mercredi 27 novembre 2024 04:42

Boat people à l'arabe

Les noyades de migrants se suivent et se ressemblent par leur nombre, par la misère des miséreux qui fuient la misère des pays en guerre à bord d’embarcations de misère, les boat people. Et voilà, à la guerre comme à la guerre, que le printemps arabe s’invite dans ces naufrages collectifs. Pendant que les “rivières de sang” promises continuent de ruisseler. Ils sont plus de 1.000 migrants sub-sahariens à avoir rejoint les abysses pour avoir voulu échapper à l’enfer.

Et dire que ce mot boat people (construit à partir des mots anglais bateau et gens) a été prononcé la première fois en 1976, à la fin de l’effroyable guerre du Vietnam. Ainsi, ce qui devait constituer la fin d’un cauchemar-au-napalm qui a traumatisé les Américains eux-mêmes, a été le commencement du calvaire des Vietnamiens, de ceux qui ont fui le nouvel ordre établi par les Rouges, sur des embarcations de misère, les fameux boat people.

Quatre années plus tard Cuba, qui avait pourtant donné tant d’espoirs après s’être débarrassé de la dictature de Batista, allait ramer à contre courant de la révolution. En 1980, le régime de Castro expulse 125.000 personnes accusées de n’être pas suffisamment socialos. Dans les deux cas, l’accueil réservé à ces exilés ne fut pas des plus chauds. Aux USA, les Cubais furent placés dans des camps militaires et des prisons fédérales, et il a fallu le charisme d’un certain Jean-Paul Sartre pour plaider la cause des Vietnamiens en Europe.

Et voilà que l'Histoire se répète telles deux gouttes d’eau de mer, ou presque. Chez les pays arabes en insurrection, on ne chasse pas les gens pour des raisons politiques mais pour des délits de faciès.

“Ô flots que vous connaissez de lugubres histoires…”

7/6/2011, Samir Benmalek

Source : Aufait

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