mardi 26 novembre 2024 02:38

Belgique : L’islamophobie a augmenté en gravité après les attentats de Bruxelles

Un peu plus d’un mois après les attentats de Bruxelles, le constat est sans appel : en Belgique ce n’est pas le nombre d’actes islamophobes qui augmentent mais leur gravité. Un constat que confirme le dernier bilan du Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB).

Selon le bilan repris par la presse belge, 36 actes islamophobes ont été recensés soit 1 acte islamophobe par jour. Pour établir son décompte, le CCIB s’est basé sur les actes dénoncés par les citoyens eux-mêmes ou révélés par les médias. Les délits de haine (appels au meurtre, incitation à la haine) correspondent à 50% des actes recensés (19 actes). Le reste est constitué d’actes de discrimination (6 actes) et de propos haineux (11).

Selon le vice-président du CCIB, Hajib El Hajjaji, bien que les chiffres ne reflètent pas une augmentation en nombre, restant constants depuis les attentats de Paris en novembre dernier, l’islamophobie augmente en gravité. L’Unia (le Centre interfédéral pour l'égalité des chances), partage cette analyse du CCIB. Le centre note une augmentation des signalements liés à l’islam depuis un mois. « Cette tendance à la hausse des signalements liés à l'Islam est plus manifeste en ce qui concerne le travail alors que les discours haineux sur Internet sont plus habituels », a expliqué à la presse, Patrick Charlier, co-directeur d'Unia.

Discriminations

Le centre a également recueilli plusieurs témoignages de salariés musulmans se disant victimes de remarques ou harcèlement liés à leur religion suite aux attentats de Bruxelles. Certains d’entre eux se sont vu refuser des emplois, pendant que certains non-musulmans portant la barbe ont rapporté à l’Unia avoir fait l’objet de discrimination liée à leur prétendu « physique musulman ». Des musulmans travaillant dans le secteur de la sécurité ont perdu temporairement ou définitivement leur emploi tout de suite après les attentats.

« Avec la mondialisation, nous avons assisté à la libre circulation des marchandises, des capitaux, des personnes mais aussi des idées et des informations. Les conflits eux-mêmes ne sont plus confinés sur un seul territoire et la violence n'a plus de frontière. Cela entraîne un repli sur soi et une polarisation de la société », alerte le centre exhortant les responsables politiques à rester vigilants quant à leur manière de s’exprimer. L’Unia a indiqué qu’elle publiera un rapport 6 mois après les attentats pour avoir suffisamment de recul pour analyser les faits.     

27/4/2016, Ibrahima Bayo

Source : Yabiladi

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