jeudi 28 novembre 2024 14:00

Dakar réagit avec indignation à l'assassinat mardi de deux vendeurs ambulants sénégalais qui travaillaient dans un marché de la place Dalmazia, à Florence, en Italie.

Les deux hommes ont été tués par balle par un membre de l'organisation d'extrême droite Casa Pound, Gianluca Casseri, qui s'est ensuite suicidé.

Un troisième homme blessé par Casseri est dans un état jugé très grave dans un hôpital de la capitale toscane et « restera paralysé à vie », selon la police.

Casseri a aussi blessé par balle deux autres vendeurs sénégalais dans un autre marché situé près de la cathédrale dans le centre historique de la ville.

Casseri, décrit comme un homme déprimé et solitaire par les médias italiens, était auteur de livres de science-fiction, mais aussi d'essais antisémites. Il niait notamment l'existence de l'Holocauste.

« Le gouvernement du Sénégal exprime son indignation suite au meurtre odieux perpétré sur deux de nos compatriotes vivant en Italie », peut-on lire dans un communiqué du ministre sénégalais de la Communication Moustapha Guirassy transmis à l'Agence France Presse.

Le gouvernement « tient à préciser qu'aucun effort ne sera ménagé pour faire toute la lumière sur cette affaire en vue de prendre les mesures qui s'imposent », ajoute le texte, sans donner davantage de détails.

Les politiciens dénoncent les meurtres

La classe politique italienne a unanimement condamné le geste de Casseri. La Chambre des députés a observé une minute de silence lors de ses travaux et le président de la République, Giorgio Napolitano, a condamné un « assassinat barbare ».

Le maire de Florence, Matteo Renzi, a quant à lui dénoncé « la folie raciste et xénophobe d'un geste isolé ». Cette affaire « ne correspond pas à Florence [...] une ville ouverte, plurielle », a-t-il affirmé.

« Cet homme est parti avec l'idée de tuer, cela aurait pu se produire n'importe où », a ajouté le maire de Florence, qui avoue cependant craindre « le fanatisme qui alimente la violence et sème la mort ».

Le maire Renzi a proclamé une journée de deuil. Il doit aussi rencontrer des délégués de la communauté sénégalaise mercredi après-midi. Le représentant de cette communauté à Florence, Pape Diaw, a demandé que « le racisme ne soit pas traité de manière superficielle par les institutions » italiennes.

Les commerçants ont pour leur part abaissé leurs rideaux de fer pendant dix minutes par solidarité avec les victimes.

La presse italienne s'interroge

Dans la presse italienne, les commentateurs y voient tantôt un geste isolé, tantôt le symptôme d'une dérive sociétale.

Un éditorialiste du quotidien Il Giornale (droite) soutient par exemple que Casseri « n'était pas entièrement sain d'esprit », et qu'il n'était qu'« un fou, rien de plus ».

La Repubblica (gauche) publie cependant un éditorial intitulé « Ne traitons pas de fous nos Breivik », dans une référence à l'auteur du massacre de 77 personnes en Norvège le 22 juillet.

L'éditorialiste Adriano Sofri y dénonce les « errements idéologiques qui ont conduit Breivik, dans sa croisade contre les corrupteurs de la race, à tuer de jeunes Norvégiens, et Casseri à passer du fantasme antijuif au massacre de Sénégalais ».

Il rappelle le pogrom anti-Roms survenu samedi à Turin. Après l'annonce d'un viol inventé par une Italienne de 16 ans, une horde déchaînée a mis le feu à un camp de Roms dans la banlieue de la métropole piémontaise.

14/12/2011

Source : Radio Canada

L’Organisation internationale des migrations dénonce un débat « tendancieux, polarisé et négatif » sur les migrants dans plusieurs pays européens, en période de crise et sur fond de chômage croissant.

S’il est un domaine ou les contrevérités, idées reçues et autres fantasmes sont légion, c’est bien l’immigration. L’Organisation internationale des migrations (OIM) dénonce, dans son rapport annuel, un débat « excessivement tendancieux, polarisé et négatif », surtout en période de crise. « La migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil », affirme son directeur général, William Lacy Swing.

Dans la longue liste des idées erronées sur le sujet arrive en tête la surestimation du nombre de migrants. Une étude couvrant huit pays d’accueil montre que dans chacun d’eux les personnes interrogées ont tendance à exagérer la taille de la population migrante. Par exemple, en Italie, les personnes interrogées ont supposé que le pourcentage de migrants dans la population était de 25, quand il est en réalité seulement de 7…

« Les migrants sont souvent concentrés dans le centre des villes et sont donc plus visibles », explique Gervais Appave, l’un des auteurs du rapport. En outre, il y a souvent confusion entre les catégories d’étrangers : demandeurs d’asile, migrants irréguliers, réfugiés, travailleurs, touristes, étudiants. En Grande-Bretagne, par exemple, ce sont les étudiants qui forment le plus grand groupe d’immigrés et non les demandeurs d’asile. D’autant que le rapport souligne la stabilité du nombre de migrants internationaux ces dernières années. En 2010, ils étaient 214 millions, contre 191 millions en 2005, soit toujours environ 3 % de la population mondiale. La crise économique, qui sévit dans les pays industrialisés depuis 2009, n’a pas provoqué de mouvement important de retour des immigrés dans leur pays d’origine.

Autre idée souvent développée, notamment par les partis nationalistes européens : les immigrés empiéteraient sur le marché du travail des nationaux. Il n’en est rien. Au contraire la main-d’œuvre étrangère est restée plus exposée au risque de chômage. En Espagne, par exemple, 30,2 % d’immigrants étaient sans emploi en 2010, contre 18,1 % d’Espagnols de naissance. En Allemagne, le taux de chômage parmi les migrants durant l’été 2010 était presque le double de celui des Allemands.

Très critiqués par l’organisation, les médias et les politiques qui participent à cette mauvaise information. Parler de « vagues » de migrants, par exemple, laisse entendre que l’on peut être submergé… Les médias ont souvent relayé l’idée que les révolutions arabes allaient entraîner une forte augmentation de la migration vers l’Europe. En réalité, souligne l’OIM, un pourcentage infime de personnes déplacées par les conflits ont décidé de traverser la Méditerranée par bateau.

Pour lutter contre tous ces clichés, l’organisation appelle à un « changement radical dans notre façon de communiquer sur la migration ». Histoire de rappeler que la mobilité humaine

14/12/2011, Marie Barbier

Source : L’Humanité

Faut-il qu'il y ait une tragédie pour qu'en Italie, on parle d'immigration ? L'innommable « chasse aux Sénégalais » qui s'est déroulée mardi à Florence et qui a coûté la vie à deux hommes, Samb Modou et Diop Mor, en est la triste illustration. La plus cruelle en cette année 2011 où l'immigration pourrait être l'un des thèmes phares. Sans compter que l'auteur du massacre, Gia’nluc’a Casseri, est d'extrême droite.

Deux sentiments ont immédiatement traversé les autorités florentines mardi. La culpabilité et la honte face à cette communauté sans histoires : le maire, Matteo Renzi, a ainsi proclamé une journé’’e de lutte pour la communauté du Sénégal. La commune paiera aussi le rapatriement des dépouilles et les funérailles.

Mais quelques fleurs ne suffiront pas. Un représentant de la communauté sénégalaise de Florence s'est insurgé dans le journal Fatto quotidiano :

« Pour vous, nous sommes “ t'y veux, t'y achète ”, des vendeurs ambulants africains, des étrangers perturbateurs, sales, inutiles. Au contraire, nous avons une dignité et nous voulons être traités comme des humains. »

Nouvelles générations, nouvelle identité

S'interroger sur la place donnée aux immigrés aujourd'hui... Cette terrible « chasse » (le mot fait frémir) doit en être le déclencheur : l'Italie (les médias, les autorités) est contrainte de se pencher sur son nouveau visage. Et l'accepter.

Dans la péninsule, l'immigration fait l'objet de discussions très sporadiques. Ainsi lors de l'arrivée massive de Tunisiens et Libyens à Lampedusa au printemps dernier, l'Italie avait découvert ses nouvelles générations d'Italiens d'origine étrangère. Celles qui étudient, parlent la langue parfaitement, bref, des personnes qui demandaient, justement, à être considérées comme citoyens à part entière.

Avant de les oublier aussi sec une fois l'actualité passée. Ne pas considérer ces nouvelles générations autrement que dans les moments difficiles, c'est refuser une nouvelle identité. C'est donner lieu, aussi, à des généralités.

Des immigrations différentes en fonction des régions

Dans la péninsule, l'immigration correspond à plusieurs réalités. La situation des étrangers change ainsi plus ou moins en fonction des régions.

Dans le Sud, l'étranger est en majorité celui que la mafia exploite dans les champs de fruits et légumes. Dans le Nord, les situations varient : à Brescia, des immigrés ont occupé une grue pour protester contre l'impossibilité d'obtenir des permis de séjour. Inversement à Crémone, où des Indiens du Punjab sont venus travailler dans les laiteries qui servent à produire notamment le Grana Padano.

Et les Italiens dans tout ça ? Ils pèsent leurs mots. Lors de l'interview, le propriétaire d'une de ces laiterie de Crémone s'était montré très réticent.

« Pourquoi vous intéressez-vous aux Indiens ? Vous savez qu'ici ils font un travail rémunéré 1 800 euros par mois. On ne les exploite pas. Non parce que vous savez, avec la Ligue du Nord, on en a marre de passer pour les racistes de service. »

La commune, face à l'arrivée massive de cette communauté avait même fait construire un temple sikh, l'un des plus importants d'Europe, après ceux de l'Angleterre.

Cette information, plutôt significative sur l'Italie d'aujourd'hui, avait été dévoilée par le New York Times.

14/12/2011, Flora Zanichelli

Source : Rue 89

Le lycée Lyautey de Casablanca, au Maroc, s'est mis en grève lundi, selon les informations obtenues par Europe 1. Les élèves de l'un des plus prestigieux établissement français de l'étranger, refusent la circulaire Guéant du 31 mai qui restreint la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié en France. Désormais, avec les futurs bacheliers se voient interdire l'accès aux plus grandes écoles en France.

Fouad a 17 ans. Élève dans ce lycée où le taux de réussite au bac frôle les 100%, c'est en France qu'il veut étudier et trouver un premier emploi. L'objectif, pour lui, est de revenir ensuite au Maroc pour "aider son pays". Mais, aujourd'hui, avec la circulaire Guéant, même un simple stage lui sera refusé.

"C'est comme si le système français m'avait trahi", confie Fouad au micro d'Europe1. "On m'empêche de finir mes études en France puisque pour moi, un diplôme ce n'est qu'un bout de papier. Sans expérience professionnelle, ce diplôme n'a aucune valeur. Quand je reviendrai dans mon pays, je n'aurai pas l'expérience nécessaire pour promouvoir l’essor de mon pays".

'Ils manqueront probablement à la France"

Saad était exactement à la même place, au lycée Lyautey, il y a dix ans. Aujourd'hui, il dirige une agence de publicité parisienne après avoir fait une grande école de commerce. Pour lui, la France vient de claquer la porte à la génération suivante.

"Tous les professeurs nous tenaient le discours : "vous faites partie de l'élite des lycées français" se souvient Saad. "Grâce à votre bac au lycée Lyautey, vous arriverez en France pour faire des prépas d'écoles de commerce, d'ingénieurs, des facultés prestigieuses. Aujourd'hui, ce sont probablement des éléments qui manqueront à la France par la suite", conclut-il.

Ces bacheliers très bien formés par le système éducatif français regardent vers des pays qui leur tendent les bras : le Canada, les États-Unis ou la Chine.

14/12/2011

Source : Atlas info/Europe1

Le "permis unique" européen, qui garantira un droit au séjour et au travail aux ressortissants des pays tiers dans l'Union européenne, a été adopté mardi par le Parlement européen.

Cette nouvelle directive, qui a déjà été approuvée en des termes identiques par le Conseil européen, devra être mise en oeuvre dans les deux ans par les Etats membres.

Elle n'affecte pas le droit de chacun d'entre eux à accepter ou non l'entrée de ressortissants non communautaires sur son sol et n'institue pas non plus un permis valable sur tout le territoire de l'Union européenne.

Ce permis simplifiera en revanche les procédures administratives pour les immigrants légaux.

Il conférera à son détenteur un "socle" de droits comparables, pour l'essentiel, à ceux des travailleurs nationaux en matière de salaire, de formation, de reconnaissance des qualifications, de couverture sociale ou d'adhésion à un syndicat.

Ce dispositif constitue un nouveau volet d'une politique commune de l'immigration, après l'adoption, en 2008, de la directive "retour" sur le rapatriement des clandestins et de la "carte bleue" sur l'emploi de ressortissants étrangers qualifiés, suivies en 2009 de l'instauration d'un mécanisme de sanctions "dissuasives" contre le travail clandestin.

13/12/2011

Source : Reuters

La Libye a exprimé mardi des réserves sur "certains points" du traité d'amitié avec Rome signé en 2008 par les anciens dirigeants des deux pays, Mouammar Kadhafi et Silvio Berlusconi, selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz.
La Libye "a des réserves sur un certain nombre de points inclus dans la convention qui ont besoin d'être discutés à nouveau entre les deux pays", a déclaré M. Abdelaziz, cité par l'agence officielle Wal.

Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, doit se rendre jeudi à Rome pour discuter du traité avec les autorités italiennes, a-t-il ajouté.

"La vision de la nouvelle Libye par rapport à sa coopération avec l'Italie diffère de ce qu'elle était sous l'ancien régime", a-t-il expliqué, soulignant "la nécessité de regarder le partenariat italo-libyen d'une façon totalement différente".

M. Abdelaziz, qui sortait d'un entretien avec Domenico Giorgi, chef du département Pays méditerranéens et Moyen-Orient au ministère italien des Affaires étrangères, a ajouté que les deux parties restaient toutefois d'accord sur certains points du traité, sans préciser lesquels.

L'Italie avait suspendu le traité fin février, quelques jours après le début de l'insurrection en Libye qui a provoqué la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

Le traité d'amitié entre la Libye et l'Italie, signé le 30 août 2008 à Benghazi (Libye) par MM. Kadhafi et Berlusconi, prévoit des investissements italiens en Libye de 5 milliards de dollars en compensation de la période coloniale, dont la construction, pour environ 3 milliards de dollars, d'une autoroute littorale de 1.700 km.

En contrepartie le régime de Tripoli s'est engagé à limiter l'immigration clandestine depuis ses côtes. Le traité, qui permet également le refoulement en Libye des migrants partis de ce pays, avait conduit à une chute de 94% de l'immigration illégale vers le sud de l'Italie.

Avant le début de la révolution libyenne, les anciens dirigeants des deux pays entretenaient des relations privilégiées et fêtaient chaque 30 août l'anniversaire de leur traité.

13/12/2011

Source : AFP

Un huitième de la population allemande qui s'élève à 81,7 millions d'habitants est issu de l'immigration, soit 10,6 millions de personnes, a indiqué mardi l'institut fédéral des statistiques Destatis, s'appuyant sur les chiffres du recensement de 2010.

Si l'on ajoute à ce groupe les personnes d'origine étrangère nées en Allemagne, le chiffre total de la population d'origine étrangère atteint 15,7 millions, soit un peu moins d'un cinquième de la population allemande (19,3% en 2010).

Selon Destatis, la présence de ces immigrés en Allemagne remonte à plus de 20 ans, et plus de la moitié de cette population avait la nationalité allemande avant 2010.

Les personnes originaires de Turquie constituent le groupe le plus important avec environ 2,45 millions de personnes, suivent la Pologne (1,31 million), la Russie (1,04 million) et l'Italie (745.000).

Autre enseignement du recensement 2010: la population d'origine étrangère, avec une moyenne d'âge de 35 ans, est beaucoup plus jeune que le reste de la population (45,9 ans), plus souvent célibataire (45,7% contre 38,5%) et masculine (50,3% contre 48,7%).
Géographiquement, elle est dans sa quasi-totalité installée dans les anciens Etats régionaux de l'ouest et à Berlin (96,3%).

13/12/2011

Source : Agence de presse algérienne(APS)

Les Marocains sont en tête des nouveaux migrants au Québec en 2010, rapporte l'Institut de la statistique du Québec dans son bilan démographique.

Le Québec a accueilli 54 000 immigrants en 2010, en provenance de plus de 130 pays, indique la même source, précisant que les principaux pays de naissance des immigrants admis étaient le Maroc (10,5 pc), l'Algérie (8,2 pc), la France (7,1 pc) et Haïti (6,7 pc).

En 1990, les principales sources d'immigration étaient le Liban, Haïti et le Vietnam. Les jeunes de moins de 20 ans ont vu leur poids démographique se réduire de 26 pc en 1990 à 22 pc en 2011, alors que celui des 65 ans et plus est passé de 11 pc à presque 16 pc, selon les chiffres de l'édition 2011 du bilan démographique du Québec, rendu public mardi.

L'ampleur de l'immigration internationale a été très variable entre les sommets de plus de 50 000 immigrants des années 1991 et 2010 et les niveaux inférieurs à 30 000 des années 1994 à 1999, indique-t-on de même source.

En cette fin d'année 2011, la population du Québec a franchi le seuil des 8 millions d'habitants. Elle a augmenté de 76 000 habitants au cours de l'année 2010 et ce gain résulte d'un accroissement naturel (naissances moins décès) de 30 000 personnes, d'un solde migratoire total de 43 000 personnes et d'un apport de 3 000 résidents non permanents supplémentaires, selon l'Institut de la statistique du Québec.

Le Canada figure parmi les rares pays qui encouragent activement l'immigration -selon un système sélectif- pour accroître sa population d'environ 34,5 millions de personnes. Selon des estimations officielles, le pays a besoin d'environ 250.000 nouveaux arrivants par an pour assurer la croissance de son économie.

14/12/2011

Source : MAP

Plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols.

La promotion de l'enseignement de la langue espagnole au Maroc et dans les établissements d'enseignement supérieurs espagnols au profit des étudiants marocains a été au centre d'une récente réunion à Rabat.

La rencontre a également abordé la simplification d'octroi des visas aux étudiants marocains désireux de poursuivre leurs études dans les universités et instituts espagnols, indique un communiqué du ministère de l'éducation nationale.

Après avoir rappelé l'importance des relations historiques, politiques et économiques liant le Maroc et l'Espagne, le conseiller pédagogique à l'ambassade d'Espagne de Rabat a indiqué que plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols, eu égard à la qualité de l'enseignement et aux frais abordables.

Le gouvernement espagnol, a-t-il indiqué, octroie annuellement 200 bourses aux étudiants marocains les plus méritants.

Il a, en outre, appelé à promouvoir l'enseignement de la langue espagnole au Maroc qui est la deuxième langue parlée dans le monde après l'anglais, rappelant le rôle majeur de l'importante communauté marocaine résidant en Espagne dans le domaine économique et éducatif.

13/12/2011

Source : MAP

Issue d'une famille de musiciens, cette jeune franco-marocaine a su se frayer un chemin dans la cour des grands ! Avec un seul album à son actif, l'artiste parcourt pourtant les scènes du monde durant plusieurs mois…Suite

Une grande enquête sur la migration des compétences marocaines est lancée par I'ETF, une agence de l'Union Européenne. Elle s'inscrit dans le cadre du «Partenariat pour la mobilité» que veut établir I'UE avec le Maroc…Suite

Les cinq associations qui interviennent dans les centres de rétention pour apporter aux étrangers une aide sociale et juridictionnelle, ont rendu public, mardi 13 décembre, leur rapport annuel. Ce document est le premier rédigé en commun depuis que l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a décidé, en 2008, de retirer à la Cimade son monopole dans ces lieux de détention pour étrangers en situation irrégulière. Il espérait notamment, à l'époque, casser les critiques, trop virulentes à ses yeux, de l'association sur la rétention alors que la visite de ces centres par les journalistes reste interdite.

Le contenu de ce rapport prouve que cette manoeuvre a échoué. Une nouvelle fois, les associations se montrent très critiques et dénoncent les "dégâts " de la "politique du chiffre". Dernier lieu d'enfermement avant l'éloignement du territoire, les centres de rétention sont au nombre de vingt-quatre en France. En 2010, ils ont vu défiler 33 600 personnes, rien qu'en métropole. C'est moins qu'en 2009 - où le record de 35 000 étrangers avait été atteint. Mais c'est plus du double de 1999.

Dans le même temps, ce rapport met paradoxalement en exergue l'impressionnante "inefficacité" de l'ensemble du dispositif de la rétention. Si 41 % des étrangers passés par les centres ont effectivement été éloignés, tous les autres ont été libérés, dont beaucoup de familles. Un chiffre stable par rapport à 2009. Et ce, alors que la politique de "fermeté" vis-à-vis de "l'immigration irrégulière" est l'un des credo de campagne du ministère de l'intérieur.

Le cas des Roms est emblématique. Alors que l'année 2010 fut l'été du discours de Grenoble et de l'offensive médiatique du chef de l'Etat sur la population rom, seuls 3 % des retenus, cette année-là, étaient roumains. Soit seulement 1 point de plus qu'en 2009. La plupart d'entre eux ont en réalité pris l'aide au retour "volontaire" qui offre un pécule de 300 euros.

La principale critique que formulent les cinq associations (Cimade, France terre d'asile, Ordre de Malte, Forum réfugiés et Assfam) à l'encontre de la politique gouvernementale n'en demeure pas moins les "inégalités d'accès au droit". La hausse tendancielle du nombre de personnes qui défilent en rétention se fait aux dépens de l'accès au droit, selon elles. "C'est l'obsession statistique au détriment du droit", soulignent-elles.

Le rapport pointe, par exemple, la hausse exponentielle des éloignements à Mayotte : + 32 %, alors que le centre de rétention de l'île est le seul de France dans lequel "aucune association n'est financée pour l'aide juridictionnelle". Dans beaucoup de centres de métropole, ces dernières ne sont par ailleurs pas présentes le week-end ou le soir et il arrive que l'administration en profite pour éloigner plus facilement les retenus.

"INCERTITUDE" MÉDICALE

Les chiffres communiqués montrent également une hausse du nombre d'enfants retenus : 356 en 2010, contre 318 en 2009 et 165 en 2004. Un enfermement autorisé par la loi car ces derniers sont accompagnés de leurs parents. Mais les auteurs du rapport s'en inquiètent : l'expulsion des familles se faisant dans des délais de plus en plus courts, "aucun recours n'est alors possible".

"L'incertitude" médicale et juridique tend aussi à se développer pour les étrangers malades, dénoncent les associations. Dans plusieurs centres, il n'existe ainsi pas de présence continue d'un service médical. Dans certains cas, le médecin n'est là que "deux ou trois jours par semaine (...) et il arrive que, malgré leur demande, les étrangers ne soient pas vus avant plusieurs jours", écrivent-elles.

Alors que le droit interdit, dans un certain nombre de cas, d'éloigner des étrangers malades, il arrive que les préfectures passent outre les avis des médecins inspecteurs de santé publique. Ainsi, à Marseille, un étranger présentant des problèmes ophtalmologiques a été reconduit malgré un certificat médical "indiquant formellement le risque de la perte de son oeil en cas de retour", détaille le rapport.

En faisant des recoupements avec les chiffres officiels du ministère de l'intérieur (28 000 expulsions en 2010), les associations s'inquiètent en outre du sort d'environ 8 500 personnes. Des étrangers refoulés directement à la frontière vers le pays européen d'où ils provenaient ou résidaient, estiment-elles notamment. Et ce, relèvent-elles, "sans qu'aucun observateur extérieur ne puisse apporter d'information".

La mise en commun des statistiques qu'ont faite les associations permet enfin de connaître le profil des étrangers qui ont séjourné en rétention en 2010. La majorité était des hommes (90,7 %), jeunes - plus de 60 % âgés de 25 à 39 ans. En moyenne, ils ont chacun passé dix jours en rétention. Sur plus de 155 nationalités, 30 % étaient originaires du Maghreb. Le reste venait notamment du Brésil (4,5 %), du Mali (2 %) ou d'Afghanistan (2 %).

14/12/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

Demain, Alma (7 ans), Artin (10 ans) et Nita (12 ans), scolarisés à Tours, seront peut-être renvoyés avec leurs parents en Serbie. Appartenant à une minorité albanophone, ils retourneront vers les persécutions liées au conflit entre la Serbie et le Kosovo. Un exemple parmi des milliers en ce mois de décembre 2011 où les préfectures mettent les bouchées doubles pour remplir leurs quotas d’expulsions d’étrangers sans papiers. Des familles de tous bords politiques en sont venues à cacher des enfants aux forces de l’ordre.

Il est temps que ceux qui décident, exécutent ou soutiennent la politique actuelle assument la portée de leurs actes en leur âme et conscience. Du simple citoyen au sommet de l’Etat. Pour eux-mêmes, vis-à-vis de leurs proches, et devant l’Histoire. Si demain Alma, Artin et Nita sont maltraités, tous ceux qui cautionnent cette politique, en seront responsables. Ils doivent graver dans leur esprit l’image de ces enfants, de ces jeunes, de ces parents, que la France expulse. On aimerait que ceux qui, bien protégés, alimentent la haine contre les sans-papiers aient le courage de regarder ces parents en face, de mener ces enfants par la main jusqu’à l’échelle de l’avion…

Nos dirigeants, si prompts à s’afficher, devraient se faire filmer renvoyant femmes et enfants. Ils assumeraient ainsi réellement les décisions prises sur le papier. La politique actuelle est non seulement injuste mais déraisonnable. Des services de renseignement aux transports en passant par les forces de l’ordre, les moyens employés contre quelques milliers de personnes sont démesurés, quand les besoins pour garantir la sécurité au quotidien manquent.

Comble du comble, cette politique contribue, contrairement à ce qu’en disent les responsables, à régulariser en masse. De 2002 à 2009, selon le Comité interministériel de contrôle de l’immigration, 228 000 étrangers sans papiers ont été régularisés. Bien plus que d’expulsions, et bien plus, en moyenne annuelle, que sous la gauche !

Il ne faut pas céder à la naïveté, la France ne peut accueillir tous ceux qui le souhaiteraient. Ce qui signifie qu’il faut renvoyer une partie de ceux qui sont entrés illégalement récemment et qui ne risquent rien en revenant dans leur pays. Mais fouler du pied les valeurs élémentaires de la République est risqué. L’acharnement contre les sans-papiers séduira, sans doute, une petite frange de la population en difficulté et en recherche de bouc-émissaires. Mais au matin du 22 avril 2012, dans toutes les couches sociales - au cœur même de la majorité -, beaucoup auront du mal à assumer la poursuite d’une telle politique.

Si demain, Alma, Artin et Nita, et leurs parents reprennent le chemin de la Serbie, ceux qui défendent la politique de la haine y auront participé. Qu’ils y songent pendant les mois de réflexion qui nous restent. Oui, la politique française d’asile a perdu la raison. Non, la France n’a pas perdu ses valeurs.

14/12/2011, LOUIS MAURIN

Source : Libération

Alors que la clause de sauvegarde dans le système de Schengen est discutée à Bruxelles, Simonetta Sommaruga a indiqué que Berne approuvait la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration.

La Suisse approuve la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration. La question d’une clause de sauvegarde dans le système Schengen est discutée ce mardi à Bruxelles par les ministres de l’Intérieur de l’UE.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a indiqué mardi matin à son arrivée à Bruxelles que la Suisse devait veiller à être consultée pour ces décisions. «Jusqu’à présent, nous sommes assez d’accord avec les autres Etats», a-t-elle ajouté.

La clause de sauvegarde serait introduite pour les Etats tiers qui profitent d’une exemption de visa pour l’espace Schengen. Les ressortissants de ces pays pourraient à nouveau être soumis à un visa en cas d’arrivée massive d’immigrants illégaux et si les demandes d’asile de ces pays enregistrent une forte augmentation.

Les discussions en vue d’un système Schengen et Dublin plus restrictif sont menées avec les Etats associés tels la Suisse, l’Islande et la Norvège. «Il s’agit de s’assurer que Schengen est encore capable de fonctionner dans des situations difficiles», a relevé Mme Sommaruga.

Propositions très concrètes

Les propositions en discussion sont très concrètes et concernent directement la Suisse, a-t-elle précisé: «Comme par exemple quelles conditions doivent être réunies pour réintroduire temporairement des contrôles aux frontières intérieures».

Le ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich a déclaré avant le début des négociations que «la grande majorité» des Etats partie n’étaient pas prêts à «confier à la Commission européenne de nouvelles compétences en matière de décision».

La Commission avait proposé que les 25 Etats membres de Schengen puissent réintroduire des contrôles aux frontières pour un maximum de 5 jours en cas de menace. Ensuite, les Etats désireux de prolonger ces contrôles auraient dû en faire la demande à la commission.

13/12/2011

Source : Le Matin.ch

Les travailleurs immigrés établis légalement dans l'Union européenne vont disposer de droits renforcés et harmonisés dans tous les Etats membres, notamment concernant l'accès à la sécurité sociale ou à la retraite, en vertu d'un texte adopté mardi 13 décembre par le Parlement européen.

Cette directive européenne, qui a déjà été approuvée par les gouvernements des 27 et doit donc entrer en vigueur d'ici deux ans, prévoit d'harmoniser les législations nationales en matière de permis de résidence et de travail pour les travailleurs immigrés.

Bien que le texte soit couramment désigné sous le terme de "permis unique", il ne s'agit pas de confier à l'UE le pouvoir d'admettre ou non les travailleurs non communautaires ou de fixer le nombre de migrants : cette prérogative restera du ressort des Etats membres.

Il précise la procédure pour obtenir un permis de travail et les droits afférents à ce permis : la reconnaissance des diplômes des travailleurs immigrés, la liberté de se syndiquer ou l'immatriculation à la sécurité sociale.

REMÉDIER À UNE DISPARITÉ DE SITUATIONS JURIDIQUES

La directive vise à créer un "socle commun de droits" aux travailleurs des pays tiers et aux travailleurs de l'Union européenne, a expliqué la rapporteure du texte, la conservatrice française Véronique Mathieu.

Il s'agit de remédier à une grande disparité de situations juridiques entre Etats membres, et à une inégalité de traitement entre travailleurs européens et non européens. Ainsi, certains Etats membres conditionnent actuellement à l'existence de traités bilatéraux la possibilité de verser à l'étranger les pensions de retraite des immigrés qui choisiraient de passer leurs vieux jours dans leur pays natal. Désormais, cette possibilité ne pourra plus être refusée.

"Il était anormal de ne pas reconnaître des droits aux travailleurs étrangers qui apportent tant à nos économies. Cette avancée est juste et nécessaire", a plaidé Mme Mathieu, soulignant que l'Europe avait besoin de l'immigration en raison d'une "pénurie de main-d'œuvre". Le texte ne s'appliquera pas aux travailleurs saisonniers ou détachés.

Les Etats membres auront quatre mois au maximum pour donner leur réponse à une demande de permis de travail, et cette décision devra pouvoir faire l'objet d'un recours.

13/12/2011

Source : Le Monde/AFP

Le procès d'Houria Bouteldja, poursuivie pour "injure raciale", s'ouvrira mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. La porte-parole du Parti des Indigènes de la République, assignée par l'Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), doit comparaître pour avoir employé en 2007 lors d'une émission télévisée le terme "souchiens" pour désigner les Français "de souche".

A deux jours de son procès, Houria Bouteldja se disait "sereine". Selon elle, "si les juges donnaient raison à l'Agrif, ce serait une honte pour la justice".

"Le terme de 'souchiens' est un néologisme formé sur le mot souche que j'ai utilisé pour me moquer de l'expression 'Français de souche' qui laisse entendre qu'il y a deux catégories de Français, ceux de souche et les autres, ce qui revient à créer une citoyenneté à deux vitesses", a déclaré lundi Houria Bouteldja à l'Associated Press, en précisant que l'ancien ministre Jean-Louis Boorlo avait également employé le terme "souchiens" sans que cela ne suscite la moindre critique.

Pour la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, "cette affaire se résume au journal 'Marianne', à Alain Finkielkraut et à l'Agrif qui auraient entendu un tiret dans le mot souchiens et conclu à un jeu de mot". "Ce n'était pas du tout mon propos", a-t-elle déclaré.

Selon Houria Bouteldja, l'Agrif, en l'assignant en justice, mène "un combat idéologique pour faire admettre l'idée qu'il existe en France un racisme anti-blanc".

Le 10 mai 2010, suite à une plainte déposée par l'Agrif devant le tribunal de Toulouse, la porte-parole du Parti des Indigènes de la République avait été mise en examen pour "injure raciale" suite à son intervention, en juin 2007, lors de l'émission "Ce soir ou jamais" sur France-3. Elle avait notamment utilisé le terme "souchiens" pour désigner les "Français de souche", les "blancs".

"On met toujours la focale sur les quartiers populaires (...) en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges (...) et moi, j'ai envie de dire: c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, (...) c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les 'souchiens' -parce qu'il faut bien leur donner un nom-, les "blancs", à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... (...) La question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde, et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances", avait déclaré Houria Bouteldja dans l'émission de Frédéric Tadeï.

L'hebdomadaire "Marianne" avait réagi à cette déclaration dans un article intitulé "Une petite leçon de racisme" et avait dénoncé "un discours fondé sur la rancoeur et la haine". De son côté, le philosophe Alain Finkielkraut avait notamment déclaré sur l'antenne de la Radio de la communauté juive le 24 juin 2007: "On entend d'abord les 'sous', trait d'union, 'chiens' (...). Les gens qui disent souchiens n'accordent même pas la dignité minimale de la bête à ceux qu'ils détestent".

En 2008, c'est Brice Hortefeux, alors ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire qui s'était dit "heurté" et "choqué" par le néologisme "souchiens". Il avait assuré qu'il "ne laisserai(t) pas prononcer de tels mots sans réagir" mais n'avait finalement pas porté l'affaire devant les tribunaux.

"A ma connaissance, c'est la première affaire d'injure raciale contre les blancs! Mais au-delà du trait d'union, il y a un vrai débat à avoir sur la perception des minorités, le refus du pluralisme et sur la crispation sur l'identité française mythique qui entretient l'idée qu'il y aurait de vrais Français", a expliqué à l'AP Me Henri Braun, avocat d'Houria Bouteldja.

De son côté, Bernard Antony, président de l'Agrif, ancien conseiller régional de Midi-Pyrénées et ancien député européen Front national, a justifié son action en justice en réaction à ce qu'il estime être "une injure classique dans le vocabulaire raciste anti-blanc de certains milieu".

Pour le fondateur de cette association proche de l'extrême-droite et des traditionalistes catholiques, le terme "souchiens entre dans le cadre d'une incitation à la haine raciale".

"Je suis un patriote français qui a été choqué par ce terme. Houria Bouteldja aurait pu être entendue sur tout le territoire mais j'ai décidé de la poursuivre à Toulouse où je réside pour m'éviter les frais de déplacement qu'aurait impliqué un procès à Paris", a déclaré Bernard Antony.

"Quant au terme rééduquer, il me rappelle tout le système de l'univers concentrationnaire nazi ou communiste. Je ne suis pas prêt à me laisser rééduquer par des islamistes racistes comme Houria Bouteldja", a-t-il indiqué.

Né en 2005, suite à "l'Appel des Indigènes de la République", le Mouvement du même nom s'est transformé en mars 2010 en parti politique et a pris le nom de Parti des Indigènes de la République. Le PIR se revendique comme "organisation qui lutte contre le racisme que subissent les populations issues de l'immigration postcoloniale".

13/12/2011

Source : Le Nouvel Observateur/AP

La Cimade dénonce une déshumanisation de la politique d’immigration depuis la loi Besson. Plus de 1 400 personnes ont été détenues à Cornebarrieu cette année

“Un Marocain qui se fait interpeller à la frontière alors qu’il rentre chez lui, un Italien qui se fait pincer alors qu’il est en règle, une maman qui se fait arrêter sans son enfant alors qu’elle l’allaite, des familles entières détenues…” En treize ans de métier, Lionel Claus n’a jamais vu ça. “Chaque année, on monte le curseur plus haut, mais depuis la loi sur l’immigration adoptée en mai, on touche le fond de l’ignominie”, estime le responsable de la Cimade au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu.

Pour lui, les conséquences de l’allongement de la durée de rétention – de trente-deux à quarante-cinq jours – sont dramatiques : “De plus en plus de gens pètent les plombs, les altercations avec les policiers sont plus nombreuses…”

Aussi, alors que le CRA s’était vidé début 2011, en attente de la directive, le “retard” est presque rattrapé. 1 425 personnes ont déjà été retenues cette année, contre 1 636 en 2010, selon le rapport annuel de l’association rendu public ce mardi. “Mais les chiffres vont encore gonfler car nous recevons entre 10 et 15 personnes par jour actuellement”, précise Lionel Claus, qui dénonce la “politique du chiffre” du gouvernement.

Car, selon la Cimade, la rétention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. “Non seulement c’est coûteux financièrement, mais c’est aussi dévastateur pour les personnes, alors même que plus de la moitié d’entre elles sont libérées”, ajoute Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade. Contactée hier, la préfecture n’a pas souhaité réagir.

13/12/2011

Source : Métro 

Un décret, passé quasiment inaperçu, augmente de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant. Les associations dénoncent une "sélection sociale".

Le décret du 6 septembre n’a pas fait de bruit. Pourtant, dans l’arsenal du ministre de l’Intérieur, qui cherche à tout prix à faire baisser l’immigration, c’est un bazooka. Le texte augmente de 30% le niveau de ressources exigé des étudiants étrangers pour la délivrance d’une carte de séjour. De quoi les dissuader de candidater. Pour justifier cette décision, les services de Claude Guéant s’appuient sur "un rapport de 2005" qui concluait que "les sommes demandées aux étudiants étaient insuffisantes par rapport au niveau de vie en France".

Le Gisti (Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés) a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler cette mesure. Pour l'association, le gouvernement "a trouvé un moyen simple et efficace de réduire le nombre d’étudiants étrangers en France : la sélection sociale". En 2010, sur les 200.000 étrangers entrés légalement en France, il y avait 66.000 étudiants. Claude Guéant a annoncé qu’il voulait diminuer de 20.000 le nombre de nouveaux arrivants en un an. "Les étudiants sont une catégorie plus facile à refuser que les membres de famille, observe Serge Slama, du Gisti. En durcissant les conditions d’obtention du visa, on en bloque aisément 10.000."

"Une fabrique à sans-papiers"

Désormais, pour obtenir un titre de séjour, un étudiant doit justifier de 615 euros de ressources par mois contre 430 auparavant. Cette année déjà, Iana, une étudiante moldave en master Finance et Stratégie à Sciences-Po, a dû emprunter de l’argent à des amis pour atteindre le seuil requis. "Mais avec les nouveaux montants, je ne sais pas comment je ferai l’an prochain. Mes parents, médecins en Moldavie, ne peuvent pas m’aider."

Le risque est que certains étudiants soient contraints de poursuivre leurs études dans l’illégalité. "La fabrique à sans-papiers marche à plein régime", commente le Gisti, qui stigmatise "les objectifs chiffrés" du gouvernement. Le décret du 6 septembre fait suite à la circulaire du 31 mai, qui prive d’un premier emploi des centaines de jeunes étrangers diplômés en France.

12/12/2011, Lisa Vaturi

Source : Le Nouvel Observateur

L'avènement d'une démocratie réelle est un long processus. Les soubresauts actuels de nos pays voisins enfin affranchis de décennies de régimes brutaux en témoignent. Notre pays, heureuse patrie de la révolution de 1789, s'est peu à peu bâti une sérénité du rentier qui pense avoir tout acquis. Jusqu'à s'y enfermer.

Aujourd'hui, les failles profondes dans l'édifice sont de plus en plus béantes, et la maison commune menace ruine. Malgré tout, la question de la diversité dans notre pays passe toujours pour bien gênante. Elle trouble la quiétude du quotidien des bénéficiaires d'un système excluant. On l'a donc refoulée sur le seul plan rhétorique.

Plus que jamais, on en parle. La diversité à la française compte ses ardents partisans, qui l'invoquent sur tous les tons et avec les formules les plus sophistiquées. Comme pour changer les choses en répétant des mots jusqu'à l'étourdissement. Ou pour faire carrière par ce biais. D'autres y sont hostiles, souvent d'ailleurs à cause d'une sorte de nausée qu'engendrent les surenchères rhétoriques. Entre les deux extrêmes, la plupart de nos concitoyens s'enthousiasment pour ce qu'apportent les personnes handicapées. "Intouchables", ce film inclassable qui s'évade des grilles de l'art cinématographique habituel, ô surprise, a viré à un raz-de-marée. Désormais, de moins en moins de Français acceptent la mise à l'écart sous prétexte de handicap. Et ce n'est qu'un début.

Mais nos élites traînent. Alors qu'en 1981 elles étaient un accélérateur de progrès, trente ans plus tard elles sont devenues le frein du pays. Voire la fourrière. En dépit des promesses, des engagements, des incantations, et même des quelques timides mesures prises, le constat cruel revient toujours et encore à l'identique : la diversité n'existe pas dans la réalité politique de notre pays, et n'y est pas même en devenir.

Le 3 décembre, à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, chacun pourra une nouvelle fois constater que des millions de nos concitoyens sont, toujours et encore, avec la même constance historique quelle que soit la majorité politique du moment, purement et simplement rayées de la carte. L'Assemblée nationale, selon les très rares documents existant sur le sujet, serait même l'un des bâtiments les moins accessibles de France. Tout un symbole.

La présence des personnes issues de l'immigration oscille elle aussi autour du zéro absolu. Pire encore : les temps où un Noir était président du Sénat et où Jaurès accueillait un député musulman à l'Assemblée, le Dr Grenier, vêtu d'une djellaba, semblent tellement lointains, ces situations tellement inenvisageables aujourd'hui, qu'on ne peut que contempler avec un frisson d'effroi la pente descendante sur laquelle dérape inconsciemment notre pays.

Et ce jusqu'à ce qui est peut-être la forme la plus avancée de la diversité, à savoir la parité homme-femme. Celle-ci est ancrée dans la constitution, soutenue depuis si longtemps par la quasi-unanimité des responsables, et passe pour une priorité absolue. Et malgré tout le nombre de femmes élues a baissé aux dernières élections sénatoriales.

Face à ces lourds constats qu'aucun maquillage ne saurait camoufler, il est nécessaire de se rendre compte qu'aucune des stratégies usitées jusqu'ici n'a été efficace. Ni les déclarations larmoyantes de bonnes intentions. Ni l'invocation des grands principes, ni les exhortations laissant miroiter un changement dans un proche avenir. Ni les pressions sur les états-majors politiques, qui dégénèrent en un affrontement entre groupes de pression et débouchent non sur la diversité, mais sur exaspération, impuissance et révélation du caractère profondément communautariste de notre pays. Et surtout pas le pervers raisonnement qui postule la nature équitable de notre système politique pour invalider toutes les critiques.

Et ce alors même que nos voisins, y compris ceux que nous regardons parfois avec condescendance, s'engagent plus résolument que jamais dans l'avenir. L'Angleterre, l'Allemagne où les ministres en situation de handicap ne sont pas chose rare, les Etats-Unis où les députés noirs se comptent par dizaines et les maires noirs par centaines, jusqu'à la Pologne qui vient d'élire un Noir dans son parlement. Jour après jour, les acquis de 1789 de notre pays se flétrissent et rejoignent les parchemins d'une l'histoire révolue.

C'est pourquoi je suis convaincu que seul un appel direct aux citoyens peut infléchir la course à l'exclusion de masse. Que seule l'implication directe dans une démocratie directe des citoyens peut faire autorité, éliminer les détestables pratiques de cooptation au sein des partis et clubs, écarter enfin les hommes politiques élus toute leur vie, par métier voire par statut personnel, faire en sorte que toute mesure publique, et non seulement tel ou tel plan spécialisé, soit à l'échelle de l'universalité des citoyens.

Quant à moi, en tant que citoyen, militant associatif, adjoint au maire de Paris, et si mon parti m'en donne la possibilité, je serai disponible pour porter la voix des personnes handicapées à l'Assemblée nationale.

Pour que, comme en 1789, ce soit la lutte par et pour la dignité des opprimés qui porte à tous la liberté. Qui du tripatouillage électoral fasse naître l'authentique métissage. Qui enfin donne corps à la véritable identité de la France, que Fernand Braudel nommait diversité.

13/12/2011, Hamou Bouakkaz

Source : Le Monde

Les socialistes espèrent faire élire l’an prochain une dizaine de députés issus des minorités…Suite

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