vendredi 29 novembre 2024 09:46

Crise des migrants : à chacun sa solution

La crise des migrants en Méditerranée n’en finit pas d’alimenter le débat. Invitée de l’émission « Ce soir ou jamais », le 24 avril sur France 2, l’écrivaine sénégalaise Fatou Diome a répondu calmement mais fermement au juriste et écrivain Thierry Baudet, qui vient de publier un manifeste en faveur de la fermeture des frontières (Indispensables frontières, Ed. du Toucan, 592 p., 25 euros).

Excédée par les discours négatifs sur l’immigration − « Il faut aussi parler des avantages de l’immigration, c’est une minorité utile » −, elle a souligné que « ce discours est possible tant que l’Afrique restera muette ». Mme Diome s’est « indignée » contre « le silence de l’Union africaine » face aux centaines de morts de migrants en Méditerranée depuis janvier.

Révoltée contre le « laisser mourir », elle a rappelé que cet outil « ne dissuade personne » : « Celui qui considère que sa vie ne vaut rien, il n’a peur de rien, et sa force est inouïe. »

« L’Europe ne sera plus jamais épargnée tant qu’il y aura des conflits ailleurs dans le monde (…), a-t-elle dit, Schengen me permet d’être invitée à des conférences, mais ils sont bien embêtés d’avoir mon frère, qui est moins diplômé et qui pourrait travailler dans le bâtiment (…), on ne peut pas trier les gens entre étrangers utiles et étrangers néfastes. »

 « Que l’Afrique arrête de dire “c’est la faute des autres”, a-t-elle ajouté, cela ne se fera pas sans l’Europe. Etre indépendant, c’est être responsable. »

« Les traiter sur place »

François Fillon, candidat à la primaire UMP pour 2017, a, de son côté, énoncé trois propositions dans l’émission d’actualité « Le Supplément » sur Canal+, dimanche 26 avril :

« Installer des antennes de nos consulats en Libye pour traiter les vrais réfugiés, (…) menacés dans leur pays et qui ont droit à l’asile. Il faut les traiter sur place, voire éventuellement les ramener ensuite en Europe si c’est nécessaire parce que c’est notre vocation. »

« Mettre en place des camps de réfugiés en Libye sous le contrôle des Nations unies, pour ceux qui n’ont pas vocation à venir en Europe. »

« Mettre en place une force navale européenne pour empêcher les bateaux de quitter les côtes libyennes. »

Invitée de la matinale de RMC-BFMTV lundi, Nadine Morano a, quant à elle, renvoyé la responsabilité des naufrages sur les « pays d’origine ».

« L’Union européenne n’est responsable de rien (…), a-t-elle défendu. Nous devons empêcher ces bateaux de partir (…), il faut assécher ces filières de passeurs, dissuader les migrants d’arriver chez nous. La France ne doit pas accueillir d’avantage (…). Nous n’avons pas les moyens d’accueillir ces migrants qui sont illégaux. »

27.04.2015

Source : Le Monde

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