lundi 25 novembre 2024 16:32

Critique autour du pacte migratoire UE-Afrique

La politique de l’Union européenne, qui prévoit des fonds en échange d'un engagement de la part des pays africains d'accepter de "reprendre" leurs ressortissants expulsés d'Europe est très critiquée.

La politique migratoire de l'UE ne fait pas l'unanimité

Dans un communiqué daté du 14 décembre, les objectifs de l’Union européenne sur la question des migrants sont très clairs : lutter contre les passeurs et en finir avec les migrants illégaux sur son territoire. Pour atteindre ces buts, l’Union compte sur la coopération des pays africains. Au Mali elle a déjà prévu d’injecter 145 millions d’euros pour financer des projets de développement, selon une déclaration conjointe de l'Union et du gouvernement malien. L'UE entend renforcer ainsi sa coopération avec l'Afrique. "Nous avons décidé tous ensemble d’accroître notre engagement avec l’Afrique dans plusieurs domaines. Nous voulons investir dans un partenariat qui est important pour nous. Il y a des développements positifs, et des premiers résultats dont je ferai part au Conseil", indique Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie europénne.

L'Union europénne essuie les critiques 

A côté du Mali, le Niger, le Sénégal, le Nigéria et l’Ethiopie sont concernés par ces partenariats. L’approche de l’UE est néanmoins contestée. Pour Marie Martin, chargée de programmes Migration et Asyl pour l’ONG Euromed, l'Europe n'a pas tiré les leçons du passé. "Nous avions pensé qu’à l’aune, malheureusement, des nombreux naufrages qui ont eu lieu avec de nombreuses vies humaines perdues, des personnes disparues, l’Union européenne se rendrait compte que les politiques dissuasives, entravant la mobilité, qui ont été mises en place ces dernières années ne fonctionnaient pas. En plus, elles ont eu des conséquences fatales sur des vies humaines", précise-t-elle. 

Le fonds européen pour l’Afrique, en vue d’éradiquer l’émigration illégale, comprend 63 programmes et est évalué à 993 millions d’euros. Au Mali, où l’accord a été déjà paraphé, les critiques montent au sein de la société civile, qui estime que le partenariat facilitera les expulsions. A cela s'ajoute la peur de voir que les financements ne bénéficient pas à ceux qui sont dans le besoin. 

14.12.2016, Rémy Mallet

Source : dw.com

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