Désormais installés en Europe, ils reviennent en vacances ou pour célébrer leurs noces.
Le phénomène est certes nouveau, mais n’a rien à voir avec les nouvelles orientations du Maroc en matière de migration, concrétisées par la campagne de régularisation des sans-papiers en cours.
Les principaux acteurs de cette nouvelle forme de tourisme ne sont autres que d’anciens étudiants subsahariens d’universités, écoles et instituts de formation marocains partis poursuivre leurs formations post-universitaires en Europe ou rejoindre leurs familles respectives installées notamment en France, Belgique, Suisse ou encore en Angleterre. Et dans certains cas en Espagne.
Une dizaine d’années plus tard, voire plus, ces anciens du Maroc (comme les appellent leurs compatriotes) reviennent dans leur pays d’études, après s’être casés et avoir fondé une famille de l’autre côté de la rive méditerranéenne. Les uns pour y passer des vacances, les autres pour célébrer leurs noces.
Il faut dire que le Maroc est loin d’être une terre étrangère pour ces touristes d’un genre nouveau: une terre qu’ils connaissent bien pour y avoir passé une grande partie de leur vie universitaire. Avant de s’installer dans leur nouveau pays de résidence.
Bien que le phénomène soit à ses débuts et que les principaux concernés encore peu nombreux, ces derniers reviennent peu à peu chez « eux » avec épouses et enfants pour quelques jours de vacances. Certains accompagnés d’un ami ou d’un collègue de service pour découvrir à l’occasion le Royaume.
Avec une situation financière bien meilleure que lorsqu’ils étaient étudiants, ces anciens du Maroc arpentent sans guide les principales artères et sillonnent les villes du Royaume où ils célébraient autrefois diverses manifestations récréatives (journées culturelles, soirées dansantes, rencontres sportives, sorties, etc.)
Quelle que soit la ville où ils vécurent, Casablanca, Mohammedia et un peu moins Rabat ont gardé leurs charmes aux yeux de ces touristes qui, devenus pères de familles, préfèrent se loger dans des hôtels en général de trois à quatre étoiles. Ou prendre des appartements meublés pour un séjour d’une semaine au maximum. Avec, au programme, une belle virée à Marrakech, cité qui a toujours les faveurs de ces vacanciers.
A ce groupe de touristes particuliers, on pourrait ajouter ceux rentrés directement au bercail, dans leur pays, et qui reviennent également au Maroc mais pour d’autres raisons : contrôle médical, accouchement, commerce, etc. Et, mais c’est encore très rare, pour y célébrer en grande pompe un mariage.
On l’aura compris, il s’agit là d’une niche sans doute encore peu connue des instances touristiques mais qu’il va falloir suivre de près dans les années à venir, au regard du nombre d’étudiants formés au Maroc et partis vivre en Europe.
30 Janvier 2014, Alain Bouithy
Source : Libération