Au sein même du cercle rapproché de Donald Trump, l’immigration divise. D’un côté les conservateurs qui y sont profondément opposés et d’un autre, ses conseillers issus du monde la tech qui mettent déjà en avant les avantages de l’immigration pour relever le défi de transformer l’écosystème technologique mondial.
A leur tête, le nouveau ministre délégué à l’Efficacité gouvernementale et plus grande fortune du monde, Elon Musk, qui appelle à l’assouplissement des conditions d’obtention du visa H-1B attribué aux travailleurs « professionnels », et l’investisseur et conseiller à la Maison Blanche, Sriram Krishnan, qui a twitté pour la levée de toutes les restrictions à l’immigration qualifiée.
Très utilisé par la Silicon Valley pour faire venir des ingénieurs étrangers, c’est aussi grâce au H1-B qu’Elon Musk lui-même, originaire d’Afrique du Sud, a rejoint les USA. Comme lui, les créateurs de 51 % des entreprises américaines évaluées à plus d’un milliard de dollars sont des immigrés.
L’immigration est alors un facteur clé pour la technologie américaine, contribuant significativement à l’innovation et à la croissance économique. Une étude du National Bureau of Economic Research a montré qu’entre 1990 et 2015 les immigrés ont concentré 16 % des inventions et 23 % des innovations.
En plus de l’immigration des compétences hautement qualifiées, l’économie américaine dépend de plus en plus des autres catégories moins diplômées. En 2022, on comptait 30 millions d’immigrés dans la main-d’œuvre du pays (soit 18 %), dont 8 millions de travailleurs illégaux indispensables à de nombreux secteurs économiques. Les sans-papiers représentent ainsi jusqu’à un tiers des employés dans l’agriculture, le BTP, les loisirs, la restauration, les services à domicile ou à la personne, en particulier parce qu’ils sont les seuls à accepter certains emplois peu qualifiés.