mercredi 27 novembre 2024 07:31

Cette déchéance qui remue les militants PS

Militer en temps de crise pour le parti au pouvoir n’a rien d’une sinécure. Quand grossit le flot des déçus, il faut encaisser les critiques qui se multiplient, les premières défaites électorales, faire le dos rond, écouter ceux qui ne voyant rien venir ne veulent plus rien entendre. Et parler, dès qu’une oreille s’y prête, en espérant non plus convaincre, mais simplement gagner un léger répit, un peu de patience. Les militants socialistes pouvaient se faire une raison : d’autres, après tout, sont passés par là.

Ce à quoi ils s’attendaient moins était d’avoir à défendre l’inscription dans la Constitution d’une mesure – la déchéance de la nationalité pour les Français binationaux – que leur parti avait farouchement combattue jusqu’alors. Les attentats du 13 novembre 2015 ont certes bouleversé les esprits, au PS comme ailleurs. Partout, ou presque, l’état d’urgence a été accepté, sinon approuvé, sans barguigner. Mais la déchéance de nationalité, fût-ce à l’encontre des seuls condamnés pour terrorisme, est un morceau autrement difficile à avaler, que bon nombre de militants socialistes ont le plus grand mal à digérer.

S’ils sont sans doute plus partagés qu’il n’y paraît, ce sont surtout ceux qui s’étranglent qui donnent de la voix. Quand elle a entendu le président de la République l’évoquer devant le Congrès, Nassera Benmarnia a mis l’idée « sur le compte de l’émotion ». « Je pensais qu’une fois que la raison prendrait le pas, la mesure serait logiquement abandonnée », assure cette militante marseillaise de 53 ans, franco-algérienne...Suite

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