jeudi 26 décembre 2024 22:30

Après le Qatar, appel à abolir la "kafala" au Koweït

Une ONG koweïtienne a appelé mercredi les autorités de l'émirat à abolir le système de la "kafala", ou parrainage, jugé abusif à l'égard des travailleurs migrants et à cesser "la discrimination" à l'encontre des étrangers dans les centres hospitaliers.

Dans son rapport annuel 2016, l'Association koweïtienne pour les principes fondamentaux des droits de l'Homme a aussi réclamé l'arrêt des expulsions des étrangers sans décision de justice.

Cet appel intervient au lendemain de l'entrée en vigueur au Qatar, pays voisin, d'une nouvelle loi abolissant la "kafala", système largement utilisé dans les Etats du Golfe.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont comparé la "kafala" à une forme d'esclavage moderne qui rend les migrants vulnérables à toutes sortes d'abus.

En vertu de la "kafala", tous les travailleurs étrangers doivent avoir un "parrain" local -individu ou entreprise- et obtenir une autorisation de sa part pour changer d'emploi ou quitter le pays d'accueil.

Quelque 25 millions d'étrangers vivent et travaillent dans les pétromonarchies du Golfe où ils constituent la moitié de leur population.

Par ailleurs, l'ONG koweïtienne s'est inquiétée de l'expulsion de milliers de travailleurs étrangers par une simple décision "administrative".

"Un étranger ne peut pas être expulsé du Koweït sans une décision finale d'un tribunal", a-t-elle affirmé.
Dans son rapport, l'association a critiqué la ségrégation entre citoyens et expatriés dans les centres hospitaliers publics, un traitement qu'elle assimile à une forme de discrimination sur la base de la nationalité.
Elle a mis en garde contre la multiplication des "propos haineux" envers les étrangers en s'inquiétant de certaines actions éventuellement racistes.

L'association a en outre déploré la répression de la liberté d'expression au Koweït et plaidé pour un règlement humanitaire et légal de la situation des quelque 120.000 apatrides, privés dans l'émirat de nombre de leurs droits fondamentaux.

14/12/2016

Source : AFP

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