mercredi 27 novembre 2024 05:42

Aux Etats-Unis, les mariages mixtes ont la cote

Barack Obama aurait-il montré l’exemple ? Fils d’un Kényan noir et d’une Américaine blanche du Kansas de souche irlandaise, le premier métis à accéder à la Maison-Blanche est le produit d’un phénomène en plein boom : le mariage mixte. Environ un Américain ou une Américaine sur sept épouse quelqu’un qui n’est pas de sa race ou de son ethnie. Ils étaient 6,8 % dans les années 1980 ; ils sont maintenant près de 15 %. Un record dans l’histoire américaine, selon une étude publiée jeudi par le Centre de recherches Pew. Résultat, le pays compte aujourd’hui 4,8 millions de couples mixtes.
« La hausse des mariages mixtes signifie que les relations interraciales se sont améliorées au cours du dernier quart de siècle, affirme Daniel Lichter, professeur de sociologie à l’Université de Cornell. Les enfants métis ont fait tomber la barrière de la couleur de peau en Amérique. Ils interagissent avec ceux qui se situent de chaque côté de la fracture raciale et servent souvent d’intermédiaires entre les amis ou les membres d’une même famille d’origines différentes. »
Les Asiatiques (28 %) et Hispaniques (26 %), dont l’immigration est relativement récente, étaient les plus enclins à se marier « hors de leur communauté » en 2010, contre 17 % pour les noirs, et 9 % pour les blancs. Les Afro-Américains, longtemps victimes de la ségrégation, sont de plus en plus nombreux à se marier avec des blancs, notamment grâce à l’émergence d’une classe moyenne noire. Quant aux revenus des couples mixtes, ils avoisinent généralement la moyenne nationale – le salaire médian tournait autour de 55 000 dollars entre 2008 et 2010.
Les comportements varient beaucoup en fonction du sexe. Car si les hommes noirs sont les premiers à sauter le pas, chez les Asiatiques, le modèle est inversé, ce sont les femmes qui vont voir ailleurs. En 2010, chez les hommes noirs, 24 % ont épousé une femme qui ne l’était pas, contre 9 % pour les femmes noires. Dans la population asiatique, 36 % des femmes se marient hors de leur communauté contre 17 % des hommes. La part est en revanche égale pour les blancs et les hispaniques.
Par ailleurs, l’étude montre que le mariage mixte n’est plus considéré comme un tabou : 43 % des Américains, surtout les jeunes, les diplômés et les habitants du nord-est et de l’ouest, y voient un « phénomène positif pour la société », tandis que 44 % trouvent que « cela ne fait aucune différence ». Alors que seul un tiers trouvait ça « acceptable » en 1986, selon des chercheurs du centre. Il y a un demi-siècle que la Cour suprême des États-Unis a aboli les restrictions fondées sur la race. Il parait donc loin, le temps où l’on condamnait ce type d’union… En 2000, l’Alabama avait été le dernier État à légaliser le mariage mixte.
20/2/2012 , Célia LEBUR
Source : La Croix

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