mardi 5 novembre 2024 17:17

La Ligue arabe organisera, le 4 décembre prochain au Caire, le 1er congrès des expatriés arabes avec la participation du Maroc.

Initiée sous le thème "pont de communication", cette rencontre sera consacrée à l'examen de questions liées à la situation des communautés arabes à l'étranger, a précisé la Ligue arabe dans un communiqué.

Elle a ajouté que cette conférence se penchera, trois jours durant, sur un certain nombre de thèmes concernant le rôle des organisations de la société civile dans l'amélioration des conditions des communautés arabes à l'étranger, ainsi que leur situation sur les plans culturel, social et politique et économique.

La même source a relevé que la conférence mettra aussi l'accent sur le rôle des expatriés arabes dans la promotion du dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions, et sur les possibilités de créer un cadre réglementaire pour les expatriés arabes visant l'amélioration de leur condition et de leur permettre de garder le contact avec leurs patries.

L'organisation panarabe a ajouté que cette manifestation comportera une série de réunions avec les responsables en charge de la question de l'immigration sur notamment la situation des communautés arabes à travers le monde.

01/12/10

Source : MAP

A côté des personnes physiques non résidentes, les banques sont dorénavant habilitées à accorder des crédits au Marocains résidant à l’étranger pour l’acquisition ou la construction de résidences dans la limite de 70% du prix du bien. Du moins selon la dernière circulaire de l’Office des changes.

Quant aux cautions à émettre en faveur des banques étrangères qui accordent des prêts en devise à moyen ou à long terme aux personnes physiques étrangères non résidentes ou à des Marocains résidant à l’étranger  et destinés à l’achat de résidences au Maroc, peuvent dorénavant couvrir jusqu’à 100% de la valeur du bien.

Source : L’Economiste

Illustré par plus de 400 photographies et documents d’archive, ponctué d’extraits sonores, le film retrace en quarante minutes deux siècles d'histoire de l'immigration en France…Suite

Pour sa leçon inaugurale habituelle, à l’occasion de la nouvelle année universitaire, la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Ibn Zohr d’Agadir a opté pour le thème des migrations, lundi dernier en début de soirée à l’amphithéâtre Hassan 1er dans l’enceinte de cet établissement actif.

Devant une imposante assistance, composée d’un parterre d’enseignants chercheurs et d’un fort contingent d’étudiant, Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) a donné ce cours inaugural, articulé autour de « Migrations marocaines : mutations et enjeux ».

Au préambule de cette rencontre qui s’insère dans le processus de renforcement du Master de cette filière mise en place , depuis l’année universitaire écoulée, Omar Halli, vice-président de l’université Ibn Zohr et Ahmed Sabir, doyen de la faculté des lettres et sciences humaines avaient prononcé, tour à tour, des mots de bienvenue relatant, en fait, les efforts déployés par les partenaires œuvrant pour l’instauration et l’amélioration du Master migrations et développement durable, à savoir l’Observatoire Régional des Migrations Espaces et Sociétés (ORMES) relevant de la faculté des lettres et dirigé par docteur Mohamed Charef et le CCME qui assure les fonds d’un centre de documentation sur les migrations, mis en fonction à cet effet.  Dans son discours introductif, Driss El Yazami a, d’emblée, souligné que la communauté marocaine à l’étranger atteint actuellement plus de quatre millions de ressortissants, répartis dans une multitude de pays d’accueil de par le monde.  Une telle croissance accélérée, depuis moins d’un quart de siècle, survient à un moment où les pays récepteurs ferment de plus en plus leurs frontières respectives, d’autant plus que des pays comme le Portugal, l’Espagne, la Grèce… qui étaient, il n’y a pas longtemps, émetteurs, sont devenus récepteurs.  Outre les pays traditionnels qui accueillent nos compatriotes, indique l’intervenant, d’autres horizons s’ouvrent continuellement devant eux, notamment le Canada, l’Amériques, le Golf, la Scandinavie…Il va falloir donc trouver de explications à cet essor démographique, à travers un débat serein et réaliste.  D’autres aspects émaillent cette expansion fulgurante, en particulier la mondialisation des ces flux migratoires et la féminisation de plus en plus accrue, constate l’orateur. En effet, dira-t-il, les Marocains, comme cela a été signalé, sont partout dans la planète et plus de la moitié d’entre eux sont des femmes qui occupent désormais des postes assez huppés, contrairement par le passé où leur rôle se limitait à des tâches domestiques.

A la différence de ce qui peut être trompeur, l’émigration est quasiment légale, en dépit du phénomène de la clandestinité qui ne peut peser lourd, surtout qu’elle touche toutes les catégories sociales, créatives et intellectuelles, tel hadj Belaid, le chantre amazigh qui se rendait à Paris pour présenter son art authentique.  Dans ce contexte, Driss El Yazami relève pareillement l’émergence des nouvelles générations, caractérisées par une diversification socioprofessionnelle de plus en plus intense. Leur intégration ou plutôt enracinement (préfère–t-il) s’illustre nettement, car, d’après un sondage destiné à plus de trois mille ressortissants marocains, il est constaté que notre communauté à l’étranger est la plus naturalisée dans les pays d’accueil correspondants, tout en sachant que nombre d’entre eux rentrent au bercail, pour raison de projets érigés au pays d’origine, de retour affectif, de virement de devises…

Cet état de faits génère une sorte de double allégeance ou une appartenance à la fois au pays d’origine et au pays d’accueil. Une problématique, suggère le conférencier, qu’il faudrait, dans nos politiques publiques, étudier profondément  afin d’accompagner ce phénomène d’émigration de peuplement sans, pour autant, y faire obstruction, tout en renforçant les liens avec les nouvelles générations, par le biais de développement de l’offre culturelle nationale. Dans ce sens, il s’avère également loisible d’associer la communauté marocaine à l’étranger au processus de développement que prône notre pays, à travers des chantiers de réformes à plus d’un titre. Pour ce faire, conclut Driss El Yazami, il conviendrait impérativement de changer littéralement la perception que nous ne cessons de cultiver envers les ressortissants marocains à l’étranger et aborder une conception plus positive à leur égard.

Car la fibre marocaine est toujours ancrée en eux et ce n’est pas fortuit que certains sportifs maroco-européens optent finalement pour le port du maillot national, après long tracas de conscience.

Source : Al Bayane

Les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie française : ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros, mais ils reversent 60,3 milliards. Autant dire un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques, qui ne représente pourtant que la part monétaire de transferts bien plus importants. Dans ce pays de 64,7 millions d’habitants, 6,5 millions de Français comptent au moins un immigré dans leur famille. Les chiffres de l’immigration légale sont très fluctuants. En France, on recense environ 5,3 millions de résidents étrangers avec leurs familles.

Une équipe de chercheurs de l’université de Lille, sous la direction du Pr Xavier Chojnicki, a réalisé pour le compte du ministère des Affaires sociales une étude sur les coûts de l’immigration pour l’économie nationale. Travaillant sur des chiffres officiels, les chercheurs ont décortiqué tous les grands postes de transfert des immigrés. Il en ressort un solde très positif. Les chercheurs ont remis leur rapport en 2009, au terme de trois ans d’études. Les 47,9 milliards d’euros que coûte l’immigration au budget de l’Etat (2009) sont ventilés comme suit : retraites, 16,3 milliards d’euros ; aides au logement, 2,5 milliards ; RMI, 1,7 milliard ; allocations chômage, 5 milliards ; allocations familiales, 6,7 milliards ; prestations de santé, 11,5 milliards ; éducation, environ 4,2 milliards.

De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’Etat, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu, 3,4 milliards d’euros ; impôt sur le patrimoine, 3,3 milliards ; impôts et taxes à la consommation, 18,4 milliards ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards ; contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2 milliards ; cotisations sociales, environ 26,4 milliards d’euros.

A ce solde positif de quelque 12,4 milliards d’euros il faut ajouter d’autres revenus pas toujours monétaires, mais d’une grande importance sociale et économique : les immigrés occupent l’immense majorité des emplois dont les Français ne veulent pas, et 90 % des autoroutes ont été et sont construites et entretenues avec de la main-d’œuvre étrangère. Sans immigrés, les prix à la consommation (produits agricoles et autres) seraient bien plus élevés, la main-d’œuvre étrangère étant bien moins payée.

La comptabilité réalisée par les chercheurs de l’université de Lille fait ressortir aussi de profonds changements sociaux. Majoritairement jeunes, les immigrés sont de grands consommateurs : comme nous venons de le voir, ils versent environ 18,4 milliards d’euros à l’Etat sur leurs dépenses personnelles, notamment en TVA. Les immigrés ont modifié en profondeur le sport et les arts populaires français : la grande majorité des footballeurs de haut niveau sont issus de l’immigration, et les artistes d’origine immigrée, noirs et maghrébins, peuplent le Top 50 de la chanson populaire.

Parallèlement, de nombreux métiers, en particulier dans les services, ne fonctionnent en France que grâce à l’immigration. Plus de la moitié des médecins hospitaliers dans les banlieues sont étrangers ou d’origine étrangère. Pas moins de 42 % des travailleurs des entreprises de nettoyage sont des immigrés. Plus de 60 % des ateliers de mécanique automobile de Paris et de la région parisienne appartiennent à des mécaniciens et petits entrepreneurs d’origine étrangère.

Dans un domaine aussi crucial que l’avenir du système des retraites, les immigrés jouent un rôle des plus favorables. Le très officiel Comité d’orientation des retraites est parvenu à cette conclusion : “L’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites.”

Xavier Chojnicki commente ces résultats en ces termes : “Il s’agit d’un processus historique lié à la structure de la population immigrée, majoritairement jeune. Comme ils sont peu qualifiés, les immigrés sont très souvent au chômage. Mais ils dépensent aussi beaucoup et sont très entreprenants. Les pensions que nous versons aux retraités sont plus que compensées par la consommation et les cotisations sociales que paient les plus jeunes, parmi lesquels on trouve des gens très dynamiques.”

Source : Le Courrier international

L'histoire de l'amitié maroco-américaine est plus ancienne qu'on ne le pense souvent. Révélations à l'appui, un journal américain lance le débat…Suite


L'onde d'une émotion intense traverse comme un circuit électrique l'immense salle du Palais des congrès de Montréal où sont réunis les membres de la Communauté marocaine, venus de tout le Canada, et les invités du Forum consacré à « la mobilisation des compétences canado-marocaines et pour un nouveau partenariat transatlantique ».

Driss Ettabaa, Hight profile, diplômé de l'université de Sherbrooke et de Harvard, qui préside l'Union des producteurs agricoles du Québec et le Comité d'organisation du Forum, est si bouleversé qu'il parle… en pleurant : « J'aimerais, dit-il, la voix secouée de sanglots, partager avec vous toute la douleur des membres de la Communauté du Québec et du Canada face aux événements tragiques survenus récemment au Maroc à Laâyoune. Nous condamnons vivement ces incidents et présentons nos sincères condoléances aux familles et représentants des forces de l'ordre marocains qui ont péri de manière atroce et barbare ». Après l'hommage et la prière aux défunts, il faut se ressaisir et continuer les travaux du Forum organisé en partenariat avec l'Ambassade du Maroc au Canada et le Consulat général du Royaume à Montréal.

On ne pouvait trouver meilleure scène que celle-là, qui a eu lieu dans la froidure automnale de Montréal, pour décrire la force du lien qui unit les Marocains du monde à leur pays, créant ainsi à l'échelle du temps et de l'espace un pont de fraternisation et de citoyenneté partagées ? C'est ce lien qui pourra, sans nul doute, assurer le succès d'un vaste chantier, celui de la mobilisation des compétences, chantier dans lequel s'investit Mohamed Ameur. Mais il faudra auparavant régler des questions de fond, comme le souligne Abdelgahani Dadés, membre du CCME et co-animateur du Forum : Comment, par quelles voies et moyens convertir l'exode des compétences en une mobilité positive, comment mobiliser les diasporas et faire de ce capital humain et social un atout pour le développement ? Comment, en un mot, transformer le brain drain, l'exode des cerveaux en brain gain, en bénéfice mutuel ? Avec quels outils et dans quel cadre de travail ?

La problématique posée aujourd'hui est d'autant plus importante que l'émigration marocaine représente 12% de la population marocaine, soit 3,2 millions de personnes réparties à travers le monde, dans une trentaine de pays, avec une concentration en Europe, où 87% des émigrés sont installés. L'émigration marocaine, on le sait, est une force de frappe économique avec plus de 40 milliards de Dh de transferts directs et autant de transferts invisibles et des contributions au tourisme, à l'habitat, etc. L'impact sur le développement et la lutte contre la pauvreté est important, tout autant que l'impulsion donnée à la modernisation du pays et à son ouverture. Au moment où la mondialisation accélère le mouvement migratoire des compétences scientifiques, dont le Maroc a plus que jamais besoin pour se construire, il faut travailler davantage à une stratégie de captation de la matière grise sous forme de réseaux, de circulation, de partenariat.

Le chantier est à la mesure de l'importance des savoirs et de la connaissance pour le développement durable des pays. Le gouvernement perçoit, de son côté, en cette diaspora de plus en plus formée et qualifiée, un potentiel de compétences de savoir-faire et un atout considérable pour le développement du pays : 17% des MRE actifs occupent des professions scientifiques, intellectuelles et managériales qualifiées, 54% s'activent dans les secteurs de l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Au Canada, on compte, pour la seule région de Montréal, plus de 350 professeurs marocains dans l'enseignement supérieur, sans compter les chercheurs, biologistes, informaticiens, agronomes, très bien intégrés et qui peuvent apporter une valeur ajoutée au monde et à leur pays d'origine…

Avec ses différents plans sectoriels du tourisme, avec Vision 2020, l'agriculture avec le Plan Maroc Vert, les nouvelles technologies avec le Plan Maroc Numéric 2013, il faut plus que jamais mobiliser des compétences de manière circulatoire, en déclinant une véritable stratégie sur laquelle revient le ministre chargé de la Communauté des MRE à l'étranger : repérer les niches et les secteurs porteurs, organiser l'offre en mettant au point une cartographie des compétences et réfléchir, dit-il, sur les voies et moyens qui pourraient accompagner ces compétences. « Les mutations, souligne M. Ameur, sont multiples. Tout d'abord au niveau du nombre : la population marocaine établie à l'étranger a doublé en dix ans. Sa physionomie a également changé, ce ne sont plus des ouvriers qui partent travailler dans les usines, mais des cadres, des ingénieurs, des informaticiens qui font le choix de migrer et qui, autre mutation, choisissent le plus souvent de s'installer, de s'enraciner dans les pays d'accueil, comme les étudiants et de devenir américains, allemands, belges, néerlandais, français ou canadiens.

Tout cela, dit il encore, nous interpelle dans le sens où il faut constamment, dans un contexte de mondialisation, adapter, rénover, renouveler, repenser nos politiques publiques qui doivent intégrer ces nouveaux enjeux. L'analyse migratoire que nous avons réalisée à travers différents pays a montré qu'aujourd'hui l'émigration se sédentarise, que les nouvelles générations s'enracinent dans les pays d'accueil. Pour renforcer les liens et éviter tout délitement, notre politique doit accompagner cette dynamique d'enracinement, mais aussi de mobilité circulatoire et de mobilisation des compétences. Il n'y a aucune contradiction aujourd'hui entre l'enracinement et le lien avec le pays d'origine, qui n'a pas changé avec le temps et qui nous pousse à plus d'esprit de responsabilité. »

Les expériences réussies des diasporas indienne, chinoise ou celles de l'Amérique Latine nous ont appris que l'on peut assurer le transfert de connaissances, de partout dans le monde. Dans ces exemples, on voit à l'œuvre des modes divers de production, de circulation des échanges et du capital cognitif entre diverses parties du monde, des compétences où qu'elles se trouvent, mais encore faut-il organiser le cadre de réception. Le concept mécanique du «retour» des politiques migratoires est alors transformé en liens durables avec les compétences MRE.

Des liens qui seront d'autant plus durables qu'ils concerneront les régions d'origine de ces compétences, ce qui pourrait induire un rôle actif des collectivités locales, des régions et l'intérêt de la coopération décentralisée. Les travaux des différents ateliers portant sur « l'agriculture et l'agroalimentaire », « l'éducation, l'enseignement supérieur et recherche scientifique », « l'environnement, le climat, l'énergie verte et le développement durable », « industrie et entrepreneuriat » ont connu un vif intérêt. Nous y reviendrons dans nos éditions de lundi 6 décembre. Dans un premier temps, un portail dédié aux compétences marocaines au Canada a été créé, à l'instar de celui dédié aux compétences marocaines en Allemagne. Une première passerelle.

La stratégie gouvernementale commence par une prospection des besoins nationaux, pour mieux identifier et organiser l'offre des compétences expatriées.

LE MATIN : Après le séminaire de Fès, qui a réuni les compétences allemandes d'origine marocaine, vous avez organisé le Forum des compétences canado-marocaines. Quelles sont ces compétences ? MOHAMED AMEUR : Nos Communautés expatriées, qui comptent aujourd'hui des profils hautement qualifiés dans différents secteurs de pointe, contribuent de façon active à la promotion des pays d'accueil, de par leurs compétences professionnelles, mais aussi par leur intégration réussie au niveau social, économique, culturel, voire politique. Nombre de ces compétences souhaiteraient appuyer de façon bénévole, ou sous forme d'investissement ou de coopération décentralisée, le développement de leur pays d'origine. Le Maroc est aujourd'hui engagé dans de nombreux chantiers de développement où ces compétences ont tout à fait leur place. Pour favoriser cette contribution, plusieurs mécanismes et dispositifs ont été envisagés et mis en œuvre, s'appuyant sur des études réalisées afin de mieux localiser notre communauté à l'étranger et cerner son profil, savoir dans quelle mesure elle peut participer à l'effort de développement du pays et prévoir les moyens susceptibles de l'y inciter. Ainsi, une évaluation a été réalisée en 2009 pour permettre à notre pays de définir une stratégie globale à visée opérationnelle pour la période 2009-2015. Cette stratégie commence par une prospection des besoins nationaux, pour mieux identifier et organiser l'offre des compétences expatriées qui y correspondent et mettre en place un dispositif partenarial opérationnel pour les intégrer à l'effort de développement.

Quels sont les objectifs de votre politique de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger ?

C'est la volonté d'appuyer le développement humain, le développement durable du Maroc. Cette volonté est favorisée par l'existence au Maroc d'un contexte propice : des besoins clairement identifiés, des plans et programmes de développement sectoriels bien définis et une demande forte sur des compétences peu ou pas présentes au Maroc. Mais pour réussir une stratégie de mobilisation des compétences, il faut répondre à un certain nombre de conditions : donner aux Marocains du monde un cadre pour les informer sur les opportunités au Maroc et les impliquer concrètement dans le cadre de programmes opérationnels de façon ponctuelle ou plus pérenne ; il faut développer des partenariats avec les acteurs privés et publics marocains pour formaliser les besoins en matière de compétences ou d'expertises marocaines expatriées ; il faut ensuite inscrire ces partenariats, autant que possible, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Maroc et les pays d'accueil et, enfin, accompagner les porteurs de projets et appuyer leurs initiatives opérationnelles.

A Montréal, vous avez présenté différents plans d'action dans ce sens. Quels sont-ils ?

J'ai tout d'abord décliné le plan d'action « Expertise et co-développement », dont l'objectif est de définir les thèmes de travail prioritaires pour le Maroc : Industrie et Nouvelles Technologies, Agriculture et agro-alimentaire, Environnement et Développement Durable, Développement Humain, d'accompagner la structuration de réseaux de compétences, la mise en place de programmes opérationnels, notamment en Allemagne, France, Belgique et Canada et d'accompagner techniquement et financièrement les actions et projets portés par ces compétences au Maroc. Le plan d'action «Investissement», illustré par la mise en place du dispositif incitatif MDM Invest, est destiné à appuyer l'investissement des Marocains du monde au Maroc. La mise en place, par exemple, du programme de coopération maroco-français, vise à appuyer et accompagner la création de 1.000 PME/PMI au Maroc par des Marocains expatriés, ainsi qu'à encourager des partenariats portant sur des programmes territoriaux d'encouragement et d'accompagnement de l'investissement, à l'exemple du programme dans les régions oasiennes associant notre ministère, l'Agence de développement des provinces du Sud et le PNUD. Le plan d'action « Etudiants : compétences de demain » encourage le parrainage des étudiants MRE par les réseaux de compétences existants, afin de faciliter leur intégration universitaire, sociale et culturelle dans les pays d'accueil. Le plan d'action « Retour volontaire » porte, quant à lui, sur un ensemble d'informations visant à faciliter l'installation ou le retour volontaire au Maroc, sur la recherche d'emploi et sur les opportunités de travail, à travers la réalisation d'un guide et la mise en place d'un dispositif d'information et d'orientation au sein de notre département. A travers ces plans d'action, nous essayons donc de favoriser l'émergence d'une nouvelle génération de porteurs de projets d'investissement et de partenaires de co-développement, en leur accordant une attention particulière tout au long du processus de concrétisation de leurs projets.

Au-delà de ces plans, comment informer et faire prendre conscience de ce chantier de mobilisation de compétences ?

Dans notre échéancier, nous avons procédé par étapes. Nous avons organisé à Fès la 1re Université des compétences marocaines d'Allemagne, en novembre 2009, puis la rencontre de nos experts expatriés en développement durable sur la Charte nationale de l'environnement et du développement durable à Rabat, en mars 2010, et le 1er Forum des jeunes marocains du monde, à Ifrane, en juillet dernier. De même, nous avons programmé, pour la fin de 2010 et pour 2011, un agenda de rencontres similaires avec les compétences marocaines dans plusieurs pays d'Europe, comme prochainement, le 11 décembre à Bruxelles et le 23 et 24 mai prochain à Rabat, une réunion avec les compétences canado-marocaines. A Montréal, nous avons prospecté un impressionnant vivier de compétences et d'expertises qui ne demandent qu'à être associées à la dynamique générale et sont prêtes, j'en suis sûr, à faire profiter le pays de leur savoir et leur savoir-faire. Les marocains résidant en Amérique du Nord constituent un exemple vivant de l'impressionnante mutation qui s'est opérée au sein des Communautés marocaines à l'étranger, la faisant évoluer du statut de simple main-d'œuvre, qu'elle avait il y a peu de décennies, vers une présence plus marquée dans les catégories socioprofessionnelles supérieures des pays d'accueil. Selon nos études, près de 87 % des Marocains de plus de 15 ans résidant au Canada sont diplômés, dont plus du tiers ayant un grade universitaire supérieur. Les perspectives de la réussite de notre démarche ici sont donc très engageantes et nous comptons beaucoup sur la rencontre d'aujourd'hui pour imprimer un nouvel élan à notre politique de mobilisation des compétences.

Qu'est-ce qui explique l'importance de ce chantier de mobilisation des compétences ?

Le Maroc a connu, depuis l'avènement de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, des transformations profondes qui ont touché tous les aspects de la vie politique, économique et sociale. Dans plusieurs domaines, des avancées concrètes ont été réalisées, notamment dans la démocratisation, les libertés individuelles et les libertés d'opinion. Des réformes structurelles au niveau économique ont été lancées, des mégaprojets de travaux d'infrastructure ont été entrepris ainsi qu'un grand chantier de développement humain. Toute cette dynamique témoigne de la ferme volonté du Maroc de s'arrimer au train des pays en marche vers le développement global. L'action gouvernementale visant à mobiliser les compétences nationales émigrées fait partie de cette dynamique. Nous comptons y parvenir en valorisant leur savoir et leur expérience et en optimisant leurs apports à la mère patrie, tant au niveau de l'enrichissement culturel et intellectuel qu'à celui de l'investissement et du développement dans toutes ses acceptions. Il s'agit aussi, et selon les orientations royales, de mener à bien une politique qui puisse absorber les mutations de la Communauté, sans que son identité marocaine ne soit amenée à en souffrir. L'action du Gouvernement en ce sens associe, dans une approche participative, tous les acteurs impliqués et embrasse tous les aspects de la vie quotidienne de la Communauté. Elle vise essentiellement à accompagner l'intégration des MRE dans les sociétés d'accueil tout en contribuant à consolider et à renforcer leurs liens avec le Maroc. Elle milite également pour la défense des intérêts des Marocains du monde et la promotion de leur situation juridique, sociale et humaine, aussi bien au Maroc que dans les pays d'accueil.

Vous avez visité le chantier de la Maison du Maroc de Montréal située au cœur de la ville, dans un quartier en expansion. Quelle est la part de l'aspect culturel dans les préoccupations de votre ministère ?

L'axe culturel et éducatif est prioritaire car il intègre la question de l'identité marocaine dans ses dimensions linguistique et cultuelle chez les Marocains du monde. C'est dans ce sens que des Centres culturels marocains à l'étranger seront créés, dont ceux de Bruxelles, Amsterdam, Barcelone, Mantes-la-Jolie, Tunis, Tripoli et, bien sûr, Montréal, projets qui sont à des stades avancés de concrétisation. Je citerai également l'organisation des Universités des jeunes chaque été, l'organisation de voyages au Maroc au profit de jeunes marocains expatriés et de leurs camarades de classe et de voisinage des pays d'accueil, la mise en place de partenariats culturels avec les municipalités et les conseils régionaux des pays de résidence et d'autres actions encore de ce genre.

Contrairement à la perception que nous avons souvent au Maroc de la précarité, celle-ci touche beaucoup de nos concitoyens émigrés. Quelles sont les mesures que vous avez prises pour leur venir en aide ?

Sur le plan social, après la très populaire mesure consistant en la baisse de la taxe de dédouanement des voitures, qui a profité, jusqu'à aujourd'hui, à près de 30.000 émigrés retraités, nous avons pris la décision de prendre en charge le coût de transfert des dépouilles des défunts dont la famille est en situation difficile, nous avons mis en place des programmes spéciaux de soutien aux familles émigrées dans certains pays du Maghreb et d'Afrique, nous avons mis à la disposition des étudiants démunis 1.000 bourses annuellement, pour ne citer que les actions les plus saillantes. Dans le même esprit d'aide aux catégories et personnes en situation de détresse, je n'oublierai pas le mécanisme d'aide sociale que nous avons créé cet été au niveau des représentations diplomatiques et consulaires marocaines dans certains pays arabes et africains. Et pour donner encore plus d'ampleur à notre action, en l'appuyant sur des partenaires solides et fiables, nous avons mis sur pied un programme de renforcement des capacités humaines et financières des associations des MRE s'activant dans le social, pour les habiliter à relayer plus efficacement notre action de soutien aux catégories vulnérables, plus particulièrement les femmes et les mineurs non accompagnés, ainsi que nos actions de soutien ponctuelles et symboliques aux détenus d'origine marocaine, à l'occasion notamment du Ramadan et des fêtes religieuses. Sur le plan juridique, nous avons mis en place, au sein de notre ministère, un dispositif de veille juridique, renforcé de deux magistrats permanents, pour l'écoute et l'orientation de nos concitoyens du monde.

Cet été a vu la création du réseau des juristes marocains spécialisés dans les questions de la migration. Ce réseau sera utile pour la mise en œuvre du dispositif visant la généralisation de l'assistance juridique et judiciaire de nos citoyens affectés par les effets de la crise économique mondiale, dispositif lancé au mois de septembre dernier et concrétisé par la conclusion de conventions annuelles avec des cabinets d'avocats habilités à fournir conseil et orientation juridique aux ressortissants marocains. Dans le même registre, nous avons institué un système et des structures dédiés au traitement personnalisé des requêtes des MRE et établi une convention avec Diwan Al Madalim pour leur suivi. De même, et pour une gestion de proximité des intérêts des expatriés et de leurs familles, nous avons créé le concept de « la Maison du MRE », dont deux sont déjà opérationnelles et d'autres en projet. Nous nous activons également, à chaque fois que se présente l'occasion de le faire, pour inciter la réflexion sur la mise à jour du cadre conventionnel liant le Maroc aux pays d'accueil pour la préservation des droits des MRE.

QUESTIONS À : Nezha Chekrouni • Ambassadeur du Maroc au Canada, ex-ministre déléguée auprès des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Marocains résidant à l'étranger (MRE)

Une approche inclusive et transparente Vous avez suivi avec intérêt cette question de mobilisation des compétences depuis le lancement de FINCOM. Que représente pour vous ce Forum des compétences canado-marocaines ?

Cette rencontre se tient à un moment où le Maroc et le Canada explorent les moyens d'insuffler une nouvelle impulsion à nos relations bilatérales. Le Forum est le résultat d'un processus que nous avons initié en commun avec le ministère chargé de la Communauté MRE à l'étranger, en collaboration avec le Consulat général du Maroc à Montréal, des compétences marocaines du Canada et avec le concours de la représentation de la Banque populaire du Maroc. Le groupe de travail est un des noyaux d'une dynamique que nous voulons inclusive et transparente.

Qu'entendez-vous par inclusive ?

Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une vision globale dont l'un des objectifs est de contribuer au bien-être des Marocains au Canada, à leur intégration et à la protection de leurs droits. Dans ce sens, nous avons procédé à des consultations avec les départements ministériels concernés au Québec pour aboutir à la reconnaissance des titres académiques dont sont détenteurs des Marocains expatriés au Canada. Nous avons d'autres réalisations qui ont vu le jour, comme la mise en œuvre de l'Entente entre le Maroc et le Québec en matière de sécurité sociale. Ce chantier sera ouvert dans d'autres provinces du Canada où vivent nos compatriotes. L'un de nos grands projets reste la « Maison du Maroc », vitrine du Maroc qui ouvrira en été ses portes et qui sera un espace où toutes les bonnes volontés auront l'opportunité d'apporter leur contribution à notre communauté résidant au Canada et au rapprochement entre les deux pays.

Un mot sur les relations entre le Maroc et le Canada…

Nous sommes tous deux riverains de l'Atlantique qui doit devenir une aire de coopération et d'échanges. Au cœur de cette configuration, il y a les échanges humains. Nos deux pays ont une longue tradition d'échanges humains et commerciaux sur lesquels nous pouvons capitaliser. Le fer de lance de cette coopération, c'est justement ce pont humain composé de près de 100.000 Marocains, dont une élite spécialisée dans des domaines pointus. Ces compétences contribuent à la richesse économique de leur pays d'adoption et demeurent très attachées à leurs pays d'origine qui grâce à la dynamique lancée par Sa Majesté le Roi connaît un renouveau politique économique et social. Il faut aujourd'hui étirer davantage nos horizons pour mieux cadrer nos approches et créer des synergies pour aboutir à des stratégies d'actions concrètes assorties d'échéanciers. C'était l'objectif du Forum consacré à la mobilisation des compétences canado-marocaines et au nouveau partenariat.

Source : Le Matin

Tous les matins, vers 10 heures, les employés de la compagnie Ktel garent leur bus devant l'entrée du centre de rétention de Filakio, petit village de la Thrace grecque. Une heure plus tard, les portes du centre s'ouvrent et les immigrés clandestins récemment arrêtés après être venus illégalement de la Turquie voisine commencent à défiler pour prendre leurs tickets. Ils connaissent le prix affiché sur les vitres de la cahute: c'est 60 euros, ou 85 dollars, pour rejoindre en onze heures Athènes et ainsi poursuivre un voyage commencé, plusieurs semaines plus tôt, en Afghanistan, en Irak, en Algérie ou en Afrique subsaharienne.

Quatre-vingt-dix pour cent des immigrés arrivant en Europe aujourd'hui passent par la Grèce et, pour quasiment la moitié d'entre eux - environ 39.000 depuis le début de l'année -, par cette frontière terrestre gréco-turque de Thrace. Chaque nuit, entre 120 à 350 clandestins sont arrêtés, non loin de la ville d'Orestiada, sur les 12,5 km de champs de cette frontière pour le reste délimitée par le fleuve Evros, où les passeurs sont plus vulnérables et qu'ils hésitent désormais à franchir en Zodiac avec leur «cargaison humaine».

La scène se répète quotidiennement à Filakio. Après avoir payé 600, 1500 ou 3000 euros leur transit clandestin jusqu'à la Grèce via Istanbul, la plaque tournante de ce trafic, certains ont encore assez d'argent pour prendre le bus jusqu'à Athènes. Telle Shamaz, une jeune Afghane de 23 ans, enceinte, qui rêve, avec Kokal, son mari à ses côtés, de fonder une famille en Europe. Telle la Congolaise Karine, qui dit fuir la misère. Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle fera à Athènes où, assure-t-elle, «personne ne (l)'attend». Mais dans son esprit, la capitale grecque ne sera qu'une étape vers la France, l'Allemagne ou l'Angleterre.

Trente jours de liberté

Ancien interprète de l'armée américaine, l'Afghan Ali Feroz Khan raconte avoir pris sa décision en recevant une dernière mise en garde des talibans: «Tu arrêtes ton travail, ou tu es mort.» Il est parti douze jours plus tôt de Kaboul. Il est passé, tantôt en bus, tantôt à pied, par le Pakistan, l'Iran, puis la Turquie. Avec un petit groupe d'Afghans, dont il se fait le porte-parole. «Dans le centre, dénonce-t-il, nous avons été volés par une bande de Géorgiens». Ses compagnons montrent leurs habits lacérés au rasoir. C'est dans une doublure, une petite poche, qu'ils conservaient leurs dernières économies pour prendre le bus pour Athènes.

Les policiers qui gardent le centre de Filakio haussent les épaules, dépassés. Le petit bâtiment a été construit, il y a douze ans, pour accueillir 372 personnes. Ils sont plusieurs centaines supplémentaires. Ce qui contraint les autorités grecques à vider quotidiennement les lieux pour faire de la place aux nouveaux arrivants. Deux ou trois jours après avoir été arrêté, l'immigrant, dont on a notamment pris la photographie et les empreintes digitales, part avec un papier le sommant de quitter la Grèce et l'espace européen Schengen dans les trente jours. Et le voyage continue.

Les minarets d'Edirne

Le bus de la compagnie privée Ktel, dont les employés portent des gants et laissent les housses en plastiques sur leurs 50 sièges remplis quotidiennement au prix du marché, est maintenant parti. La police grecque se chargera de transporter gratuitement ceux qui n'ont pas d'argent jusqu'à Orestiada. Georgios, qui habite la ville depuis trente-cinq ans, ne porte même plus attention à ces ombres qui rasent les murs avant de prendre le train ou de poursuivre à pied leur périple. Il ne comprend pas pourquoi les mines antipersonnel, qui jadis truffaient la frontière, ont été retirées il y a une quinzaine d'années. Mais ces clandestins ne le dérangent pas trop, «car ils ne restent pas ici».

Responsable de la police d'Orestiada, Georgios Salamaykas précise qu'aucun migrant n'a été arrêté pour le moindre délit. Lui, il en veut surtout à «la police turque, qui ne fait pas son travail», laisse tout le monde passer et, en contradiction avec l'accord signé avec la Grèce en 2002, «refuse de reprendre les immigrés qu'on arrête». Le pire pour Athènes est qu'elle est liée par la procédure de Dublin, qui permet à tous les États européens de lui renvoyer les clandestins rentrés dans l'Union par la Grèce… Son accès de colère passé, le patron moustachu de la police d'Orestiada avoue son impuissance: «Certains immigrants, avec un vol charter jusqu'à Istanbul, ne paient que 600 euros l'arrivée en Grèce. C'est la route la plus courte, la moins chère et la plus sûre.»

Sous les minarets d'Edirne qui pointent au loin, cette sublime porte d'entrée sur l'Europe mesure 12,5 km. C'est une bande de terre parsemée de bosquets et de quelques miradors, où se toisent des patrouilles de militaires grecs et turcs. La nuit, à travers les caméras thermiques des véhicules dépêchés par l'UE, on voit des petits groupes jouer à cache-cache avec les policiers grecs. La plupart du temps, après avoir franchi les quelques dizaines de mètres qui séparent la Turquie de l'Europe, les clandestins lèvent les mains en l'air, se rendent. Certains, qui n'ont pas été pris, viennent le matin au poste de police. Un petit tour au centre de Filakio, leur petit papier, et puis s'en vont.

Quelque 300.000 migrants pris au piège athénien

La capitale grecque devient une prison à ciel bleu ouvert pour tous les immigrés rêvant de gagner l'Europe. Ils seraient environ 300.000 clandestins à vivre dans le centre historique de d'Athènes, une ville de 5 millions d'âmes. Sans papiers, sans travail, sans aide sociale, une frange de cette population issue de plus de quarante nationalités verse peu à peu dans la délinquance. La situation devient explosive: tandis que les mafias internationales, spécialisées dans la prostitution et le trafic de drogue, attirent à elles cette main-d'œuvre clandestine abondante, les Athéniens, durement frappés par la crise économique, s'exaspèrent, votent pour l'extrême droite et ferment les yeux sur les fréquentes ratonnades organisées par des groupes xénophobes.

De ce piège, qui est en train de se refermer, les clandestins sont les premiers à vouloir sortir. «Tout le monde veut partir, car il n'y a pas de travail ici», répètent Afghans, Algériens et Nigériens. Aucun ne se donne la peine d'apprendre le grec. «Mais je n'ai pas d'argent, et il faut 1000 ou 1500 euros pour aller en Italie», expliquent Marocains, Égyptiens ou Somaliens. Gagner l'Allemagne, l'Angleterre ou la France coûtera plus cher encore. Le retour au pays, envisagé par bon nombre, est difficile. Les ambassades, telles celles du Maroc ou d'Algérie, submergées de demandes, rechignent à payer la note.

Un mois de prison au retour

Dans les rues de la capitale grecque, il ne faut pas longtemps chercher pour parler dans la langue de Molière à un Algérien qui est passé par la Turquie dans l'espoir de venir en France. À 24 ans, Abdel s'est déjà fait expulser de l'Hexagone, «en 2007 par Sarko», dit-il. En avril 2010, il a pris un vol Alger-Istanbul à 350 euros. Mais il y a des charters beaucoup moins chers, parfois seulement à 70 euros. Les Algériens, comme les Marocains, n'ont pas besoin de visa pour la Turquie. Après, Abdel a pris le bus, un Zodiac pour franchir la frontière grecque, puis il s'est retrouvé coincé à Athènes.

Le Marocain Salah a pris un bus Beyrouth-Istanbul et se retrouve, à 28 ans, pareillement sans travail et prisonnier à Athènes. Il ne croit plus pouvoir rejoindre la France. «Si l'ambassade me paye le billet, je veux bien revenir, même, ajoute-t-il, si je sais que je vais faire un mois de prison en arrivant.»

Place Victoria, où les Afghans se retrouvent par dizaines en fin d'après-midi, on ne parle également que de partir vers l'Allemagne ou l'Angleterre. «Si je pouvais seulement revenir en Turquie, je le ferais immédiatement», assure, dépité, Dilaor. Mais la frontière turque ne marche que dans un seul sens. À 31 ans, Dilaor, marié et père de deux enfants, est arrivé en 2007 à Athènes. Il se donne encore quelques mois avant de renoncer, et de repartir vers les siens en Afghanistan.

Les Algériens sont plutôt place Omonia, quelques centaines de mètres plus loin. Parmi les clandestins, les Maghrébins sont montrés du doigt. Ils seraient plus riches. Ce serait parmi eux que se recruteraient les dealers. «Pour l'instant, Nigériens et Algériens tiennent la vente de drogue sur Athènes, indique Athanasios Kokkalakis, le porte-parole de la police grecque. Mais, ajoute-t-il, la concurrence entre communautés s'exacerbe . Les mafias n'ont pas de mal à embaucher, à faire monter les enchères.»

La délinquance - vols à l'arraché, cambriolages - et la criminalité ont, elles, explosé. «Elles ont doublé en 2009 et triplé en 2010», certifie ce policier, bien obligé d'établir un lien entre la précarité sociale et la délinquance. Une partie de la population va plus loin, en accusant les immigrés de tous les maux. Pour la première fois à Athènes, un conseiller municipal d'extrême droite vient d'être élu pour représenter le quartier proche des places Omonia et Victoria.

2/11/2010

Source : Le Figaro

La faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Ibn Zohr à Agadir abrite, les 10 et 11 décembre 2010, un colloque international sur le thème : « l’émigration/immigration marocaine et la mondialisation. Etas des lieux et perspectives ».

Autour des axes prévus par cette rencontre, plusieurs questions seront soulevées comme l’émigration dans l’histoire du Maroc, la féminisation de l’émigration ou encore le développement et les transformations sociodémographiques, littéraires, culturelles et économiques en rapport avec l’émigration. Plusieurs chercheurs du Maroc et de France y participent.

Ce colloque a bénéficié du soutien du CCME après avoir répondu à l’appel à projets lancé par le Conseil dans le cadre de la 16e édition du SIEL à l’honneur des Marocains du Monde, en février 2010. Cet appel à projets visait d’élargir les activités du SIEL aux espaces universitaires et avait pour objectif la promotion de  la recherche scientifique relative à l’immigration.

Source : CCME

La Fondation ONA organise, sous le thème de la diversité culturelle, la présentation du livre « L’émigration européenne, le cas des Français au Maroc » d’Aurélia Picod-Kinany, le mercredi 1er décembre 2010 à 19h à la Villa des Arts de Casablanca.

e livre décrit les liens entre le Maroc et la France pour arriver au mouvement postcolonial de la population française au Maroc. Mohamed Hamadi Bekouchi, sociologue, expert en management et professeur des universités participe à cette rencontre qui sera modérée par la  psycho sémiologue Nadia Kajjou.

Aurélia Picod-Kinany est docteur en sciences sociales. Après avoir enseigné cinq ans à l’Université MLV et à l’Université Sophia Antipolis dont quatre années de recherche sur "L'émigration européenne post-coloniale : le cas des Français au Maroc. Recherche sur un modèle d'adaptation socioculturelle", elle crée en Janvier 2010 APK Conseils, un bureau d'études et de développement en sciences humaines et sociales axé sur des problématiques interculturelles et les comportements sociaux.

Source : CCME

« ...C’est là le crime de notre société. Sa « politique de la vieillesse » est scandaleuse.

Mais plus scandaleux encore est le traitement qu’elle inflige à la majorité des hommes au temps de leur jeunesse et de leur maturité. Elle préfabrique la condition mutilée et misérable qui est leur lot dans leur dernier âge. C’est par sa faute que la déchéance sénile commence prématurément, qu’elle est rapide, physiquement douloureuse, moralement affreuse parce qu’ils l’abordent les mains vides; des individus exploités, aliénés, quand leur force les quittent, deviennent totalement des « rebuts », des « déchets »…Suite

Fidèle à ses choix initiaux, le Centre Marocain Interdisciplinaire des Etudes Stratégiques et Internationales continue à s’intéresser à la thématique de l’Alliance des civilisations et de la diversité culturelle. Depuis quelques années, il s’est proposé de baliser les avenues qui peuvent mener à une meilleure compréhension des idées, des valeurs dominantes de l’époque contemporaine et de la scène mondiale, et à une meilleure compréhension entre les peuples inscrits dans l’Ouvert, persévérants et bel agissants, soucieux de la coexistence pacifique.

Le Forum de cette année qui aura lieu à Fès du 04 au 06 décembre autour du thème « La Diplomatie religieuse et culturelle au service de la paix mondiale »…Suite

La musique arabo-andalouse sera à l'honneur jeudi prochain au site archéologique Madinat Al Zahra à Cordoue (Sud de l'Espagne) lors d'un concert du chanteur Mohamed Serghini El Arabi en compagnie du musicien espagnol Eduardo Paniagua.

Ce spectacle s'inscrit dans le cadre d'un cycle de quatre concerts organisé par l'institution Casa Arabe (Maison Arabe) dans l'objectif de rendre hommage à la musique traditionnelle arabo-andalouse, indique-t-on auprès des organisateurs.

Ainsi, le duo Serghini El Arabi et Paniagua va charmer le public avec ses plus belles chansons inspirées des cultures Orientale et Occidentale. Le concert sera également une occasion pour mettre en exergue l'authenticité de la musique arabo-andalouse qui témoigne de la possibilité du vivre ensemble tourné vers la beauté.

Le marocain Mohamed Serghini El Arabi est l'une des voix les plus importantes au Maghreb. Récompensé par le prix du "Meilleur Chanteur de la Musique Religieuse" au Maroc, Serghini est un chanteur, violoniste et percussionniste qui a une formation classique de musique arabo-andalouse.

Pour sa part, Eduardo Paniagua est un musicien spécialisé dans le répertoire de l'Espagne médiévale. C'est au sein du groupe familial "Atrium Musicae" qu'il débuta sa carrière à l'âge de 16 ans en gravant quatre disques.

Il est aussi membre fondateur du groupe de musique arabo-andalouse CÂ lamus et Hoquetus.

30/11/10

Source : MAP

Le nombre des migrants entrés illégalement dans l'Union européenne via la frontière terrestre gréco-turque a décru de 44% en un mois, après la mise en place des garde-frontières européens début novembre, selon l'agence européenne chargée de la surveillance des frontières (Frontex).

A la suite du déploiement début novembre de quelque "205 garde-frontières venus de 26 pays de l'Union européenne ainsi que d'Islande et de Suisse", accompagnés des forces de l'ordre grecques, le nombre des passages illégaux par la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie a été réduit de quelque 250 par jour en octobre à 140 environ en novembre, a déclaré mardi le directeur adjoint de Frontex, Gil Arias Fernandez, au cours d'une conférence de presse à Athènes.

En octobre, 7.586 personnes avaient été interpellées pour passage illégal de la frontière, et 4.270 l'ont été entre le 1er et le 29 novembre, ce qui représente une baisse de 44%" en un mois, a-t-il dit.

"Nous pensons qu'il ne s'agit pas uniquement du résultat de l'opération Frontex, mais aussi du changement de saison qui rend plus difficiles certains passages" a-t-il ajouté. Il a précisé que pendant le mois écoulé 13 passeurs avaient été arrêtés, de nationalités turque, afghane, bulgare, géorgienne et pour deux d'entre eux palestinienne.

Par ailleurs, depuis janvier, 41 personnes sont mortes en tentant de pénétrer en Grèce via la rivière Evros, qui marque la frontière avec la Turquie.

Au total, 91% des personnes entrées illégalement dans l'Union européenne sont passées par la Grèce en 2010, a-t-il ajouté, un chiffre en augmentation par rapport à 2009, alors que l'immigration illégale a, elle, décru, en volume global en raison de la crise économique dans l'Union européenne qui tarit l'embauche.

Frontex, qui interroge les migrants à la frontière gréco-turque près d'Orestiada, a déterminé quels étaient les prix payés aux passeurs par les candidats à l'émigration dans l'Union européenne.

Selon M. Arias Fernandez, le prix moyen payé par passage est de 400 euros. Pour un transfert entre Istanbul et la Suède, il est de l'ordre de 5.500 euros, et de 2.400 euros entre l'Afghanistan et Athènes.

D'après la même source, depuis le début de l'année, 11.165 interviews de migrants illégaux ont été réalisées : elles se sont soldées par 1.606 reconduites (volontaires ou forcées) dans le pays d'origine.

Source : Le Monde/AFP

En parallèle à une régularisation très large de sans-papiers, le gouvernement Leterme II avait aussi promis, en 2009, de réviser sa politique migratoire. A l'ordre du jour, aujourd'hui : un durcissement.

En 2007, la population belge s'est accrue de 64 000 personnes. L'équivalent d'une grosse ville wallonne ou flamande. L'explosion démographique se fait surtout sentir dans le centre paupérisé des villes et tout particulièrement à Bruxelles, où les autorités sont confrontées à un défi majeur : accueillir des dizaines de milliers de nouveaux habitants.

Dans son interview sur RTL-TVi, le 9 novembre, Elio Di Rupo (PS) y était allé d'une métaphore géographique. Si la réforme institutionnelle et le socio-économique représentaient les Alpes et les Pyrénées pour les négociateurs gouvernementaux, le triptyque « justice, immigration, sécurité » s'annonçait comme leur Massif central. Pas aussi exigeant qu'un col de haute montagne, mais une étape sérieuse.

Pendant des années, il a été impossible de faire bouger les lignes en matière d'immigration, tant les oppositions idéologiques étaient fortes, le PS et le CHH s'opposant systématiquement au CD&V et à l'Open-VLD. Le 17 juillet 2009, le Premier ministre Herman Van Rompuy (CD&V) avait été salué comme un héros pour avoir fait sauter le « bouchon » de la régularisation des sans-papiers. A la suite de quoi, de janvier à juillet 2010, 16 353 clandestins ont été régularisés : plus que sur l'ensemble de l'année 2009 (14 830 régularisations), déjà exceptionnelle.

Mais la contrepartie de cette nouvelle campagne de régularisation n'a jamais été mise en oeuvre. En cause : les mêmes oppositions idéologiques, engendrant le ras-le-bol du côté flamand. Certes, le 9 octobre 2009, le gouvernement Leterme II a bien annoncé qu'un tour de vis allait être donné en matière de regroupement familial, de lutte contre les mariages de complaisance ou d'accès à la nationalité belge. Mais rien n'a avancé. Les élections législatives du 13 juin ont cependant modifié la donne, avec la victoire de la N-VA, conservatrice, et le nouveau profilage du MR sur l'immigration et l'intégration. Etat des lieux.

Regroupement familial et mariages de complaisance

Principe Un Belge ou un résident belge peut être rejoint par un ou des membres de sa famille (partenaire, enfants, parents et, même grands-parents, selon certaines conventions bilatérales conclues par la Belgique avec des pays tiers, comme le Maroc et la Turquie). Destinées à favoriser la migration de travail, ces conventions devaient permettre aux travailleurs d'être rejoints par leur femme, leurs enfants et leurs ascendants restés au pays. L'immigration ayant été officiellement stoppée en 1974, le regroupement familial est resté l'une des rares voies d'accès légale au territoire pour les non-Européens.

Problème Mariages forcés-arrangés (souvent consanguins, entre cousins), problème d'intégration et de connaissance des langues du conjoint étranger et des enfants issus de ces mariages, augmentation des prestations sociales en faveur des nouveaux venus (dont le coût du vieillissement), création de ghettos, etc.

Chiffre Près de 14 000 visas de longue durée pour regroupement familial ont été délivrés en 2008 (une augmentation de 20 % par rapport à 2007). Selon l'Office des étrangers, 17 775 décisions ont été prises en 2009. Près de 10 000 étaient positives (9 993 visas accordés) ; environ 4 000 se sont soldées par un refus (3 860) ; 19 étaient sans objet et 3 903 étaient encore en balance. Soit que le dossier était incomplet (63,2 %), soit que le parquet, suspectant un mariage de complaisance, devait encore rendre son avis (32,4 %).

Remède Selon l'accord d'octobre 2009, resté en rade, la personne invitante aurait dû, à l'avenir, disposer de revenus mensuels compris entre 930 et 1 056 euros, compte non tenu des allocations familiales et des pensions alimentaires. Ce qui excluait de fait les bénéficiaires du CPAS. Le MR demande aujourd'hui que le « regroupant » jouisse de « ressources stables, régulières et suffisantes pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille sans recourir au système d'aide sociale de l'Etat ou aux allocations de chômage. » Autre idée libérale : amener à 21 ans (au lieu de 18 ans) l'âge auquel de futurs conjoints pourraient prétendre à « se regrouper », afin de diminuer le risque de mariages forcés-arrangés. Une autre piste envisagée est la révision des conventions bilatérales signées avec le Maroc et la Turquie, mais jusqu'à présent, sans succès.

Code de la nationalité

Principe La nationalité belge peut s'obtenir de deux principales manières. La voie royale, c'est la déclaration de nationalité. Elle a été modifiée en 2000 par le gouvernement arc-en-ciel. Tout étranger de 18 ans au moins, résidant légalement en Belgique depuis sept ans, peut obtenir un passeport belge, sauf avis contraire du parquet. Idem pour les étrangers nés en Belgique ou ceux dont un des parents a la nationalité belge. A côté de la déclaration de nationalité subsiste la procédure de naturalisation accordée par le Parlement et, donc, plus politique, au bout de trois ans de présence régulière sur le territoire.

Problème D'une part, la loi de 2000 ( snel-Belgwet, selon l'expression du CD&V), brade la nationalité belge. Aucune condition d'intégration n'est exigée de l'impétrant. D'autre part, les députées Jacqueline Galand (MR) et Sarah Smeyers (N-VA) se sont émues du fait que la naturalisation était devenue la « procédure standard », de surcroît entachée de laxisme et d'électoralisme, alors qu'elle aurait dû rester un « régime de faveur ».

Chiffre En 2007, 11 543 personnes ont acquis la nationalité belge par déclaration et 8 372 par naturalisation. Entre 2000 et 2009, 61 000 des 175 000 demandes de naturalisation ont été satisfaites (35 %).

Remède Le gouvernement démissionnaire prévoyait de préciser que seul un « séjour légal » de sept ans pouvait être pris en compte pour une déclaration de nationalité (aujourd'hui, le MR demande que cette durée soit portée à dix ans). Leterme II voulait également réformer la procédure de naturalisation en exigeant cinq ans de présence régulière sur le territoire, au lieu des trois ans actuels, avec un titre de séjour illimité (la N-VA et le MR plaident pour une durée de sept ans). Le même avant-projet prévoyait qu'un nouveau Belge puisse être déchu de sa nationalité en cas d' « hostilité à la Belgique » (terrorisme, mariage de complaisance ou tout autre délit rendu possible par la possession d'un passeport belge). Rien ne s'est passé. En attendant la formation d'un gouvernement de plein exercice, la nouvelle commission des naturalisations de la Chambre a décidé que les 4 454 dossiers déjà examinés sous l'ancienne législature seront revus, puis expédiés en séance plénière pour parution au Moniteur en janvier 2011. Les 10 000 nouveaux dossiers patienteront jusqu'à ce que la commission ait « affiné » sa méthode de travail, soit le début du mois de décembre.

Asile

Principe Le droit d'asile est un droit fondamental. Les autorités du pays ont l'obligation de pourvoir à la subsistance du demandeur jusqu'à ce qu'il ait été statué sur son sort.

Problème 80 % des demandes d'asile sont rejetées parce qu'elles sont injustifiées ou frauduleuses. Mais l'examen de ces dossiers par les autorités compétentes prend du temps. Et on ne peut pas laisser les gens à la rue. Actuellement, 7 000 personnes n'ont pas d'hébergement. Certaines doivent dormir à l'hôtel. Dix à vingt demandeurs d'asile se présentent chaque jour devant la justice bruxelloise pour exiger leurs droits. Ceux qui obtiennent gain de cause deviennent prioritaires pour obtenir une place auprès de Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile. A défaut, Fedasil, ou les CPAS, doivent s'acquitter d'une astreinte comprise entre 250 et 500 euros par jour et par demandeur.

Chiffre 17 000 demandeurs se sont présentés en Belgique en 2009, selon le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA). D'après Eurostat, ils étaient 21 645 (35 % de plus qu'en 2008), ce qui fait de notre pays, malgré sa petite taille, le cinquième pays de l'Union européenne le plus sollicité. Le CGRA s'attend à un total de plus de 20 000 demandes pour l'ensemble de l'année 2010. Du 2 novembre au 31 décembre 2009, Fedasil, déjà en panne de moyens, a dû verser 163 250 euros d'astreintes à 34 requérants. Logiquement, le budget de l'accueil a explosé en 2010 : 347 millions d'euros contre 243 millions en 2008.

Remède Deux mille nouvelles places d'accueil doivent être créées en urgence, a annoncé le Premier ministre Yves Leterme (CD&V). Bastogne, entre autres sites, accueillera 550 demandeurs d'asile dans ses casernes, jusqu'en novembre 2011. Par deux fois cette année, le secrétaire d'Etat à la Politique de l'asile et de la migration, Melchior Wathelet (CDH), s'est rendu dans les Balkans pour tenter de dissuader les populations locales de demander l'asile en Belgique. Il a également rédigé un texte qui, inséré dans une loi fourre-tout d'ici à la fin de l'année, accélérera l'examen des demandes d'asile, en rendant plus difficile ou onéreux l'exercice du droit de recours devant le Conseil du contentieux. Mais, d'après plusieurs observateurs, cela n'empêchera pas, cet hiver, une crise aiguë de l'accueil. Enfin, le Premier ministre Yves Leterme souhaite renforcer la politique d'éloignement, volontaire ou non, des demandeurs déboutés du droit d'asile

Source : Le Vif.be

Première vice-présidente de l’Assemblée nationale du Québec, cette Marocaine œuvre sans relâche au rapprochement des différentes communautés.

En bordure du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Jacques, à quinze minutes au sud-ouest de Montréal, la petite ville de Brossard s’étend entre zones commerciales et axes routiers. C’est là que Fatima Houda-Pepin, première vice-­présidente de l’Assemblée nationale du Québec et députée de La Pinière, une circonscription de la Montérégie, a établi son bureau.

La parlementaire nous reçoit dans sa salle de réunion, où les photos en compagnie du Premier ministre québécois, Jean Charest, et de l’ancien Premier ministre français Lionel Jospin côtoient la médaille d’or de la solidarité et de la valeur remise par l’association La Renaissance française au titre de ses activités humanitaires. Fatima Houda-Pepin, voix délicate dissimulant un lointain accent marocain, est une femme occupée. Elle passe trois à quatre jours par semaine à Québec pour siéger à l’Assemblée, et le reste dans son bureau de circonscription pour recevoir ses concitoyens. Quand elle n’est pas en mission à l’étranger. D’ailleurs, la députée revient tout juste du Kenya, où elle a dirigé une mission québécoise auprès de l’Association parlementaire du Commonwealth (APC). Elle y a donné deux conférences : l’une sur les changements climatiques et l’autre sur l’expérience du Québec en matière d’immigration. Elle a aussi participé à une journée thématique sur la place des femmes en politique. En effet, outre sa fonction de première vice-présidente et de députée, l’élue assume aussi la présidence du Cercle des femmes parlementaires du Québec, un groupe non partisan où l’on discute notamment des violences faites aux femmes.

La dernière activité qu’elle a organisée portait sur les « crimes d’honneur ». Première femme musulmane élue dans un Parlement au Canada, Fatima Houda-Pepin sait de quoi elle parle. « L’islam, à qui l’on attribue souvent ces crimes dits d’honneur, interdit l’infanticide des filles. Or, aujourd’hui, ces crimes barbares sont considérés par ceux qui les pratiquent comme des crimes d’honneur. C’est en fait un déshonneur total ! » Consciente de l’image négative de l’islam en Occident, elle confie : « C’est le travail de toute une vie : lutter contre les préjugés, le déficit de connaissance à l’égard de l’islam et des pays du Sud en général. On généralise trop souvent, et les médias amplifient ces perceptions négatives. Il faut aborder ces questions avec pédagogie. »

En politique avertie, elle aime prendre en exemple sa circonscription, où les communautés asiatique, africaine, européenne et latino-américaine vivent en harmonie. « C’est un comté à majorité francophone avec un segment anglophone de souche. On y compte soixante-dix communautés culturelles dynamiques, avec un niveau d’éducation élevé. Nous travaillons avec les organismes communautaires et nous créons des ponts entre eux. » Comment s’y prend-elle ? « Je favorise une approche participative. Nous organisons des événements pour que ces communautés se rencontrent. » Le dernier a eu lieu le 26 septembre 2010, alors que la députée fêtait le 16e anniversaire de son élection. La soirée était prétexte à mettre en vedette les communautés indo-canadienne et philippine de sa circonscription. Habillée en sari pour l’occasion, Fatima Houda-Pepin recevait plus de 300 personnes pour assister à un programme culturel avec danses classiques d’Inde et des Philippines. « C’est une façon de faire de la politique. Ce n’est pas nécessairement une interaction quotidienne mais il faut valoriser ces communautés », affirme cette experte des questions d’intégration.

Fatima est née à Meknès, au Maroc, le 26 décembre 1951. Elle obtient son bac en 1972 au lycée Al-Khansa de Casablanca, s’oriente vers les sciences politiques et s’inscrit à l’université Mohammed-V de Rabat. Au bout de deux ans, elle choisit le Canada. Pour y terminer ses études, « pas pour y rester ». Sauf qu’elle y rencontre celui qui deviendra son mari. Les diplômes se succèdent : maîtrise en relations internationales à l’université d’Ottawa en 1977, maîtrise en sciences de l’information à l’université McGill de Montréal en 1981. Elle réussit également son doctorat en politique internationale à l’université de Montréal (UDM) en 1982.

Entre 1981 et 1994, la jeune universitaire devient successivement consultante et experte-conseil en éducation interculturelle, en immigration et en affaires internationales auprès des gouvernements canadien et québécois, de la municipalité de Montréal et de plusieurs entreprises privées comme le Service de police de la ville de Montréal et l’Ordre des conseillers en ressources humaines. Parallèlement, en 1990, elle est chargée de cours en sciences politiques à l’université de Québec, à Montréal, et à l’UDM. « J’avais de bonnes relations avec les étudiants, confie-t-elle avec nostalgie. Mais la politique m’est tombée dessus. »

Son expertise et sa notoriété attirent les partis de tous bords. Passionnée par l’enseignement et mère de deux filles en bas âge, elle refuse toutes les propositions. En 1994, alors que le Québec entre dans un débat référendaire sur l’indépendance de la province, les pressions se font plus insistantes du côté du Parti libéral du Québec. Son mari, qui a longtemps travaillé pour le gouvernement du Québec et les Nations unies, décide d’anticiper sa retraite pour s’occuper des enfants. « Il s’est sacrifié pour moi. Il m’a dit : c’est maintenant que le pays a besoin de toi. »

Le 12 septembre 1994, première candidature et première victoire. Et pas la dernière ! Sa recette de la longévité politique ? « Si vous n’aimez pas les gens, ne faites pas de politique. » Fatima a bien conscience de la perception négative dont est victime la classe politique. « Je bénéficie de la confiance des gens. Je dois les servir avec compétence, diligence et intégrité. Quand ils viennent me voir, c’est parce qu’ils ont des problèmes. Je dois trouver des solutions. »

Le Maroc, elle n’y retourne guère, faute de temps. Mais elle veut être claire : « Je n’ai pas fait tout ce chemin sans être confrontée moi-même à des préjugés. » Elle rencontre beaucoup d’Africains qui lui font part de leur difficulté à s’intégrer. « J’assume ma double identité, à la fois canadienne et d’origine marocaine. Les questions d’intégration sont actuelles, au Québec comme en France. Je dis aux immigrants, vous pouvez faire partie du problème ou de la solution. Il faut affronter le racisme et la discrimination, et rester ouvert à l’égard des personnes qui ont des préjugés. »

Le rêve de Fatima Houda-Pepin, l’écriture. Mais pour cela aussi, la députée manque de temps. « Pour l’instant, je reste en politique, c’est un métier noble. Si on l’exerce en ayant à l’esprit que nous sommes là pour servir et non pour se servir, cela reste un bonheur de pouvoir changer de petites choses. »

Source : Jeune Afrique

L’appel à candidatures pour l’obtention de 1.000 bourses d’étude au titre de l’année universitaire 2010-2011.

Chose promise, chose due. Mohamed Ameur, ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger en avait fait l’annonce depuis plusieurs mois. A présent, c’est de concrétisation qu’il s’agit. Le département de Mohamed Ameur lance l’appel à candidatures pour l’obtention de 1.000 bourses d’étude au titre de l’année universitaire 2010-2011. Cette aide financière ne concerne, évidemment, que les étudiants marocains démunis résidant à l’étranger qui poursuivent leurs études supérieures dans les pays d’accueil dans les différents cycles (Licence, Master et  Doctorat), tient à préciser un communiqué du ministère.

Les étudiants intéressés devront déposer leur dossier de candidature dûment complété selon les conditions définies dans l’appel à candidatures (www.marocainsdumonde.gov.ma), auprès des postes diplomatiques et consulaires du  Maroc à l’étranger. Entre autres pièces nécessaires au dossier de candidature figurent une demande manuscrite, une attestation de poursuite d’études dans le pays d’accueil à partir de la première année du collège, une copie légalisée par les autorités compétentes du baccalauréat obtenu dans le  pays d’accueil de l’étudiant et une copie de la carte d’identité nationale ainsi que de la carte consulaire. La date limite de dépôt des dossiers des candidatures est le 31 décembre.

30/11/2010

Source : Le Soir

Le Conseil islamique central de Suisse (CICS), organisation basée à Berne qui revendique 1.700 adhérents, a annoncé lundi son intention de provoquer un nouveau référendum pour abroger l'interdiction de construire des minarets.

Plus de 57% des Suisses s'étaient prononcés il y a un an pour interdire la construction de nouveaux minarets, une "votation" dont l'issue avait attiré sur le pays l'opprobre international.

Même le gouvernement fédéral avait jugé cette initiative contraire à la Constitution. Le CICS prédit qu'un nouveau référendum sur le sujet donnerait aujourd'hui un résultat différent.

Le Conseil a été exclu en mai du dialogue interculturel sous l'égide du Bureau fédéral de la migration pour avoir refusé de condamner le principe du châtiment des femmes par lapidation.

Environ 350.000 musulmans vivent en Suisse, dont la population se monte à 7,7 millions d'habitants.

Le référendum sur l'interdiction de construire de nouveau minarets avait été organisé à l'initiative de l'UDC, un parti de droite qui est également à l'origine de la votation de dimanche sur l'expulsion des étrangers convaincus de crimes graves.

Pour organiser un nouveau référendum sur les minarets, les musulmans suisses devront recueillir au moins 100.000 signatures.

29 novembre 2010

Source : La Province/Reuters

Les Pays-Bas souhaitent "coopérer avec la France et l'Allemagne" pour "définir une politique de l'immigration", a déclaré à la presse le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, lundi à l'issue d'un entretien avec le président Nicolas Sarkozy.

"Les gouvernements français et néerlandais estiment qu'ils est important de définir la politique d'immigration (...). Il va falloir que nous travaillons au niveau européen" à ce sujet, a affirmé M. Rutte.

Avant d'en discuter avec le président Sarkozy, il a précisé avoir déjà parlé de cette question avec la chancelière allemande Angela Merkel, qu'il a rencontrée la semaine dernière, et avec le Premier ministre François Fillon qu'il a vu plus tôt dans la journée.

"Il va falloir discuter ces points pour préparer le sommet européen de Bruxelles", les 16 et 17 décembre, a-t-il insisté.

Selon lui, "nous devons être ouverts aux personnes qui ont des diplômes, des connaissances" car c'est "important pour notre économie, mais il est évident que tout le monde ne peut être accepté. Il faut voir si ces personnes peuvent avoir un avenir dans notre pays", a-t-il dit.

Cette question se place "tout à fait haut sur notre agenda, comme sur ceux de la France et de l'Allemagne", a-t-il ajouté.

"A Bruxelles, la Commission va faire des propositions sur le plan de l'immigration, sur le mariage, le regroupement familial. (...) Notre gouvernement n'existe que depuis six semaines, il est très important que nous trouvions des alliés dans les pays européens" sur cette question de l'immigration, a-t-il également affirmé.

M. Rutte (libéral) avait promis de réduire l'immigration, le 14 octobre dernier, lors de l'investiture de son gouvernement, une coalition minoritaire de centre-droit soutenue par le parti anti-islam (PVV) de Geert Wilders.

Source : Le Monde/AFP

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi la Suisse à respecter le principe de non-refoulement pour les réfugiés, deux jours après le vote acceptant un renvoi automatique des criminels étrangers.

"Nous appelons les partis politiques suisses à faire en sorte que le principe de non-refoulement ne soit pas menacé par l'actuel débat sur les expulsions de criminels étrangers", a expliqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards lors d'un point de presse.

Ce principe constitue "la pierre angulaire de la loi internationale" et "sert à s'assurer qu'aucun réfugié ou demandeur d'asile ne se retrouve dans une situation où il serait menacé de persécution, torture ou encore de traitement inhumain ou dégradant", a-t-il ajouté.

Selon la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés, un réfugié ne peut être expulsé que "pour des raisons de sécurité nationale ou d'ordre public". Le texte, ratifié par la Suisse, prévoit également qu'aucun Etat "n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée".

"Nous espérons que la population suisse sera d'accord avec nous sur le fait que (cette convention) doit être totalement respectée", a insisté le porte-parole.

Un an après l'interdiction des minarets, les électeurs helvétiques ont approuvé à près de 53% une nouvelle initiative du parti populiste UDC proposant une expulsion automatique des criminels étrangers, à l'issue de leur peine.

"Tout automatisme (pour les réfugiés ou demandeurs d'asile) serait contraire avec les principaux fondamentaux de la loi", a prévenu M. Edwards.

30.11.2010

Source : TDG/AFP

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