Les Pays-Bas, qui assurent la présidence tournante de l'Union européenne, semblent déterminés à réussir en l'espace de moins de trois mois, là où leurs partenaires au sein de l'Union Européenne (UE) ont échoué: trouver une issue à la pire crise migratoire à laquelle est confronté le vieux continent depuis la seconde guerre mondiale.
Dans son premier discours devant le parlement européen en tant que président de l'UE, le Premier ministre Mark Rutte n'est pas allé par quatre chemins. "Soyons clairs. La Situation actuelle n'est pas tenable et le temps presse. Nous devons réduire sensiblement les flux de migrants d'ici six à huit semaines'', a-t-il averti.
Dans leur quête pour restaurer l'ordre aux frontières de l'UE, les dirigeants européens ont multiplié les plans, mobilisé les fonds et fait des compromis. Le dernier en date, l'accord scellé entre la Turquie et l'Union des 28 en vertu duquel les Européens offrent aux Turcs une aide de 3 milliards d'euros pour maintenir les réfugiés syriens en contrepartie de plus d'action d'Ankara pour lutter contre l'immigration illégale.
Sauf que ces efforts ne semblent pas être payants, de l'avis même des dirigeants européens.
Plus d'un million de migrants, pour la plupart des Syriens fuyant le conflit dans leur pays, sont entrés en Europe en 2015. Pendant le seul janvier 2016, pas moins de 52.868 les ont rejoints, dont 50.668 via la Grèce, selon le HCR.
A peine installé début janvier aux commandes de l'UE, le gouvernement néerlandais a haussé le ton et dénoncé une situation intenable nécessitant des solutions immédiates et un respect des engagements tenus pour sortir de l'impasse.
''Il devrait être normal en Europe de tenir ses promesses et de donner suite aux engagements pris. Promis, c'est promis, est un adage d'importance pour la présidence néerlandaise'', a martelé Mark Rutte.
Pour être efficaces et rapides, les Pays-Bas ont proposé en milieu de semaine un plan qui ne semble pas faire l'unanimité au sein de l'union européenne. Plus encore, il suscite, depuis son annonce officieuse, les critiques des ONG des droits de l'homme, des instances européennes et des associations néerlandaises.
Le projet proposé et annoncé via les médias par le chef de file du Parti travailliste (PvdA) Diederick Samsom, allié des libéraux au gouvernement néerlandais, porte sur le renvoi immédiat en Turquie des migrants qui arrivent clandestinement en Grèce en échange de l'accueil dans l'UE de 250.000 réfugiés de manière légale.
Un porte-parole du Premier ministre néerlandais a refusé de confirmer l'existence de ce plan, ajoutant qu'il y avait une différence entre un membre du parlement et "la position et la responsabilité du gouvernement néerlandais".
01 févr. 2016,Said Youssi
Source : MAP