mardi 26 novembre 2024 09:51

Amnesty dénonce les conditions de rétention à Lesbos et Chios

Les migrants retenus sur les îles grecques de Lesbos et de Chios vivent dans des conditions "effroyables" et n'ont qu'un accès limité à une assistance juridique, voire à une simple information sur leur statut, dénonce Amnesty International dans un rapport publié jeudi.

Aux termes de l'accord conclu entre l'Union européenne et Ankara, toutes les personnes arrivées clandestinement dans les îles grecques de la mer Egée depuis le 20 mars sont placées dans des centres de rétention où leurs demandes s'asile sont examinées. Ceux qui sont déboutés sont renvoyés en Turquie.
Un premier groupe de 202 migrants, pour l'essentiel originaires du Pakistan et d'Afghanistan, a été ainsi renvoyés lundi.

"Les gens détenus à Lesbos et Chios n'ont virtuellement accès à aucune aide juridique, ont un accès limité à des services et à un soutien et n'ont pratiquement pas d'informations sur leur statut actuel ou leur sort possible", a déclaré Gauri van Gulik, directrice adjointe d'Amnesty pour l'Europe.

"La peur et le désespoir sont palpables", a-t-elle ajouté.

Le rapport d'Amnesty relaie notamment les difficultés des migrants à trouver des médecins ou une assistance médicale.

Quant aux procédures d'asile, elles sont menées de façon expéditive, poursuit l'organisation de défense des droits de l'homme qui souligne que la vaste majorité des migrants ne bénéficie d'aucune assistance juridique.

"Il est probable que des milliers de demandeurs d'asile seront renvoyés en Turquie malgré le fait que cela sera manifestement dangereux pour eux", déplore Amnesty.

Une Syrienne citée par Amnesty déclare que sa famille et elle ont eu à signer plusieurs documents sans disposer d'un interprète. Elle ajoute qu'on ne leur pas donné une copie de ces documents.

Ces témoignages, note Gauri van Gulik, "montrent qu'en plus du fait que la Turquie ne soit pas pour l'instant un pays sûr pour les réfugiés, il existe de graves dysfonctionnement du côté grec de l'accord entre l'UE et la Turquie. Tant que ces deux points n'auront pas été pleinement réglés, aucun retour ne devrait être effectué".

07 avr. 2016, Karolina Tagaris

Source : Reuters

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