La commissaire européenne en charge des Affaires intérieures Cécilia Malmström a appelé mercredi les dirigeants de l'UE à montrer un peu d'humanité dans les décisions qu'ils doivent prendre sur l'immigration et l'asile lors d'un sommet vendredi à Bruxelles
Au cours des dernières années nous avons assisté à un soutien croissant dans l'UE pour des mouvements populistes et les partis d'extrême droite", a-t-elle déploré dans un communiqué.
La conséquence est une menace sur les valeurs de tolérance, de solidarité et de respect mutuel qui "risquent de reculer", a-t-elle mis en garde. "Dans mes domaines de responsabilité --l'asile, la migration, l'intégration et la coopération transfrontalière-- j'ai pu constater que la xénophobie est en hausse", a-t-elle souligné.
"Les dirigeants politiques partout en Europe se sont empressés de condamner ces violences en Libye, en Syrie et en Côte d'Ivoire. Mais quand il s'agit de faire face aux conséquences de ces développements, et surtout quand il s'agit de gérer l'arrivée des hommes, des femmes et des enfants qui viennent en Europe à la recherche d'une protection ou d'une meilleure vie, les dirigeants européens se sont révélés plus réticents à offrir leurs soutien" , a-t-elle déploré.
"Les mots ne valent que très peu s'ils ne sont pas suivis d'actions concrètes et de véritables preuves de solidarité", a-t-elle jugé. "Environ 15.000 personnes fuyant les violences en Libye sont entrées dans l'UE. Tous ensembles, les Etats membres ont déclaré qu'ils seraient prêts, initialement, à offrir une protection à 800 de ces personnes. A titre de comparaison, la Norvège seule a accepté d'en prendre plus de 300", a-t-elle souligné.
La commissaire a en outre invité les dirigeants européens a débloquer les négociations sur un régime commun d'asile qui sont "dans l'impasse".
Elle a invité les Etats qui "doivent gérer la pression des mouvements d'extrême droite chez eux" à surmonter leurs réserves, car "la nécessité d'une réglementation commune est pressante".
Les dirigeants européens doivent aussi parler d'une réforme de l'espace sans frontières Schengen lors du sommet vendredi, autorisant dans des circonstances exceptionnelles la réintroduction des contrôles.
22/6/2011
Source : Zamane
Les envois de fonds par les MRE ont atteint 21,67 milliards de DH de janvier à mai dernier, contre 20,3 MMDH une année plus tôt, traduisant une hausse de 6,8 %
Les flux saisonniers des Marocains résidant à l'étranger commencent à prendre d'assaut les frontières du pays, notamment du Nord, au moment où les flux de leurs transferts, qui sont eux réguliers, repartent à la hausse.
En effet, d'après les derniers indicateurs préliminaires des échanges extérieurs publiés par l'Office des changes, les recettes MRE, équivalant à leurs transferts, ont progressé au cours des cinq premiers mois de cette année de 6,8% ou +1,37 milliards DH (MMDH), se chiffrant à 21,67 MMDH contre 20,3 MMDH une année plus tôt.
Avec cette progression, les flux des fonds envoyés par les MRE se redressent petit à petit après un début d'année plutôt modeste et se rapprochent de leur bonne performance annuelle en 2010. Cette amélioration des flux des envois de fonds des MRE arrive à un moment où le pays en a grandement besoin. En fait, le Maroc a de plus en plus besoin de devises pour faire face à l'accroissement de ses importations qui ne sont couvertes que partiellement (47,7% à fin mai) par les exportations. De plus, les transferts des MRE constituent une bouée de sauvetage pour les banques, dont les fonds ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins de financement des entreprises et des ménages, mais également du Trésor. En alimentant leurs trésoreries, ces transferts allègent les pressions qui s'exercent sur les liquidités bancaires et que le crédit d'un milliard d'euros que le pays a contracté auprès des bailleurs de fonds étrangers, l'année dernière, n'a pu atténuer que provisoirement.
Il est à rappeler qu'au cours de l'année dernière, ces transferts ont atteint 54,09 MMDH contre 50,21 MMDH en 2009, en progression de 7,7% ou +3,88 MMDH. Par rapport à la moyenne des années 2005 à 2009, soit 49,37 MMDH, ces recettes ont progressé de 9,6% ou +4,72 MMDH.
D'après le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, qui est intervenu à ce sujet la semaine dernière lors du conseil de gouvernement, les transferts des MRE sont passés de 47 MMDH en 2006 à 55 MMDH en 2007, avant de baisser de 3,5 % en 2008 pour s'établir à 53,72 MMDH.
En ce qui concerne les modes de transferts, a-t-il précisé, les virements bancaires demeurent le moyen privilégié des Marocains du monde avec 40,44 MMDH en 2010, suivis des chèques bancaires (12,56 MMDH) et de la poste (1,97 MMDH). Les transferts des MRE en provenance de la France ont enregistré une hausse de 9,4 % en 2010, passant de 20,22 MMDH en 2009 à 22,13 MMDH. S'agissant des transferts des MRE des États-Unis, ils ont évolué plus rapidement, (17,4 %), s'élevant à 2,95 MMDH en 2010 contre 2,51 un an auparavant.
Par contre, les transferts des Marocains établis en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Belgique ont cédé à la baisse, respectivement de 8,4 %, 10,1 %, 9,9 % et de 7,4 %. Par ailleurs, d'après un récent rapport réalisé conjointement par la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA) et de l'Union Africaine (UA),
le Maroc figure parmi les six pays africains ayant le plus bénéficié des transferts de fonds des émigrés.
En outre, ces flux financiers, qui représentent à peu près 9% du PIB du pays, jouent un rôle socioéconomique d'une grande importance.
Certes, d'après les études qui ont été réalisées à ce sujet, plus de 75 % de ces fonds sont destinés au soutien familial et une petite part seulement du reste de ces fonds est dédiée à l'investissement, en particulier dans le domaine immobilier.
Cependant, on fait remarquer que le soutien familial est tout aussi important que l'investissement, du fait qu'il contribue à la lutte contre la pauvreté.
Envois de fonds en Afrique
Selon le rapport six pays africains (le Maroc, l'Algérie, l'Égypte, le Nigeria, le Soudan et la Tunisie) absorbent plus de 75 % du total des transferts des migrants vers le continent. Le rapport, qui porte sur les perspectives économiques de l'Afrique en 2011, note également un recul des entrées totales d'envois de fonds en Afrique, en raison des répercussions de la crise économique mondiale de 2008. Ce qui a mis un coup de frein à la montée en puissance de ces transferts ces dernières années. En fait, relève le rapport, les envois de fonds ont, en valeur, considérablement augmenté au niveau mondial durant la dernière décennie, avant que ce trend ne se rompe.
23/6/2011
Source : Le Matin
L'Association des amis du Royaume en Pologne a affirmé que le projet de la nouvelle constitution, dont les grandes lignes ont été présentées par SM le Roi Mohammed VI dans le discours du 17 juin, fait du Maroc un Etat pleinement démocratique, eu égard à la portée réelles de ses dispositions qui consacrent les principes de la bonne gouvernance et les conditions de la justice sociale et de la citoyenneté.
L'association, basée en Pologne, a salué dans un communiqué parvenu à la MAP, les contenus du discours royal, qui fait preuve d'une vision politique courageuse et profonde.
Après avoir affirmé son soutien aux réformes constitutionnelles annoncées par SM le Roi pour le parachèvement de l'édification de l'Etat de droit et des institutions démocratiques, l'association a affirmé que le projet de la nouvelle constitution, qui sera soumis au référendum le 1 juillet prochain, conforte "l'exception marocaine" dans la région qui connaît actuellement de profondes mutations.
L'association a particulièrement relevé, dans ce contexte, la consécration Constitutionnelle des droits politiques, sociaux, économiques et culturels des MRE et la constitutionnalisation du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME).
20/06/11
Source : MAP
L'association marocaine "Mouvement Nouvel Elan" (MONE) s'est réjouie des dispositions relatives à la communauté marocaine à l'étranger contenues dans le projet de révision de la constitution, présenté vendredi dernier par SM le Roi Mohammed VI.
"Le mouvement Nouvel Elan se réjouit du discours royal du 17 juin au cours duquel le Souverain a présenté les grands axes du projet de la nouvelle constitution", indique cette association basée à Düsseldorf dans un communiqué, relevant que le discours royal "répond dans une large mesure à nos revendication contenues dans le mémorandum que nous avions présenté à la commission consultative de révision de la constitution".
L'association, qui se veut un espace de réflexion et de proposition, fait remarquer que le projet "réserve plusieurs articles aux citoyens marocains résidant à l'étranger" relevant que l'article 16 "garantit la protection des droits et des intérêts légitimes des citoyennes et des citoyens marocains résidant à l'étranger, dans le respect du droit international et des lois en vigueur dans les pays d'accueil."
La préservation de leur identité nationale est aussi garantie, se réjouit l'association qui cite également l'article 17 qui consacre "la jouissance des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit d'être électeurs et éligibles"
"Les citoyens marocains de l'étranger sont rétablis dans leur droit", affirme encore l'association qui relève que l'article 18, assure une participation aussi étendue que possible des Marocains résidant à l'étranger, aux institutions consultatives et de bonne gouvernance créées par la Constitution ou par la loi et que a constitutionnalisation du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) "est incontestablement une avancée majeure".
L'association salue également les dispositions qui garantissent "les libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes" ainsi que celles garantissant "la liberté de la presse qui ne peut être limitée par aucune forme de censure préalable", l'accès à l'information, la constitutionnalisation de l'amazigh et l'égalité des sexes.
22/06/11
Source : MAP
Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour permettre aux membres de la communauté marocaine résidant dans les régions espagnoles de Barcelone et de Gérone et des îles Baléares de participer, "dans de bonnes conditions", au référendum constitutionnel du 1er juillet, apprend-on mercredi de source consulaire.
Des bureaux de vote seront mis en place à Barcelone, à Terrasa, Mataro, Gérone, Palma de Majorque et Ibiza, a déclaré à la MAP le Consul général du Maroc à Barcelone avec juridiction sur les îles Baléares, Ghoulam Maichan, précisant que plusieurs agents du Consulat ont été mobilisés pour veiller au bon déroulement du référendum et faciliter la participation des membres de la communauté marocaine à cette consultation.
M. Maichan a tenu, à cet égard, plusieurs rencontres avec les acteurs du tissu associatif marocain au cours desquelles il a passé en revue les différentes mesures prises par le Consulat général du Royaume pour permettre aux ressortissants marocains de s'acquitter de leur devoir national dans les meilleures conditions au niveau des 14 bureaux prévus.
Le diplomate marocain a indiqué que plusieurs municipalités catalanes ont mis leurs locaux à la disposition du Consulat, précisant que le déroulement de ce référendum suscite l'intérêt des médias locaux.
Quelque 230.000 ressortissants marocains sont établis dans cette région du nord-est de l'Espagne.
22/06/11
Source : MAP
L'ambassade du Maroc à Tunis a pris toutes les dispositions nécessaires pour le succès du référendum sur le projet de révision de la constitution, qui sera organisé le 1er juillet prochain, apprend-on auprès de l'ambassade.
En préparation de cette opération, l'ambassadeur du Royaume à Tunis, Najib Zerouali Ouarithi a annoncé, dans un communiqué, qu'il sera procédé à l'ouverture de cinq bureaux de vote, dont deux aux locaux de l'ambassade et du consulat à Tunis et trois autres dans les villes de Sfax, Sousse et Gafsa au sud du pays.
Rappelant l'importance extrême que revêt la révision de la constitution dans le processus démocratique que connaît le Maroc, l'ambassadeur a appelé l'ensemble des Marocains résidant en Tunisie à participer massivement à cette opération et à se rendre à l'un des cinq bureaux de vote vendredi 1er juillet pour s'exprimer sur le projet de révision constitution.
Par ailleurs, le consul général du Royaume Khaled Naciri a entamé des rencontres de sensibilisation avec les représentants des MRE à Tunis visant à donner plus de détails entourant l'opération référendaire, annoncée par SM le Roi Mohammed VI dans son discours du 17 juin.
La communauté marocaine résidant en Tunisie avait fait part de son soutien absolu au projet de la nouvelle constitution annoncé par SM le Roi Mohammed VI, et de leur mobilisation pour voter oui pour ce projet contenant des réformes politiques, constitutionnelles et politiques importantes.
22/06/11
Source : MAP
Quatre bureaux de vote seront mis à la disposition des membres de la communauté marocaine dans la capitale fédérale américaine et l'Etat mitoyen de Virginie, en prévision du référendum du 1-er juillet sur le projet de réforme de la constitution, apprend-on auprès de l'ambassade du Maroc aux Etats-Unis.
L'ambassade a "informé les ressortissants marocains, y compris ceux ayant la citoyenneté américaine, que quatre bureaux de vote seront mis à leur disposition dans les endroits suivants: Virginia Beach, Newport News, Falls Church (Etat de Virginie) et Washington DC".
La semaine dernière, l'ambassade a entamé des rencontres de sensibilisation notamment en Virginie, l'un des Etats américains qui connait une très forte concentration de la communauté marocaine.
Ces rencontres visaient ainsi à donner plus de détails entourant l'opération référendaire, annoncée par SM le Roi Mohammed VI dans son discours du 17 juin.
Les bureaux de vote ont été choisis en concertation avec les présidents d'associations marocaines dans la Grande Région de Washington, avec le souci de les rapprocher des citoyens, indique-t-on auprès de l'ambassade.
Des Marocains de différentes sensibilités établis aux Etats-Unis ont salué le contenu du discours prononcé par le Souverain, soulignant que le projet de la nouvelle Constitution procède d'une vision politique "audacieuse" et "inclusive" qui consacre l'"exception" marocaine.
22/6/2011
Source : MAP
Le collectif vient de saisir le nouveau Défenseur des droits pour qu'il dirige une enquête sur les violences contre les migrants à Calais.
A peine officialisé dans ses fonctions, le tout fraîchement et premier Défenseur des droits, Dominique Baudis va devoir s'atteler rapidement à la tâche. En effet, le réseau d'aide aux migrants "No Border" de Calais Migrant Solidarity (CMS) vient de publier, mercredi 22 juin, un rapport sur les violences policières subies par les migrants à Calais.
"Des armes délibérées"
Dans ce document, les militants, très présents sur le terrain, ont listé et documenté pendant deux ans les nombreux exemples de la répression policière dont ils ont été témoins, parfois victimes, bien souvent caméra à la main. Selon ce texte, celles-ci prennent des formes multiples, parfois insidieuses : physiques avec des migrants passés à tabacs, psychologiques avec la mise en place d'un "système de harcèlement", indirectes avec les nombreuses blessures (parfois mortelles) que s'infligent les migrants en tentant de fuir la police. "La brutalité et le harcèlement à Calais sont des armes délibérées utilisées au service des politiques française, britannique et européenne d'immigration", affirme le rapport.
"La police travaille dans des conditions difficiles"
Interrogé par le Nouvel Observateur sur ces accusations, le ministère de l'Intérieur reste prudent. "Officiellement, nous n'avons pas été destinataires de ce rapport. Nous répondrons au défenseur des droits s'il nous saisit. A Calais, ce que l'on peut juste dire pour le moment, c'est que la police aux frontières travaille dans des conditions difficiles et fait face à des situations humaines souvent désespérées", dit-on simplement au ministère.
Vers une enquête ?
Soutenu par une vingtaine d'associations et d'organisations telles que le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), la Ligue des droits de l’homme, Emmaüs International, le syndicat de la magistrature ou encore le syndicat des avocats de France (SM), "No Border" a d'ores et déjà envoyé une lettre de saisine au Défenseur des droits s'appuyant sur ce dossier. Les associations demandent ainsi à Dominique Baudis de "mettre en oeuvre les moyens d'investigation propres à vérifier et corroborer l'existence des violences constatées" par elles-mêmes.
Une délégation devrait être reçue par l'ancien maire de Toulouse dès lundi ont annoncé les rédacteurs du document. Rappelons que le Défenseur des droits remplace désormais le Médiateur de la République, le Défenseur des enfants, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) et la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). A ce titre, son action devrait être particulièrement observée.
"Une politique globale"
Pourquoi cette saisine ? "La teneur de ce rapport laisse penser qu'il ne s'agit manifestement pas de comportements individuels mais d'une politique globale et systématique décidée à un niveau bien supérieur que celui du policier de terrain", explique Benoist Hurel du bureau du SM. Une échelle de responsabilité qui n'aurait pas pu être démontrée par une multiplication de plaintes de migrants ou de militants victimes selon lui. Les recours judiciaires étant limités, le rapport devrait être tout de même remis à Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe. Ce dernier avait d'ailleurs signifié au ministre de l'Immigration de l'époque ses griefs après sa visite à Calais. "J'invite les autorités françaises à garantir le respect de la dignité des migrants et à mettre un terme à cette pression policière", écrivait-il le 3 août 2010 à Eric Besson.
"Une violence constitutionnelle"
Mais pour Jean-Pierre Alaux, membre du Gisti, cette politique est ancienne. "On est depuis quinze ans dans un processus d'augmentation de la violence institutionnelle", annonce-t-il. Selon lui, cette violence a été développée par tous les gouvernements français pour tenter de dissuader les migrants de venir en Europe. Lutter contre le fameux "appel d'air". Et à l'heure actuelle, non seulement Nicolas Sarkozy est à son tour confronté à "un échec", estime-t-il, mais il s'agit désormais "d'une prise d'otage étatique".
"La politique d'immigration a créé une zone de non droit dans un lieu précis du territoire national", s'est également indigné Dominique Guibert de la Ligue des droits de l'Homme. Pour Catherine Teule, Vice-Presidente de l'association européenne des Droits de l'Homme, la nécessité d'une enquête est donc d'autant plus grande qu'à "la violence politique se rajoute à la violence judiciaire".
Ce rapport intitulé "Calais : cette frontière tue" pourrait bien être suivi par d'autres émanant également d'associations d'aide aux migrants et menées à de nouvelles saisines.
22/6/2011, Anne Collin
Source : Le Nouvel Observateur
Référendum : La participation des Marocains à l'étranger s'organise
Pour les Marocains résidents à l’étranger qui souhaitent dire « oui » ou « non » au nouveau texte de la constitution, le ministère des Affaires étrangères redouble d'efforts. Le vote par internet ne sera pas possible, mais des bureaux de vote seront installés en dehors des consulats, et le vote sera ouvert le 1, 2 et 3 juillet prochain. Premiers détails.
Qu’ils soient dans leur lieu de résidence ou sur la route pour passer les vacances au Maroc, les MRE pourront « voter là ou ils sont et non (seulement) là ou ils vivent », comme nous l’explique Saâd Bendourou, consul général du Maroc à Lyon. Mohamed Ameur, ministre chargé de la communauté marocaine à l’étranger annonçait ce week-end déjà que des bureaux de vote sont prévus dans les ports d’Almeria et Algesiras pour les Marocains en route vers le bled ainsi que pour alléger les consulats espagnols. Les dix consulats étant trop restreints pour les 900 000 ressortissants Marocains résidant en Espagne.
Ceux qui ne bougent pas cet été et qui souhaitent émettre leur avis sur la nouvelle constitution pourront courir au consulat. Plus proche peut-être, 526 bureaux de vote seront mis en place dans nombre de circonscriptions consulaires, mais leurs emplacements exacts n'ont pas encore été communiqués.
Des efforts ont aussi été fait par rapport à la période de vote. Les horaires d'ouverture des consulats devraient être aménagés, et le scrutin sera étalé sur trois jours à partir du 1er juillet afin de permettre au maximum de MRE d’accéder aux urnes, dans « l’esprit de faciliter l’opération de vote » aux MRE, selon cette source au ministère des affaires étrangère.
Si 3 780 000 ressortissants marocains sont inscrits sur les listes consulaires, certains les estiment à cinq millions à travers le monde. Ne pas avoir de carte consulaire n’est pas un handicap, il est désormais possible aux Marocains résidant à l’étranger de voter munis d’une carte d’identité nationale et d’un livret de famille, ou de tout « documents qui prouve leur marocanité » comme l’avait mentionné Mr. Mohamed Ameur, ministre des MRE.
Le ministère des Affaires étrangères chapeaute également une large campagne d’information à travers l’envoi de dépliants aux ressortissants marocains, sorties médiatiques pour « sensibiliser les Marocains résidant à l’étranger à l’importance d’accompagner leur pays le Maroc dans cette période décisive dans le processus démocratique » nous rapporte cette source au ministère, qui poursuit : « Nos ambassadeurs et consuls tiennent pratiquement des réunions quotidiennes avec les associations représentatives des Marocains » dans les pays de résidence. Le ministère a également diligenté quarante personnes aux ambassades où la concentration en citoyens marocains est forte. Le ministère des Affaires étrangères qui ne semble pas lésiner sur les moyens a également envoyé du renfort logistique et matériel.
22/6/2011, Rim Battal
Source : Yabiladi
Nos Marocains résidant à l’étranger sont servis. Le vote et le droit de se porter candidat leur sont enfin permis par la Constitution. Le ministre chargé des marocains à l'étranger l'avait d'ailleurs récemment promis lors d'un séminaire tenu à Casablanca lorsqu'il soulignait que le «gouvernement veillera scrupuleusement à assurer aux résidents marocains à l'étranger les meilleures conditions lors de leur participation aux prochaines échéances e1ectorales»…Suite
Les Marocains et les Turcs ont bénéficié du plus grand nombre d'acquisitions de la nationalité européenne en 2009, selon un rapport publié par Eurostat, l'Office européen de statistiques. Ils sont suivis des Indiens et des Equatoriens. Avec plus de 776.000 acquisitions de la nationalité d'un des 27 Etats membres, l'année 2009 a marqué un record jamais atteint auparavant...Suite
Le projet de constitution constitutionnalise pour la première fois un certain nombre d'instances et de conseils pour veiller au respect des droits énoncés.
«Non seulement le projet de constitution énonce des droits mais il constitutionnalise des conseils pour veiller au respect des droits énoncés». Les propos émanent de Driss Yazami, membre de la commission chargée de la révision de la constitution et président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). L'une des nouveautés phares du projet de constitution réside dans la constitutionnalisation de plusieurs instances et conseils qui seront chargés de veiller au respect des dispositions de la future constitution. Cette dernière constitutionnalise ainsi la Cour des comptes. L'article 147 du projet de la constitution stipule que «la Cour des comptes est l'institution supérieure de contrôle des finances publiques du Royaume. Son indépendance est garantie par la Constitution. Elle a pour mission la protection des principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes de l'Etat et des organismes publics».
Les missions de cette cour sont détaillées dans le même article. La Cour des comptes est ainsi chargée d'assurer le contrôle supérieur de l'exécution des lois de Finances. « Elle s'assure la régularité des opérations de recettes et de dépenses des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi et en apprécie la gestion. Elle sanctionne, le cas échéant, les manquements aux règles qui régissent lesdites opérations. La Cour des comptes contrôle et assure le suivi des déclarations du patrimoine, audite les comptes des partis politiques et vérifie la régularité des dépenses des opérations électorales».
Le projet de la constitution institue également un conseil économique, social et environnemental. Ce conseil pourra être consulté par le gouvernement, par la Chambre des représentants et par la Chambre des conseillers sur toutes les questions à caractère économique, social ou environnemental. Il donne son avis sur les orientations générales de l'économie nationale et du développement durable.
Par ailleurs, le conseil national des droits de l'Homme devient une institution constitutionnelle. L'article 161 stipule que ce conseil est une institution nationale pluraliste et indépendante, chargée de connaître toutes les questions relatives à la défense et à la protection des droits de l'Homme et des libertés, à la garantie de leur plein exercice et à leur promotion, ainsi qu'à la préservation de la dignité, des droits et des libertés individuelles et collectives des citoyennes et citoyens, et ce, dans le strict respect des référentiels nationaux et universels en la matière.
Le projet qui sera soumis au référendum constitutionnalise le Médiateur qui devient une institution nationale indépendante et spécialisée. Il a pour mission, dans le cadre des rapports entre l'administration et les usagers, de défendre les droits, de contribuer à renforcer la primauté de la loi et à diffuser les principes de justice et d'équité, et les valeurs de moralisation et de transparence dans la gestion des administrations, des établissements publics, des collectivités territoriales et des organismes dotés de prérogatives de la puissance publique. En outre, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger devient également une institution constitutionnelle. Il sera chargé notamment d'émettre des avis sur les orientations des politiques publiques permettant d'assurer aux Marocains résidant à l'étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine, les mesures ayant pour but de garantir leurs droits et préserver leurs intérêts, ainsi qu'à contribuer au développement humain et durable de leur pays d'origine et à son progrès. Enfin, le Conseil de la concurrence fait également son entrée. Il est défini comme une autorité administrative indépendante chargée, dans le cadre de l'organisation d'une concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations économiques, notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, commerciales déloyales et des opérations de concentration économique et de monopole.
Bonne gouvernance
e projet de la constitution prévoit plusieurs instances de bonne gouvernance et de régulation. Il s'agit notamment de la haute autorité de la communication audiovisuelle qui est une institution chargée de veiller au respect de l'expression pluraliste des courants d'opinion et de pensée et du droit à l'information, dans le domaine de l'audiovisuel. La constitution évoque également l'instance nationale de probité et de lutte contre la corruption, créée en vertu de l'article 36. Elle a pour mission notamment de coordonner, de superviser et d'assurer le suivi de la mise en œuvre des politiques de prévention et de lutte contre la corruption, de recueillir et de diffuser les informations dans ce domaine, de contribuer à la moralisation de la vie publique et de consolider les principes de bonne gouvernance, la culture du service public et les valeurs de citoyenneté responsable.
22/6/2011, Mohamed Badrane
Source : Le Matin
Le Festival Rabat-Africa, organisé par la Fondation Orient-Occident, à l'occasion de la journée Mondiale des Réfugies, s'est clôturé lundi soir à Rabat.
Le programme de cette manifestation, qui se veut "un symbole de dialogue et d'expression culturelle", a été marqué notamment par des spectacles de danse et de musique, animés par des artistes venus de Burkina Faso, de la République Démocratique du Congo (RDC), de la Guinée Equatoriale et de la Côte d'Ivoire.
Le village africain, des huttes traditionnelles installées pour l'occasion, a représenté un véritable marché africain où une multitude de produits, d'articles et d'oeuvres de divers pays africains ont été exposés.
21/06/11
Source : MAP
Le jeune marocain Nabil Ougrirane a été sacré champion de Colombie de Karaté dans la catégorie minimes (12-13 ans), à l'issue du championnat national inter-ligues et interclubs disputé du 17 au 19 juin à Riohacha, dans le nord du pays.
Dans la catégorie cadets (14-15 ans), son frère Badr Ougrirane s'est adjugé la médaille d'argent, et a ainsi revalidé les titres obtenus en avril dernier lorsqu'il a décroché une médaille d'argent et deux de bronze à l'Open de Las Vegas, aux Etats Unis.
Le championnat inter-ligues et interclubs est une compétition qualificative au XIX Jeux sportifs nationaux de 2012.
La compétition sert également pour la désignation des sélections qui représenteront la Colombie aux prochains championnats sud-américains, ibéro-américain, panaméricain et aux championnats du monde de karaté juniors et cadets 2011 de Bandar Melaka, en Malaisie.
21/06/11
Source : MAP
Dans une résolution adoptée aujourd’hui, l’Assemblée a décidé d’accorder le statut de Partenaire pour la Démocratie au Parlement du Maroc. Il s’agit du premier parlement à bénéficier de ce nouveau statut, créé par l’APCE en janvier 2010. Suivant les conclusions du rapporteur sur la question, Luca Volontè (Italie, PPE/DC), l’APCE a en effet estimé que « la demande du Parlement marocain satisfaisait aux critères formels énoncés dans son Règlement »….Suite
La question des réfugiés impose "une mise à jour courageuse des politiques publiques, conforme au droit et soucieuse de la solidarité humaine", a indiqué, lundi à Rabat, le président du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), M. Driss El Yazami, en marge de la célébration de la journée mondiale du réfugié.
Intervenant lors d'une rencontre initiée sous le thème "Un seul réfugié privé d'espoir, c'est déjà trop", M Yazami a affirmé que le CNDH est "pleinement disponible pour contribuer à cette mise à jour, qui nécessite un diagnostic commun de l'ensemble des acteurs, publics et privés, nationaux et internationaux et une délibération commune, à la fois sereine et ambitieuse".
Le Conseil est ainsi animé par une ferme intention d'agir, avec l'ensemble des partenaires institutionnels, nationaux et internationaux, en vue d'améliorer le cadre juridique, réglementaire et socio-économique de la protection des droits de cette catégorie de migrants, a-t-il souligné.
Et d'ajouter que le Maroc, étant une grande terre d'émigration, qui revendique pour sa population expatriée, avec force et à sa juste titre, le respect du droit international des droits de l'Homme, ne saurait avoir en la matière une approche sélective.
Pour sa part, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, M. Mahjoub El Hiba, a noté que la célébration cette année de la journée mondiale des réfugiés coïncide avec la présentation du projet de constitution, qui réaffirme, dans son préambule, l'attachement du Maroc aux droits de l'Homme, tels qu'ils sont universellement reconnus.
M. El Hiba a souligné qu'"avec la collaboration de tous nos partenaires institutionnels, de la société civile et organismes internationaux, le HCR en premier, nous aspirons pouvoir passer à une vitesse supérieure en vue d'honorer les engagements de notre pays en matière de conformité de l'arsenal juridique national ainsi que de renforcer des procédures de protection, de formation et sensibilisation".
De son côté, la représentante du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Mme Leila Nassif Jane, a appelé a recenser les séquestrés dans les camps de Tindouf, exprimant son admiration a la ferme volonté du gouvernement marocain à mettre fin aux souffrances des personnes séquestrées.
L'objectif de la célébration de la journée mondiale des réfugiés est de souligner la vulnérabilité des personnes contraintes de s'enfuir ou de quitter leurs pays d'origine, d'attirer l'attention sur l'obligation pour tous les Etats de respecter les traités internationaux sur la protection des Réfugiés et des demandeurs d'asile et de renforcer la coopération internationale en la matière, notamment avec le HCR, a indiqué un communiqué du CNDH.
La rencontre, tenue conjointement par la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme et le CNDH, en collaboration avec le HCR, a été marquée par la projection du documentaire "Destins croisés" et d'un dessin animé de sensibilisation sur les réfugiés au Maroc, a-t-on ajouté de même source.
Le Maroc a ratifié la Convention internationale relative au statut des réfugiés en 1956 et le Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés le 20 avril 1971.
Le Royaume est le premier pays arabe à avoir ratifié la convention de Genève et mis en place un dispositif y afférent, à savoir le décret royal du 29 août 1957, fixant les modalités d'application de la Convention relative au statut des réfugiés.
21/6/2011
Source : MAP
Un séminaire international sous le thème "les jeunes marocains résidant en Andalousie : les défis de la participation et l'intégration", a entamé ses travaux, mardi à Almeria (Andalousie), avec la participation d'experts marocains, espagnols et français.
Organisée au musée d'Almeria à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée en collaboration avec le ministère chargé de la communauté résidant à l'étranger, la rencontre doit débattre, deux jours durant, de la participation et de l'intégration des jeunes marocains d'Andalousie, selon des perspectives politique, sociale, culturelle et éducative.
Au programme de cette rencontre figurent une série de tables-rondes visant à analyser différentes questions en relation avec la réalité des jeunes immigrés marocains établis en Andalousie, leur situation actuelle, l'intégration dans les centres scolaires, la vie associative de la jeunesse et les caractéristiques des migrants de la deuxième génération.
Une pléiade d'experts et de chercheurs auront ainsi l'occasion de débattre des politiques publiques mises en place au profit de cette catégorie de migrants, ainsi celles menées par les organisations sociales et d'analyser différentes expériences d'intégration élaborées dans d'autres pays, notamment en France.
Ce séminaire s'inscrit, selon ses initiateurs, dans le cadre du programme "le Maroc en Andalousie ", un cycle d'activités culturelles mis en place par la Fondation des trois cultures de la Méditerranée et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
Inauguré en mai dernier, ce cycle culturel, qui doit se poursuivre tout au long de l'année en cours dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'articule de séminaires, de concerts de musique, de conférences, d'activités sportives et d'expositions d'artisanat.
Selon la présidente de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée, Mme Elvira Saint-Gerons, le programme "Le Maroc en Andalousie" se fixe un double objectif : permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de mieux connaître le Maroc, sa civilisation et sa culture.
Créée à Séville en 1998, la Fondation des trois cultures est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.
21/5/2011
Source : MAP
Les Marocains résidant en Espagne sont toujours au premier rang des travailleurs étrangers extracommunautaires affiliés, à fin mai dernier, à la sécurité sociale dans ce pays, apprend-on mardi de source officielle.
Le nombre des travailleurs marocains affiliés à la sécurité sociale s'est ainsi établi à 222.560 personnes, suivis des immigrés équatoriens avec 146.913 personnes, des Colombiens (102.280) et des Chinois (84.319), précise le ministère espagnol du Travail et de l'immigration dans un communiqué.
Selon la même source, le marché de l'emploi en Espagne a enregistré, à fin mai, la 3ème hausse mensuelle consécutive du nombre des travailleurs immigrés inscrits au régime de la sécurité sociale.
Le nombre d'affiliés étrangers à la sécurité sociale en Espagne s'est établi à 1.843.344 travailleurs en mai, en hausse de 2,1 pc par rapport au mois précédant.
Sur le total des affiliés étrangers à fin mai dernier, 690.503 sont originaires de l'Union européenne (UE), alors que 1.152.841 proviennent de pays extracommunautaires.
Les régions autonomes de Catalogne et de Madrid concentrent plus de 43 pc du nombre de travailleurs étrangers légaux établis en Espagne.
21/6/2011
Source : MAP
Le 24 juin prochain, le Conseil européen se réunira pour décider des nouvelles orientations de la politique de coopération en Méditerranée. Le vent de démocratie dans la région nord-africaine constitue l’occasion pour l’UE d’interroger sa politique d’immigration et d’asile. Or, dans un contexte européen marqué par les difficultés sociales et un regain populiste, les Etats membres réagissent de manière épidermique et irrationnelle à un éventuel impact sur leur territoire des changements dans leur voisinage. Les mesures envisagées jusqu’ici par les institutions européennes visent à perpétuer, voire renforcer, une politique d’asile fondée sur une externalisation de la solidarité.
Parmi les réponses considérées comme «immédiates» par le Conseil JAI réunissant les ministres de l’Intérieur les 11 et 12 avril, aucune n’engage l’UE sous une autre forme que financière. Insistant sur la distinction à maintenir entre réfugiés et migrants économiques, les Etats membres apportent une réponse unique: le renforcement de la frontière méditerranéenne. Trois jours après le début de l’insurrection en Libye, l’opération Hermès 2011 de Frontex se vit dotée d’un mandat de surveillance étendu dans le temps et dans l’espace, tandis que la Commissaire européenne aux affaires intérieures considérait prématuré d’organiser la solidarité car «aucun immigrant n’[était] encore arrivé de Libye» (Le Monde, 26 février). Les institutions européennes sont également appelées à négocier avec les gouvernements égyptiens et tunisiens actuels leur participation à des patrouilles conjointes en Méditerranée et la facilitation des réadmissions des personnes parties de leurs côtes. L’Italie a par ailleurs conclu un accord en ce sens avec le Conseil national de transition (CNT) libyen le 17 juin.
Saluant la protection offerte aux «personnes déplacées» par l’Egypte, la Tunisie, les ONG et organisations internationales, l’UE suggère de maintenir ces personnes sur la rive Sud. Il est en effet recommandé d’activer et étendre les «programmes de protection régionale» qui, avec l’aide technique et financière accrue de l’UE, permettront de garantir et contenir l’accueil dans l’espace nord-africain. La réinstallation dans l’UE des réfugiés sélectionnés n’est envisagée par le Conseil JAI que pour les réfugiés longue durée (protracted) et la proposition du HCR et du Parlement européen, dans sa résolution du 5 avril, d’activer la «protection temporaire» est tout simplement ignorée. Cet instrument, créé en 2001 pour permettre à l’UE de répondre rapidement et collectivement à des besoins massifs de protection comme ce fut le cas lors de la guerre en ex-Yougoslavie, est à peine envisagé dans la communication du 4 mai de la Commission européenne, dont en dépend l’initiative.
Trois mois après le déclenchement d’une guerre à laquelle participent les pays européens, l’UE n’a encore pris aucun engagement visant à partager le fardeau de ses voisins submergés. Plus encore, la stratégie à long terme envisagée par les institutions européennes prévoit notamment l’extension de la conditionnalité migratoire à la coopération et le renforcement des capacités des pays de la rive Sud à assurer la protection des personnes sur leur territoire.
L'UE doit s'impliquer «territorialement»
Par une telle politique, l’UE ne met pas seulement en danger la vie de milliers de personnes, mais également sa propre survie en tant qu’acteur politique et partenaire principal de l’Afrique du Nord. Il est urgent que l’UE envisage l’avènement de changements réels en Méditerranée et se départisse d’une politique basée sur une asymétrie fondamentale de pouvoir entre les deux rives. A l’heure actuelle, les Etats membres ne semblent pas avoir considéré l’éventualité de l’émergence de régimes réellement démocratiques susceptibles de refuser désormais la mise en œuvre de politiques impopulaires et déséquilibrées. Sans doute doit-on écouter avec attention les signes actuels annonçant une remise en cause des récentes réformes du droit de la mobilité en Tunisie ou au Maroc, ainsi que les attirances de ces mêmes pays pour de nouveaux partenaires, dans le Golfe ou les Amériques, afin de rompre le tropisme européen. A des scenarii moins heureux, tels que le maintien de régimes instables et incapables de contrôler leur territoire ou la poursuite de la guerre en Libye et ainsi la disparition d’un marché du travail considérable, l’UE n’est pas non plus préparée.
Les Etats membres ne pourront faire l’économie d’une véritable réflexion visant à réviser l’esprit et la forme de politiques d’immigration qui, d’inefficaces en termes de sécurité et inadaptées au développement des sociétés, pourraient se révéler de plus en plus préjudiciables aux intérêts européens.
Pour l’heure, l’UE se doit de s’impliquer «territorialement» en Méditerranée et de partager les conséquences des changements à ses frontières. La Commission européenne propose, dans sa communication du 24 mai, de procéder à la réinstallation, dans l’UE, du plus grand nombre possible de personnes en besoin de protection et d’adopter un programme conjoint à cette fin. Cette suggestion paraît bienvenue au regard du nombre de personnes ayant fui la Libye et ne pouvant rentrer dans leur pays ni rester en Tunisie, en Egypte ou au Niger où les tensions sont déjà fortes et constituent une menace pour leur stabilité. Des mesures à plus court terme devraient également être envisagées pour mettre fin à l’hécatombe en Méditerranée et démontrer une solidarité vis-à-vis des voisins nord-africains, tout en restaurant la solidarité intra-européenne.
L’UE pourrait user des instruments dont elle dispose: activer la protection temporaire pour accueillir rapidement les personnes en besoin de protection et les répartir entre les Etats membres ; assurer l’acheminement vers le territoire européen ; intégrer les moyens de Frontex à cette fin ; utiliser le nouveau Bureau européen d’appui en matière d’asile (BEA) pour accompagner les procédures en Europe. Ces événements sont l’occasion pour l’UE de montrer que la mise en place d’un Système d’Asile Européen Commun (SAEC) basé sur les plus hauts standards de protection d’ici 2012 ne s’accompagne pas d’une impossibilité d’atteindre le territoire européen.
L’avenir de l’Europe se joue aujourd’hui dans son voisinage méridional comme il se jouait hier dans son voisinage oriental lorsque l’Union fit le choix de la raison et de la solidarité pour assurer sa stabilité et son avenir.
Par Delphine Perrin, chercheure à l’Institut universitaire européen de Florence.
21/6/2011
Source : Libération.fr
Le député communiste du Rhône, André Gérin a publié lundi, sur son blog, un billet salé sur l'immigration, s'attirant ainsi les foudres du PCF.
André Gérin s'est laché ce lundi sur son blog. Dans une note expliquant pourquoi il n'apporterait pas son soutien à Jean-luc Mélenchon, candidat choisi lundi par les militants communistes pour les représenter en 2012, il a fortement critiqué la politique de la gauche en matière d'immigration.
"La gauche a abandonné ces quartiers; elle a abandonné les classes populaires, sa jeunesse. C'est donc l'abandon de notre culture, de notre identité de nos racines de nos valeurs fondamentales", écrit le député.
"Non, l'immigration n'est pas une chance pour la France. (...) Nous serions contraints d'accepter tous ceux qui viendraient dans notre maison France. Il faut refuser cette réalité et faire en sorte que l'on combatte les dérives communautaristes. Nicolas Sarkozy et l'UMP surfent sur ces réalités. Ils préfèrent favoriser la lutte ethnico-religieuse que la lutte des classes d'un même combat français et immigrés" a-t-il continué.
Gérin n'exclut pas une candidature dissidente
Le dérapage n'a pas échappé aux responsables communistes, qui ont vivement réagi lundi soir par la voix du porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles: "Les déclarations d'André Gérin sur l'immigration sont indignes. Elles soulèvent le coeur. Par ses luttes et ses engagements, le Parti communiste français a toujours combattu de tels discours." Avant de conclure, "André Gérin s'est perdu".
En réaction, le communiste a adressé ce mardi une lettre à Pierre Laurent, secrétaire national du PC. Rappelant qu'il a toujours combattu le Front National, il s'indigne de la réaction d'Olivier Dartignolles, et dit espérer "qu'enfin un débat s'ouvr[e] pour clarifier notre politique de classe au niveau national et international à propos de l'immigration."
La direction du PCF a bien accusé réception du courrier mais n'envisagerait pas de sanctions contre l'ancien maire de Venissieux pour l'instant.
Dans le fameux billet, le communiste dit ne pas exclure de "se présenter à nouveau la présidentielle pour mener une campagne sur les idées et les valeurs d'une gauche authentique".
21/6/2011
Source : l’Express