous les secteurs permettant de changer irrémédiablement le pays et de l'inscrire dans un mouvement de modernisation. La question du genre en fait partie.

Les femmes très présentes dans le mouvement associatif ont revendiqué le changement de leur statut personnel qui les réduisait à des mineures. En cela, elles ont été entendues par sa Majesté Mohamed VI, conscient du rôle que la femme tenait désormais et permettant de l'inscrire comme acteur à part entière dans le développement de la société.

Et pour compléter cette ambition affichée et assumée, Sa Majesté ne pouvait faire plus grand cadeau que celui d'annoncer la levée des réserves enregistrées au sujet de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme (CEDEF).

Le code de la famille, profondément influencé par la philosophie des droits de l'Homme et par des principes d'égalité et d'équité, est un événement essentiel qui vient bousculer les mentalités même si le fossé reste énorme entre l'esprit et la pratique. Il a eu un grand retentissement sur les diverses institutions, associations des femmes marocaines vivant à l'étranger. En effet, les femmes de l'émigration se trouvent, trop souvent, confrontées à une situation complexe relevant du droit international privé, à un enchevêtrement de législations des pays d'origine et d'accueil et de conventions internationales, bilatérales ou multilatérales. Le nouveau code de la famille réduit considérablement les écarts qui existent entre ces législations.


Longtemps peu visibles dans l'histoire de l'immigration et plus récemment perçues comme de actrices positives de l'intégration, les femmes sont de plus en plus nombreuses à témoigner d'une prise de parole nouvelle et d'une volonté de faire évoluer les mentalités.

L'image de la femme marocaine s'est construite dans une richesse multiculturelle qui fait sa force et que lui envient de nombreuses femmes arabes. L'ancrage culturel est une force pour aller de l'avant. A l'étranger c'est elle, qui incarne cette dimension culturelle, c'est elle, qui est le vecteur de transmission des valeurs à la fois traditionnelles et modernes.


Cette première rencontre destinée à devenir un rendez-vous annuel va permettre d'établir un premier état des lieux de la situation des femmes tant au Maroc qu'au sein des pays d'immigration, et des dynamiques en cours. Elle sera l'occasion de porter un regard croisé sur les diverses expériences des femmes marocaines d'ici et d'ailleurs et d'analyser les avancées, les défis et les contraintes en matière d'égalité.

Nous avons délibérément choisi de porter la question du genre mais sans oublier, bien sûr, que le grand défi de nos sociétés est d'impliquer les hommes dans la réflexion sur les femmes.

Espace de travail, espace de rencontres, espace d'échanges et de partage, nous avons privilégié une démarche de consultation en amont afin de contribuer à la conception de cette conférence.


Les espaces qui vous sont proposés simultanément sont :

  • les femmes actrices de changements,
  • les situations d'inégalités et de vulnérabilités qui persistent malgré les progrès constatés,
  • Images et représentations des femmes dans les arts et les médias.

 

Par ailleurs, vous sera proposé dans chaque espace un temps dédié aux modalités de coopération et de partenariat entre le Maroc et les femmes marocaines du monde. Ces coopérations sont génératrices au delà du développement économique d'une véritable dynamique interculturelle sur les attitudes, les comportements et l'éducation.

La première rencontre des femmes marocaines du monde s'ouvrira aussi aux diverses formes d'expression artistique féminine marocaine.

 

Je tiens à remercier très chaleureusement toutes les personnes qui sont présentes à ce séminaire et qui nous ont fait l'amitié d'accepter notre invitation.

Nous comptons parmi elles de nombreuses personnalités du milieu universitaire, économique, politique ou institutionnel, des artistes, des responsables associatifs, des journalistes qui jouent un rôle de premier plan dans l'évolution de nos sociétés.

 

Témoins de leur temps, ce panel de femmes, réuni aujourd'hui, prouve si c'est encore nécessaire la richesse et la diversité des profils et des parcours des femmes de l'émigration qui vivent pleinement leur multiculturalisme. Elles sont des passeuses de messages dans un contexte de mondialisation.

Fortes de leur double appartenance culturelle, plurielles dans leurs trajectoires et leurs aspirations, source de dynamisme, d'inventivité et d'innovation, les femmes de l'émigration constituent un atout majeur pour l'économie mais aussi pour la démocratie. Elles sont une chance pour le Maroc et pour les pays d'immigration.

 

Au nom de l'ensemble de mes collègues du CCME, au nom du groupe de travail « Approche genre et nouvelles génération », je vous souhaite de nouveau la bienvenue dans cette ville magnifique. Que ces deux jours soient l'occasion de rencontres, de création, de partenariats, de projets, de dynamiques et d'amitié. Vous êtes invitées à proposer toutes les idées qui pourraient permettre d'organiser la prochaine rencontre. Toutes vos remarques et propositions sont les bienvenues.


Je vous souhaite, je nous souhaite à toutes et à tous de très bons travaux.



Amina Ennceiri, Présidente du groupe de travail "Approche genre"

 


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Vieillir dans l'immigration

Quel statut et quelle prise en charge des Marocains vieillissants ?

Casablanca, Hôtel Farah Golden Tulip, 30 - 31 mai 2009

 

Sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étrangerorganise un colloque international sur le Statut Juridique de l'Islam en Europe

14-15 Mars 2009 - Fès - Hôtel Royal Mirage

 

Samedi 14 Mars 2009

 

8h30 - 9h00 : Accueil des participants

 

9h00 - 10h30 :

  • Allocution d'ouverture, Driss El-Yazami, président du CCME.
  • Introduction aux travaux, Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME.

 

10h30 - 11h00 : Pause café

 

11h00 - 12h45 : Première séance plénière : les législations européennes et la liberté de culte

  • Président : Pr. Peter van Koningsveld
  • Rapporteurs : Aziz Rifki, Jaouad Achakouri(CCME)

 

11h00 - 11h15 : Source d'inspiration des lois européennes. Massimo Vari, juriste, professeur, président de section de la cour des comptes, ancien vice-président de la Cour constitutionnelle italienne, Rome, Italie.

 

11h15 - 11h30 : Statut des cultes en Europe au regard de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, cas de l'Islam. Francis Messner, juriste, directeur de recherches au CNRS, Strasbourg, France.

 

11h30 - 11h45 : L'unification législative au niveau européen. Stéphane Papi, juriste, chercheur associé au CNRS, Aix-en-Provence, France.

 

11h45 - 12h00 : Législations européennes concernant la pratique du culte. José Maria Contreras Mazario, Directeur Général des relations avec les confessions, Ministère de la Justice, Madrid, Espagne.

 

12h00 -12h15 : La liberté de culte en droit français. Laurent Touvet, conseiller d'Etat, Directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Paris, France.

 

12h15 - 12h45 : Discussion

 

12h45-14h30 : Buffet

 

14h30 - 17h30 : Deuxième séance plénière : Les législations européennes et les spécificités du culte musulman

  • Président : Pr. Francis Messner
  • Rapporteurs : Anas El Hasnaoui(CCME), Khalid Hajji

 

14h30 - 14h45 : Cas de la France. Alain Garay, juriste chargé de cours à la faculté de droit et science politique d'Aix-Marseille III, Paris, France.

 

14h45 - 15h00 : Cas de l'Espagne. Jaime Rossell Granados, professeur de droit ecclésiastique, Caseres, Espagne.

 

15h00 - 15h15 : Le statut juridique de l'islam et des musulmans aux Pays-Bas Ruud Peters, professeur de droit musulman, Amsterdam, Pays-Bas.

 

15h15 - 15h30 : Cas de l'Italie. Francesco Zannini, professeur à l'Institut pontifical des études arabes et islamiques, Rome, Italie.

 

15h30 - 15h45 : L'institutionnalisation de l'Islam en Belgique. Une expérience pilote qui permet de voir les enjeux à venir, Felice Dassetto, professeur émérite, Louvain-la-Neuve, Belgique.

 

15h45 - 16h00 : Cas de l'Allemagne, Mathias Rohe, juriste, spécialiste de l'Islam, Nuremberg, Allemagne.

 

16h00 - 16h15 : les lois européennes et les spécificités du culte musulman : exemple du Royaume Uni, Muhammad Habibur Rahman, universitaire, Londres, Royaume-Uni.

 

16h15 - 16h45 : Discussion

 

16h45 - 17h15 : Pause café

 

17h15 - 19h15 : Troisième séance plénière : Politiques publiques en matière de cultes

  • Président : Pr. Felice Dassetto
  • Rapporteurs : Ghislaine El Abid, Youssef Madad (CCME)

 

17h15 - 17h35 : Analyse des dynamiques d'institutionnalisation et de régulation publique de l'islam en Europe: état des lieux et perspectives d'évolution. Franck Frégosi, chercheur au PRISME CNRS, Strasbourg, France.

 

17h35 - 17h55 : L'approche éducative. Françoise Lorcerie, Directrice de recherche au CNRS, Aix-en-Provence, France.

17h55 - 18h15 : Musulmans en Europe: Troies issues majeures : L'exemple des Pays-Bas, Peter van Koningsveld, professeur d'Histoire de l'Islam en Europe de l'Ouest, Pays-Bas.

18h15 - 18h35 : Autres approches. Catherine Wihtol de Wenden, Directrice de recherches au CNRS, Paris, France.

18h35 - 19h15 : Discussion

 

 

Dimanche 15 Mars 2009

 

09h00 - 09h45 : Quatrième séance plénière : Présentation d'expériences d'organisation du culte musulman en Europe

  • Président : Pr. Jaime Rossell Granados
  • Rapporteur : Youssef Haji, Fatiha Hajjat (CCME)

 

9h00 - 9h20 : L'expérience allemande. Heidrun Tempel, Déléguée du Ministre Fédéral des Affaires étrangères au dialogue interculturel, Berlin, Allemagne.

 

9h20 - 9h40 : L'organisation du culte musulman en droit français. David Senat, conseiller chargé des questions juridiques et judiciaires et des cultes au Ministère de l'Intérieur, Paris, France.

 

9h45 - 11h45 : Table Ronde : « Gestion de l'islam dans la Cité »

  • Les Maires de Strasbourg et Offenbach débâteront de la gestion de l'islam dans leur cité. Participe aux débats : Françoise Duthu, auteur du livre « Le maire et la mosquée »
  • Table ronde animée par Jacques Fortier, journaliste aux DNA, Le Monde,...

 

11h45 - 14h00 : Buffet

 

14h00 - 15h30 : Quatrième séance plénière (suite) : Présentation d'expériences d'organisation du culte musulman en Europe

 

14h00 - 14h20 : L'expérience belge. Salah Echallaoui, inspecteur de l'enseignement religieux, et Jacques Rifflet, spécialiste des questions juridiques, politiques, Bruxelles, Belgique.

14h20 - 14h40 : L'expérience espagnole, Ivan Jimenez-Aybar, Docteur en droit, spécialiste de l'Islam, Saragosse, Espagne.

 

14h40 - 15h00 : L'expérience du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui, Président du CFCM, Paris, France.

 

15h00 - 15h20 : La vision britannique de l'islam, Vaughan Jones, chef exécutif de PRAXIS, Londres, Royaume-Uni.

 

15h20 - 15h30 : Discussion

 

15h45 - 16h45 : Séance de clôture

  • Michel Tubiana, président d'honneur de la ligue des droits de l'Homme, France.
  • D. José Maria Ferré de la Peňa, Ambassadeur en mission spéciale au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, Madrid, Espagne.
  • Allocution CCME.
  • Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME.
  • Abdellah Redouane, membre du CCME, président du groupe de travail « cultes et éducation religieuse.

 

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M. Driss El Yazami

Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger

Maroc

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Mme Lorena Escudero

Ministre pour les équatoriens et équatoriennes migrants

Equateur

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Conseiller : M. Juan Peris

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Secrétariat : Mme. Denisse Zambrano Gallegos

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M. Augustin Torres Herrero

Directeur général de la communauté espagnole de l'extérieur,

Espagne

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Secrétariat : Mme. Marta Maria Alonso Fernandez

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M. Jean Michel Lafleur

Chargé de Recherches du Fonds de la Recherche Scientifique (FRS-FNRS),

Belgique

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Mohamed Berdouzi

Universitaire, politologue

Maroc

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M. Paulo Marques
Membre Permanent de l'Assemblée des Portugais de l'Etranger, Président de la Commission de la participation civique et politique
Portugal

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Email association : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



M. Branko Barbic

Secrétaire du comité de l'immigration

Croatie

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Mme. Marie Pascale Avignon Ferret

Membre du Conseil d'Administration de l'Association des Français du monde

France

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M. Andrea Amaro

Conseiller du Président du Conseil Général des Italiens de l'étranger

Italie

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Secrétariat : Mme. Cinzia Mattocia

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M. Mohamed Gahche

Député à l'Assemblée nationale populaire d'Algérie

Algérie

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M. Amadou Soulalé

Conseiller spécial du président du Haut conseil des Maliens de l'extérieur

Mali

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M. Francisco Ruiz Vazquez

Président du Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur

Espagne

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M. Angel Peña Castañeda

Chef de la migration de la Communauté autonome de Castille et Léon

Espagne

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M. José Antonio Villamayor Filloy
Sous-Directeur général chargé de la coordination, de la coopération et de la gestion budgétaire

Secrétariat Général de l'Emigration, Communauté autonome de Galicie

Espagne

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Mme Cecilia Baeza

Doctorante en sciences politiques

France

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Mme Rouba El Chidiac

Liban

Email :



M. Mohamed Chaïb

Président du groupe de travail citoyenneté et participation politique du CCME

Maroc

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M. Djabia Joachim Anvire

Directeur du Département des Ivoiriens de l'Etranger

Côte d'Ivoire

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Mme Siga Sarr Diouf

Directrice des affaires sociales des Sénégalais de l'extérieur, Ministère des Sénégalais de l'extérieur et du tourisme

Sénégal

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M. Jean Benoit Alokpon

Directeur Exécutif, Agence des Béninois de l'Extérieur

Bénin

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M. Frej Souissi

Directeur Général de l'Office des Tunisiens de l'Etranger

Tunisie

Secrétariat : Mme Chihi

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Mme Vida Bagdonavicenne

Directeur général du département des minorités nationales et des lituaniens vivant à l'étranger

Lituanie

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Conseiller : Vytautas Mikelionis

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Mme Elisa Díaz Gras

Institut des mexicains à l'étranger

Mexique

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M. Didier Heiremans

Président de l'UFBE

Union francophone des Belges de l'étranger,

Belgique

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Le Salon « Maroc-Forum 2009 » qui se tient à Franckfort - Offenbach (Allemagne) du 7 au 10 mai, consacre cette troisième édition au " Maroc des régions, Souss-Massa-Drâa à l'honneur".

Vendredi 27 mars 2009

De 10h à 11h conférence de presse à la mairie de Saint-Denis en présence du Maire, des médias et de personnalités



Le mouvement féministe au Maroc : Quelques repères historiques


Je rappelle que la société marocaine a connu deux générations de mouvements de défense des droits des femmes. Une première a vu le jour dans les années quarante et une seconde au début des années quatre vingt.

Il sera question, pour la présente communication, de s'arrêter sur l'expérience de la première génération et en particulier des deux composantes les plus importantes, à savoir : le secteur féminin du parti de l'indépendance et l'association Akhawat Assafa affiliée au Pari démocrate de l'Indépendance. (La traduction en français proposée par Zakya Daoud est « les sœurs de la transparence ou de la pureté »)

Cette expérience a vu le jour dans la zone qui était sous occupation française et elle couvre la période allant de la moitié des années quarante jusqu'au début des années soixante.


Le choix de remonter au tout début de cette expérience répond au besoin de questionner et d'examiner les points suivants qui restent encore d'actualité:

    • l'articulation entre le politique et le féminisme et les limites qui se posent aux structures féminines dans ce cadre.
    • le poids de la religion et l'importance cruciale qu'il revêt dans le débat public sur la question des droits des femmes pour tous les acteurs, toutes tendances confondues.
    • la tentative d'illustrer les moments où la supposée antinomie entre Islam et reconnaissance des droits des femmes, ou Islam et féminisme, s'avère loin d'être évidente.


        Rappel du contexte

        Je rappelle que les premiers balbutiements du mouvement pour les droits des femmes ont vu le jour dans un contexte marqué par la lutte pour l'indépendance, portée par les composantes du mouvement nationaliste marocain. Et c'est précisément dans le cadre de la lutte pour les réformes que va commencer à s'exprimer l'intérêt pour la question féminine.

        Les composantes du mouvement des droits des femmes se sont intéressées à une multitude de domaines dont les plus importants sont:

          • L'éducation des filles;
          • Les droits civils, notamment ceux relatifs au rapport hommes femmes dans le cadre de l'institution matrimoniale.


              La première composante de ce mouvement a vu le jour dans le giron du parti de l'Istiqlal et a pris la forme du secteur féminin qui suivait la même démarche organisationnelle que les autres cellules du parti.

              La seule différence résidait dans le fait que les femmes ne pouvaient pas se trouver ensemble avec les hommes, la mixité n'étant pas encore de mise. D'où la nécessité de mettre en place une structure à part.

              C'est un secteur qui s'est constitué des femmes issues de la bourgeoisie citadine, notamment celles qui avaient bénéficié de l'éducation.

              L'une des initiatrices et des animatrices principales de ce secteur est Malika Al Fassi (1919-2007), qui était aussi parmi les premières plumes journalistiques féminines. Ce qui rappelle des expériences semblables dans d'autres sociétés, notamment occidentales.

              C'est à elle seule en tant que femme, qu'est revenu le privilège de la signature du manifeste de l'Indépendance. Ce qui prouve son poids et son influence.

              L'éducation des filles était l'une des questions sur laquelle ce secteur s'est fortement mobilisé. Mais il faut rappeler que le droit d'accès des filles à l'instruction était au départ (dans les années 20 et 30) porté par certains lettrés, dont le savant Al Hajoui qui s'était illustré par une position très en avance par rapport à son époque.

              Époque marquée par l'opposition exprimée par certains dignitaires et représentants de l'élite marocaine. Mais surtout une résistance de la part de la population qui voyait d'un mauvais œil la sortie des filles en dehors du foyer.


              Les années 40 ont vu la mobilisation des différents acteurs en présence autour de la question de l'instruction des filles à savoir:

              • La monarchie avec une forte mobilisation de la princesse Lalla Aïcha, figure de proue de l'émancipation féminine, comme on aimait l'appeler à l'époque.
              • Les différentes composantes du nationalisme marocain à travers la mise en place des écoles privées, avec à chaque fois le déplacement royal pour inaugurer celles réservées aux filles.
              • Les composantes du mouvement des femmes à savoir le secteur féminin de l'Istiqlal et l'association « Akhawat Assafa ».

                   

                  C'est d'ailleurs cette forte mobilisation qui va rendre de plus en plus acceptable l'idée de l'accès des filles à l'école et va atténuer l'opposition qu'elle suscitait auparavant.

                  L'un des moments forts dans ce domaine, est celui qui illustre le combat du secteur féminin de l'Istiqlal pour l'ouverture du cycle supérieur de la prestigieuse université d'Al Qaraouiyyine à Fès, qui représente à elle seule tout un symbole puisqu'il s'agit d'une institution où l'on enseignait les sciences religieuses réservées jusqu'alors aux seuls hommes.


                  Les militantes de ce secteur se sont intéressées également à l'accès aux droits politiques qui, il faut le rappeler, n'a pas nécessité un combat de longue haleine puisque le Maroc a bénéficié de l'ambiance mondiale qui régnait à l'époque et qui a vu un certain nombre de pays reconnaître aux femmes le droit d'accès aux droits politiques.


                  Mais la priorité pour ces militantes était l'indépendance du pays, mot d'ordre du parti auquel elles appartenaient. Ceci a permis à ces femmes de s'imposer sur la scène politique et de rendre de plus en plus acceptable la présence des femmes dans l'espace public à travers l'encadrement et la sensibilisation qu'elles ont menés.

                  On peut dire que l'expérience de ce secteur s'inscrit globalement dans la tradition du féminisme politique. La question du rapport hommes femmes n'était pas à l'ordre du jour de cette structure.

                   


                  C'est là un combat dans lequel, l'autre composante du mouvement des droits des femmes s'est illustrée.

                  Il s'agit de l'association « Akhawat Assafa » qui a vu le jour en 1946 et dont l'initiative de la création revient aux femmes issues de l'autre composante du nationalisme marocain, à savoir le parti démocrate de l'indépendance (PDI)

                  A la différence de l'autre composante, celle-ci a pris, sur le plan organisationnel la forme d'une association, qui disposait d'antennes dans les grands centres urbains.


                  Les membres de l'association représentaient également la bourgeoisie citadine et avaient, pour certaines d'entre elles, des liens familiaux avec les responsables du parti comme c'était d'ailleurs le cas aussi pour les femmes de l'Istiqlal.

                  Le PDI était réputé pour son libéralisme et son souffle réformateur aussi bien sur le plan politique que social. D'où la place qu'il avait réservée à la question de l'Indépendance mais également à la démocratie et à la réforme sociale. Il plaçait, ces deux questions parmi ses priorités et n'entendait pas ajourner la question démocratique jusqu'à l'avènement de l'Indépendance. D'où la divergence avec le PI, qui considérait que la priorité était l'Indépendance. Divergence qui aura des répercussions négatives sur la relation entre les deux partis après l'indépendance et qui influencera la vie politique dans son ensemble.


                  Tout comme le secteur féminin de l'Istiqlal, AKS s'était intéressée à l'éducation des filles.

                  La position exprimée par les deux composantes en la matière tranchait nettement avec la proposition défendue par certains responsables des commissions mises en place par le Sultan afin de réformer l'enseignement et qui le limitait au primaire avec un objectif : celui de rester dans le prolongement du rôle traditionnel des femmes.


                  Les femmes quant à elles, notamment de AKS, étaient conscientes que l'accès à tous les cycles de l'enseignement était la seule condition qui permettrait aux femmes de devenir de véritables acteurs dans les différents domaines de la vie, et donc de se libérer du carcan traditionnel où elles étaient enfermées.


                  Ce combat pour l'accès à l'éducation était une occasion où les défenseurs se sont vus dans l'obligation de mobiliser le référentiel religieux contre les arguments avancés par les détracteurs reproduisant en filigrane les fondements du patriarcat et véhiculant une image des femmes pour le moins dégradante.

                  Très tôt, les acteurs de l'époque ont mis le doigt sur l'importance de cet argument et l'ont utilisé contre les conservateurs, mais aussi contre le Protectorat français qui avait tenté de remettre en cause l'un des acquis réalisés avec l'arrivée de l'islam au Maroc.


                  Dans le cadre de ce qu'on appelait la politique berbère du Protectorat, qui visait principalement à séparer les arabes des berbères pour mieux régner, l'administration coloniale a tenté, à travers le dahir berbère de 1930, de réinstaurer une coutume très ancienne qui existait au Maroc bien avant l'arrivée de l'Islam, et qui privait les femmes de leur héritage. Une première tentative dans ce sens avait eu lieu en 1913, ce qui a suscité de la part des femmes, un soulèvement et l'organisation d'un grand rassemblement qui a obligé les français à se rétracter.

                  Ce qui d'ailleurs nous amène à nous interroger, au moins du côté des droits des femmes, sur cette fameuse mission civilisatrice du colonisateur, chère à Lyautey, et qui s'avère loin d'être vraie.

                  Mais là où les membres de AKS se sont le mieux illustrées, c'est leur combat pour l'adoption des juridictions équitables dans le cadre de l'institution matrimoniale.

                  Elles ont déjà soulevé à l'époque tous les aspects, qui ont été repris à la lettre, 40 années après, par la 2ème génération du mouvement des femmes qui a vu le jour dans le milieu des années 80.

                  Il s'agissait en l'occurrence, et à titre d'exemple, de revendiquer l'abrogation de la polygamie et la répudiation, en mettant en place le divorce judiciaire, l'élévation de l'âge du mariage et la lutte contre les agressions auxquelles les premières femmes dévoilées faisaient face dans la rue.

                  Pour protéger les femmes contre ces agressions, les militantes de AKS avaient saisi, à travers un rapport, le Sultan et les autorités locales afin de leur demander de prendre les dispositions nécessaires dans ce sens.

                  Ce faisant, l'association a clairement pointé du doigt la responsabilité de l'État à protéger les femmes contre des actes commis par des hommes et qui tirent leur légitimité du patriarcat. C'est une manière de dire clairement que rien ne justifie que les femmes soient l'objet d'agressions encore moins pour le fait de se dévoiler et d'investir l'espace public. Si les femmes se font agresser, ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas respecté une prétendue instruction coranique (ce qui revient à leur faire endosser à elles seules la responsabilité) mais c'est parce que les hommes, admettent mal la présence des femmes, qui dans leur mentalité doivent rester confinées chez elles. D'où l'idée de les rendre responsables de leurs actes et par là, la nécessité de l'intervention de l'Etat. C'est une manière de rappeler que le privé est public.

                  Ce sont là les revendications qui ont vu la mobilisation des deux composantes.

                  Le Maroc va connaître après son indépendance un certain nombre d'évolutions. Il s'agira de la mise en place des institutions de l'État avec entre autres l'élaboration de la constitution et du code du statut personnel ainsi que l'initiation d'un certain nombre de programmes de développement dont celui de l'ouverture des écoles et des universités qui ont profité, entre autres aux jeunes générations des femmes, nées un peu avant et après l'indépendance.

                  Le code du statut personnel, qui est le fruit du travail d'une commission dont le rapporteur était Allal Al Fassi, un des responsables du PI, savant éclairé et adepte de l'ijtihad, ayant par ailleurs développé, dans l'un de ses écrits (l'auto-critique), une défense des droits de la femme, a été pour le moins décevant pour les membres de AKS.

                  Il s'agissait en gros de maintenir les femmes dans une situation d'éternelles mineures en stipulant la nécessité de la tutelle pour la femme lors du contrat de mariage, en autorisant la répudiation et la polygamie et en instaurant l'impossibilité pour les femmes de donner leur nationalité à leurs enfants nés d'un mariage avec un étranger consacrée.

                  Les seules réactions à ce nouveau code, sont celles qui ont été exprimées par AKS, qui se sont élevées avec virulence en mettant sur la table de nouveau le débat autour des formes diverses de la discrimination à l'égard des femmes reproduites par le texte de la Moudawana.

                  Elles se sont à l'occasion permises de s'interroger sur la responsabilité de l'Islam, ainsi que sur la tradition prophétique et le droit musulman.

                  Ce qui ne va pas tarder à susciter les réactions de certains savants qui, tout en défendant le bien fondé de la polygamie, de l'inégalité en matière d'héritage, n'acceptaient pas qu'on mette l'Islam en cause.

                  D'où, à notre avis l'amalgame flagrant entre ce qui relève du droit musulman, production par ailleurs humaine, et ce qui est du ressort du Coran.

                  Mais si cet amalgame était le fait de certains savants qui imposaient aux femmes, au nom de l'Islam, l'acceptation du traitement inégalitaire à leur égard, les femmes de AKS n'en ont pas été en reste. Essayant de dénoncer les discriminations dont les femmes sont l'objet, elles ont pointé la responsabilité de l'Islam. Ce faisant elles sont tombées dans le piège de ces savants qui au fond défendaient le droit musulman qui n'est qu'une lecture patriarcale du Coran. Or les causes de la situation inégalitaire sont à chercher ailleurs, dans ce qui est à présent mieux décelé, à savoir les fondements du patriarcat.

                  D'ailleurs la clarification de leur point de vue ne va pas tarder à tomber, puisqu'elles ont publié par la suite un article où elles ont tenu à expliquer qu'il ne s'agit pas d'une critique systématique de la législation musulmane, mais plutôt l'expression du désir de mieux en comprendre les fondements.

                  Voilà ce qui, dès l'amorce du débat sur les droits des femmes, va poser la question des arguments.

                  Ce débat fructueux n'aura plus lieu d'être puisque les évolutions que le Maroc a connues par la suite ne le permettaient plus.

                  Il faut rappeler que nous sommes à la fin des années cinquante. Période qui allait être marquée par les affrontements politiques notamment entre le PI et le PDI.

                  Le paysage politique marocain dans son ensemble, connaîtra un climat de confrontations et de règlements de compte qui allait affecter profondément la vie politique et la relation entre les différents acteurs. On assistera à la mise en place d'un Etat autoritaire et centralisateur avec la quasi absence de règles démocratiques pour le règlement et la gestion des différends politiques.

                  Dans ce contexte, la question des droits des femmes s'est trouvée reléguée au second plan. On a même développé à cette époque, l'idée selon laquelle le règlement de la question féminine se ferait automatiquement une fois réglée la question du pouvoir politique.

                  Dans ce climat, le PDI ne va pas longtemps résister aux péripéties des différents règlements de compte de l'époque. Il entrera en agonie pour ne plus avoir aucune influence par la suite.

                  L'association AKS fera les frais de cette situation et disparaîtra de la scène, et avec elle disparaîtra également l'intérêt pour les droits civils des femmes qui perdurera jusqu'à ce qu'une nouvelle génération s'en emparera dans la moitié des années 80.

                  Mais si le climat politique général de l'époque, ainsi que les choix conservateurs qui ont prévalu lors de l'élaboration du code du statut personnel, expliquent, en partie les raisons de la disparition de AKS, il n'en demeure pas moins que la dépendance de l'association vis-à-vis du PDI est à prendre en considération.

                  Malgré leur dynamisme, les actrices de AKS se sont trouvées dans l'incapacité de poursuivre seules, leur combat dans le Maroc de la fin des années cinquante. Un Maroc où l'espace des libertés publiques était réduit, ce qui n'encourageait guère "l'expression et la parole publique" quelle qu'elle soit.

                  Il s'ajoute à cela, le fait que les idées avant-gardistes qui ont caractérisé AKS n'ont pas trouvé un terrain fertile puisque l'analphabétisme, l'ignorance et le conservatisme étaient les éléments qui marquaient la société marocaine de l'époque.


                  Quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de l'expérience du mouvement des droits des femmes au Maroc ?

                    • Le mouvement des droits des femmes s'inscrivait dans la tradition du féminisme politique qui avait bénéficié de l'appui important apporté par les acteurs politiques de l'époque. C'est grâce au projet de réformes qu'ils avaient proposé, que la question des droits des femmes a trouvé sa place. Et c'est grâce à cela et dans ce cadre que les premières militantes ont pu forger leurs armes.
                    • Mais cette situation est à double tranchant puisqu'elle a créée une sorte de dépendance qui affectera par la suite, d'une manière négative le sort des structures féminines. Qu'ils aient été modérés ou radicaux, les groupes de femmes qui ont milité pour leurs droits ont connu quasiment le même sort, celui de disparaître en même temps que le parti ou de se diluer dans ce qui devient, à un moment donné, la priorité de ce dernier.
                    • La construction d'une identité féministe dans le cadre d'une structure autonome et puissante s'est alors avérée nécessaire pour avancer sur le terrain des droits des femmes. D'où le débat sur la question de l'autonomie qui a eu lieu parmi les militantes de le 2ème génration.
                    • L'essoufflement qui a affecté, après l'indépendance, l'intérêt pour les droits de la femme provient de ce que l'époque fut marquée par l'établissement d'un pouvoir autoritaire et centralisateur. Le courant qui avait placé la démocratie parmi ses priorités, a eu à en souffrir, de même que le courant féministe qui avait vu le jour dans son giron. (j'entend AKS). Le lien entre ces deux questions permet d'affirmer que c'est le renforcement du courant démocratique qui favorise les avancées sur la question des droits des femmes. L'expérience marocaine prouve, tout comme celles qui l'ont précédée et qui appartiennent à un autre espace géographique et à une autre civilisation, que la démocratie n'est certes pas une condition suffisante mais elle est absolument nécessaire pour avancer sur la question des droits des femmes.
                    • Les doléances de l'association AKS relatives au rapport hommes femmes dans l'institution matrimoniale, démontrent que c'est une dynamique interne à la société marocaine qui a donné naissance à un mouvement qui a remis en cause les fondements de l'ordre patriarcal. Une dynamique qui a permis l'émergence d'un groupe de femmes revendiquant l'appartenance à une civilisation, à une histoire et à une culture dont l'un des attributs est la religion musulmane. D'où l'intérêt porté à l'élément religieux mobilisé comme argument pour défendre les droits des femmes. La démarche adoptée cherchait, à travers l'effort de l'interprétation, à débarrasser le droit musulman des commentaires stériles et de l'emprise du conservatisme mêlée à l'esprit patriarcal qui l'ont fortement influencés. Ce qui va, avec certaines nuances, se répéter au sein de certaines composantes de la 2ème génération.
                    • Comme partout ailleurs, l'expérience marocaine prouve que c'est sur le terrain politique que le dénouement des questions de société dont celles relatives aux droits de la femme intervient. Et c'est le rapport de forces qui fixe la direction à emprunter. C'est là une évidence qui demande à être rappelée à un moment où l'on semble croire ou faire croire que le blocage vient de la religion et qu'il n'y a aucune possibilité d'avancer sans la rejeter.

                      Or la religion, survenue longtemps après le patriarcat, a servi et peut encore servir à travers l'effort de l'interprétation et à travers une multitude de démarches pour le renouveau de la religion proposées par les nouveaux penseurs de l'Islam, d'arme de défense pouvant conduire à l'égalité hommes femmes, et cela, selon la place que l'on occupe dans le rapport de force et selon l'ancrage que l'on peut avoir dans la société.


                      Latifa El Bouhsini


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