Maha Sano Bouzerda est née le 22 mars 1983 à Rabat. Sa mère est japonaise, son père, marocain. Ses études, elle les effectue en partie au Maroc. En partie seulement car, dit-t-elle dans un entretien accordé au Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) : « après l'obtention du Bac en 2003, je suis partie à Tokyo pour des études de langue japonaise ».
« Mes voyages vers le Japon s'étalent sur une fréquence de 2 à 5 ans. Le plus dur n'est pas de voyager et de vivre dans l'un des pays mais la transition entre les deux, souvent désagréable » estime la jeune femme fière de sa double culture. Maha Sano Bouzerda définit sa double appartenance comme «un foisonnement contrasté de couleurs et de coutumes. D'un coté froid et presque rigide , de l'autre chaleureux et chaotique ». Pour cette citoyenne du monde c'est un peu « comme si les deux pays sont sous un effet de miroir inversé ».
Maha, l'aînée de la famille Sano-Bouzerda grandit à Rabat avec ses deux frères et sa sœur avant d'aller étudier à Tokyo. Ensuite vient le tour de la France, à Bordeaux plus précisément où elle se spécialise en communication et publicité à l'IUT Michel de Montaigne. Enfin, c'est au Maroc qu'elle atterrit à nouveau, à puisque c'est à Casablanca qu'elle effectue ses études en communication. En 2007 Maha entre dans la vie active au Maroc.
« J'ai connu le Japon étant enfant, ado et même adulte. Jusqu'à aujourd'hui, je continue à m'y rendre pour revoir ma famille, mes amis et surtout pour me ressourcer » dit la jeune femme qui affirme avec force que sa double culture, la japonaise comme la marocaine « constitue une source inépuisable à mon avantage. La double culture est ma force aujourd'hui ». Si Maha s'assume telle qu'elle est aujourd'hui ce ne fut pas toujours évident par le passé. Surtout lorsqu'elle était enfant : « Il a fallu du temps pour accepter cette dimension hybride (biculturelle), parce qu'étant enfant, on cherche à appartenir à un groupe, à une identité fixe et se faire accepter par les habitants du pays de résidence... alors qu'il suffit de se regarder dans le miroir et comprendre que la différence est présente d'abord physiquement ».
Pour Maha, cette époque qu'elle définit comme « une guerre contre ma nature » est derrière elle. Bien que très jeune encore, avec le temps elle affirme avoir « appris à jongler entre les deux identités, et à acquérir une troisième identité fondée sur la langue avec laquelle j'écris (le français), à les accepter toutes, et à créer une nouvelle identité appelée hybride, que je nomme nuss-nuss (à la marocaine) ». D''ailleurs dit-elle avec toute la fraîcheur de sa jeunesse » pourquoi suffit-il de prendre une identité, quand il y'a la possibilité d'en avoir plusieurs et de s'enrichir culturellement ? »
Mis à part son travail « à la banque », Maha est engagée dans de nombreuses activités culturelles : en 2012 elle écrit la pièce de théâtre « DIALY » en collaboration avec le Théâtre Aquarium : » c'est mon premier texte écrit en darija, ma première expérience. Je ne pourrais pas dire que je suis dramaturge ou écrivaine. Dialy est une tentative d'expression féminine marocaine ».
Membre du collectif Fotografi'ART « en tant que Photographe et responsable de communication », Maha Sano Bouzerda est une inconditionnelle de littérature et de Bande dessinée : « Pour ce qui est de l'écriture, je la conçois toujours comme la photographie, la peinture, ou la musique ».
Cette année 2013, elle affirme vouloir essentiellement la « concentrer à la diffusion de la pièce de théâtre « DIALY » et la naissance d'une installation audiovisuelle avec Amine Oulmakki et Mohamed Sebbane autour de la notion de la Liberté, intitulée « PLAY ME... FREE ME ».