vendredi 22 novembre 2024 03:15

La Gambie, un petit pays dont la jeunesse fuit vers l'Europe

La Gambie, pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par Yahya Jammeh, fournit un des plus importants contingents de migrants vers l'Europe, poussés par la pauvreté et la répression.

Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), les Gambiens occupent même la première place par rapport à la population du pays (moins de 2 millions, dont plus de la moitié a moins de 18 ans).
En septembre 2015, Human Rights Watch (HRW) a affirmé que la pauvreté et la répression chassaient de nombreux Gambiens, aggravant la crise des migrants à destination de l'Europe.

Dans un rapport intitulé "Etat de peur", l'ONG a relaté les exécutions extrajudiciaires, arrestations arbitraires, et disparitions imputées au régime.

Le 25 novembre, Yahya Jammeh a affirmé être le meilleur candidat pour endiguer l'émigration clandestine vers l'Europe.

En mai 2015, il imputait aux familles de migrants la responsabilité de la mort de nombre d'entre eux dans des naufrages, assurant que des perspectives d'emploi comparables existaient dans le pays.

Selon un rapport de l'ONU sur le développement humain (2014), 60% de la population vit dans la pauvreté, dont le tiers avec moins d'1,25 dollar par jour.

L'agriculture est la première ressource - arachide, millet, maïs, manioc - devant la pêche et le tourisme. Le secteur de l'arachide, jadis premier produit d'exportation, a connu des difficultés ces dernières années.

Malgré de nombreux progrès en termes d'infrastructures (routes, télécommunications, écoles), le bilan économique et social demeure faible. En 2014, le RNB par habitant s'élevait à 460 dollars, selon la Banque mondiale.

Le pays accueille chaque année quelque 50.000 touristes venus essentiellement de Grande-Bretagne.

Colonie britannique à partir de 1888, la Gambie accède à l'indépendance en 1965 au sein du Commonwealth, avec comme Premier ministre Sir Dawda Jawara. Le pays devient République en 1970, sous la présidence de Jawara, renversé en 1994 par le putsch qui porte Yahya Jammeh au pouvoir.
Ouvert sur l'Atlantique, le pays est constitué d'une étroite bande de terre s'étirant à l'intérieur du territoire sénégalais le long du fleuve Gambie. Et il est très dépendant de son voisin pour l'acheminement de ses importations.

Le 10 décembre 2015, Yahya Jammeh a déclaré que son pays, à 90% musulman, était désormais une République islamique "qui respecte les droits des citoyens". Il n'a pas précisé les conséquences pratiques de cette décision, assurant qu'elle n'aurait aucune incidence sur la minorité chrétienne.

En janvier, une directive officielle a rendu obligatoire le port du foulard pour les fonctionnaires femmes dans les services publics, une mesure rapidement abandonnée au motif, selon la présidence, qu'imposer le port du foulard n'avait "rien à voir avec la religion".

Au début du dernier Ramadan, en juin, le gouvernement a prohibé "toutes les cérémonies et festivités impliquant des percussions, de la musique et de la danse" pendant toute la durée de ce mois sacré musulman.

En novembre 2015, Yahya Jammeh avait décrété l'interdiction de l'excision, soulignant que cette pratique - très répandue en Gambie comme dans plusieurs pays africains - n'était pas prescrite par l'islam et devait être abolie.

29 nov 2016

Source : AFP

Google+ Google+