Il n’y a qu’une race humaine. L’on devrait objectivement s’arrêter là. Car le fait de parler de "racisme", c’est-à-dire accepter une idéologie qui serait basée sur les races pose un problème existentiel à l’essence même de ce que nous sommes. A savoir des êtres humains. Nous appartenons à la même espèce… et cela quelle que soit notre couleur de peau, notre religion, nos croyances, notre nationalité ou encore… notre (ou nos) culture(s).
Car, tout est peut-être là, dans cette culture qui est au cœur de l’ethnocentrisme de Levi Strauss, qui pour schématiser démontre (in Race et Histoire) que chaque culture est vue comme anormale par une autre culture en rappelant auparavant que celui qui rejette l’autre hors de l’humanité fait la même chose que celui qu’il qualifie de sauvage.
Il n’existe pas de sur hommes ou de sous hommes, seulement une partie de l’humanité, qui comme l’écrivait Hugo « existe sans vivre ». C’est cette « catégorie» qui fait surgir la bête humaine qui est en nous. Si personne n’a le monopole du cœur, il en est hélas de même pour ce rejet de l’autre, de celui qui tout en étant nous, ne nous ressemble pas.
Dans un monde que l’on ne cesse de nous vendre comme meilleur « grâce » à la multiplication de « gardes fous » qui obligent Etats et Citoyens à se conformer à certains principes universels…le respect et l'acceptation de la différence reste paradoxalement une « quasi » utopie.
"Ces spécialistes" que Ferré n’aimait pas, optent pour la facilité en justifiant ce dysfonctionnement de l’humanité par les crises économiques. Ceci alors que l’histoire nous montre que ce phénomène est loin d’être exclusivement lié à l’état économique d’une nation, d’une société, du monde. En Centrafrique et dans d'autres contrées du monde des citoyens d’un même pays s’entretuent parce qu’ils refusent de s’enrichir de leurs différences mutuelles, dans ce cas-ci religieuses.
Il est entendu, que l’Europe, celle qui, à juste titre, est souvent citée en exemple pour une certaine exemplarité démocratique souffre de la crise économique, mais pas seulement. La crise politique, de la culture politique, du sens même de ce qui permet le vivre-ensemble ont un rôle déterminant. Lorsque Geert Wilders, personnage politique néerlandais, ne cesse de repousser les frontières du rejet de l’immigré marocain, du maroco-néerlandais et de l’islam, s’exprime en toute impunité, c’est au vivre-ensemble aux Pays-Bas qu’il s’attaque. C’est une génération de personnes nées dans le pays de Baruch Spinoza qu’il tente d’arracher à un pays devenu le sien.
Quand les partis populistes anti-immigrés dans des pays européens peu touchés par la crise économique en Europe siègent au sein des parlements, ce n’est pas parce que les systèmes sociaux sont en miettes, mais faute de courage politique face aux discours de mouvements qui réfutent les cultures « non européennes ».
En France lors du premier tour des élections municipales qui se sont tenues ce 23 mars 2014, l’extrême droite qui a depuis toujours fait de l’immigration maghrébine et de l’islam, et de fait, d’une culture qui ne serait pas compatible avec la « laïcité » son cheval de bataille s'est glissée dans l'habit du "Rhinocéros" comme un peu partout en Europe, non pas à cause de la crise économique, mais d’une certaine faillite de la politique… Celle de la culture du vivre-ensemble.
La rédaction