mardi 26 novembre 2024 00:27

Crowdfunding : L’OIM étudie la «niche» des Marocains du monde

Les Marocains du monde (MRE) ont transféré 61,75MMDH vers le Maroc en 2015, le crowdfunding n’a pu mobiliser que 4,5MDH en 6 ans.  L’Organisation internationale pour les migrants veut étudier la possibilité de capter les fonds des MRE via le crowdfunding.

Le crowdfunding, mécanisme de financement alternatif, commence à prendre, petit à petit, place au Maroc. Un projet de loi pour l'encadrer est en cours de finalisation et une étude sera bientôt être lancée par l'Organisation internationale pour les migrants (OIM). Cette étude porterait sur la faisabilité de l’implication de la diaspora dans le développement du royaume par le biais du crowdfunding. Ainsi, c'est dans le cadre de ses initiatives en matière de migration et de développement que l’OIM lance un projet de recherche sur le potentiel du crowdfunding au royaume dans l’objectif de la mobilisation des investissements de la diaspora marocaine au service du développement durable et inclusif de leurs territoires d’origine.

En effet, rien qu’en 2015, les Marocains du monde ont transféré environ 6,4 milliards de dollars (près de 61,75MMDH) vers le Maroc, selon les dernières statistiques de la Banque mondiale. Une véritable manne pour le royaume. Or, il y a lieu de souligner que souvent ces fonds sont destinés aux familles et sont généralement déployés pour des besoins de consommation ou d’investissement dans l’immobilier. Pouvoir capter ne serait-ce qu’une infime partie de cette manne pour la réorienter vers l’investissement créateur d’emploi serait une aubaine pour le développement socioéconomique du royaume et c’est ce que veut relater l’étude qui sera lancée par l’OIM.

En effet, à l’heure actuelle, le crowdfunding n’arrive pas à lever beaucoup de fonds. Selon une étude menée par Switch-Med initiative coordonnée par l’Union européenne (voir www.leseco.ma), le Maroc n’a réussi à capter que 413.023 euros (plus de 4,5MDH) et ceci entre juillet 2009 et avril 2015, finançant 126 campagnes sur les 274 campagnes lancées. La particularité du Maroc est que l’ensemble des fonds levés le sont sous forme de dons. Aucune levée n’a été effectuée sous la forme d’action (equity).

La diaspora au service de l’entrepreneuriat

«Ce projet de recherche visant à soutenir l’entrepreneuriat innovant au Maroc à travers le crowdfunding (ou «financement solidaire») et l’implication de la diaspora, aura pour mission d’analyser l’évolution dudit crowdfunding en confrontant les réalités des pratiques au cadre institutionnel national ainsi que d’identifier les freins et les leviers de développement de cette pratique. Cette analyse précise et exhaustive sera réalisée en comparaison avec d’autres pays dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord», peut-on lire dans les termes de référence pour le choix des consultants qui seront amenés à réaliser l'étude.

Celle-ci sera scindée en deux phases. Une première dite de faisabilité portera sur l’évolution et le potentiel du crowdfunding au Maroc ainsi que sur son lien avec la mobilisation des investissements de la diaspora. La seconde phase consisterait en une étude secondaire basée sur des études de cas et sur la manière dont le crowdfunding pourrait soutenir l’économie sociale et solidaire et promouvoir le développement local au Maroc.

Cette étude interviendra suite à l’étude de faisabilité qui est l'étude principale. Les consultants devront ainsi établir «un état des lieux des pratiques en matière de crowdfunding pour le développement d’initiatives au Maroc et particulièrement de la part de la diaspora. La recherche permettra d’analyser de manière précise et exhaustive le cadre institutionnel national régissant actuellement et susceptible de régir à terme le crowdfunding. Il s’agira de couvrir les aspects financiers, juridiques et institutionnels et d'analyser les risques et les opportunités pour l'économie locale (y compris le secteur de l’économie sociale et solidaire) ainsi que pour les jeunes et le marché de l’emploi.

Dans un second temps, l’analyse devra s’appuyer sur des études de cas concernant des projets de crowdfunding pilotés de l'étranger et/ou au Maroc, qui serviront de référentiel informant les futurs projets locaux ou internationaux». Les conclusions de ces études ainsi que les outils d’information produits seront présentés à l’occasion d’un atelier national de restitution. Cet évènement réunira les différentes parties prenantes institutionnelles, de la société civile et du secteur privé.

5 mai 2016, Sara BAR-RHOUT

Source : leseco.ma

Google+ Google+