Le Congrès des députés espagnol a adopté, le jeudi 14 novembre, un projet de loi mettant un terme aux « golden visas », ces permis de résidence instaurés en 2013 pour les ressortissants étrangers non européens investissant dans l’immobilier en Espagne pour un montant supérieur à 500 000 euros.
Cette décision aurait pour objectif de limiter la spéculation immobilière et répondre à la crise du logement qui touche les grandes villes. Le texte adopté dans ce sens fait partie d’une réforme plus large portant sur l’efficacité des services publics de justice. Avant d’être appliquée, cette réforme doit encore être validée par le Sénat. Une période transitoire est prévue pour traiter les demandes déjà déposées, ce qui pourrait provoquer un afflux d’investissements à court terme.
Un dispositif de plus en plus controversé
Depuis leur lancement en 2013, les « golden visas » ont permis à plus de 14 500 investisseurs étrangers d’obtenir une carte de résidence. Le programme ne se limitait pas à l’immobilier : il offrait également des options d’investissement dans la dette publique espagnole (2 millions d’euros), les actions d’entreprises espagnoles (1 million d’euros), ou via des dépôts bancaires et des fonds d’investissement.
Les Marocains très concernés par la nouvelle loi
Les Marocains figurent parmi les investisseurs les plus actifs en Espagne. En 2023, ils représentaient 6,1% des achats étrangers, juste derrière les Allemands. Selon le Conseil général des notaires d’Espagne, environ 4 500 biens immobiliers ont été acquis par des Marocains au cours du premier semestre 2023.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où les achats étrangers constituent 15% des transactions immobilières totales. Les régions de Murcie et de Catalogne attirent particulièrement ces investisseurs, séduits par le climat et les opportunités touristiques.