La montée des extrêmes droite en Europe est aujourd'hui une réalité que l'on ne peut nier. Elles ont pris leur temps et attendu que les crises politiques et financières s'installent pour un certain temps dans les sociétés démocratiques, Des mouvements élus au suffrage universel à cause de discours simplistes qui dans les faits sont toujours irréalisables sur le terrain: le bouc émissaire étranger pauvre de préférence qui vient voler un travail - fictif- des habitants de souche et des cultures étrangères qui en "dénaturant" les cultures dominantes selon les discours extrémistes ambiants, peuvent et doivent être perçus comme des envahisseurs.
L'on a beau citer exemples à l'appui philosophes, anthropologues, études fouillées sur la mobilité naturelle de l'homme, la quête toute aussi naturelle d'un mieux vivre, il est des périodes dans l'Histoire de l'Humanité où la surdité et l'aveuglement prennent le dessus sur la réflexion, plus clairement sur ce qui fait de l'Homme un être humain.
Bien qu'il existe, heureusement de rares exemples, que l'on peut presque qualifier de "contes de fées", comme celui notamment de ce jeune épicier marocain (lire l'information dans la rubrique actualité) défendu par toute une commune pour rester en France, force est de constater que la bêtise...cette sorcière du monde, s'installe petit à petit peu dans les esprits faute de ...pensée.
Le 20 mars dernier, des activistes du parti d'extrême droite italien de la Ligue du Nord ont tenté de prouver au monde à quel point il était facile de rejoindre les côtes italiennes en embarquant sur un canot pneumatique depuis les côtes tunisiennes. Il serait triste d’user du concept de "déconstruction" dans pour ce genre de folie. Mais leur but consistait effectivement à déconstruire le discours qui considère que les clandestins vivent le martyr avant d’arriver à rejoindre les côtes européennes.
Résultat : de cette aventure « ambiguë » relatée récemment par le Huffingpost : à peine arrivés à Malte, le moteur de leur canot pneumatique prend feu. Grosse panique à bord. Paniqués par les flammes qu’ils ont tout le mal du monde à éteindre, ils envoient une fusée de détresse qui retombe sur le canot. Du coup les « valeureux » guerriers anti-immigration se retrouvent à patauger dans l’eau. C’est grâce au drapeau, qu’ils seront sauvés par les patrouilleurs…Les médias leur ont ri au nez. Mais cela s'arrête là. Car ces mêmes médias jouent de plus en plus souvent avec le feu, à cause de la folle concurrence des chaînes d'information avec les médias sociaux, devenus actuellement bien plus puissants et accessibles aux forces de la réaction.
Autre exemple: celui de Csanàd Szegedi, dirigeant parmi d’autres du très tristement influent parti nazi hongrois, Jobbik. Connu pour ses discours haineux envers les juifs et les tziganes en Hongrie, l’homme a même été élu député européen. Seulement voilà : au fur et à mesure que cet Ubu nazi monte, les rumeurs concernant ses origines juives se succèdent. Perturbé par ce qu’il considérait jusque-là comme de simples rumeurs malveillantes, il se rend chez sa grand mère âgée de 93 ans pour tenter de comprendre. Cette dernière lui apprend qu’elle est effectivement juive. « Pis encore », qu’elle est une rescapée d’Auschwitz, un de ces camps de la barbarie hitlérienne de la seconde guerre mondiale. Bien que choqué, il tente de poursuivre son combat au sein du parti de la haine… en tant que juif.
Si ses lieutenants du Jobbik le soutiennent au début, la base le lâche en estimant qu’il était comme tous « les juifs » : « un traître » qui faisait de l’entrisme au sein du Jobbik. Il est par la suite lâché par ses lieutenants qui suivent la base du parti. Il a quitté le parti, tout en étant toujours élu député européen sous l’étiquette du Jobbik. Depuis il a redécouvert sa religion et déclare aujourd’hui regretter avoir été ce qu’il fut en insistant sur le fait qu’il ne se représentera plus aux élections parlementaires. Son ancien parti le considère aujourd’hui comme un pestiféré.
Bien que des cas similaires soient incalculables, et méritent en vérité d'être débattus, analysés, matraqués par les médias, utilisés comme des contre-exemples afin d'élever le niveau de réflexion autour de toutes les questions qui touchent la dignité de la personne humaine, l'époque ne semble guère accorder ce temps pourtant si précieux pour s'interroger sur son devenir. Qui peut basculer à n'importe quel moment.
La rédaction