Les députés brésiliens ont approuvé un projet de loi qui réserve 20% des places aux Noirs et métis dans les concours de l'administration publique, dans ce pays où plus de la moitié de la population est d'afro-descendants.
A l'initiative du gouvernement fédéral et examiné en caractère d'urgence, le texte a été approuvé mercredi soir par 314 voix pour, 36 contre et 6 absentions, a indiqué la Chambre des députés. Il doit encore être soumis au vote du Sénat avant d'être promulgué par la présidente Dilma Rousseff.
Le gouvernement explique qu'il s'agit d'une "discrimination positive" nécessaire pour résoudre le problème de la sous-représentation des Noirs et métis dans le service public.
Le projet de loi limite l'application des quotas à dix ans et concerne les fondations et entreprises publiques fédérales, ainsi que les sociétés d'économie mixte contrôlées par l'Etat comme le géant pétrolier Petrobras, les banques Caixa Economica Federal et Banco do Brasil, et la Poste.
Le projet n'étend pas les quotas aux pouvoirs législatif et judiciaire car c'est à eux d'en prendre l'initiative.
Ces quotas sont réservés aux candidats qui se déclarent Noirs ou métis au moment de leur inscription au concours d'un minimum de trois places.
Le rapporteur du projet, Leonardo Picciani, cité par le site d'information G1, a déclaré que le Brésil "avait approuvé la loi des quotas tardivement."
"Les Etats-Unis ont lancé tout de suite après la deuxième guerre mondiale des politiques de quotas", a-t-il rappelé.
Après treize années de débat, Mme Rousseff avait promulgué en août 2012 une loi qui a fait polémique. Le texte réserve 50% des places des universités aux élèves issus des écoles publiques, avec une priorité donnée aux étudiants noirs, métis et indiens.
Le Brésil a été l'un des dernier pays à abolir l'esclavage, en 1888.
Les mouvements afro-brésiliens reconnaissent "quelques progrès en 500 ans" mais affirment qu'il reste "beaucoup à faire".
"Malheureusement, il y a encore 91% de la population noire qui n'a pas réussi à entrer à l'université et à peine 5,3% d'afro-descendants occupent des postes de direction dans les 500 plus grandes entreprises du pays. C'est un scandale", a déclaré récemment à l'AFP David Raimundo Santos, un religieux franciscain qui dirige l'ONG Educafro.
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27 mars 2014
Source : AFP