vendredi 29 novembre 2024 09:38

Chaos en Libye et migration massive : détruire les bateaux des passeurs, mais après ?

Les dirigeants des Vingt-huit envisagent des actions militaires contre les trafiquants d’êtres humains qui prospèrent en Libye.

Le président du Conseil européen lui-même ne se faisait pas d’« illusions » en accueillant jeudi les dirigeants des 28 à Bruxelles pour ce sommet convoqué dans l’urgence et l’émotion de l’après naufrage du 19 avril. « Les problèmes ne seront pas résolus aujourd’hui », soulignait le Polonais Donald Tusk. Dont le seul pouvoir est de réunir autour de la table les chefs d’État et de gouvernement dans un rôle de secrétaire de séance plus que de véritable patron de l’Europe. Car si ce patron existait vraiment, la question de l’immigration ne serait plus un sujet d’affrontement entre vingt-huit égoïsmes nationaux mais bien une politique organisant à l’échelle du continent l’accueil et la répartition des candidats à l’installation en fonction des besoins économiques et démographiques.

À défaut d’une politique commune d’asile, les 28 dirigeants se préoccupent surtout d’agir au point de départ principal de cette immigration clandestine en frappant les passeurs sur le littoral libyen. Détruire ces bateaux de la honte avant que leurs passagers n’embarquent, cela peut bien sûr sauver des vies et priver provisoirement les passeurs de l’argent de leur odieux commerce. Mais cela ne suffira pas à décourager ni les candidats à l’immigration toujours plus nombreux ni ceux qui exploitent leur détresse.

Ces trafiquants d’êtres humains profitent aujourd’hui du chaos qui règne dans ce pays depuis l’intervention franco-britannique qui a fait tomber Kadhafi sans s’occuper de la suite. François Hollande a pointé jeudi les « erreurs du passé » – une façon de renvoyer sur Nicolas Sarkozy une part de responsabilité dans l’explosion du nombre de traversées clandestines au départ de ce pays qui n’en est plus un. Mais qu’ont fait la France et la communauté internationale depuis trois ans et demi pour stabiliser ce pays aujourd’hui livré aux groupes terroristes islamistes et aux mafieux de l’immigration, souvent les mêmes…

23/04/2015, Hervé Favre

Source : avoixdunord.fr

Google+ Google+