mercredi 27 novembre 2024 03:32

À Lyon, la misère n'a pas de frontières

Pauvreté La moitié des personnes accueillies par le Secours catholique sont étrangères

Les années passent et les statistiques ne s'améliorent guère. Le Secours Catholique du Rhône qui présentait hier son rapport annuel sur la pauvreté, s'alarme du nombre croissant de demandeurs d'asile venant frapper à sa porte chaque année. Ils représentent à eux seuls la moitié des personnes accueillies. « Cette tendance est particulièrement forte à Lyon puisqu'au niveau national, les étrangers ne sont que 30 % », précise Gérard Raulin, président départemental de l'association. La moitié d'entre eux provient de l'Afrique Subsaharienne, un quart des pays de l'Europe de l'Est et 12 % du Maghreb. La plupart qui n'ont pas de titre de séjour les autorisant à travailler sur le sol français, vivent sans ressources ou peu. Selon l'association les personnes rencontrées vivent avec un revenu moyen de 528 €, soit une centaine d'euros en dessous du seuil de pauvreté.

Revenu moyen à 528 €

Bouba a poussé la porte du Secours Catholique il y a trois ans, après avoir passé plusieurs semaines dans la rue dormant sous les ponts ou dans les parkings. Sans argent, sans papier, il est arrivé entre Rhône et Saône un matin d'automne pour fuir son pays d'origine, à l'ouest de l'Afrique. Là-bas, il a multiplié les séjours en prison. « J'étais contre le gouvernement en place, je me suis fait arrêter à trois reprises lors de manifestations, raconte-t-il. Juste avant de m'évader, j'ai subi de nombreux sévices, j'en porte encore les marques aujourd'hui ». Avant d'obtenir le statut de réfugié politique, l'ancien moniteur d'auto-école a fréquenté deux ans les foyers d'accueil du Rhône, et plus particulièrement le Train de nuit à Perrache. Bouba qui n'a jamais connu ses jumelles âgées de quatre ans, nées lorsqu'il était en prison a découvert à Lyon une nouvelle famille. « Sans l'association je n'en serai pas là aujourd'hui, je n'aurai sûrement pas de travail, ni ce réseau d'amis que j'ai tissé ». L'homme s'est également remis à la musique avec un groupe de percussionnistes.

9/11/2011, Caroline Girardon

Source : 20 minites.fr

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