mardi 26 novembre 2024 23:21

Conférence euro-africaine de Dakar: Le Maroc plaide la mobilité légale et la synergie migration-développement

La délégation marocaine participant à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" a plaidé, mercredi à Dakar, pour le renforcement d'une coopération Nord-Sud novatrice et équilibrée qui vise à promouvoir la mobilité légale et faire du développement local un pilier de la lutte contre la migration irrégulière.

La conjoncture actuelle dans la rive sud de la méditerranée démontre plus que jamais que la question de la migration entre l'Afrique et l'Europe doit s'inscrire dans un partenariat basé sur la valorisation du potentiel humain, la lutte contre la pauvreté et l'investissement dans les régions à fort potentiel migratoire, a souligné le chef de la délégation marocaine, M. Mohamed Bernoussi, Secrétaire général du ministère chargé des affaires de la communauté marocaine à l'étranger.

Le Maroc, qui n'a ménagé aucun effort pour la mise en oeuvre des actions prévues par les programmes de Rabat et de Paris (1ere et 2eme conférence), notamment en matière de lutte contre la migration irrégulière, plaide pour le renforcement de la mobilité humaine à travers la migration légale qui constitue une opportunité indéniable pour le développement aussi bien pour les pays d'origine que de destination, a-t-il affirmé.

L'encouragement des flux légaux et la lutte en amont contre la migration irrégulière sont deux facteurs en forte corrélation du fait que l'espoir de la mobilité légale atténue fortement les velléités des départs clandestins, a-t-il précisé. Et d'attirer l'attention sur la nécessité de la promotion d'une migration légale qui ne soit pas préjudiciable aux pays d'origine à travers la fuite des cerveaux qui a pris des proportions inquiétantes pour toute l'Afrique.

M. Bernoussi qui a salué le partenariat novateur et équilibré Nord-Sud enclenché depuis la première édition de la conférence euro-méditerranéenne, a rappelé les efforts du Royaume pour une politique migratoire efficiente. Il a notamment cité la politique nationale de mobilisation des compétences auprès de sa diaspora pour mettre à contribution la migration dans les efforts de développement via le transfert de savoir-faire et d'expertise.

Les marocains résidant à l'étranger (MRE) qui dépassent actuellement 4,5 millions de personnes, soit 12 pc de la population nationale, constituent pour le Maroc un atout majeur au plan économique et un enjeu stratégique dans ses relations bilatérales avec plusieurs pays européens et arabes qui accueillent l'essentiel de cette communauté, a-t-il rappelé.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première Conférence euro-africaine ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, la 3eme édition de Dakar a procédé à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, ont inauguré une coopération Nord-Sud novatrice caractérisée par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois-ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union européenne et l'Agence espagnole de la Coopération International et du Développement.
La 3eme édition de Dakar a réuni des ministres et hauts responsables en charge de la question de la migration de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination. Les débats ont porté sur l'évaluation du programme de coopération triennal (2008-2011) et quantifier leurs résultats.

Plusieurs intervenants ont salué cette nouvelle démarche dans le traitement de la migration clandestine qui intègre fondamentalement la question du développement des pays d'origine comme facteur de premier plan. Des partenaires du projet ont ainsi témoigné d'actions concrètes et de résultats tangibles, compte tenu de la baisse substantielle des flux de la migration clandestine.
Les partenaires du Sud ont plaidé pour le renforcement de l'aide au développement dans les zones à fort potentiel de migration, à travers les projets socio-économique, la formation et la valorisation du facteur humain.

La rencontre de Dakar a permis le lancement de plusieurs initiatives à cet effet et les partenaires du sud sont dans l'attente des moyens financiers et de l'accompagnement du partenaire européen, a souligné le ministre sénégalais des affaires étrangères qui a présidé la clôture des travaux de cette Conférence.

Sollicités sur la question de la mobilité légale, les représentants de l'Union européenne ont tenu à assurer que la politique du "Frontex" (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union) ne vise pas à verrouiller l'Europe. Les efforts sont orientés pour promouvoir la migration régulière, le flux des migrants légaux observe une cadence régulière et près de 4 pc de la population européenne est issue de la migration, a-t-on fait valoir à ce sujet.

La 3eme conférence de Dakar a été sanctionnée par l'adoption d'une déclaration finale qui décline les orientations du partenariat euro-africain en matière de migration pour les trois prochaines années.

23/11/2011

Source : MAP

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