lundi 25 novembre 2024 13:32

Ces associations qui défendent la cause des migrants

À Calais, les No Border ont fait parler d’eux ce week-end. Mais ils sont une myriade d’associations de tous bords à intervenir auprès des sans-papiers

Ils se veulent avant tout pacifistes. Altermondialistes et défenseurs des libertés. Samedi 6 février, les No Border (« Pas de frontières ») ont fait une nouvelle fois parler d’eux à Calais.Avec le concours de l’association SOS Soutien aux sans-papiers, ils ont loué un hangar pour accueillir durant la journée les réfugiés retournés à la rue après la fermeture du local mis à leur disposition par la préfecture du Pas-de-Calais dans le cadre du dispositif grand froid. Une centaine de migrants, essentiellement Afghans et Kurdes irakiens, s’y sont abrités avant d’être chassés manu militari par les CRS le lendemain matin.

Retour à la case départ pour les sans-papiers donc, mais « coup de force » réussi pour les militants de No Border, qui cherchent surtout à alerter l’opinion publique et à secouer les politiques. Le mouvement, né en Grande-Bretagne en 2000, organise régulièrement ce type d’opération en Europe. « Les associations humanitaires font un travail extraordinaire sur le terrain mais, huit ans après la fermeture de Sangatte, rien n’a changé à Calais, estime Pascal Lefebvre, militant No Border.

Les migrants sont toujours aussi nombreux et leur situation toujours aussi difficile. Pour faire avancer les choses, il faut que le problème arrive sur le terrain politique. Nous vivons dans une société mondialisée où les marchandises, les capitaux et même les virus circulent librement. Mais pas les hommes. Pourquoi nos libertés s’arrêtent-elles aux portes des frontières ? »

"Notre seul moyen de pression est la résistance"

Dans le collimateur des No Border : la directive européenne prévoyant le renvoi des migrants dans le pays européen de première entrée, généralement la Grèce. Or celle-ci n’a aucune structure pour accueillir les réfugiés et refuse l’asile la plupart du temps. « Notre seul moyen de pression est la résistance. L’État essaie de bâillonner notre expression et de nous criminaliser mais nous sommes avant tout des non-violents », se défend Pascal Lefebvre, qui était déjà présent lors de la manifestation de juin à Calais.

Un millier de militants venus de toute l’Europe avaient alors dressé un camp dans le quartier du Beau Marais pour « réclamer la fin des contrôles migratoires et construire des liens avec les communautés de migrants ». Une manifestation encadrée par un important dispositif policier. Depuis les débordements survenus à Strasbourg lors du G20 de 2002, les autorités craignent en effet les dérives.

L’abbé Jean-Pierre Boutoille, porte-parole du collectif « C Sur » qui regroupe sept associations humanitaires œuvrant à Calais, renchérit : « Nous travaillons ensemble régulièrement, ils viennent nous donner un coup de main pour les distributions de repas ou autres. Leur idée de monter des ateliers pour occuper les migrants la journée était un beau projet. Il n’a pas pu se faire en raison de l’évacuation des locaux mais nous continuons à travailler ensemble. »

Sur le terrain, de nombreuses associations sont présentes auprès des migrants. Médecins du monde assure une permanence de soins en lien avec la Belle Étoile, qui assure une distribution de repas chauds. Le Secours catholique a mis en place un service de douches et un lieu d’accueil de jour pour les migrants les plus fragiles, mineurs et femmes seules avec leurs enfants. France Terre d’asile, qui dispose d’une antenne sur place depuis quelques mois, gère pour sa part les demandes d’asile et veille au respect des droits des migrants avec la Ligue des droits de l’homme, toujours vigilante à Calais.

Des équipes se relaient aussi pour tenir le vestiaire, distribuer de la soupe chaude… Au total, pas loin de 200 bénévoles s’investissent quotidiennement aux côtés de ces déracinés pour rendre moins pénible leur errance. « Cela fait huit ans que cela dure et l’on commence à s’essouffler, déplore l’abbé Boutoille. Nous interpellons régulièrement l’Etat. Mais son seul souci est d’éviter un second Sangatte. »

Source : La Croix

Google+ Google+