mercredi 27 novembre 2024 01:34

Cécilia Malmström plaide pour davantage d’immigration légale

Offrir davantage de canaux d’immigration légale et faciliter la migration de main-d’œuvre serait un moyen pour l’UE de répondre au vieillissement démographique et de rester compétitive, a plaidé Cécilia Malmström lors d’une conférence organisée le 8 novembre à Bruxelles par le Centre for Eastern Studies. « C’est le travail sur lequel nous nous concentrons aujourd’hui », a souligné la commissaire en charge des Affaires intérieures.

Les chiffres sont parlants. L’Union manquera de quelque 700 000 travailleurs dans le domaine des technologies de l’information en 2015 et de 2 millions de travailleurs dans le domaine de la santé d’ici 2020. « Sans une migration de main-d’œuvre, nous ne serons pas en mesure de conserver notre mode de vie notre système de sécurité sociale. L’Union européenne ne pourra pas répondre à l’objectif de compétitivité inclus dans la stratégie 2020 sans promouvoir une politique migratoire attractive et compétitive », a dit la commissaire.

Depuis une dizaine d’années, la Commission tente tant bien que mal de promouvoir une politique d’immigration légale au niveau européen malgré les fortes oppositions du côté des Etats membres, le domaine étant étroitement liée à la souveraineté nationale. Pour l’heure, quatre textes ont été laborieusement adoptés, textes qui n’harmonisent aucunement les législations nationales mais établissent seulement des normes strictement minimales, selon de nombreux observateurs. Il s’agit des Directive 2004/114/CE relative aux conditions d’admission des étudiants, 2005/71/E portant sur l’admission des chercheurs, 2009/50/CE dite « carte bleue » qui détermine les conditions et les procédures d’entrée des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés. Enfin, la Directive 2003/86/CE régit le droit au regroupement familial pour les ressortissants des pays tiers.

La Commission pousse maintenant pour que les négociations progressent rapidement sur deux propositions de directives portant l’une sur la création d’un permis unique de résidence et de travail (visant l’« emploi saisonnier »), l’autre sur un régime applicable aux transferts temporaires, au sein d’une même société, de travailleurs qualifiés ressortissants d’États tiers.

En matière de coopération avec les pays tiers, il est à noter que la Commission publiera une communication le 18 novembre sur l’approche globale des migrations et la mobilité dans laquelle sera évalué le travail de ces cinq dernières années en la matière et proposé une approche renouvelée.

RÉSISTANCE ?

Néanmoins, tout développement en la matière dépend clairement de la volonté politique des Etats membres. Pour la commissaire, « il y a une volonté politique et un engagement » du côté du Conseil suite, notamment, aux révolutions dans le monde arabe. Mais les difficultés demeurent et ont été sérieusement amplifiées par la crise économique. Comment, par exemple, expliquer aux citoyens européens qui perdent leurs emplois, subissent des politiques d’austérités que « nous avons aussi besoin de migration de main-d’œuvre » ?

En outre, la question migratoire doit sortir du prisme sécuritaire. Les agendas des politiques de migration et de l’emploi doivent pleinement être connectés, a souligné Jean Louis De Brouwer, directeur à la DG Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission européenne. C’est la raison pour laquelle, la commissaire Malmström et son collègue en charge de l’emploi et des affaires sociales László Andor ont décidé de lancer le débat en publiant un Livre vert sur le sujet au cours de l’année prochaine.

[TE] La Commission et l’OIM simplifient leur coopération

[PE] Les commissaires Cecilia Malmström et Andris Piebalgs ont signé un accord-cadre avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William L. Swing, pour simplifier la procédure des négociations contractuelles entre l’UE et l’OIM, le 8 novembre. Cet accord vise l’ensemble des projets conduits par l’OIM et financés par l’UE.

08/11/ 2011, Manon Malhère

Source : Europolitique

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