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La marche des beurs : commémoration au stand du CCME

mardi, 02 avril 2013

Le CCME a organisé, lundi 1er avril une table ronde – Commémoration "La marche pour l'égalité et contre le racisme. 30 ans après, quel bilan ?" avec la participation de Toumi Djaidja, David Assouline, Younes Ajarraï, animée par Rachid Benzine.

 

Toumi Djaidja, originaire des minguettes (Lyon) figure du combat contre le racisme et pour l'égalité en France des droits, l'un des principaux acteurs de la marche, se rappelle que l'idée d'organiser une marche contre le racisme avait germé au sein d'un contexte (années 83) marqué par une grande tension entre les jeunes des quartiers défavorisés de la banlieue lyonnaise et les forces de police, suite aux diverses contestations (Emeutes, grève de la faim de mars 1983) contre la violence croissante et la multiplication des bavures policières (Toumi, lui-même avait été victime d'une balle tirée par un policier), et pour revendiquer la justice et le droit.

Pour David Assouline, natif du Maroc, sénateur de Paris et historien, les années 83 ont connu la véritable émergence de la deuxième génération (invisiblisée jusqu'à l'époque) sur la scène publique. Ce fut aussi le déclencheur de noyaux catalyseurs d'expressions artistiques et créatives chez cette génération en quête d'identité. En tant qu'historien, il pense qu'il est encore trop tôt de faire de l'analyse historique de l'événement, et que la commémoration doit servir à la restitution, en donnant la parole aux acteurs et aux témoins, pour rappeler les choses dans un souci pédagogique, et pour consigner les divers éléments d'éclairage.

Toumi, récuse l'appellation « Marche des beurs » qui sous entendait une récupération politique d'un mouvement qui a toujours cru en la diversité de la France, la justice et le droit, d'où la frustration ressentie après la rencontre avec le Président Mitterrand, et qui dure encore du fait de voir que les injustices perdurent.

Younes Ajarraï, en tant que témoin présent à la marche à illustré le regard d'un étudiant, militant au sein de l'UNEM, qui assistait au jaillissement de ce mouvement de jeunes dans un contexte historique marqué par la montée de l'extrême droite en France. Le 3 décembre 1983, le jour de l'arrivée de la marche à Paris dans un bain de foule (100.000 marcheurs), marque pour lui une rupture entre un avant et un après, car la France a découvert que ses immigrés pouvaient avoir des enfants et que ces enfants pouvaient être français.

Pour lui, cette marche n'était pas, en tout cas au départ, une marche éthique et n'avait pas d'agenda politique, l'intervention d'autres acteurs associatifs et politiques, lui ont greffé des revendications politiques : Carte de séjours de dix et le droit de vote pour les étrangers résidant en France, suivie par l'octroi de la première et l'éclipse de la dernière.

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